Quelquefois, comme dans la pièce du Bouc aux Enfants, un mot du modèle sert de prétexte à quelque large et superbe amplification. […] Songez à la Flûte et au Bouc aux enfants. […] Pour les enfants aussi, la remière Vision de Jeanne d’Arc, sorte de mystère héroïque. […] Il écrivait pour le ournal des Demoiselles, pour le ournal des Enfants, pour la syché, de courts récits délicieux. […] Le tribunal parisien avait prononcé contre lui la séparation ; il ne reverrait plus ni sa femme ni son enfant.
Éduquer un enfant, c’est le diriger, mais de quelle manière et d’abord comment le connaître ? […] Un enfant est-il de tempérament brutal ? […] Léonce était le septième enfant de cette famille. […] Ces rêves étaient ceux d’un enfant malheureux. […] Il faut ranger parmi eux celui des premiers paysages rencontrés par l’enfant.
Dès l’âge de cinq ans, l’enfant eut un instituteur particulier, qui, deux fois par jour, après son travail, le conduisait dans le cabinet de son grand-père de Motz. […] Le panégyriste s’étend un peu sur les anecdotes d’enfance, puerilia : un jour, on trouva l’enfant occupé à souffler de toutes ses forces le feu dans une chambre sans lumière : « Je travaille, dit-il, pour faire revenir mon nègre », il appelait ainsi son ombre. — Eugène fut un enfant préservé. […] « Boissy-d’Anglas est, à ce qu’on dit, un des bons enfants de l’Assemblée ; je ne crois pas qu’il aime à tourmenter son prochain. […] Presque tous les autres (et M. de Maistre de ce nombre), les femmes surtout et les enfants, rentrèrent en Savoie sur la foi de l’Assemblée. […] s’écriera le théoricien absolu ; qu’on ne me parle pas de cet enfant au maillot !
On pourrait dire que ce Messie attendu fera un enfant à ces femmes : leur poésie d’ailleurs me symbolise bien cet état d’attente du mâle. […] Ainsi semble dormir la femme « enfant malade » Qui souffre aux profondeurs fécondes de son corps. […] deux enfants oubliés dans un coin ? […] Et tandis qu’elle regarde les yeux de son enfant encore pleins de son ombre, elle se trouve « petite et l’âme retombée ». […] Voici que la poétesse a trouvé la stabilité de son être, et son prochain recueil nous la montrera, toujours inquiète, mais dans ce prolongement d’elle-même que sont ses enfants.
Et je ne parle pas seulement de la littérature secrète, des livres extraordinaires que lit Mme d’Andlau, gouvernante des enfants de France et qui s’égarent aux mains des filles de Louis XV460, ni d’autres livres plus singuliers encore461 où le raisonnement philosophique apparaît comme un intermède entre des ordures et des gravelures, et que des dames de la cour ont sur leur toilette avec ce titre : Heures de Paris. […] Amuser, s’amuser, « faire passer son âme par tous les modes imaginables », comme un foyer ardent où l’on jette tour à tour les substances les plus diverses pour lui faire rendre toutes les flammes, tous les pétillements et tous les parfums, voilà son premier instinct. « La vie, dit-il encore, est un enfant qu’il faut bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme. » Il n’y eut jamais de créature mortelle plus excitée et plus excitante, plus impropre au silence et plus hostile à l’ennui471, mieux douée pour la conversation, plus visiblement destinée à devenir la reine d’un siècle sociable où, avec six jolis contes, trente bons mots et un peu d’usage, un homme avait son passeport mondain et la certitude d’être bien accueilli partout. […] En voici un autre, celui du tempérament gai, de l’improvisateur bouffon, de l’homme qui reste jeune, enfant et même gamin jusqu’à son dernier jour, et « fait des gambades sur son tombeau ». […] Cette mère vient de lire l’Émile ; rien d’étonnant si tout de suite elle déshabille la pauvrette, et fait le projet de nourrir elle-même son prochain enfant. — C’est par ces contrastes que Rousseau s’est trouvé si fort. […] — Remarquez les phrases toutes faites, le style d’auteur habituel aux enfants, dans Berquin et Mme de Genlis.
