. — Les Ennemis de la maison, comédie en trois actes et en vers (1850)
Il s’y permet des traits contre les Moines, qui n’eurent jamais de plus grand ennemi.
Roy s'attirât beaucoup d'ennemis.
D’abord, les héros du jour, les thermidoriens, Tallien à leur tête, la plupart anciens amis de Danton, gens sans principes, sans considération personnelle, voulant au fond la république, mais capables de trop d’indulgence par faiblesse, de trop de rigueur par mauvaises passions ; en face d’eux, les Montagnards décidés, la plupart républicains convaincus, austères et fanatiques, les uns croyant encore à la vertu de Robespierre, les autres n’y croyant plus, mais n’en tenant pas moins au système qu’il avait fondé ; enfin, entre ces deux côtés ennemis, les hommes du Marais, qui commençaient à lever la tête, à demander des garanties et des amnisties, gens longtemps inertes et muets par peur, mais qu’on allait voir se ranimer, grandir de jour en jour, et expier leur nullité coupable par des services éminents, par du génie et même par de l’héroïsme : Sieyès et Boissy d’Anglas en étaient. […] N’étions-nous pas en état de guerre contre les plus nombreux et les plus redoutables ennemis ?
Bien que le motif réel de la mort de Jésus fût tout religieux, ses ennemis avaient réussi, au prétoire, à le présenter comme coupable de crime d’État ; ils n’eussent pas obtenu du sceptique Pilate une condamnation pour cause d’hétérodoxie. […] En l’appliquant à Jésus, on le traitait comme les voleurs de grand chemin, les brigands, les bandits, ou comme ces ennemis de bas étage auxquels les Romains n’accordaient pas les honneurs de la mort par le glaive 1155.
Elle entra dans la sphère pure de cette simplicité de femme du monde qui est parfois une simplicité très savante, très profonde, où l’art et le naturel désunis partout, frères ennemis si souvent, se réconcilient et s’embrassent. […] Il vaut mieux être présomptueux et n’avoir pas le sou, que d’être modeste et d’avoir une terre en Normandie. — L’égalité, c’est l’utopie des indignes. — Être acharné sans esprit, c’est rabâcher des bêtises. — Combattre mes ennemis, non !
Où est l’ennemi ? […] Évidemment, l’homme qui se sert de cette plume-là et sait partager, en la racontant, l’impatience de sang et de fierté des hommes qui furent les ennemis de sa cause, est fait pour autre chose que pour être un fataliste historique et rester l’écrivain qui, par amour du style, ne trouve rien de mieux que de mettre le mot « trombe » à la place du mot Dieu !
Dangeau n’a donné de plaisir sérieux qu’aux ennemis de la vieille monarchie française qui l’ont vue, exactement reproduite, par ce sot compromettant, dans les dernières révérences qu’elle ait faites, dans les derniers menuets qu’elle ait dansés ! […] Effectivement, le chevau-léger, à la tête de la troupe, battit encore les ennemis. » Certes, c’est charmant d’héroïsme ; c’était perdu, et puisque cela est retrouvé, c’est nouveau.
Pelletan, et les autres, ses ennemis. […] Dans ces biographies, qu’il soit question de de Maistre, sur lequel j’ai le plus insisté parce qu’il est l’ennemi capital et intégral du parti de Pelletan, ou qu’il ν soit question de Lamennais ou de Lamartine, la phrase est toujours surchargée de la déclamation la plus violente, unie, par une combinaison singulière, à la superficialité la plus vaine.
Il collationne les traits des voyageurs contemporains les plus distingués, et partout il rencontre, sur toutes les latitudes, cette notion d’esprit si désagréable à la philosophie, l’ennemie née du surnaturel. […] Soupçonné d’être l’ennemi du progrès, c’est lui qui vient demander compte aujourd’hui aux sciences naturelles, dont l’avancement ne le fait pas trembler, des résultats de leurs observations séculaires.
Il peint avec rapidité les derniers succès de ce grand homme ; il fait voir l’Allemagne troublée, l’ennemi confus, l’aigle prenant déjà l’essor et prête à s’envoler dans les montagnes, l’artillerie tonnant de toutes parts pour favoriser la retraite, la France et l’Europe dans l’attente d’un grand mouvement. […] Il y a des mots qui disent plus que vingt pages, et des faits qui sont au-dessus de l’art de tous les orateurs ; par exemple, le mot de Saint-Hilaire à son fils : Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, c’est ce grand homme ; et ce trait du fermier de Champagne qui vint demander la résiliation de son bail, parce que, Turenne mort, il croyait qu’on ne pouvait plus ni semer, ni moissonner en sûreté ; et cette réponse, si grande et si simple, à un homme qui lui demandait comment il avait perdu la bataille de Rhétel, par ma faute ; et cette lettre qu’il écrivit au sortir d’une victoire : « Les ennemis sont venus nous attaquer, nous les avons battus ; Dieu en soit loué.
