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1940. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Il venait, dit-on, d’acheter une charge de trésorier de France à Caen, lorsqu’il fut appelé à Paris pour y enseigner l’histoire à M. le Duc, petit-fils du grand Condé. […] Destailleur, l’histoire d’une belle et superbe indifférente, d’une insensible qui cesse de l’être, qui devient passionnée par jalousie, puis folle de cœur, puis tout à fait furieuse et qui s’emporte aux derniers dérèglements, nous montre que La Bruyère eût été, s’il eût voulu, un excellent auteur de nouvelles ou de romans. […] Il n’a donc pas vu qu’en histoire le droit dont on a mésusé cesse, à une certaine heure, d’être le droit.

1941. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Gœthe n’était pas un physicien, un géomètre ; mais il était un naturaliste, il avait à un haut degré le génie de l’histoire naturelle, le sens et le tact du monde organique, et, de ce côté, en se confiant en sa force, il ne se trompait pas. […] À propos du Tasse, il prétend avoir fait de grandes recherches, et que l’histoire se rapproche beaucoup de la manière dont il a traité son sujet. […] Imaginez-vous maintenant une ville comme Paris où les meilleures têtes d’un grand empire sont toutes réunies dans un même espace, et par des relations, des luttes, par l’émulation de chaque jour, s’instruisent et s’élèvent mutuellement ; où ce que tous les règnes de la nature, ce que l’art de toutes les parties de la terre peuvent offrir de plus remarquable est accessible chaque jour à l’étude : imaginez-vous cette ville universelle, où chaque pas sur un pont, sur une place, rappelle un grand passé, où à chaque coin de rue s’est déroulé un fragment d’histoire.

1942. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Selon une très heureuse expression pittoresque, on aurait dit, à de certains jours, que ces centaines de statues et de figures qui peuplaient les portails et les vitraux des cathédrales descendaient de leurs niches et de leurs verrières pour jouer en personne leur histoire devant le peuple69. […] Ici l’on a affaire à une légende du moins un peu plus dramatique : c’est toute une histoire inventée pour rendre ce traître plus horrible. […] Au tome VI, page 295, de l’ouvrage intitulé : Les Manuscrits français de la Bibliothèque Au Roi, leur histoire, etc. — Depuis, des leçons de M. 

1943. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Il y a dans son Journal une histoire assez amusante, qui marque bien le désordre et le laisser aller où l’on vivait dans cette contrée natale du bon Henri. […] Les conversions Il faut convenir que l’histoire est difficile à écrire et que le vrai, à distance, est bien délicat à démêler au milieu des témoignages les plus divers et, à première vue, contradictoires. […] Il fut témoin, en ces années d’intendance de Normandie, de deux événements sur lesquels son témoignage doit compter dans l’histoire.

1944. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Histoire de la Restauration par M.  […] J’ai parlé autrefois et ailleurs39 des premiers volumes de cette Histoire de M. de Viel-Castel. […] On n’a pas assez dit lorsque, parmi ces victimes du fanatisme du Midi, on a énuméré dans un récit d’histoire quelques noms de généraux connus : mais combien d’autres de toute classe, immolés et restés obscurs, et dont il faut aller chercher, réveiller le souvenir aux lieux mêmes où ils ont péri et où l’écho répondra si on l’interroge !

1945. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Pour lui, il est des premiers à reconnaître et il se fait fort d’établir que « la solution des problèmes sociaux se trouvera désormais de moins en moins dans les institutions qui maintiennent systématiquement l’inégalité entre les hommes, et qu’il faut la chercher de plus en plus dans les sentiments et les intérêts qui créent entre toutes les classes l'harmonie encore plus que l'égalité. » C’est cette harmonie sociale, dont l’histoire, découvre des exemples dans le passé sous le règne d’un autre principe, qu’il voudrait voir renaître et se former aujourd’hui autour du principe nouveau et fécond de la liberté. […] Histoire de la Commune de Montpellier (3 vol. in-8°, 1851), par M.  […] Germain, professeur d’histoire à la Faculté des lettres de Montpellier.

