Ce genre a trois espèces : la tragédie fabuleuse, la tragédie historique, et la tragédie inventée. […] Essence de la tragédie historique. […] Exemples de la tragédie historique. […] Ses conditions sont pareilles à celles de la tragédie déclamée, quant à la division des actes, et à la seule espèce qu’on nomme historique : ses qualités diffèrent par le choix et l’ordonnance des sujets dans les trois autres. […] Création de la tragédie historique.
Les racines historiques y sont profondes ; l’aspect des lieux est enchanteur ; volontiers on s’y enferme, et le Léman garde pour lui ses échos. […] Il me semble pourtant, dût la proposition d’abord étonner un peu, que, maintenant que l’Académie française entreprend un Dictionnaire historique de la langue, ce dépôt de vieux parler cantonal, rassemblé dans le Presbytère, pourrait devenir un des fonds à consulter ; on en tirerait à coup sûr des remarques utiles sur la fortune et les aventures de certains mots. — Parmi les observations plus ou moins sérieuses que Charles transmet à Louise à travers l’effusion de ses sentiments, il en est qui touchent à des personnages historiques, célèbres dans le pays ; je noterai le dîner chez M.
Le prétexte à ce récit historique et épique de Waterloo est tout bonnement ce Thénardier, le rôdeur nocturne du cimetière d’armée qui dépouille de ses bagues, de sa montre d’or et de sa bourse un officier de cuirassiers blessé, et qui, l’ayant ainsi réveillé de sa léthargie, se fait passer pour un sergent de l’armée ramassant les blessés, et se sauve en laissant l’officier pénétré d’une aveugle reconnaissance. […] XXIII Il est impossible ici de rien citer, il faut tout lire, ou plutôt s’abandonner à ces accès de verve historique, épique, tragique, qu’il plaît à l’auteur de se donner à propos de Waterloo, et le suivre bon gré mal gré à travers les péripéties de ces innombrables peintures de combat. […] C’est de la critique philosophique, sociale, morale, historique ; c’est le soulèvement du cœur français contre l’ignobilité du mot qu’on lui prête.
Si nos études nous ont donné un peu de justice, et quelquefois un peu de regret pour le passé, nous croyons que nous avons montré dans nos livres historiques assez d’indépendance pour mécontenter toutes les opinions ; et nous avons cette conscience que nos romans se sont assez intéressés aux misères populaires du présent, et aux larmes des pauvres. […] La Patrie en danger est incontestablement la meilleure pièce que nous ayons faite, elle a cela, que je ne retrouve nulle part, dans aucun drame du passé : une documentation historique qui n’a pas été encore tentée au théâtre. […] Je vais faire une franche confession : je ne trouve pas que mon frère et moi ayons fait du théâtre à l’époque du complet développement de notre talent, sauf peut-être dans la Patrie en danger, — et encore c’est un genre pour lequel je n’ai guère plus d’estime que pour le roman historique ; — par là-dessus, j’ai brûlé mes premières pièces, n’en ai point en carton, et n’en ferai jamais plus.
Il voyait là un beau geste, et digne d’un homme historique. […] de notre littérature historique. […] Mme Quinet tient beaucoup à ce que cela devienne historique. […] Ces revirements historiques ont toujours leur piquant. […] C’est plus historique, puisque c’est moins romanesque.
Il cumule ainsi tous les inconvénients du roman historique, sans un seul de ses avantages. La première condition du roman historique, c’est le lointain ; c’est que les événements ou les acteurs fournis par l’histoire et servant de trame solide à une broderie romanesque soient séparés de nous par un intervalle assez grand pour que la fiction et la réalité puissent se fondre, pour que le roman soit le complément, et non pas le démenti de l’histoire. […] Albert de Broglie, et effleurons les deux points qui dominent, selon nous, toute cette période historique et religieuse. […] Il faut louer la parfaite indépendance avec laquelle M. d’Haussonville, malgré ses prédilections lorraines, raconte et juge cette étrange vie et cet étrange caractère, et l’art qu’il met à faire de son duc dépossédé le centre de ses tableaux, à y ramener constamment le lecteur sans se priver de ce que le voisinage ajoute de grandeur et d’intérêt à cet épisode historique. […] On peut donc éprouver à la fois une prédilection historique pour Mazarin et un attrait romanesque pour sa belle ennemie, en suivant, sur les traces de M.