Ce vieux et soldatesque maréchal, aussi timide devant les Girondins qu’il était brave devant les escadrons ennemis, balbutia des excuses qui étaient des accusations contre son collègue Lafayette : les soldats n’ont pas toujours le courage des citoyens quand ils n’ont pas des baïonnettes derrière eux ; Luckner indigna les hommes de cœur par ses lâchetés de tribune. […] Si j’avais prévu alors les iniquités et les outrages dont cet enfant devenu homme et son parti devenu vieux reconnaîtraient (sauf de rares amis) cette fidélité et ce dévouement au droit et au malheur de sa race, j’aurais dû peut-être m’en venger d’avance en acceptant les faveurs et le pouvoir des mains de leurs ennemis ! […] Pardon pour cette digression ; mais de tels hommes ne suscitent que la froide colère de l’indifférence ; qu’il leur soit fait comme ils ont fait à ceux qui les honoraient dans leur adversité ; un jour viendra peut-être où ils auraient besoin, eux aussi, des cœurs de la patrie et où ils ne trouveront à la place de cœurs que des courtisans et des ennemis ; ils ne méritent que cela, ils ne savent pas le prix de l’honneur. […] Ils lui firent confidence de leurs négociations avec les ennemis de Napoléon ; ils avaient déjà signé secrètement le traité européen de coalition contre lui. […] Ennemi de tout ce qui l’entravait dans son ascension vers le pouvoir, son talent, plus politique que littéraire, le portait au sommet, ses boutades l’en précipitaient toujours ; la douleur de ses chutes lui causait des convulsions de mécontentement.
Vincent, comme on l’appelait, était ennemi de l’éloquence : il ne pouvait souffrir l’esprit, la pompe, la science étalée et ronflante. […] C’était un robuste Bourguignon, de sang riche, de tempérament bien réglé, simple, lucide, franc, sans brutalité comme sans flatterie, ennemi du tortillage et du mensonge. […] Au travers de la controverse, l’histoire ressuscite le passé ; les hommes apparaissent : Calvin, Luther, Bucer vivent dans des portraits où l’on reconnaît la main d’un ennemi, mais d’un ennemi singulièrement clairvoyant ; il y a surtout un admirable livre où les angoisses, les incertitudes de Mélanchthon sont exposées, et qui est d’un bout à l’aulte une des plus belles études d’âmes qu’on ait faites. Si Bossuet s’est attaqué surtout aux protestants, ce n’est pas parce qu’ils formaient le corps le plus nombreux et le plus redoutable parmi les ennemis de l’Église catholique : c’est aussi parce qu’il discernait dans les origines et dans le développement de la réforme un principe de libre examen subversif du christianisme et de toute religion fondée sur la tradition et l’autorité.
l’imitateur de son ennemi nous eût fait taire, ou se fût vengé de notre justice. […] Ses ennemis qui ne voulurent pas moins que le faire brûler vif, minèrent sa réputation littéraire, et ne purent ébranler sa fermeté. […] « Ils parlent à leur maître, ils lui disent en vain « Qu’il va hâter le coup des Parques ennemies. […] Du fait choisi dans cette guerre ressortait poétiquement le contraste des mœurs de l’Europe et de l’Afrique combattant pour leurs religions ennemies, et pour ainsi dire, se heurtant l’une contre l’autre aux bords du Nil. […] « Soudain la Politique et la Discorde impie « Surprennent en secret leur auguste ennemie.
On pourroit lui reprocher d’avoir entrepris la continuation de l’Histoire de l’Académie Françoise, après un Prédécesseur tel que Pelisson, & d’avoir un peu trop loué, dans cet Ouvrage, des Hommes médiocres ; mais on peut dire, à sa justification, qu’il n’écrivoit que pour ses Confreres, & que son caractere, ennemi de toute prétention, lui fit moins envisager sa propre gloire, que le plaisir de concourir autant qu’il le pouvoit à celle des autres.
L'Auteur n'a pas su toujours distinguer le vrai d'avec le faux, l'intéressant d'avec l'inutile, l'abondance du style d'avec la prolixité toujours ennemie du genre historique.