1946. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Sir Henry Bulwer, homme d’État et étranger, moins choqué que nous de certains côtés qui ont laissé de tristes empreintes dans nos souvenirs et dans notre histoire, a jugé utile et intéressant, après étude, de dégager tout ce qu’il y avait de lumières et de bon esprit politique dans le personnage qui est resté plus généralement célèbre par ses bons mots et par ses roueries ; « L’idée que j’avais, dit-il, c’était de montrer le côté sérieux et sensé du caractère de cet homme du XVIIIe siècle, sans faire du tort à son esprit ou trop louer son honnêteté. » Il a complètement réussi à ce qu’il voulait, et son Essai, à cet égard, bien que manquant un peu de précision et ne fouillant pas assez les coins obscurs, est un service historique : il y aura profit pour tous les esprits réfléchis à le lire. […] Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des États : on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples ; à chaque journée, on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires ; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain. […] Or, rien de plus avéré, de plus authentiquement acquis à l’histoire que cette tentative d’extorsion et, pour parler net, que cette manoeuvre de chantage auprès des envoyés américains.

1947. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Notre histoire est assez fournie de troubles et de séditions pour qu’il y eût, toujours, dans les familles, des heures critiques à traverser. […] L’Histoire se réduit à une succession de dates. […] * *  * C’est en 1864 que commence l’histoire de l’anarchie.

1948. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Ce Fantôme est l’histoire assez indifférente d’un monsieur qui épouse la fille de sa maîtresse. […] Parfois aussi, glorieux de son unité dont il n’est pourtant point le créateur, il s’amuse cruel à l’histoire des variations d’un esprit sincère et puissant mais qui, hors de tous les chemins battus, avance en tâtonnant dans les ténèbres de la forêt et s’accroche à des ronces et se heurte à des rocs. […] Large tableau d’histoire, il ressuscite la vie du xvie  siècle sans trop appauvrir cette énorme puissance combative.

1949. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Pinel voulait, nous dit Pariset, qu’à l’exemple de la botanique et de l’histoire naturelle, la médecine se fît un langage tout en substantifs, sans verbes, sans conjonctions. […] Je laisse de côté les vivants, pour ne paraître flatter personne ; mais écoutons Cuvier en tête de son recueil d’éloges : Les petites biographies écrites avec bienveillance, dit-il, auxquelles on a donné le nom d’éloges historiques, ne sont pas seulement des témoignages d’affection que les Corporations savantes croient devoir aux membres que la mort leur enlève ; elles offrent aussi à la jeunesse des exemples et des avertissements utiles, et à l’histoire littéraire des documents précieux. […] On aurait ainsi une histoire à peu près complète de la médecine et de la chirurgie en France pendant la seconde moitié du dernier siècle.

1950. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Les papiers publics qui transcrivent les débats de la Convention ne représentent donc que l’histoire d’une mascarade. […] Mallet était déjà dans ces dispositions très peu espérantes quand il publia à Hambourg, en 1796, quelques mois après les événements du 13 Vendémiaire, sa brochure intitulée Correspondance politique pour servir à l’histoire du républicanisme français. […] Exposant dans son Mercure britannique, peu de mois avant sa mort, en janvier de l’an 1800, le caractère de la grande commotion qui allait continuer de peser sur le nouveau siècle et qui ouvrait une époque de plus dans l’histoire des vicissitudes humaines, il y montrait en vrai philosophe que le caractère de cette Révolution portait avant tout sur la destruction de toutes les distinctions héréditaires préexistantes, que c’était au fond une guerre à toutes les inégalités créées par l’ancien ordre social, une question d’égalité, en un mot : « C’est sur ce conflit, ajoutait-il, infiniment plus que sur la liberté, à jamais inintelligible pour les Français, qu’a porté et que reposera jusqu’à la fin la Révolution. » Espérons que, même en tenant moins à la liberté qu’il ne faudrait (ce qui est trop évident), nous la comprendrons pourtant assez pour démentir un pronostic si absolu et si sévère.

1951. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Mais au premier rang dans l’ordre de la beauté, il faut placer ces grandes fables morales Le Berger et le Roi, Le Paysan du Danube, où il entre un sentiment éloquent de l’histoire et presque de la politique ; puis ces autres fables qui, dans leur ensemble, sont un tableau complet, d’un tour plus terminé, et pleines également de philosophie, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes, Le Savetier et le Financier, cette dernière parfaite en soi comme une grande scène, comme une comédie resserrée de Molière. […] D’ailleurs, ces histoires d’animaux qui parlent, qui se font des leçons, qui se moquent les uns des autres, qui sont égoïstes, railleurs, avares, sans pitié, sans amitié, plus méchants que nous, me soulevaient le cœur. […] Il disait de La Fontaine : « Si ses Fables n’étaient pas l’histoire des hommes, elles seraient encore pour moi un supplément à celle des animaux. » Lamartine, tout en tenant beaucoup de Bernardin, n’a pas également ce côté naturel ; il échappe à la matière dès qu’il le peut, il n’a point de racines en terre, et il ramène volontiers en chaque rencontre son idéal séraphique et céleste : ce qui est l’opposé de La Fontaine.

