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623. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Pour chacun l’irritabilité varie sous l’influence des modifications de la nutrition comme les tropismes sous l’influence des changements chimiques. […] Ensuite sous l’influence du cinématique, lequel se rit des systèmes, on recommence à chercher. […] Sous l’influence de la mer, le moindre plaisir se change en volupté. […] Pourquoi la prononciation traditionnelle s’est-elle affaiblie, laissant le champ libre à l’influence orthographique ? […] Il faut y voir aussi l’influence du genre assigné au mot.

624. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 133-139

Rousseau avoit reçu du Ciel cette heureuse influence qui forme les vrais Poëtes.

625. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Les langues une fois formées peuvent se suffire à elles-mêmes ; quoique l’on n’ait pas d’exemple certain, parmi les parlers civilisés, d’une telle scission et d’un tel isolement, on supposera très logiquement que le dialecte de l’Ile-de-France, tout d’un coup privé du latin, se soit développé et ait atteint sa parfaite virilité à l’abri de l’influence extérieure.

626. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Livrées à elles-mêmes, soustraites aux influences étrangères ou savantes, les langues ne peuvent se déformer, si on donne à ce mot un sens péjoratif.

627. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Marie Tudor » (1833) »

Demain il quittera l’œuvre faite pour l’œuvre à faire ; il sortira de cette foule pour rentrer dans sa solitude ; solitude profonde, où ne parvient aucune mauvaise influence du monde extérieur, où la jeunesse, son amie, vient quelquefois lui serrer la main, où il est seul avec sa pensée, son indépendance et sa volonté.

628. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Nietzsche a subi sans aucun doute l’influence gobinienne. […] L’influence de Renan a été sur lui considérable, mais presque uniquement littéraire. […] Or Taine a noté trois influences principales : celles de la race, du milieu et du moment. […] qu’il ne voudrait peut-être en convenir, l’influence gréco-latine. […] André Gide était sous l’influence symboliste.

629. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Mais leurs découvertes, leurs méthodes, leur influence ont-elles rendu le même service à la littérature ? […] Comment en effet se faisait-il que partout ailleurs, dans les chefs-d’œuvre de l’architecture et jusque dans les Sommes de la scolastique, on reconnût l’influence de l’Église et son influence souveraine, tandis qu’ici, précisément, dans les œuvres de la littérature, on avait beau chercher et beau s’ingénier, on ne parvenait pas à la retrouver ? […] sous l’influence de quelles causes la syntaxe s’est-elle modifiée ? […] Un seul de ses maîtres, Gassendi, paraîtrait avoir eu sur l’élève une influence dont on retrouve quelques traces dans les comédies du poète. […] Voltaire négocie des alliances, et Beaumarchais renverse un parlement : de jour en jour, leur influence grandit, leur importance augmente.

630. (1925) Comment on devient écrivain

L’influence même des salons n’est pas toujours infaillible. […] Quelle œuvre eut plus d’influence sociale que Werther et René ? […] Bonne ou mauvaise, il est incontestable que la littérature doit exercer et exerce une influence dont, encore une fois, il faut sérieusement tenir compte. « Cette influence peut être éducatrice ou corruptrice, dit M.  […] Un volume ne suffirait pas à montrer l’influence des grands traducteurs sur notre langue. […] L’influence des journaux est désastreuse pour la langue française.

631. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

La terre d’Égypte, que visita Vogüé, eut assurément une influence vive sur son esprit. […] Un personnage d’Au-delà des forces constate l’influence qu’a sur les esprits cette extraordinaire nature. […] Notre école de sculpteurs reste soumise à l’influence déplorable du seizième siècle italien. […] Quelle influence peut avoir le seizième siècle italien ? […] Le Rapport fut, au moins, une nouvelle orientation philosophique ; et il eut son influence.

632. (1888) Études sur le XIXe siècle

De ces trois influences, la première est la moins sensible. […] Il serait superflu d’insister sur l’influence générale des ouvrages d’esthétique dans le pays de Hegel. […] Elle exerce d’abord une continuelle influence sur sa manière de composer. […] Quelle influence pourrais-je exercer en faveur de mes frères malheureux, étrangers et proscrits, dans un pays où l’égoïsme occupe toutes les principales positions sociales ? […] Qui d’eux est parvenu à se créer une grande existence, à conquérir une influence sur la société ?

633. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

L’influence de Werther fut très-grande sur lui et l’exalta singulièrement. […] Deux questions, qui dominent l’étendue de son talent, nous semblent à poser : 1° la nature et surtout le degré d’influence des grands modèles étrangers sur Nodier, qui, au premier aspect, les réfléchit ; 2° sa propre influence sur l’école moderne qu’il devança, qu’il présageait dès 1802, qu’il vit surgir et qu’il applaudit le premier en 1820. L’influence des modèles étrangers sur Nodier (on peut déjà le conclure de notre étude suivie) est encore plus apparente que réelle.

634. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Arrivant à des esprits préparés, cette doctrine fut, bientôt, l’universelle croyance ; elle habitua chacun à voir, seulement, dans les âmes, la pure Pensée, indépendante de toute influence sensible, et, dans les corps, la pure Ligne, abstraite. […] Même quand il s’agit de musique pure, repoussez l’influence des maîtres allemands. […] L’optimisme de Beethoven, sous l’influence de ce Maître nouveau, s’accrut. […] Sur les scènes soumises à l’influence de la mode, le théâtre était devenu une affaire de pure spéculation. « L’héritage classique » était dissipé ; la musique seule semblait prospérer ; mais dans l’opéra moderne, Rossini triomphait sur Beethoven, et Meyerbeer sur Weber.

635. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Mais plus active fut, sans doute, aux écrivains, l’influence de Richard Wagner, pour éclairer en eux, dernièrement, ce pessimisme congénital. […] Mais le prisonnier, sous l’influence d’idées nouvelles, voit ses chaînes tomber ; il se retourne, cherche derrière lui la cause terrifiante des fantômes ; et c’est toujours les fantômes qu’il aperçoit. […] Les cercles Wagnériens restèrent indépendants les uns des autres ; leur influence n’en fut pas moins grande : ils aidèrent à la diffusion des idées Wagnériennes, et, par l’agitation qu’ils instituèrent, ils contribuèrent, puissamment, à exalter le nom de Richard Wagner, et, suivant ses projets, ils servirent, efficacement, au succès de l’entreprise de Bayreuth. […] Et nous pouvons expliquer ce progrès par une notion claire à tous : Beethoven a arraché la musique à l’influence de la mode et du goût changeants, pour l’élever à un type d’éternelle valeur, purement humainbo.

636. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

I Rôle de l’appétit dans la genèse et le développement des sensations Chaque être est en rapport avec tous les êtres ; il en subit l’influence, il influe sur eux à son tour. […] Nous n’avons de sens particuliers que pour les influences extérieures qui peuvent être favorables ou défavorables à notre existence, et seulement dans la proportion des nécessités ou des appétits do notre espèce. […] L’adaptation physique des nerfs ou l’adaptation mentale de l’attention peuvent ainsi ramener l’équilibre, l’indifférence dans l’organisme et dans la conscience, supprimer l’effet primitif d’une influence extérieure. […] Au cas où ces mouvements eussent été suffisants pour produire les mêmes effets qui aujourd’hui se produisent, pour préserver les êtres organisés contre les influences destructives du dehors, pour leur assurer l’avantage dans le combat de l’existence, les sensations, étant inutiles, ne se seraient point produites, et les phénomènes mécaniques n’auraient pas éprouvé le besoin de s’ajouter cet étrange « épiphénomène ».

637. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Et si on y ajoute enfin les grands esprits littéraires de l’Angleterre qui semblaient avoir fleuri de la même floraison sous les rayons de la paix européenne, esprits qui subissaient le contrecoup intellectuel de la France, et dont la France à son tour subissait l’influence ; si on y ajoute les Canning, les Byron, les Walter Scott les Moore, les Wordsworth, les Coleridge, les poètes des lacs, ces thébaïdes anglaises de la poésie de l’âme, on aura une idée approximative vraie de la situation de la littérature au moment où Alfred de Musset naissait aux vers. […] Il dépendit plusieurs fois de moi d’avoir une influence heureuse sur sa destinée. […] Mais quelle influence ce poète de la jeunesse a-t-il eue sur cette jeunesse de la France, qui s’est enivrée pendant vingt-cinq ans à cette coupe ? Une influence maladive et funeste, nous le disons hautement.

638. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

L’influence des circonstances extérieures a été souvent surmontée et vaincue, ici par la volonté de certains individus d’élite en ce qui les regardait eux-mêmes, là, pour les masses, par les gouvernemens et les institutions. […] Dans ces limites vit et parle la même langue une nation profondément originale dont l’existence subit assez peu les influences des peuples voisins. […] Ce qui contribua à l’énerver d’abord et à la dégrader ensuite, ce fut la trop grande influence de la domination étrangère en politique et en religion. […] De même, quand Luther eut détruit l’influence de Rome dans une grande partie de l’Allemagne, les esprits une fois sortis de la vieille autorité, n’en surent plus reconnaître aucune ; le luthéranisme eut aussi ses schismes, le calvinisme ses bûchers, et ce qui restait de foi ne sut plus à quelle forme se prendre et s’arrêter.

639. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Il aurait pu marquer avec plus d’énergie le malheur qu’il y eut pour lui à y entrer, les versatilités un peu promptes qu’on lui reprocha, les influences qu’il ne savait pas écarter ; car cet homme qui, au premier abord, avait l’intelligence si haute et la parole si absolue, avait le caractère faible, ou du moins il l’eut tel dans les dernières années. […] Dans le dernier discours sur Jouffroy, il me semble avoir sacrifié plus que d’ordinaire à la mise en scène ; il y a mêlé un but étranger au sujet même qu’il étudiait ; il a voilé en un sens et drapé son personnage ; il a pris parti, plus finement qu’il ne convient, pour la malice et la rancune des grands sophistes et des grands rhéteurs dont l’histoire sera un jour l’un des curieux chapitres de notre temps, intolérants et ligués comme les encyclopédistes, jaloux de dominer partout où ils sont, et qui, depuis que l’influence décidément leur échappe, s’agitent en tous sens pour prouver que le monde ne peut qu’aller de mal en pis.

640. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Sa fille et son gendre lui succédèrent, et entretinrent cette action d’influence heureuse et de bonne harmonie. […] Il était sous l’influence des grandes découvertes scientifiques de cette fin du siècle, il était disciple des méthodes et de la philosophie naturelle de Lavoisier.

641. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Celui-ci, tout admirateur et prosélyte qu’il était alors, ne devait subir qu’en la traversant cette influence de Lamennais ; un an ou deux après, il en était totalement affranchi et délivré ; s’il s’émancipa par degrés de la foi, s’il se laissa bientôt gagner à l’esprit du siècle, ce ne fut pas à la suite du grand déserteur, mais à sa propre manière, et il erra dans sa propre voie ; en 1835, il n’était plus le disciple de personne ni d’aucun système. […] Et pourtant, ce même M. de Lamennais écrivait, quelques mois après, à l’une de ses pieuses amies en Italie : Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez ; j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse.

642. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

À défaut d’une grande originalité, Turretin eut donc de l’à-propos, de la sagesse pratique, de la persuasion, une influence salutaire, et il contribua à fixer pour un long temps cette température religieuse et morale dans laquelle on respira désormais plus librement, et qui permettait d’être à la fois, dans une certaine mesure, chrétien, philosophe, géomètre et physicien, homme d’expérience, d’examen, de doute respectueux et de foi. […] En un mot, malgré l’extension morale et la tolérance relative, due à l’influence de Turretin, la cité intellectuelle génévoise restait, à quelques égards, fermée comme la cité politique.

643. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Pour lui, d’autres astres ont présidé à son berceau ; il a grandi sous d’autres influences : « Placé dans la vie civile, dit-il encore, d’autres idées, d’autres instincts m’ont fait chercher ailleurs que dans la prépotence par la guerre la grandeur et la force de mon pays. […] Thiers essaye là, à l’égard de l’Espagne, ce qu’il essayera quatre ans plus tard et aussi vainement pour la question d’Orient, d’intervenir, de donner à la politique extérieure de la France un peu plus d’action, d’influence déclarée par les armes, de lui valoir un peu de gloire : un baptême de gloire, ç’a toujours été une petite formalité assez essentielle pour sacrer une monarchie.

644. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Dans l’un de ces articles intitulé : De l’influence des idées exactes dans les ouvrages littéraires, M.  […] Flourens nous exposer avec sa discrétion ingénieuse et sa finesse habituelle les spectacles académiques intérieurs et les luttes d’influence dont il a été témoin.

645. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Les hommes influents, les Corps dont la réforme opérée diminuait radicalement, — ou plutôt momentanément, comme je le crois, — l’autorité et l’influence, ont parlé haut et se sont récriés : la jeunesse, qui ne demande jamais mieux que de remuer et de s’agiter, ne fût-ce que pour le mouvement seul, s’est partagée en deux camps, fort inégaux, il est vrai. […] On ne saurait trop y insister ; car de loin on est porté à confondre les deux influences, et en littérature comme en architecture, ce n’est que depuis quelque temps qu’on est arrivé à les bien distinguer.

646. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Ses plans sortaient des données habituelles à la timidité du règne de Louis XV, et il n’aurait pas même eu besoin d’être dans le royaume des timides pour paraître hardi ; il allait de lui-même à l’extraordinaire et semblait partout et toujours sûr de son fait : son étoile avait de bonne heure triomphé de tant d’influences contraires. […] quelle influence eût-il exercée, le cas échéant, dans les futures destinées de son pays ?

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