III Il ne me semble donc pas, Mesdames et Messieurs, qu’à mesure qu’il débattait dans son drame des intérêts historiques plus définis et plus particuliers, Corneille se soit douté qu’il risquait par là même et en même temps de moins nous intéresser. […] Mais nécessairement, à mesure qu’il s’enfoncera dans l’histoire des Lombards ou des Huns, guidé, vous le voyez, par des motifs qui n’ont rien de commun avec ceux qu’on lui prête quand on loue son « sens historique », à mesure aussi s’éloignera-t-il de la nature et de la vérité. […] — Aussi ne suffit-il plus à Racine qu’un événement soit historique, mais il lui faut encore qu’il soit humain, et qu’ainsi la tragédie ne dégénère jamais en une leçon de politique ou d’histoire. […] Crébillon n’a donc disparu de l’affiche, comme l’on dit, et du répertoire, que dans le temps même, vous le voyez, où la Tour de Nesle, Lucrèce Borgia, Marie Tudor, — je ne cite ici que des mélodrames devenus historiques, — allaient s’y inscrire, et l’horreur romantique succéder à la terreur classique.
N’est-il pas évident par cette disproportion que l’écrivain règle son développement sur l’intérêt historique et biographique des matières ? […] Pendant presque un siècle, de 1660 à 1750, nos gens de lettres ignorent ce qui se fait dans les sciences historiques, et dans l’archéologie chrétienne ou même païenne. […] Ce ne sont pas des tableaux de la vie humaine, ni des portraits historiques : c’est une âme de poète qui s’ouvre. […] À plus forte raison, aux tragi-comédies, toutes romanesques et sans caractère historique, nul ne savait, au lever du rideau, en quels lieux, pendant combien d’années, par quels personnages allait se développer le drame. […] Cet historique est instructif.
Que veut-on au théâtre d’un personnage historique ? […] Pour les personnages d’invention, nous voulons qu’ils soient réels, qu’ils vivent comme les personnages historiques. […] Néron est un personnage historique dont Racine a fait une création ; Acomat, Joad, sont des créations dont il a fait des personnages historiques.
Est-ce assez péremptoire, assez pompeux, assez historique ? […] C’est d’abord le mot Université tombé à rien, à qualifier un endroit où l’on donne des leçons de piano, où l’on conte ces anecdotes historiques qui prennent le titre d’histoire, où des tableaux pittoresques de Paris, quasi cinématographiques, s’appellent sociologie, où cent choses de jeu sont qualifiées d’enseignement, où l’enseignement vrai se dérobe sous la fanfreluche. […] Le voilà maintenant corse, comme Napoléon, et, par la plus étonnante des prestidigitations historiques, français, toujours comme Napoléon. […] Il est certain que cette conception des races, opposée à la conception des nationalités, mettrait beaucoup de trouble dans les esprits et dans les manuels historiques… Mais je m’aperçois que, résumée en trente ou quarante lignes, la question est difficile à’ faire comprendre.
. — L’historique. — L’antique. […] L’école historique, au contraire, reporte les événements sur le passé concret. […] Donc tout ce qui arrive à nous à travers l’histoire nous apparaît dans sa simplicité ; au contraire, l’utile de chaque jour, avec sa surcharge de trivialité, reste prosaïque ; et voilà pourquoi l’utile devenu historique devient beau. […] Le plaisir attaché à ce qui est historique a été poétiquement et exprimé par Th.
Pour la composition de cet ouvrage, la division du sujet et la répartition des matières, j’avais le choix entre l’ordre historique et l’ordre esthétique. […] On peut en donner un exemple historique frappant. […] Quant à ce que nous appelons la couleur locale et la vérité historique, les anciens ne s’en préoccupaient nullement. […] Comment donc ces mêmes personnages, qui composent encore aujourd’hui notre personnel tragique, prendraient-ils à nos yeux une consistance historique qu’ils n’ont jamais eue ? […] Il ne faut donc pas s’y méprendre : il n’y a pas et il n’y a jamais eu de milieu historique concordant expressément avec ces figures tragiques.