1952. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 172

Ses Dissertations, ses Mémoires pour servir à l’Histoire naturelle du Languedoc, ses Lettres sur les disputes des Médecins, font juger qu’il auroit pu s’illustrer parmi les Littérateurs, comme il s’est immortalisé parmi les Disciples d’Esculape.

1953. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 183

Son Histoire universelle porte l’empreinte de son ame, c’est-à-dire, qu’elle est écrite avec beaucoup de liberté, d’enthousiasme & de négligence.

1954. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 380

Les compilateurs de cette trempe ont moins travaillé pour le Public, que pour les Ecrivains destinés à les suivre, & à refondre, dans des Histoires plus élégantes & plus polies, les matériaux qu’ils ont péniblement recueillis.

1955. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 520

Il étoit beaucoup plus savant que son frere, sans qu’aucun de ses Ouvrages, qui sont en très-grand nombre, vaille en particulier l’Histoire de la Médecine.

1956. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 188

Il ne s’attache qu’à des compilations sur la Topographie, les Généalogies, l’Histoire ecclésiastique, &c.

1957. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 196

Des Etrennes, des Epîtres, des Fables, des Eloges, des Mémoires historiques, des Vies, des Essais sur divers sujets, des Anecdotes, des Dissertations, des Journaux, des Tablettes, des Lettres, des Histoires, des Bibliotheques, des Dictionnaires, une Traduction en Prose de Perse, & une imitation en Vers de ce même Poëte : tant de Productions seroient plus que suffisantes pour faire vivre un Auteur dans la postérité, si elles n’étoient mortes dès à present.

1958. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 404

Il étoit plus versé dans l’Histoire & la Littérature, que son Adversaire ; mais il étoit moins poli.

1959. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 268

Mathon compte pour peu de chose toutes ces pitoyables bagatelles ; & espérer qu’il développera plus avantageusement ses talens dans son Histoire de Lacédémone, qu’il ne l’a fait dans sa Dissertation sur la décadence des Loix de Lieurgue, où il n’est rien moins que laconique.

1960. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 300

On peut louer ses Ouvrages du côté du savoir, du style & de l’onction ; mais ceux qui aiment l’exactitude dans le Dogme, la conséquence dans les principes, la franchise dans la maniere d’exprimer ses pensées, ne trouveront pas ces qualités dans son Abrégé de l’Histoire de l’Ancien Testament, non plus que dans son Exposition de la Doctrine Chrétienne, condamnée par le Pape.

1961. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 325

L'Histoire de ses Voyages est peu intéressante pour le commun des Lecteurs, parce qu'il parcourut peu de pays, & que la découverte des Livres rares, soit imprimés, soit manuscrits, fut son principal objet.

1962. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Devoirs d’Histoire de France : voilà un titre bien modeste, — trop modeste, à notre sens, modeste jusqu’à l’injustice ; — l’auteur, M.  […] C’est pour la première fois que je suis dans tes murs, et je t’aime déjà, vieille et jeune cité, toute histoire belle et toute élégance architecturale. […] Ce cétacé avait une histoire assez semblable à celle de la fameuse sardine qui, un jour, obstrua le port de Marseille. […] Bonnier installé de longue date en Angleterre, idéal compagnon, fourmillant d’histoires et de souvenirs. […] La façon dont se fit notre connaissance pouvant présenter quelque intérêt pour l’histoire des Lettres contemporaines, il sied de la raconter en quelque détail.

1963. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Il me souviendra toujours d’une histoire assez plaisante, concernant cet écrivain célebre. […] A propos d’Anglois, je me permettrai encore cette histoire, sur le compte d’un chevalier Baronnet. […] L’histoire de l’industrie est un ouvrage qui nous manque. […] Cependant l’histoire de Frédéric a du mérite, & il n’y a point de bibliotheque où elle ne doive trouver place. […] S’il écrit l’histoire, combien ne sera-t-il pas gêné ?

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