Vous tuerez votre ennemi, ou vous vous ferez tuer. […] Caërdal a un ennemi : le temps. […] Quelle péripétie de la Gaule maternelle, agonisante et qui va revivre dans ses enfants élevés par ses ennemis ! […] Mais il a choisi pour son héros un catholique, voire un défenseur de la religion, de la doctrine et même de l’orthodoxie, un laïc, un homme de plume et qui consacre son talent, sa foi, son énergie à lutter contre les ennemis de l’Église, ennemis du dehors, les athées et anticléricaux, ennemis de l’intérieur, les novateurs chrétiens et modernistes. […] Nos soldats luttaient désespérément ; lui, Barbey, écartait l’afflux de la pensée ennemie.
Cette compilation, où il a souvent mis du sien, lui attira beaucoup d’ennemis, comme s’il n’étoit pas permis d’apprécier les Productions des Auteurs, quand ils les soumettent au jugement du Public par la voie de l’impression.
Plein d’estime pour votre façon de penser & d’agir, je me porterai à tout ce qui pourra vous satisfaire ; mais vous êtes assez généreux pour pardonner à un ennemi de cette trempe.
» je devinais bien que je ne pouvais considérer cet homme comme mon ennemi. […] Zola, et fasse le ciel que nous n’ayons jamais d’autres ennemis que ceux qui sont au-delà de nos frontières. […] L’Ennemi des lois. — 1892. […] Il est en relations d’amitié et d’intimité avec des gouvernements que le roi considère comme ses ennemis. […] Vous serez bien heureux s’il ne passe pas pour un ennemi public et s’il n’est pas traité comme tel.
Cette nature étoit dans Chapelle une gaieté assez continue, accompagnée d’une paresse qui le rendoit ennemi de la contrainte & du moindre travail.
Même nom de baptême, nom également substitué à son vrai nom de famille ; il a fait, comme lui, époque* dans notre Littérature ; l’un & l’autre sont nés avec beaucoup d’esprit & de talent ; l’un & l’autre ont ambitionné la Monarchie Littéraire, & la manie de dominer leur a également suscité une foule d’ennemis ; tous deux ont habité successivement l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne & la Suisse ; tous deux ont été fêtés à la Cour des Rois, & tous deux, par la suite des événemens, ont été forcés de vivre loin de leur patrie.
Peut-être Burrhus et Sénèque furent-ils du nombre des gratifiés ; et je m’étonne que les ennemis du philosophe, parmi tant de reproches, aient omis celui-ci. […] Mais joignons-nous pour un moment aux ennemis du philosophe opulent, et interrogeons-le sur l’usage de sa richesse… Sénèque, que fais-tu de tant d’argent ? […] Ennemi des hommes de génie, et des hommes vertueux qui le blessent encore davantage, il ne discuta point les imputations faites à Sénèque : est-ce que le peuple discute ? […] Les précédents ennemis de Sénèque semblent n’avoir que délayé dans un grand nombre de pages ce qu’il a concentré dans une. […] Qu’ont fait les ennemis du philosophe ?
— Oui, diront quelques individus malheureux, nous nous soumettons à la balance des biens et des maux, que le cours ordinaire des événements amène ; mais quand nous sommes traités en ennemis par le sort, il est juste d’échapper à ses coups. — D’abord le régulateur, qui détermine le résultat de cette balance, est tout entier en nous-mêmes : le même genre de vie, qui réduit l’un au désespoir, comblerait de joie l’homme placé dans une Sphère d’espérances moins élevée. […] Mais ne pouvant écarter le calice qui Lui était destiné, Il s’écria : — que ta volonté soit faite, ô mon Père , — et se remit entre les mains de ses ennemis. […] L’amour-propre, l’irritation, l’impatience sont des ennemis contre lesquels la conscience nous oblige à lutter, et le tissu de la vie d’un être moral se compose presque en entier de l’action et de la réaction continuelle de la force intérieure contre les circonstances du dehors, et des circonstances extérieures contre cette force. […] Ne voit-on pas souvent le spectacle du supplice de Mezence renouvelé par l’union d’une âme encore vivante et d’un corps détruit, ennemis inséparables ? […] La source de l’enthousiasme devient tout à fait indépendante des objets qui nous entourent, et Dieu fait seul alors toute notre destinée dans le sanctuaire le plus intime de nous-mêmes. — Mais, reprit Asham, pourquoi donner à vos ennemis, à cette Reine cruelle, à ce peuple sans vertus, l’indigne spectacle… — il ne put achever.