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656. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pilon, Edmond (1874-1945) »

Le monde extérieur et banal n’existerait plus et on vivrait une vie de rêve, d’idéal… et de poète.

657. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Non seulement des fragments détachés ne permettent pas de saisir les relations étroites qui existent entre les choses, ni les mille actions et réactions qu’elles exercent les unes sur les autres ; mais quel chaos ne peuvent-ils pas aussi produire dans l’esprit !

658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

Clerc de Montmercy, [Claude-Germain le] Avocat au Parlement, & Docteur en Droit, de la Faculté de Paris, né à Auxerre en 1716 ; Poëte qui a la gloire d’avoir fait les plus longues Epîtres qui aient jamais existé.

659. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 145-150

Pouvoit-il ignorer qu’il existe toujours de petits nuages dans la vie des plus grands hommes ?

660. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

Au milieu de ce renversement général, que chaque moment peut rendre plus rapide & plus funeste, il existe cependant des Esprits sages, des Ames honnêtes, des Citoyens zélés pour le véritable honneur de leur patrie : mais à quoi peuvent se réduire les efforts de leur zele ?

661. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Donc, pour nous, le premier trait du dessin a existé dans l’idée éternelle de Dieu, et la première statue que vit le monde, fut cette fameuse argile animée du souffle du Créateur.

662. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Leur corps matériel n’existe guère.

663. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Le mal existe, mais le bien triomphe, logiquement.

664. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il existe, outre-Rhin, une Gobineau-Vereinigung, fondée par M. le docteur Ludwig Schemann, de Fribourg-en-Brisgau. […] Les races primitives ont cessé depuis longtemps d’exister à l’état pur. […] Entendez-le au sens symbolique : il est clair que Notre-Dame n’a rien à craindre, mais il existe en France, d’après M.  […] A Brousse, il existe un hôpital pour les cigognes qui, blessées ou trop vieilles, n’ont pu fuir à l’entrée de l’hiver. […] Il n’existe plus que des maîtres, et chacun veut être original.

665. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Elle existe sans lui ; et il la regarde. […] Cet historien n’existe pas — cet historien qui aurait devant lui l’Empereur et qui ne frémirait pas ; — s’il existait, son œuvre ne serait pas de l’histoire, l’histoire étant (je le répète) le contact du passé et de nous. […] Mais qu’Homère n’eût point existé, cela, je ne le supportai pas sans chagrin. […] Si le nom de leurs auteurs s’est perdu, il n’en résulte pas que ces auteurs n’« aient point existé ». […] La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c’est qu’il existe.

666. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Le manque de lucidité dans la distribution des œuvres de Diderot, qui en étaient déjà à leur dixième volume quand nous écrivions ceci, ajoute un labeur nouveau à la rude besogne de la Critique, obligée de lire et déjuger, à un siècle de distance, des livres sans valeur absolue, écrits dans un intérêt de parti ou d’idées qui n’existe plus que par le terrible souvenir du mal que ces livres ont fait. […] A rigoureusement parler, le roman n’existait pas en France du temps de Diderot. […] C’est ainsi que Rousseau écrivit la Nouvelle Héloïse, — une suite de thèses philosophiques soutenues avec la flexibilité de l’esprit le mieux organisé pour le sophisme qui ait peut-être jamais existé. […] En supposant que Diderot fût de bonne foi en écrivant ces incroyables sottises, ce dont je doute, connaissez-vous rien de plus abjectement imbécile que cette religion de saltimbanques qu’il voulait établir à la place des plus nobles institutions qui aient existé chez tous les peuples ? […] — si l’épouvante pouvait exister avec le ridicule et ne se perdait pas, grâce au sien, dans l’âpre gaîté du mépris.

667. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « III »

Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu’exige l’abdication de l’individu au profit d’une communauté, elle est légitime, elle a le droit d’exister.

668. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

S’il existait une religion qui s’occupât sans cesse de mettre un frein aux passions de l’homme, cette religion augmenterait nécessairement le jeu des passions dans le drame et dans l’Épopée ; elle serait plus favorable à la peinture des sentiments que toute institution religieuse qui, ne connaissant point des délits du cœur, n’agirait sur nous que par des scènes extérieures.

669. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Avec de pareilles qualités, le critique existe déjà, — mais il ne sera tout à fait venu que quand Dusolier y ajoutera ces principes sans lesquels la critique n’est jamais que les préférences de l’esprit d’un monsieur quelconque, plus ou moins bien doué… Le critique qui doit juger les autres ne peut avoir de scepticisme, car la première qualité du juge, c’est la plus inébranlable certitude qu’il est dans le droit.

670. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

Tout cela eût supposé l’écriture vulgaire, et si cette écriture eût existé dès cette époque, on n’aurait plus eu besoin de rapsodes pour retenir et pour chanter des morceaux de ces poèmes87.

671. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre I. Introduction. Trois sortes de natures, de mœurs, de droits naturels, de gouvernements » pp. 291-295

Droit héroïque, ou droit de la force, mais de la force maîtrisée d’avance par la religion qui seule peut la contenir dans le devoir, lorsque les lois humaines n’existent pas encore, ou sont impuissantes pour la réprimer.

672. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Il faut bien reconnaître, en face de tels exemples, que les plus larges sources de la poésie se sont affaiblies graduellement ou taries, et ce n’est pas que je veuille en conclure à l’abaissement du niveau intellectuel dans les temps modernes ; mais les éléments de composition épiques n’existent plus. […] Enfin, au moment néfaste où les imaginations s’éteignent, où les suprêmes pressentiments du Beau se dissipent, où la fièvre de l’Utile, les convoitises d’argent, l’indifférence et le mépris de l’Idéal s’installent victorieusement dans les intelligences même lettrées, et, à plus forte raison, dans la masse inculte, il n’y a plus de poètes populaires, il est insensé de supposer qu’il puisse en exister. […] Ceux qui l’ignorent et ceux qui la méconnaissent, s’ils existent, ne valent pas qu’on se préoccupe de leur incurie ou de leur obstruction mentale. […] S’il n’existe qu’un seul moyen de conquérir la sympathie générale, il en est plusieurs de rester ignoré de la foule. […] Dès qu’il cède à cette tentation déplorable et qu’il monte en chaire, l’artiste meurt en lui, sans profit pour personne ; car il n’existe d’enseignement efficace que dans l’art qui n’a d’autre but que lui-même.

673. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Il existe pour lui, de nos jours, des moyens de distraction plus relevés dont il était privé autrefois. […] Il existe, assurément, une cause à cette élimination de certaines substances organiques en faveur de certaines autres dans l’œuvre génératrice, mais aucune observation n’est possible pour parvenir à la saisir. […] Il existe une certaine scène dans la Curée qui se passe dans une serre ou plutôt un jardin d’hiver, c’est véritablement un cauchemar d’incube et de succube tel que devaient l’avoir saint Antoine et saint Jérôme dans le désert et sainte Thérèse dans sa cellule. […] Nous demandons quelle relation peut bien exister entre la politique, la proscription, la halle et la charcuterie ? […] En plein Paris, comme partout ailleurs, il existe des milliers d’affamés sans autre complication que la misère.

674. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. […] Qu’est-ce que ces absolus dans un monde où rien n’existe et ne se conçoit que limité et balancé par autre chose ? […] Je ne crois pas qu’il en existe avant Adolphe de témoignage littéraire. […] Le centre, à force de voyager d’un pôle à l’autre, n’existe plus nulle part. […] Uniquement la stupeur, étant impossibles, d’exister.

675. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Il a fait remarquer la connexion intime qui existe entre l’impression et l’écriture. […] Tottenham Court Road existe encore, on est menacé de voir renaître le mobilier Louis XVI, et l’image coloriée populaire se débat dans les mailles de l’antimacassar. […] Mais au-delà de tous ces accents, éclats d’âme, motifs, il y a le hautain courage qui fait accepter avec grandeur et franchise toutes les choses qui méritent d’exister. […] Ce sont les grandes différences de position sociale qui existent entre eux. […] » Et quel serait le sort des gouvernements et des politiciens de profession, si nous en venions à conclure que le gouvernement de l’espèce humaine, cela n’existe pas.

676. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

VIII En un mois la monarchie prussienne avait cessé d’exister avec son armée ; prodigieuse faiblesse des États purement militaires ! […] L’alliance est scellée par ces promesses mutuelles ; la Prusse presque entière est abandonnée par son dernier allié Alexandre au vainqueur d’Iéna ; elle a mérité son sort par la duplicité de sa diplomatie depuis qu’elle existe ; mais Napoléon traite avec dédain son héroïque et belle reine, que la fortune amène en larmes à Tilsitt. […] Thiers Napoléon existerait dans toute sa fantasmagorie gigantesque de légende populaire, mais il n’existerait pas historiquement dans toute la grandeur réelle de ses proportions colossales comme administrateur, comme général et comme despote. […] Il fallait pour ce travail surhumain le génie administratif, le coup d’œil du géographe ; l’amour du chiffre, cet élément constructif de toute chose numérique ; la passion de la vérité matérielle ; l’intelligence des détails, sans lesquels il n’existe pas d’ensemble ; l’habitude des négociations, qui fait comprendre la pensée voilée sous les dépêches ; l’instinct militaire, qui fait manœuvrer à tort ou à droit les masses ; le goût de l’héroïsme, qui anime l’historien du feu de la gloire ; l’ordre dans l’esprit, qui fait qu’on ne s’égare jamais et qu’on n’égare pas un soldat dans cette déperdition de millions d’hommes ; enfin le mouvement de l’esprit, qui se plonge lui-même avec vertige dans le tourbillon des événements, des campagnes, des batailles, des victoires ou des défaites qu’on retrace en courant à la postérité.

677. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Il existe à Londres une rue entière dont le commerce est uniquement défrayé par la detective literature. […] De tout temps, il exista des associations fictives entre des parvenus de lettres et de modestes compagnons, plus affamés de pain que de gloire. […] Si, maintenant, pour finir, nous ajoutons qu’il existe de certaines agences ayant le monopole des fonds de romans, qu’il est des cabinets d’affaires spéciaux où l’on recherche les manuscrits au dernier rabais, afin de les écouler ensuite sous forme de reproduction dans cent ou deux cents journaux de province, que les dites agences ont leur installation bien connue des miséreux de la profession ; qu’elles ne cachent point leur enseigne, mais, au contraire, la relèvent et la décorent d’étiquettes alléchantes, telles que celle-ci : À la Providence des romanciers ; qu’elles sont comme le Mont-de-Piété de la basse pègre écrivante, avec cette réserve que les objets engagés y changent aussitôt de nom et ne reviennent jamais à leurs propriétaires ; et nous aurons à peu près tout dit sur les secrets d’un trafic plus heureux qu’honorable. […] Elle est donc fort mal renseignée sur la production de librairie et il doit exister dans son esprit un certain étonnement. […] Mais il y en a dans tous les genres, et l’exception n’empêche pas qu’il existe dans la catégorie des feuilletonistes comme dans les plus élevées, des écrivains, sans doute modestes, des écrivains dont vous avez tout le droit de discuter les œuvres, mais qui ont la très légitime prétention de ne le céder à aucun, au point de vue de la probité littéraire et qui, s’ils n’y réussissent pas toujours, font toujours de leur mieux pour apporter leur toute petite pierre, le simple grain de mortier si vous voulez, à l’immortel édifice des Lettres Françaises.

678. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

En réalité le mot propre n’existe pas — le mot propre, c’est-à-dire le terme quelconque qui correspondrait d’une manière adéquate avec l’idée que nous voulons exprimer, — car l’adéquat et l’humain sont deux notions contraires. […] Il n’y a peut-être que lui qui n’existe pas, mais sans le sentiment que nous avons de lui, rien n’existerait. […] Le poète est celui pour qui le présent existe. […] Poe, qu’il n’existe pas de long poème, que ces mots “un long poème” sont tout simplement contradictoires dans les termes. » Revenant sur cette pensée, il la précise : « La dose d’émotion nécessaire à un poème pour justifier ce titre ne saurait se soutenir dans une composition de longue haleine : au bout d’une demi-heure au plus, elle baisse, tombe, une révulsion s’opère et dès lors le poème, de fait, cesse d’être un poème. » Nous pouvons nous souvenir, pour corroborer l’opinion de Poe par l’histoire, que l’Iliade et l’Odyssée datent d’une époque postérieure à celle de leur composition, quant à la forme arbitraire selon laquelle ces deux œuvres nous sont présentées : forme arbitraire, étrangère, ou peu s’en faut, à la pensée du ou des poètes primitifs.

679. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

À l’époque où je suis venu au monde surtout, les vestiges et les traditions du régime féodal volontaire, vestiges encore mal effacés entre les châteaux et les chaumières, rappelaient à s’y tromper les mœurs et les habitudes de cette féodalité primitive et rurale qui existait du temps d’Homère dans Ithaque et sur le continent grec des bords de la mer Adriatique. […] Il y avait là, et sans doute il existe encore (car les arbres ont de bien plus longues destinées que ceux qui empruntent tour à tour leur ombre), il y avait là, au bas d’une pente veloutée de fougères, un hêtre immense dont les feuilles, portées en tous sens par une charpente vivante de branches et de rameaux, couvraient d’une demi-nuit un arpent d’ombre transparente. […] Il leur distribue des coupes d’or ; un héraut s’empresse d’y verser le vin. » — « Ne diriez-vous pas, mes enfants, reprit notre mère, que ces usages domestiques, qui existaient il y a plus de trois mille ans, sont d’hier ? […] « Dans ce lit artistement sculpté, il existe un signe de reconnaissance ignoré de tous, excepté de moi. […] Ce n’est pas seulement le plus beau poème de paysage qui existe dans toutes les langues ; c’est le cours le plus complet, le plus vivant et le plus familier de morale qui ait jamais été chanté aux hommes depuis l’origine du monde.

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