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951. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Chez qui donc va naître l’idée d’un coup de force ? […] Telle était la force de l’illusion ou l’énormité du malentendu ! […] Cette assurance fait sa force et cet emportement son éloquence. […] Cette éducation parisienne anéantit la force de vouloir. » Il y a des systèmes de gouvernement où tout est combiné pour tuer l’initiative chez l’individu et lui enlever toute sa force de résistance. […] Il avait assisté au triomphe brutal de la force.

952. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Nisard est une de ces rares constructions qui sont nées d’une idée, d’un dessein médité, et dont toutes les parties unies et conjointes, en parfait rapport entre elles, attestent la force de la conception, une exécution aussi ferme qu’ingénieuse, de grandes ressources de vues et d’aperçus, et une extrême habileté de style, enfin une forme originale de la critique. […] Le critique-historien ne s’abandonne jamais au courant de chaque nature d’écrivain qu’il rencontre ; il la ramène d’autorité à lui, à son modèle ; il force plus d’un fleuve qui s’égarait à rentrer dans ce canal artificiel dont il a creusé le lit à l’avance : il y a des branches rebelles ; elles sont sacrifiées. […] Tout cela est très ingénieux, et suppose une grande distinction, une grande force, un acumen ingenii infiniment aiguisé.

953. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Mais Ney est pressant, il réclame des forces, il est hors de lui dans son ardeur, il est comme furieux et forcené de tout son arriéré d’action des jours précédents, de tous ses retards de la veille et de l’avant-veille ; il jure, si on le laisse faire, d’en finir à lui seul avec l’armée anglaise. […] Ney n’y tint pas : se voyant une telle force en main, après une attaque des Anglais repoussée, il déboucha de la Haie-Sainte, se lança sur le plateau, et livra cet assaut acharné dans lequel un nouvel entrainement vint englober toute la grosse cavalerie de la garde, la réserve même, sans que celle-ci eût reçu aucun ordre pour cela. […] Il était environ six heures du soir, et tout annonçait qu’on allait avoir affaire en effet à toutes les forces de Blücher.

954. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Si ce volume, qui ne doit pas contenir moins de six mille vers, tombait aux mains de lecteurs qui aiment peu les vers, et ceux d’amour en particulier ; si, d’après la façon austère et assez farouche qui essaye de s’introduire, on se mettait aussitôt à morigéner l’auteur sur cet emploi de sa vie et de ses heures, à lui demander compte, au nom de l’humanité entière, des huit ou dix ans de passion et de souffrance personnelle que résument ces poëmes, et à lui reprocher tout ce qu’il n’a pas fait, durant ce temps, en philosophie sociale, en polémique quotidienne, en projets de révolution ou de révélation future, l’auteur aurait à répondre d’un mot : qu’attaché sincèrement à la cause nationale, à celle des peuples immolés, il l’a servie sans doute bien moins qu’il ne l’aurait voulu ; que des études diverses, des passions impérieuses, l’ont jeté et tenu en dehors de ce grand travail où la majorité des esprits actifs se pousse aujourd’hui ; qu’il s’est borné d’abord à des chants pour l’Italie, pour la Grèce ; mais qu’enfin, grâce à ces passions mêmes qu’on accuse d’égoïsme, et puisant de la force dans ses douleurs, en un moment où tant de voix parlaient et pleuraient pour la Pologne, lui, il y est allé ; qu’il s’y est battu et fait distinguer par son courage ; que, s’il n’y a pas trouvé la mort, la faute n’en est pas à lui ; qu’ainsi donc il a payé une portion de sa dette à la cause de tous, assez du moins pour ne pas être chicané sur l’utilité ou l’inutilité sociale de ses vers. […] On souffre de voir un fils de Pétrarque se porter à ces extrémités et répandre à toute force ses entrailles sur la lyre. […] D’ailleurs force esprit, de jolis mots, surtout dans le premier volume (le second est plus franchement passionné), une ironie froide, un sourire prolongé et humouristique.

955. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Mais il a compris la chose en auteur qui veut allonger son livre, et non le composer : c’est pourquoi il a entassé dans son Introduction force anecdotes, bons mots, récits de détails, exposés de doctrines religieuses ou politiques, sarcasmes croisés contre les philosophes et les papistes ; nulle part, il n’a placé ces vues générales qui caractérisent l’historien et révèlent en lui l’intelligence de son sujet. […] Le tour de force n’était pas facile, et l’homme de génie n’a pas réussi à s’en tirer même en homme d’esprit. […] Mais ni Cabanis ni Lamettre n’appréciaient dans l’homme cette force souveraine et profonde qui lui donne la vie et l’âme.

956. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

Toutes les forces privées et publiques se rassemblent en sa personne, mais ce n’est pas pour assouvir l’homme, c’est pour glorifier le roi. […] En même temps la science aide le dogme ; les forces naturelles disparaissent ; entre les mains des philosophes, les êtres perdent leur énergie efficace ; les dieux intérieurs qui vivent dans les choses sont anéantis ; toutes les puissances particulières se concentrent dans le Dieu unique. […] Ô mère, silencieuse et endormie, que vous êtes calme et que vous êtes belle, et quelle sève immortelle de félicité et de force coule encore à travers votre être avec votre paisible sang !

957. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

C’est ce qu’exprime avec force le poète Choulette, donnant en peu de mots la morale de cette histoire. « Les fautes de l’amour seront pardonnées, dit-il. […] Ou, si une force involontaire agit en lui, comment la fatalité n’en est-elle pas du moins tempérée par cela seul qu’il la prévoit ? […] Il en écrit, avec force et avec grâce, la traduction philosophique.

958. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Ces théories semblent des images calquées l’une sur l’autre ; elles s’éclairent mutuellement, en s’empruntant leur langage ; demandez aux électriciens s’ils ne se félicitent pas d’avoir inventé le mot de flux de force, suggéré par l’hydrodynamique et la théorie de la chaleur. […] Au contraire, nous avons consacré à l’étude du continu presque tout notre temps et toutes nos forces. Qui le regrettera ; qui croira que ce temps et ces forces ont été perdus ?

959. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Il sentait que là étaient la force, l’avenir de notre poésie, mais il exerçait sa direction avec de tels scrupules qu’il allait jusqu’à sacrifier ses préférences et qu’il continuait à donner asile, concurremment, à toutes les autres manifestations d’art. […] Enfin Anatole Baju, dénué de toutes ressources, réalisait ce prodige inouï de faire vivre pendant deux ans, par la seule force de sa volonté, un journal le Décadent, qu’il imprimait lui-même sur du papier à chandelle avec des têtes de clous. […] Elle se rappela que chez nous la gaieté est une force, et si elle continua d’attaquer çà et là quelques parvenus des lettres, c’était sans fiel et sans aigreur.

960. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Les découpures de royaumes barbares n’ont rien d’ethnographique ; elles sont réglées par la force ou le caprice des envahisseurs. […] La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. […] Cette religion était, dans toute la force du terme, une religion d’État.

961. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Qui s’attaquerait à cette force d’aujourd’hui et de demain ? […] est moins belle et plus banale que son âme : il a subi passivement tous les honneurs conventionnels, ceux-là même qui peuvent entraîner les faibles à des compromissions et à des hontes ; il n’a aucune force de résistance et nous avons eu la douleur de voir cet homme, en qui pourtant vit quelque noblesse, manquer un jour de courage civique. […] Quand le reste de ce groupe, riche en versificateurs et pauvre en poètes, sera effacé, deux resteront quelque temps reconnaissables : l’un, éclatant de force et de passion contenue, viril de puissance immobile, grand d’impassibilité apparente et de profondeur désespérée ; l’autre, triste, délicat et tendre ; l’un stoïquement beau d’une sévérité sans défaillance ; l’autre, charmant et un peu décevant comme un sourire de femme.

962. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

. — Tiens, je n’ai pas la force de parler, et il faut encore que je dise : Madame, et s’il vous plaît !  […] Pouthier, après des aventures à défrayer un roman picaresque, et qui, sans attribution bien fixe dans la maison, est à la fois commis, restaurateur de tableaux, et surtout le patito de la jeune femme, remplit le fond du magasin de lazzis et de tours de force. […] » Gavarni nous dit aujourd’hui qu’il croit avoir trouvé une force motrice qui pourra, un jour, se débiter chez les épiciers, et dont on pourra demander pour deux sous.

963. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

Au bout de deux jours, nos couverts sont presque mis de force chez lui, et nous voilà de la maison, menant une vie paresseuse et doucement coulante. […] J’étais dans la salle à manger, le soir d’un de mes mercredis, causant et buvant avec deux ou trois amis… La nuit finissait, l’aurore se leva à travers les petits rideaux, mais une aurore d’un sinistre jour boréal… Alors tout à coup beaucoup de gens se mirent à courir en rond dans la salle à manger, saisissant les objets d’art, et les portant au-dessus de leurs têtes, cassés en deux morceaux, entre autres, je me souviens, mon petit Chinois de Saxe… Il y avait aux murs, dans mon rêve, des claymores, des claymores immenses ; furieux j’en détachai une et portai un grand coup à un vieillard de la ronde… Sur ce coup, il vint à ce vieillard une autre tête, et derrière lui deux jeunes gens qui le suivaient, changèrent aussi de têtes, et apparurent tous les trois avec ces grosses têtes ridicules en carton, que mettent les pitres dans les cirques… Et je sentis que j’étais dans une maison de fous et j’avais de grandes angoisses… Devant moi se dressait une espèce de box où étaient entassés un tas de gens qui avaient des morceaux de la figure tout verts… Et un individu, qui était avec moi, me poussait pour me faire entrer de force avec eux… Soudain je me trouvai dans un grand salon, tout peint et tout chatoyant de couleurs étranges, où se trouvaient quelques hommes en habit de drap d’or, avec sur la tête des bonnets pointus comme des princes du Caucase… De là je pénétrai dans un salon Louis XV, d’une grandeur énorme, décoré de gigantesques glaces dans des cadres rocaille, avec une rangée tout autour de statues de marbre plus grandes que nature et d’une blancheur extraordinaire… Alors, dans ce salon vide, sans avoir eu à mon entrée la vision de personne, je mettais ma bouche sur la bouche d’une femme, mariai ma langue à sa langue… Alors de ce seul contact, il me venait une jouissance infinie, une jouissance comme si toute mon âme me montait aux lèvres et était aspirée et bue par cette femme… une femme effacée et vague comme serait la vapeur d’une femme de Prud’hon. […] » l’autre, un séducteur par la force des poignets de tout le féminin qui lui tombait sous la main… Et mon ami ajoutait qu’il serait sûr d’avoir à lui tout seul l’héritage de son oncle, le coucheur dans les lits vides, s’il voulait prendre une maîtresse, et le choisir comme confident et comme intermédiaire pour carotter de l’argent à son père et à sa mère au sujet de l’entretien de ladite maîtresse.

964. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Que pas une force ne s’isole. […] La souffrance perd ses forces pendant vos lenteurs. […] Ce mystérieux ensemble de forces est-il donc indifférent au progrès ?

965. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

Nisard, est pleine de périls et d’égarements, et la discipline ajoute à la force réelle ce qu’elle ôte de forces capricieuses et factices ». […] Nisard combat de toutes ses forces ce qu’il appelle le sens propre, c’est-à-dire la raison individuelle, c’est-à-dire encore la liberté.

966. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Le reste du tableau est de la plus grande force et figurerait dans une ode. […] La Fontaine, en disant qu’il plut dans la bourse de ce marchand, a voulu exprimer avec force qu’il avait fait fortune, sans qu’il l’eût mérité par ses soins et par sa prévoyance ; comme il a soin de dire ensuite que, s’il fut ruiné, ce fut par son imprudence, par sa faute, et même pour avoir trop dépensé. […] Force écoutans….

967. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Vien n’est pas de sa force en ce genre, et Carle Vanloo lui a cédé la place. […] Je n’en excepte ni son Saint Benoît du Salon passé, ni son Saint Victor, ni son autre martyr dont le nom ne me revient pas, quoiqu’il y eût et de la force et du génie. […] Quelle force d’expression !

968. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Elle a la force irrésistible de l’émotion et de l’expression, sans laquelle il n’y a point de grands artistes. […] Elle a la distinction qui touche à l’originalité comme la grâce touche à la force ! […] Et quel meilleur exemple à donner, du reste, aux insolences des femmes de ce temps, qui se croient des forces et qui, mettant des talons à leurs amours-propres comme elles en mettent à leurs bottines, veulent se jucher jusqu’au front des hommes, et les égaler en hauteur !

969. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

si on réussit, on l’ôtera, ce masque, et on jouira de sa petite gloire, à visage découvert… Or, comme en attendant cet heureux jour, on l’avait levé pour la Critique qu’il faut séduire, et qui n’étant pas une Lucrèce, mais une femme des plus galantes, avait fait à l’auteur du Bluet force articles favorables et madrigalesques, la personne mystérieuse qui signe Gustave Haller, avait, enchantée, levé un bout de masque aussi du côté du public. […] Avec sa gracile élégance, Mme Haller n’est point de force à creuser un sentiment, fait d’autant de raison que d’enthousiasme, le plus beau des sentiments dans la hiérarchie des sentiments de nos âmes, après le sentiment religieux ! […] Humiliante Fourche Caudine pour le génie qui s’y heurte et y courbe sa lumineuse tête, le feuilleton est une forme littéraire, très commode pour les esprits sans hauteur et débiles qui n’ont pas la force d’organiser un livre, avec ses développements et ses difficiles transitions… et Mme Haller est, malheureusement, un de ces esprits.

970. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Mme Raoul de Navery, un bas-bleu qui se trempe dans l’eau bénite pour y perdre, en s’y lavant, son diable de bleu, mais sans y parvenir, Mme Raoul de Navery, l’homme des Jésuites, a bien fini par envahir le feuilleton catholique, à force d’écrire et de filtrer chez les libraires pieux. […] Mme Claire de Chandeneux que voici, cette romancière de petites aventures, de Chandeneux qui n’est qu’un Ponson du Terrail-femme à courte haleine, et en très petite monnaie, mais blanche ; qui écrit des romans d’un seul volume, mais qui recommence, ne serait certainement pas de force à nous donner les barbouillages sans bout du scudérique Ponson du Terrail. […] Telles sont, en somme, les forces vives de Mme de Chandeneux ; telle, dans sa mesure, cette nouvelle venue qui va peut-être accaparer quelques-uns des feuilletons de Mme Henry Gréville (que celle-ci se tienne bien !)

971. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Mais elles, dont le génie n’est que sensibilité et finesse, n’ont ni assez de sang-froid, ni assez d’étendue et de force de coup d’œil dans l’esprit, pour embrasser et étreindre ce vaste brouillamini de l’Histoire et pour voir clair dans ces ténèbres, coupées de jours trompeurs, qui la constituent. […] Et, d’ailleurs, la raison qu’elle donne, après Aristote, prouve plus la générosité de l’homme et son longanime oubli dans sa force, que la supériorité de la femme, qui était à démontrer. […] Ils croiraient laisser passer un bout de jupe compromettant à travers les déchirures du vêtement masculin qu’ils veulent porter et qu’ils crèvent, en y faisant entrer de vive force, des beautés faites pour un vêtement tout à la fois plus voluptueux et plus chaste.

972. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Je veux parler d’un talent de style très brillant et très littéraire, lequel, se rencontrant avec éclat sous la plume d’un officier qui n’a pas le temps d’être artiste, étonna beaucoup tout le monde, — du moins tous ceux qui ne savent pas ce que l’esprit militaire cache d’aptitudes et de puissances, et de quelles forces il arme un homme (c’est le mot ici) quand il est profond. […] elle a été une école de force morale, une discipline de l’âme militaire de la France. […] Nous ne mettons rien au-dessus de cette force sociale qui recommencerait les sociétés, si les sociétés périssaient, parce que l’esprit de l’armée, c’est le sacrifice.

973. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Jusqu’à lui, il n’y avait que des forces, qui s’absorbaient les unes dans les autres. […] II Auront-ils plus de force, ces républicains nés d’hier dans notre histoire ? […] … Il ne le dit pas ; mais c’est bien probable Aussi, démantelé de tout ce qui faisait la force des législateurs du passé, appartenant, hélas !

974. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

La faiblesse de cet établissement d’Auguste l’étonne comme sa force, et voilà tout, mais la cause de sa faiblesse, il ne la recherche pas et ne la voit point où elle est. […] Sans cela, qui sait si Rome elle-même, malgré la force de la famille, abandonnée aux déchirements de sa forme républicaine, n’aurait pas enfin succombé ? […] Et que les conservateurs actuels, qui, malheureusement, ne savent pas toujours ce qu’ils ont à conserver, après avoir lu le livre de Champagny et appris ce que furent pour Rome la nationalité et la famille, osent enfin demander la force de notre pays à cette centralisation qui est le souvenir de l’ancienne unité romaine, et qui pourrait nous rapporter la même gloire !

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