La poussière du héros et du barde d’Israël reposait peut-être sous mes pieds, dispersée par les siècles de l’une de ces grandes auges de pierre grise dont les débris parsèment la colline, et dans lesquelles les chameliers font boire aujourd’hui leurs chameaux.
C’était le contraire de la figure de Robespierre, convergente et concentrée comme un système : l’une, méditation constante ; l’autre, explosion continue.
L’une et l’autre avaient reçu dans le palais lettré de Ferrare l’éducation presque virile des maîtres, des philosophes et des poètes les plus éminents de ce siècle.
Il ne m’avait pas fallu beaucoup de jours pour la priver et pour en faire l’innocente messagère entre la lucarne de ma chambre et la lucarne du meurtrier ; à toutes les pensées que j’avais, je lui mettais un nouveau fil à la patte, tantôt brun, tantôt rouge, tantôt blanc, comme mes pensées elles-mêmes, selon leur couleur ; puis je battais mes mains l’une contre l’autre pour l’effrayer un peu, afin qu’elle s’envolât vers Hyeronimo et qu’elle le désennuyât par ses caresses.
« Arrêté à l’entrée des voies trompeuses de la vie, je les considérais l’une après l’autre sans m’y oser engager.
Bersuire traduit Tite-Live ; Bauchant, Senèque ; un autre, Valère-Maxime ; un autre, les Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque.
Trois affaires princplaes se distinguent : l’une contre le suzerain, l’autre contre des voisins, la troisième et princpale, pour la possession de l’héritage d’Antoine d’Argenton entre les Chambes-Commynes et les Chabot-Châtillon.
Je m’abrite derrière deux hypothèses, invérifiables l’une et l’autre, et que je n’ai qu’à donner comme telles pour n’être point accusé soit de témérité, soit de snobisme.
Elle assiste à l’une des grandes journées : supplications de toute une multitude, prières presque furieuses, sommation de la souffrance humaine à la pitié divine, arrachement du miracle trop avare : « … Au signal des prêtres, les pèlerins s’agenouillent, se prosternent, et par moments ils demeurent immobiles, les bras en croix, comme un peuple de suppliciés… L’ostensoir passe et un frisson agite les malades.
Il s’agit de deux publics, essentiellement différents, et aussi de deux genres de littérature, également estimables, mais qui resteront toujours étrangères l’une à l’autre.
Il en est autrement des harmonies : elles paraissent, en effet, contenir une sorte de Rythme particulier, s’attirent réciproquement et changent de l’une à l’autre en un perpétuel roulement ; mais ces évolutions procèdent par des progressions régulières et bien assises et ne sont en réalité qu’un résultat de l’inertie.
Ce sont deux peintures de maître, l’une à la fresque et l’autre à l’huile.
Pour nous, le sort en est jeté ; et quand même la superstition et la frivolité, désormais inséparables et auxiliaires l’une de l’autre, parviendraient à engourdir pour un temps la conscience humaine, il sera dit qu’en ce XIXe siècle, le siècle de la peur, il y eut encore quelques hommes qui, nonobstant le mépris vulgaire, aimèrent à être appelés des hommes de l’autre monde ; des hommes qui crurent à la vérité et se passionnèrent à sa recherche, au milieu d’un siècle frivole, parce qu’il était sans foi, et superstitieux parce qu’il était frivole.
La langue hébraïque était ici l’instrument capital, puisque, des deux Bibles chrétiennes, l’une est en hébreu et que, même pour le Nouveau Testament, il n’y a pas de complète exégèse sans la connaissance de l’hébreu.
Osons cependant l’avouer (car la vérité, qui est toujours sacrée, doit l’être surtout dans l’éloge d’un grand homme ; elle tient de si près à sa gloire, qu’on ne peut altérer l’une sans blesser l’autre), avouons-le ; soit que le succès des ouvrages de théâtre dépende essentiellement du choix des sujets ; soit que le premier élan du génie soit quelquefois si rapide et si élevé, que lui-même ait ensuite beaucoup de peine, de la hauteur où il est parvenu d’abord, à prendre encore un vol plus haut et plus hardi ; quoi qu’il en soit, depuis Andromaque , Racine, offrant dans chacun de ses drames une création nouvelle et de nouvelles beautés, n’avait encore rien produit qui fût dans son ensemble supérieur à cet heureux coup d’essai.
