C’était un beau causeur, avec son monocle traditionnel et sa cigarette légendaire, gai tout juste, enjoué parfois, il portait beau ses cinquante et quelques années ; et, à contempler sa large tête hâlée, ses traits hardis et réguliers, son grand front obstiné, son nez droit volontaire, ses lèvres assez fortes, dessinées d’une ligne extraordinairement nette et pure, tout cet ensemble athlétique que confirmait un regard clair, troublant dès qu’il insistait, on eût dit plutôt un Breton, et un dur Breton, qu’un créole. […] Pareille surabondance, toutefois, domine en despote l’ensemble immense et le détail infini des œuvres du poète, elle règne de même, sans contrôle sur la première moitié, du moins, de la vie de l’homme : une surabondance que j’ai clairement distinguée d’abus, en affirmant sans indignation comme sans regret — non que je ne ressente fortement pareil défaut — que notre auteur, comme tant d’autres, fut contaminé par l’épidémie de l’abus, à une époque où l’excès était un signe des temps. […] La presse anglaise, londonienne et provinciale, me fut, dans l’ensemble, favorable, et je voudrais adresser ici mon cordial salut à la rédaction de bien des journaux, notamment le Times, le Pall Mail Gazette, le Star (qui, entre parenthèses, a publié de moi un portrait où je reconnais plutôt mon ami, l’excellent poète breton Le Goffic), la Gazette de Saint-James, le Liverpool Port, le Manchester Guardian, le Sketch, etc…, qui tous ont droit à ma plus chaude gratitude.
« Mais outres ces circonstances qui me le rendent cher, que de moments délicieux nous avons coulés ensemble !
IV Maintenant que vous êtes bien avertis, feuilletons ensemble ce manuel des hommes de plaisir et des hommes de goût, semel decipiendum.
L’historien ne voyait que les détails, Machiavel voit l’ensemble ; Tite-Live n’est que la main, Machiavel est l’intelligence.
Avoir défendu la vérité, la nature, avoir combattu, Lionni tout ce qui s’en éloignait ou la corrompait, et s’apercevoir que, si un homme porte en lui cette vérité, et l’offre aux autres, la société ne pourra le supporter, le meurtrira, le rejettera, que la société, en réalité, repose sur un ensemble de mensonges et de ronventions qui masquent la nature : la découverte a de quoi mettre un accent irrité dans la parole d’Alceste.
Mais c’est aussi cet être infiniment petit, perdu dans un tout dont il fait partie et qu’il ne peut connaître ; qui n’est que vanité, duplicité, contrariété ; si vain et si léger que la moindre bagatelle suffit pour le divertir ; dont l’état est plein de misère, de faiblesse, d’obscurité ; grand et petit tout ensemble et dans le même moment ; incapable de ne pas souhaiter la vérité et le bonheur, de savoir tout et d’ignorer tout absolument ; une chimère, une nouveauté, un chaos, un sujet de contradiction, un monstre incompréhensible43.
La formation des différents systèmes planétaires et leur conservation, l’apparition des êtres organisés et de la vie, celle de l’homme et de la conscience, les premiers faits de l’humanité ne furent que le développement d’un ensemble de lois physiques et psychologiques posées une fois pour toutes, sans que jamais l’agent supérieur, qui moule son action dans ces lois, ait interposé une volonté spécialement intentionnelle dans le mécanisme des choses.
Il doit proportionner les préparations à la singularité des événemens, afin de leur donner tout ensemble de quoi surprendre et de quoi se faire croire. […] Les autres, pour vouloir unir trop de choses ensemble, n’en dévéloppent aucune assez distinctement ; et il faut souvent revenir avec une nouvelle attention, sur ce qu’on a lû, parceque les idées se sont confondues, ou effacées, l’une l’autre.
« Nous avons passé ensemble des jours délicieux, écrit Pétrarque à Simonide, mais ils ont coulé trop vite !
La France, à peine échappée en une nuit (celle du 9 thermidor) à son naufrage de sang, ressemblait en ce moment à une plage où tous les naufragés pêle-mêle se félicitent ensemble et confusément du salut commun.
voilà un enfant né dans la boutique d’un artisan, le point de vue le plus étroit pour voir le monde tout entier ; car le défaut de l’artisan est précisément de ne rien voir d’ensemble, mais de tout rapporter à son seul outil, et à sa seule fonction dans la société : gagner sa vie, travailler de sa main, recevoir son salaire, se plaindre de sa condition, si rude en effet, et envier si naturellement les heureux oisifs ; Voilà un enfant qui, dégoûté de l’honnête labeur paternel avant de l’avoir même essayé, se prend à rêver au lieu de limer, s’évade de l’atelier et de la boutique de son père, va de porte en porte courir les aventures, préférant le pain du vagabond au pain de la famille et du travail ; vend son âme et sa foi avec une hypocrite légèreté au premier convertisseur qui veut l’acheter pour trois louis d’or, qu’on lui glisse dans la main, en le jetant, avec sa nouvelle religion, à la porte ; Voilà un adolescent qui se prostitue volontairement de domesticité en domesticité dans des maisons étrangères, se faisant chasser de tous ces foyers honnêtes pour des sensualités ignobles, ou pour des larcins qu’il a la lâcheté de rejeter sur une pauvre jeune fille innocente et déshonorée !
vous êtes seul infiniment bon, seul très haut, très puissant ; vous suffisez seul, parce que seul vous possédez et vous donnez tout ; vous seul nous consolez par vos douceurs inexprimables ; seul, vous êtes toute beauté, tout amour ; votre gloire s’élève au-dessus de toute gloire, votre grandeur au-dessus de toute grandeur ; la perfection de tous les biens ensemble est en vous, Seigneur mon Dieu, y a toujours été, y sera toujours.