« Dans la bouche des enfants et sur les lèvres qui tètent encore le lait, tu as mis tes louanges à la confusion de tes ennemis. […] « Approchez, petits enfants, écoutez-moi ; je vous enseignerai la crainte de Dieu ! […] « J’ai apaisé devant toi et assoupi mon âme comme un enfant sevré qui est sur les bras de sa mère ; comme un enfant sevré mon âme est assoupie de confiance en moi ! […] Ce fut pour moi le sursaut des siècles endormis se réveillant dans un écho au souffle d’un enfant berger autour de la tombe du grand joueur de flûte. […] J’en saisis quelques-uns au passage de la brise et je les répétai à voix basse, quoique étranger à ce deuil, avec la consonance compatissante qui associe l’étranger, enfant de douleurs, comme dit le poète, à toutes les douleurs de ses frères inconnus !
La république n’aurait pas tué un roi, une reine, un enfant innocent, une princesse vertueuse. […] Elle se pose en Némésis à la porte des tours du Temple, après que la reine y gémit sur son époux, sur ses enfants, sur elle-même, entre le trône et l’échafaud. […] Dieu seul peut mesurer la durée des quatorze heures de cette séance dans l’âme du roi, de la reine, de Madame Élisabeth et de leurs enfants. […] Odieuse à la mère, favorite du père, mentor des enfants, à la fois démocrate et amie du prince, ses élèves sortirent de ses leçons pétris de la double argile du prince et du citoyen. […] Cette tête auguste entraîna en tombant jusqu’à celles de la reine, de la sœur du roi, des femmes, des enfants, des vieillards.
« Torquato, d’asile en asile, L’envie ose en vain t’outrager ; Enfant des muses, sois tranquille, Ton Renaud vivra comme Achille : L’arrêt du temps doit te venger. […] Enfant de notre Révolution, il a des ressemblances frappantes avec sa mère : intempérance de langage, goût de la basse littérature, passion d’écrire dans les journaux. Sous le masque de César et d’Alexandre, on aperçoit l’homme de peu, et l’enfant de petite famille. » Quoi qu’il en soit, Bonaparte ce jour-là, pour son coup d’essai, n’eût pas si mauvais goût en littérature en faisant préconiser dans son journal officiel l’œuvre de Chateaubriand. […] mon cœur se rouvrit à toutes les joies ; comme un enfant, je ne demandais qu’à être consolé ; je cédai à l’empire d’Amélie ; elle exigea un serment solennel ; je le fis sans hésiter, ne soupçonnant même pas que désormais je pusse être malheureux. […] Le chêne voit germer ses glands autour de lui ; il n’en est pas ainsi des enfants des hommes !
. — Amestris, la veuve de Xerxès, vieille et craignant de mourir, fait enterrer vifs quatorze enfants de race noble, « afin de racheter son salut du Dieu qui règne sous la terre ». […] Dans presque tous ses drames, sous l’éclat d’un malheur subit, le personnage frappé se changeait subitement en statue béante, retournée vers une ville en flammes ou des enfants massacrés. […] Délivrez la patrie, vos enfants, vos femmes, et les temples des dieux de vos pères, et les tombeaux de vos ancêtres ! […] Elle apporte le lait d’une génisse sans tache, du miel, de l’eau puisée à une source vierge, « et cet enfant pur d’une mère agreste, joyeux délices de la vigne, et l’huile de la blonde olive, doux fruit de l’arbre qui ne se dépouille jamais de son feuillage ». […] Démailloté de la pourpre, Xerxès reparaît à nu ce qu’il est, un enfant débile et gâté.
Il lui est accordé d’avoir des enfants jusqu’à un âge où évidemment il ne peut plus espérer de les voir en état de se faire leur propre destinée. […] Je ne parle que de la société, parce que l’homme a quelquefois, à cause même de son existence sociale, des devoirs plus impérieux à remplir que celui de se donner des enfants ; et, par la société, il est toujours sûr d’avoir des successeurs. […] Un enfant, dit-il, n’apprend sa langue maternelle que parce qu’il l’invente, en quelque sorte, avec sa mère. […] L’enfant invente sa langue dans le sens que l’homme invente la science qui lui est enseignée, dans le sens que le lecteur d’un livre invente aussi le livre qu’il lit. […] L’enfant reçoit la parole, et se l’approprie, comme le pistil d’une fleur reçoit la poussière des étamines.