Si la beauté confie à la colombe messagère le secret qu’elle n’oserait révéler à ses austères gardiens, il ajoute : « Prête à voir l’oiseau charmant s’élever dans les airs, en emportant les vœux de sa tendresse, elle voudrait le retenir, comme on retient un aveu qui va s’échapper. » S’il parle des bouquets mystérieux qui racontent et les tendres inquiétudes et les douces espérances d’une jeune captive : « Messager, dit-il, plus discret que notre écriture, maintenant si connue, son parfum est déjà un langage, ses couleurs sont une idée. » L’ouvrage dont nous venons de rendre compte est suivi d’une espèce de nouvelle historique sur la vie du Camoëns.
Tous ces exemples historiques au reste, ces interprétations diverses d’un passé que la doctrine nouvelle embrasse et domine, ne sont, sous la plume du jeune apôtre, que des lumières qui sillonnent pour lui le chemin de la foi, des rayons qui ramènent au foyer dont ils émanent, des excitations fécondes pour passer outre et entraîner ceux que le grand développement providentiel saisit au cœur, et qui, à l’aspect des antiques traditions enfin comprises, se sentent le désir de travailler, pour leur part, à en continuer l’enchaînement éternel.
Les anciens, qui se complaisaient dans l’admiration, qui ne cherchaient point à diminuer l’odieux du vice, ni le mérite de la vertu, avaient une qualité presque aussi nécessaire à l’intérêt de la vérité qu’à celui de la fiction ; ils étaient fidèles à l’enthousiasme comme au mépris, et souvent même les caractères étaient plus soutenus dans leurs tableaux historiques que dans leurs ouvrages d’imagination.
Il part là-dessus avec une gravité de membre de l’Académie de médecine écrivant un rapport : « Une curieuse épidémie sévit depuis quelque temps sur les billets de cinq cents francs ; ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés d’un vague discrédit Le symptôme pathognomonique de la maladie est un épaississement accentué des tissus, avec complication de troubles dans le filigrane, etc… » Ou encore : « On vient de découvrir l’antisarcine ; comme son nom l’indique, ce médicament est destiné à combattre les effets du Francisque Sarcey qui sévit avec une si cruelle intensité sur la bourgeoisie moyenne. » Et alors il fait l’historique de la découverte ; il raconte que les études sur le virus sarcéyen ont démontré l’existence d’un microbe spécial qui a reçu le nom de Bacillus scenafairus (bacille de la scène à faire) ; que les premiers microbes ont été recueillis dans la bave d’un abonné du Temps, un malheureux qui « jetait du Scribe par les narines et délirait sur des airs du Caveau… et que son teint blafard (et Fulgence) désignait clairement comme un homme épris des choses du théâtre » ; que ces bacilles ont été recueillis, cultivés dans les « bouillons » du Temps et de la France, etc… Ce qui double encore l’effet de ces méthodiques extravagances, c’est le style, qui est d’un sérieux, d’une tenue et d’une impersonnalité effrayantes.
Mais, ni par l’érudition, ni par le sens historique, ni par le don si rare de connaissance, d’expertise littéraire, ni par le prix de son style, il ne fut un grand critique.
L’utilité historique de l’étude de la langue ancienne ne le cède point à son utilité philologique et littéraire.
Le mariage de Julie de Rambouillet avec le duc de Montausier est un fait de si peu d’importance historique, qu’il ne mériterait pas qu’on en recherchât les circonstances, s’il ne concourait d’abord à marquer l’époque où la société de l’hôtel Rambouillet commença à se dissoudre, et ensuite à faire tomber les applications que nos biographes modernes lui ont faites, des traits lancés par Molière en 1650 contre Les Précieuses ridicules.
On ne peut reprocher un anachronisme à un Roman historique ; cependant la transposition de certains faits en change tout-à-fait le caractère et leur fait perdre l’importance qu’ils tiennent souvent de leur enchaînement à d’autres qui suivent ou qui précèdent.
Les Préfaces qu’on a de lui, ses Discours à l’Académie, ses Fragmens historiques, tout ce qui est sorti de sa plume porte le caractere du Génie.
& le publia sous le titre de Bibliothèque universelle & historique.
Tête de gouvernement, esprit historique, il a, à plus d’une place, exprimé le plus hautain mépris pour elles.
Qu’on insiste tant qu’on voudra sur leur authenticité historique !