La République, instaurée pour la troisième fois, attend encore des mœurs et des lois républicaines qui justifient l’étiquette mise sur un ensemble incohérent d’institutions et de traditions rappelant la France féodale ou monarchique de jadis.
Qu’il unisse intimement la poésie et la musique, non pour les faire briller l’une par l’autre, mais en vue du drame seul ; qu’il repousse sans faiblesse, poète, tous les agréments littéraires, musicien, toutes les beautés vocales et symphoniques qui seraient de nature à interrompre l’émotion tragique ; qu’il renonce au récitatif, aux ariettes, aux strettes, aux ensembles même, à moins que le drame, à qui tout doit être sacrifié, n’exige l’union des voix diverses ; qu’il rompe le cadre de l’antique mélodie carrée ; que sa mélodie, sans se germaniser, se prolonge infiniment selon le rythme poétique ; que sa musique, en un mot, devienne la parole, mais une parole qui soit la musique pourtant ; et surtout, que l’orchestre mêlant, développant, par toutes les ressources de l’inspiration et de la science, les thèmes représentatifs des passions et des caractères, soit comme une grande cuve où l’on entendra bouillir tous les éléments du drame en fusion, pendant qu’enveloppée de l’atmosphère tragique qui en émane, l’action héroïque et hautaine, complexe, mais logiquement issue d’une seule idée, se hâtera parmi les passions violentes et les incidents inattendus, et les sourires, et les pleurs, vers quelque noble émotion finale !
Vendredi 17 octobre L’affreux et bourgeois ensemble d’art au Louvre que la collection Thiers, avec sa vaisselle de table d’hôte d’Allemagne, ses copies de Raphaël à l’aquarelle, le collier de perles de Madame.
Au bout d’une demi-heure Huysmans et moi, nous nous levons et partons ensemble, parlant du mourant, et de son occupation de son livre, et de l’envoi de ses exemplaires sur papier de Hollande.
XIX Mais, dès les âges les plus reculés aussi, une autre philosophie, la philosophie de la réalité, la véritable expression de l’homme complexe, âme et corps, une philosophie qui est raison et religion tout ensemble, vérité et consolation à la fois, une philosophie dont on retrouve les dogmes et les préceptes dans les premiers monuments littéraires de l’Inde, a réfléchi au lieu de rêver, et a trouvé dans la douleur même les deux seuls remèdes à la douleur : l’acceptation et la sanctification.
— Sire, répondit Molière, Nous causons ensemble, il m’ordonne des remèdes, je ne les fais point, et je guéris.
« Nous étions huit qui dînions très souvent ensemble », écrit-il à la comtesse de Montijo. […] La colonnade elle-même, entrevue au coin du jardin de l’Infante, s’accorde harmonieusement avec la majesté de l’ensemble. […] Jean d’Agrève Je n’os onques si grant frisson… Mais mon cuer et mon corps ensemble Trembloient plus que fueille de tremble… Vescy mon cuer ; se je povoie, Par ma foy, je le metteroie En vostre main, pour l’emporter. […] cette route de l’infini sur laquelle on part ensemble ! […] Et, si je me trompe pour quelques détails matériels, je suis assuré que l’impression d’ensemble est conforme à la réalité.
De tous ces éléments contradictoires combinés et pétris ensemble, et de bien d’autres que j’ignore, il était résulté à la longue dans cette nature poétique et fine une infiltration sensible, une ironie particulière qui n’était qu’à lui, — l’ironie de l’ange dont la lèvre a bu à l’éponge imbibée de vinaigre et de fiel.
Les confidences réciproques nous rendirent intéressants nos tête-à-tête : rien ne lie tant les cœurs que la douceur de pleurer ensemble.
Si, devant un fragment de la comédie universelle, éternelle, le théâtre d’Aristophane, par exemple, ou l’ensemble du théâtre comique depuis son origine sur notre globe jusqu’à nos jours, nous avons et l’idée de ce fragment et celle de quelque chose de plus, que ce fragment ne contient pas, ce quelque chose de plus est une notion a priori.
J’étais de deux ans seulement plus jeune qu’Honoré, et dans la même situation que lui vis-à-vis de nos parents ; élevés ensemble, nous nous aimâmes tendrement ; les souvenirs de sa tendresse datent de loin.
Quand il lui faut arriver à l’article des châtiments, comme il sait être doux et ferme tout ensemble !