Il y éprouve l’aventure ordinaire aux enfants de son espèce, la brimade spontanée du groupe contre l’individu. […] La Confession d’un enfant du siècle est de 1836. […] L’enfant, les assistants, moi, le curé lui-même qui venait de dîner et était empourpré, ne comprenaient pas plus l’un que l’autre ce qu’ils faisaient. […] C’est juste, mais la génération littéraire ne se fait pas comme celle des enfants. […] Et Rosanette est la seule femme de qui Frédéric ait un enfant, la seule qu’on voie faite exactement et harmonieusement pour lui.
Mme Du Deffand, juge des plus sévères, mais aussi des plus clairvoyants, parle de lui comme venant de faire sa connaissance, dans l’été de 1767 ; il avait alors trente-deux ans : Le prince de Ligne, dit-elle dans une lettre à Horace Walpole (3 août), n’est point le beau-fils de la princesse de Ligne du Luxembourg, c’est son cousin ; il est de ma connaissance, je le vois quelquefois ; il est doux, poli, bon enfant, un peu fou ; il voudrait, je crois, ressembler au chevalier de Boufflers, mais il n’a pas, à beaucoup près, autant d’esprit ; il est son Gilles. […] Il a écrit quelque part : « J’aime mieux une chanson d’Anacréon que l’Iliade, et le chevalier de Boufflers que le Dictionnaire encyclopédique. » J’ai noté (car j’aime jusque dans les gens aimables à saisir les côtés élevés ou sérieux) ce culte de religion militaire, qui transportait tout enfant le prince pour la gloire des Eugène et des Maurice de Saxe. […] Il me semble que c’est augmenter la richesse de la nature que d’augmenter le nombre de ses enfants. […] [NdA] C’est un vers de Voltaire dans L’Enfant prodigue, acte IV, scène 3e.
Elle croit tout perdu pour une légère faveur ; il la raille de ses tourments, de ses petits malheurs dans le bonheur : « Vous êtes adorable, enfant ! […] l’on ne voudrait pas surtout que le monde prît rien à votre amour ni qu’il lui donnât rien ; que le cher enfant ne vous apportât rien le soir des dégoûts, des ennuis du jour ; qu’il ne fût ni dandy, ni bourgeois, ni goujat, ni vilain, ni gentilhomme, rien de commun ! […] « Ne vous moquez pas des enfants : l’enfance a le plaisir ! […] mais l’amour enfant, blond, caressant, l’amour païen, — chrétien même, bon Dieu !
Il nourrit pourtant un sentiment profond pour sa femme et pour l’enfant qu’elle lui a donné. […] Non, ce n’est point dans la chambre clandestine, toute pleine encore des anciens parfums et où tout est piège, qu’Herman ira sceller et consommer la rupture ; c’est chez lui, en présence de sa femme, près de son enfant, au centre de ses affections, sur ce terrain pur et solide, qu’il devra revoir Pompéa et rester invulnérable sous ce regard enflammé qui va tenter de le ressaisir. […] Sous le premier Empire, la joie était redevenue une pure joie, une joie naturelle, pétillante, sans arrière-pensée, la joie du Caveau et des enfants d’Épicure ; mais après 1830, aux environs de cette date nouvelle, l’imagination reprit son essor ; le plaisir ne se produisait lui-même que sous air de frénésie et dans un déguisement qui le rendait plus vif, plus divers, plus éperdu, donnant l’illusion de l’infini ; il fallait, même en le poursuivant, satisfaire ou tromper une autre partie de soi-même, une partie plus ambitieuse et plus tourmentée. […] C’est une de ces scènes chères à ceux qui s’intitulaient les enfants du siècle, c’est leur idéal d’orgie, une de ces bacchanales éclatantes et sacrées que Pompéa vient d’évoquer devant Herman, et elle n’a plus ensuite qu’à vouloir, ce semble, pour triompher de lui.