L’une vient de l’enfer, l’autre y va.
Dans ce récit, écrasant vraiment de vulgarité et de bassesse, dans cette histoire de deux idiots qui se sont rencontrés un jour sur un banc de promenade et se sont raccrochés par vide de tête, badauderie, flânerie, bavardage et nostalgie d’imbécillité, et dont les deux niaiseries, en se fondant voluptueusement l’une dans l’autre, sont devenues la plus incroyable et la plus infatigable des curiosités, — comme, en grammaire latine, deux négations valent une affirmation, — il n’y a pas un mot, pas un sous-entendu qui puisse faire croire que l’auteur se moque de ces deux benêts qui sont les héros de son livre, et qu’il n’est pas la dupe de ce récit prodigieux de bêtise voulue et réalisée… Et il n’est pas que bête, ce récit, qui est un phénomène de bêtise !
Le droit naturel des gens est sorti des mœurs et coutumes des nations, lesquelles se sont rencontrées dans un sens commun, ou manière de voir uniforme, et cela sans réflexion, sans prendre exemple l’une de l’autre.
Les filles des rois se tenaient encore l’une près de l’autre. […] « Elles étaient assises l’une près de l’autre, les deux puissantes reines, et elles pensaient aux héros si dignes d’admiration.
Lundi 25 février Je trouve Daudet dans son lit, avec des yeux tristes, tristes, et les mains dépassant les draps, serrées l’une dans l’autre, en ce mouvement de constriction que fait l’inquiétude morale. […] L’une racontait qu’ayant acheté deux cravates, et son mari ayant témoigné assez vivement, qu’il ne les trouvait pas jolies, avait pleuré toute une nuit.
Débris morts l’une et l’autre, mais débris instructifs, elles ne valent que par là. […] Dans l’une de ses premières études de psychologie, M. […] C’est chez lui, à Beauregard, que Joseph de Maistre va de préférence goûter « ses plaisirs d’automne » ; jamais las de verber avec le marquis et la marquise, accoudant sa causerie à la cheminée du grand salon ou sur la terrasse du château, « en vue de cette lointaine silhouette de Lausanne, l’une des étapes de sa grande vie ». […] C’est que, de l’une à l’autre, les auteurs ont singulièrement renouvelé leur conception de l’art littéraire.
Je trouve, en juillet et août 1809, des articles d’elle sur Collin d’Harleville ; elle distingue en son talent deux époques diverses séparées par la Révolution, l’une marquée par des succès, l’autre par des revers ; dans cette dernière, Collin, très-frappé du bouleversement des mœurs, essaya de les peindre et y échoua : « Car, dit-elle, ce n’était point la société que Collin d’Harleville était destiné à peindre ; ses observations portent plutôt au dedans qu’au dehors de lui-même : il peint ce qu’il a senti plutôt que ce qu’il a vu, etc. » Le nom de Collin d’Harleville restera dans l’histoire littéraire, et on courrait risque, en ignorant ce jugement d’un coup d’œil si sûr, de voir et de dire moins juste à son sujet. — On réimprimait et on publiait alors, vers 1806, chez Léopold Collin, une quantité de lettres du dix-septième et du commencement du dix-huitième siècle, de Mademoiselle de Montpensier, de Ninon, de Mme de Coulanges, de Mlle de Launay, etc. ; Mlle de Meulan en parle comme l’eût fait une d’entre elles, comme une de leurs contemporaines, un peu tardive.
D’affreuses guerres s’ensuivirent, des persécutions et des luttes ; mais les deux causes, la catholique et la réformée, qui embrassaient et armaient l’un contre l’autre le Nord et le Midi, étaient à peu près égales dans leur antagonisme : là même où l’une d’elles l’emportait comme en France, les forces sur bien des points y étaient encore balancées ; et après l’atrocité des guerres de religion, il fallut bien s’entendre, conclure des trêves et se faire à chacun sa part en grondant.
On refuse d’admettre que la raison et la tradition puissent ensemble et d’accord défendre la même citadelle ; dès que l’une entre, il faut que l’autre sorte ; désormais un préjugé s’est établi contre le préjugé À la vérité, Voltaire « le patriarche » ne veut pas se départir de son Dieu rémunérateur et vengeur395 ; tolérons en lui ce reste de superstition en souvenir de ses grands services ; mais considérons en hommes le fantôme qu’il regarde avec des yeux d’enfant.