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760. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Je voudrais la voir, une fois, jouer l’École des femmes et la Chercheuse d’esprit. » Parmi toutes ses autres originalités, M.  […] S’il adore Scribe et Dumas, c’est assurément à cause de leurs œuvres, mais aussi par la raison qu’il admire tant Gambetta (et en général tous ceux qui ont joué un grand rôle dans l’histoire) : parce qu’ils ont été forts, puissants, féconds.

761. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Ce charmant récit de trois ou quatre pages, très fin, très gai, qui exagère la réalité, qui ne va pas tout à fait jusqu’à la caricature, qui a de l’ivresse et du montant, qui semble écrit après déjeuner, est peut-être le premier échantillon, dans notre littérature, de ce genre un peu chargé, mais d’une charge légère, où Janin s’est tant joué depuis. […] Janin n’est pas et n’a pas voulu être un tableau sévère ; c’est une fraîche et moderne peinture, décorée de noms d’autrefois, animée des couleurs d’aujourd’hui, une trame mobile où se croisent des fils brillants, où se détachent de jeunes figures, où s’est jouée en tout honneur une amoureuse fantaisie.

762. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

La personne de l’homme, si noble de prestance et si vénérable qu’elle pût être au premier aspect, devait par instants s’animer et se réjouir aux mille saillies de ce génie intérieur, de cette belle humeur irrésistible qui s’était jouée dans son roman, ou plutôt dans son théâtre. […] Une dame faisait un jour reproche à Sterne des nudités qui se trouvent dans son Tristram Shandy ; au même moment, un enfant de trois ans jouait à terre et se montrait en toute innocence : « Voyez !

763. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Pour s’expliquer qu’au milieu de ces pièges et de ces périls où elle se jouait, Madame n’ait point failli, pour qu’elle ait pu dire sincèrement à Monsieur, à l’article de la mort : « Monsieur, je ne vous ai jamais manqué », il faut se rappeler et les difficultés de sa situation si observée, et aussi son âge avec cette sorte d’innocence qui accompagne les imprudences de la première jeunesse. […] [NdA] Tous les détails de cette négociation, et du rôle qu’y joua Madame, peuvent se lire au tome III des Négociations relatives à la succession d’Espagne, publiées par M. 

764. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

Ils empruntent en effet à celui dont ils sont les disciples leurs moyens d’expressions, les émotions dont ils jouent et il semblerait qu’appliquée ainsi à des doubles d’autrui qui peuvent être cependant des peintres éminents, comme les maîtres secondaires des écoles italiennes, de grands poètes, comme le romantique Swinburne, de grands romanciers, comme M.  […] Ribot joua également un rôle décisif au plan institutionnel, comme artisan de l’autonomisation de la science « psychologie » autour de La Revue philosophique (1876), et de la Chaire de psychologie expérimentale créée au Collège de France en 1887.

765. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Celui-ci avait dit que l’hypothèse dans les sciences joue de plus en plus un rôle subalterne ; on lui répondit avec raison que « l’hypothèse est toujours le premier pas qu’il faut faire pour procéder à chaque nouvelle coordination des faits », qu’à la vérité « l’hypothèse ne précède pas l’observation, car la perception desfaits est elle-même une condition indispensable de la production des hypothèses », mais qu’elle la suit, et qu’elle-même précède le raisonnement sur les faits, «  car on ne peut raisonner sur les faits observés qu’au moyen d’une idée préalablement adoptée : on ne cherche à démontrer que les théorèmes qu’on s’est posés 24. » On trouvera dans la même leçon beaucoup d’autres idées très-dignes d’être méditées, et, dans cette lutte curieuse entre l’Église et l’hérésie, nous croyons que c’est l’Église qui avait raison. […] Ce n’est plus une pomme qui tombe, c’est la lune qu’une force attractive de la terre empêche de s’échapper suivant la tangente ; ce n’est plus une lampe qui se joue, c’est le pendule qui décrit des oscillations égales dans des temps égaux.

766. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Ce n’est plus une action qui se passe en nature, c’est une action apprêtée, compassée, qui se joue sur la toile. […] Cependant le pied et la main du soldat qui joue aux cartes dans son corps de garde sont les mêmes dont il marche au combat, dont il frappe dans la mêlée.

767. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

L’auteur, gardé par son obscurité de toute attaque personnelle, mais attiré par le bruit des coups, se jeta dans la mêlée et se mit à jouer de la plume le plus énergiquement possible : pour rien, pour le plaisir ! […] Baissez donc la toile : la farce est jouée !

768. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Or, il n’est plus douteux que l’habitude ne joue son rôle dans les mystères de l’alimentation. […] Il l’utilise comme le principe même de la concurrence ; elle joue dans son état idéal le rôle que peut jouer, dans un état réel, une opposition active et intelligente ; elle empêche le pouvoir de s’endormir. […] Nous voyons jouer presque tous les animaux, j’entends le jeu qui se termine par la victoire ou la défaite. […] A ce moment, il jouait donc simultanément au cercle et sur les hippodromes. […] Le malade, un beau jour, se met à jouer, comme il entrerait en convulsions, et il joue tant que dure son excitation maniaque.

769. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVI » pp. 64-69

dans Lucrèce, madame Halley, l’actrice, qui court la province, va jouer les trois rôles de femmes à la fois (Tullie, Lucrèce et la sibylle), et elle le pourra ; en effet, ces trois femmes ne se rencontrent jamais une seule fois ensemble.

770. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Il aime bien mieux, dans sa naïve jactance pour la gloire de son maître, ne nous faire grâce en rien de ces confessions et communions dérisoires, dont le seigneur de Ferney donnait le spectacle aux grands jours dans son église paroissiale, et de celles, plus dérisoires encore, pendant lesquelles, couché sur un lit de mort supposé, il jouait la solennité de l’agonie tête à tête avec un capucin effrayé, et, par une inexplicable débauche d’imagination, se plaisait à célébrer le scandale avec mystère.

771. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

La causerie élégante de M. de Ségur se joue tour à tour sur des riens qu’elle relève, sur des sujets sérieux qu’elle égayé, ramène soigneusement toutes choses au ton de la bonne compagnie, et, à l’image de cette société passée qu’elle retrace, confondant le grave et le léger dans une même nuance d’agrément, n’offre qu’une superficie uniformément brillante et polie où il est difficile de rien saisir.

772. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Ainsi, quand il rime une épitaphe pour la petite chienne favorite, quand il joue au loto avec l’impératrice, ou qu’il cause, des heures entières, avec Potemkin, sur le schisme grec et les conciles œcuméniques, ne le blâmez pas de légèreté, ne lui reprochez pas l’oubli de devoirs plus graves ; ces frivoles moyens le mènent sûrement à négocier et à conclure un traité de commerce utile à la France.

773. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Les noces se font ; les ménestrels jouent devant les futurs époux de la harpe, de la vielle et de la flûte ; on festine, on carole.

774. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Ça manque de théâtres, de restaurants et de femmes… Le soir après dîner, les exilés jouent au whist, avec un mort.

775. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Le théâtre annamite »

Du drame qu’ils jouaient, je n’ai pas compris un mot.

776. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dupont, Pierre (1821-1870) »

Nous l’aimons aussi pour avoir reflété en son clair regard les mille et mille merveilles du décor où se joue le drame éphémère de notre destin.

777. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »

On lui a joué, de son vivant, le mauvais tour de l’opposer à Victor Hugo et de le sacrer chef de l’« école du bon sens ».

778. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Après ses caravanes en province, lorsqu’il est de retour à Paris en 1659, Molière partage encore avec les acteurs italiens la salle du Petit-Bourbon ; ils jouent alternativement sur les mêmes planches, un jour les uns, un jour les autres.

779. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Quant à Kaïapha, il eut pour successeur Jonathan, son beau-frère, fils de ce même Hanan qui avait joué dans le procès de Jésus le rôle principal.

780. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47

Corneille étoit plus âgé que Rotrou, dont la premiere Piece (l’Hypocondriaque) ne fut jouée qu’après la Mélite de Corneille ; ce qui donne à celui-ci la même autorité qu’il avoit par rapport à l’âge.

781. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

Huysmans où l’amour ne joue aucun rôle, et dont le dernier analyse un solitaire, à cet admirable roman de M. 

782. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Nicole, Bourdaloue, Fénelon »

Ce style, où il ne manque que des nerfs, du sang, du mouvement et de la lumière, ce style dur, mais épousseté et propre, lisse comme un parchemin qui joue la vie… pour des myopes, ne peut être admiré ou aimé sincèrement de personne.

783. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Il ne croit pas à Dieu et à une autre vie ; il joue cette affreuse carte : il tue pour être riche. — C’est le motif et l’explication de plus de la moitié des assassinats. — Comme on le voit, rien n’est plus horriblement vulgaire qu’un pareil thème.

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