Vous supprimez des Confessions l’histoire du ruban et de Mme de Warens ; vous ne voulez pas que je sache que Rousseau a mis ses enfants à l’hospice, qu’il a laissé accuser un innocent du vol dont il était l’auteur ; et cependant Rousseau avait voulu que ces choses fussent connues. […] En sortant de mon lit, je m’occupe de mon enfant et de mon mari ; je fais lire l’un, je donne à déjeuner à tous deux, puis je les laisse ensemble au Cabinet, ou seulement la petite avec la bonne quand le papa est absent, et je vais examiner les affaires de ménage, de la cave au grenier ; les fruits, le vin, le linge et autres détails fournissent chaque jour à quelque sollicitude ; s’il me reste du temps avant le dîner (et notez qu’on dîne à midi, et qu’il faut être alors un peu débarbouillée, parce qu’on est exposé à avoir du monde que la maman aime à inviter), je le passe au cabinet, aux travaux que j’ai toujours partagés avec mon bon ami. […] Dès que je suis libre, je remonte au cabinet commencer ou continuer d’écrire ; mais, quand le soir arrive, le bon frère nous rejoint ; on lit des journaux ou quelque chose de meilleur ; il vient parfois quelques hommes ; si ce n’est pas moi qui fasse la lecture, je couds modestement en l’écoutant, et j’ai soin que l’enfant ne l’interrompe pas, car il ne nous quitte jamais, si ce n’est lors de quelque repas de cérémonie : comme je ne veux point qu’il embarrasse personne ni qu’il occupe de lui, il demeure à son appartement ou il va promener avec sa bonne et ne paraît qu’à la fin du dessert. […] L’ordre et la paix dans tout ce qui m’environne, dans les objets qui me sont confiés, parmi les personnes à qui je tiens ; les intérêts de mon enfant toujours envisagés dans mes différentes sollicitudes, voilà mes affaires et mes plaisirs.
Il n’y a à Paris que le roi, la reine, Monsieur, Madame, les enfants et moi. […] Elle a des élans généreux qui ne se soutiennent pas ; elle se laisse enflammer comme un enfant et mener, et, une fois égarée, on lui ferait commettre tous les crimes, sauf à se repentir avec des larmes de sang. […] Je ne puis paraître à une fenêtre, même avec mes enfants, sans être insultée par une populace ivre, à qui je n’ai jamais fait le moindre mal, bien au contraire, et il se trouve assurément là des malheureux que j’aurai secourus de ma main. […] Je serais indigne du nom de notre mère, qui vous est aussi cher qu’à moi, si le danger me faisait fuir loin du roi et de mes enfants. » Et un autre jour, aux discours qu’on lui rapporte de Vienne, et qui feraient supposer que son frère la considère comme menée par La Fayette ou tel autre personnage du dedans, elle s’indigne, elle se révolte (20 janvier 1791) : « Nous sortons tous d’un sang trop noble, écrit-elle à M. de Mercy, pour qu’aucun de nous puisse soupçonner l’autre d’une telle bassesse ; mais il y a des moments où il faut savoir dissimuler, et ma position est telle et si unique que, pour le bien même, il faut que je change mon caractère franc et indépendant. » Elle chargeait le comte de Mercy de réfuter en bon lieu ces bruits malveillants que semaient les émigrés exaltés et la cabale du comte d’Artois, afin de donner prétexte et carrière à leurs plans aventureux.
On y peut remarquer une sorte de transition à sa seconde manière ; il cherche à s’y rapprocher de plus près de la nature, à prendre son point de départ dans la réalité : ainsi, dans le Miracle, il s’inspira de la vue d’un enfant mort, qu’il avait vu entouré de cierges et paré de ses beaux habits, au moment où un jeune frère, dans sa naïve ignorance, s’approchait du mort en lui offrant un jouet. Il avait été très-touché de cette vue, aimant extrêmement les enfants, comme cela est ordinaire aux poëtes et aux âmes pures. […] Je ne sais si sa domination à la longue ne s’en affaiblit pas quelque peu au centre, il ne perdit rien du moins sur ses frontières ; Marino Faliero, Louis XI, surtout les Enfants d’Édouard, un des plus grands succès dramatiques de ces onze dernières années, ne sauraient être considérés que comme des victoires ; les généraux habiles savent en remporter, même dans les retraites. […] Après Marino, on a Louis XI, les Enfants d’Édouard, Don Juan d’Autriche, Une Famille au temps de Luther, la Popularité, la Fille du Cid, six longues œuvres.
