* * * Voulez-vous que nous assistions à l’une de ces séances.
L’idée toute spirituelle de la présence des âmes, qui était l’une des plus familières au maître, qui lui faisait dire, par exemple, qu’il était de sa personne au milieu de ses disciples 866 quand ils étaient réunis en son nom, rendait cela facilement admissible.
C’est dans le même temps encore, et probablement à la suite du don fait par le roi, de son propre mouvement, que se rapportent les plaintes contenues dans deux lettres sans date, adressées par madame Scarron, l’une à l’abbé Gobelin, l’autre à la comtesse de Saint-Géran.
L’une lui tient le pot a pâte à genoux devant elle ; l’autre lui apporte ses gants ; l’autre l’endort. » Ainsi se passaient les choses pendant l’absence de madame de Montespan.
Mais à chaque instant sa maîtresse sentait qu’il « n’aimait personne, ni elle, ni Donatella, mais qu’il les considérait l’une et l’autre comme de purs instruments de l’art, comme des forces à employer, des arcs à tendre ».
L’une dit qu’il avait volé le nectar et l’ambroisie des festins célestes pour en faire part aux mortels.
* * * — Nous soupons beaucoup cette année : des soupers imbéciles où l’on sert des pêches à la Condé, des pêches-primeurs à 8 francs pièce, dont le plat coûte quatre louis et où l’on boit du vin chaud fabriqué avec du Léoville de 1836 ; des soupers en compagnie de gaupes ramassées à Mabille, de gueuses d’occasion qui mordent à ces repas d’opéra, avec un morceau de cervelas de leur dîner, resté entre les dents, et dont l’une s’écriait naïvement : « Tiens, quatre heures… maman est en train d’éplucher ses carottes !
Ouvrez au contraire le livre ami, celui avec qui vous avez pris l’habitude de causer comme avec une personne, vous y découvrirez entre toutes les pensées des rapports harmonieux, qui les feront se compléter l’une par l’autre ; le sens de chaque ligne s’élargira pour vous.
Nisard se compose, selon nous, de deux parties distinctes : l’une solide, élevée, incontestable, susceptible d’une large application ; l’autre sujette à controverse, et qu’on peut, sans trop d’injustice, accuser d’esprit de système.
Par exemple, je me rappelle ces propres paroles de deux demoiselles errantes qui se promenaient sur le boulevard de Gand, à dix heures du soir : — “Tiens, disait l’une, Polyte nous rapportera des fleurs, la Taglioni danse ce soir !”
L’une est une vérité simple, l’autre une vérité complexe.
L’une adore, le visage contre terre ; l’autre a vu le prodige.
Oui, Messieurs, sous le pinceau de ce grand homme, la comédie s’est tout à fait associée à l’histoire ; il semble que les personnages de l’une soient des témoins qui restent pour déposer en faveur de l’autre devant la postérité.
Les deux grandes puissances qu’il faut concilier avant tout, ou isoler entièrement l’une de l’autre, ce sont les mœurs et les opinions.
Mais dans ses romans, elle se raconte elle-même : elle est sa Corinne ou sa Delphine, l’une après l’autre ; mais en histoire et en politique, elle n’a guère que l’opinion des hommes qu’elle aime, ou son père, ou Benjamin Constant, ou Narbonne, ou tout autre, et elle dit même quelque part que la femme, dont elle juge d’ailleurs très bien la destinée, ne doit pas avoir d’autre opinion que celle-là !
Mme la Mise de Blocqueville16 I D’habitude, je ne vais pas volontiers, de ma propre impulsion, aux livres des femmes… Je suis si profondément convaincu de l’impossibilité absolue où elles sont de toucher à un grand nombre de sujets, qu’il faut, de deux choses l’une, pour que ma critique s’en occupe : qu’elles aient, à tort ou à raison, leur place, comme les pauvres enfants de Pascal, au soleil de la littérature, ou l’un de ces mérites qui tranchent tout et classent haut… Mme la marquise de Blocqueville, l’auteur des Soirées de la villa des Jasmins, est-elle dans cette alternative ?
Les critiques graves trouvent cela curieux et s’en pourlèchent… Bien avant même que la dame cosaque existât, l’homme qu’elle a aimé avec tant de furie, dit-elle, avait été aimé par des femmes non moins furieuses, qui n’étaient pas Cosaques, et l’une d’elles l’enleva, qui plus cosaque est !!
Elles sont ennemies nées ; l’une sans cesse menace la juste influence, sinon l’existence de l’autre.
C’est qu’il n’avait ni l’une ni l’autre, ce mal affranchi, resté âme d’esclave.
Les choses en étaient arrivées, entre les Stuarts et l’Angleterre, à cette redoutable extrémité qu’il n’y avait plus entre eux que le choc des deux plus inflexibles et saintes choses qu’il y ait dans le cœur des hommes, — le choc de deux consciences qui, ni l’une ni l’autre, ne pouvaient céder… Lorsque les questions sont posées à cette profondeur d’âme, on n’attend pas longtemps le résultat.
De ces deux êtres auxquels il devait sa couronne, Charles VII, que l’histoire appelle si amèrement « le Bien-Servi », laissa brûler l’une comme sorcière, et mettre en jugement l’autre comme concussionnaire et comme empoisonneur.
Cette publication importante, cet âpre travail où les faits tiennent une si grande place, et malheureusement toute la place, ce précis rapide, serré, virilement écrit, d’une, histoire à peu près inconnue, — car l’Espagne et la France, en se pressant l’une sur l’autre dans leurs luttes, l’avaient étouffée, cette histoire de peuples intermédiaires étranglés, écrasés entre les portes des deux pays, — on se demande, quand on la lit ou qu’on l’a lue, au profit de qui ou de quoi la voilà écrite, avec cette science et cette conscience, si ce n’est au profit isolé de l’auteur ?
Lecoy de la Marche, qui a l’une encore, aura-t-il l’autre un jour ?
Ne fallait-il pas que, partie du même point, en lui tournant le dos, la philosophie de Bacon rencontrât, à la fin, et face à face, la philosophie de Descartes, pour se faire l’une à l’autre l’aveu de leur propre néant à toutes deux ?