D’autre part, en dédommagement de ses frais de justice, il reçoit les biens de l’homme condamné à mort et à la confiscation dans son domaine ; il succède au bâtard né et décédé dans sa seigneurie sans testament ni enfants légitimes ; il hérite du régnicole, enfant légitime, décédé chez lui sans testament ni héritiers apparents ; il s’approprie les choses mobilières, vivantes ou inanimées, qui se trouvent égarées et dont on ignore le propriétaire ; il prélève le tiers ou la moitié des trésors trouvés, et, sur la côte, il prend pour lui les épaves des naufrages ; enfin, ce qui est plus fructueux en ces temps de misère, il devient possesseur des biens abandonnés qu’on a cessé de cultiver depuis dix ans. — D’autres avantages attestent plus clairement encore que jadis il eut le gouvernement du canton. […] Dans la baronnie de Choiseul, près de Chaumont en Champagne, « les habitants sont tenus de labourer ses terres, de les semer, de les moissonner pour son compte, d’en amener le produit dans ses granges ; chaque pièce de terre, chaque maison, chaque tête de bétail lui paye une redevance ; les enfants ne succèdent aux parents qu’à condition de demeurer avec eux ; s’ils sont absents à l’époque du décès, c’est lui qui hérite ». […] Il disait à son successeur : « Enfant, sois bien attentif à conserver cette tour dont les vexations m’ont fait vieillir, et dont les fraudes et les trahisons ne m’ont jamais donné paix ni trêve. » 22.
Voici comment les choses se passèrent à Rouen : une crèche derrière l’autel, avec l’image de la Vierge ; un enfant, d’un lieu élevé, figurait un ange et annonçait la nativité ; les pasteurs, vêtus de la tunique et de l’amiet, traversaient le choeur, et l’ange leur disait un verset de saint Luc. D’autres enfants, aux voûtes de l’église, figurant des anges, entamaient le Gloria. […] Des scènes décousues qui défilent devant nous comme une collection d’images sous les yeux d’un enfant, nulle préoccupation des caractères, des sentiments et de la vie intérieure, une stricte déclaration des pensées précisément nécessaires pour rendre les actes intelligibles dans leur suite, mais non pas dans leur production, un courant facile et plat de style où sont semés des îlots de rondels, motets et chansons, certains raffinements d’art, et point de poésie : voilà ces Miracles de Notre-Dame. […] On voit s’organiser en ce siècle et prospérer des sociétés et confréries, sur lesquelles en grande partie reposera le théâtre du siècle suivant, basoche, enfants sans souci, etc.
L’homme qui grondait tout à l’heure avait tort ; car le monde est très suffisamment ouvert et assez bon enfant ; il n’a plus rien de mystérieux ni d’inaccessible. […] » Elle ne l’appela pas : « Enfant ! […] Elle se fût attaché cet enfant, qui l’aimait, cet enfant assez homme déjà pour ne pouvoir lui pardonner de l’humilier dans sa chair, mais qui lui eût pardonné tout le reste, sans doute, moyennant quelques serments et beaucoup de volupté.
Son Enfant d’Austerlitz et sa Ruse, par exemple, remplacent une histoire de la Franc-Maçonnerie et une histoire de la Congrégation aussi bien ou aussi mal que La Bête humaine remplacerait un traité technique de la locomotive. […] Ces icônes représentent des êtres farouches et qui élargissent autour d’eux la solitude ; mais les enfants qui s’en amusent les transforment en petits bavards polis et qui se font des grâces. […] Lisons ensemble : Hartevel fait une fille à sa belle-sœur et la déclare comme son enfant légitime. […] … Murmurait de son ton d’enfant (soumis), reconnaissant.
Giboyer se sent renaître dans ce noble enfant, avec la joie d’un paria qui, assistant vivant à sa métempsycose, se verrait, du fond de son abjection, revivre sous la forme d’un être sacré. […] Agnès peut demander : Avec une innocence à nulle autre pareille, Si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille… Fernando, en restant d’une pureté parfaite, doit avoir des notions moins vagues d’histoire naturelle. […] Le jeune homme lui avoue qu’il est enfant naturel ; Maréchal fait un bond, mais il se rassied en songeant à son prochain speech. […] Ils seront heureux, et ils n’auront jamais d’enfants.
Quelquefois mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux : Allons-nous coucher, je suis plus enfant que toi. […] ce qu’on appelle un enfant bien né ; il a un penchant au vice et à des vices bas ; il a des convoitises honteuses et cachées qui ne sentent pas le gentilhomme ; il a de ces longues timidités qui se retournent tout d’un coup en effronteries de polisson et de vaurien comme il s’appelle ; en un mot, il n’a pas cette sauvegarde de l’honneur, que M. de Chateaubriand eut, dès l’enfance, comme une sentinelle vigilante à côté de ses défauts. […] Cet enfant de métier, qui va jouer avec ses camarades après le prêche, ou rêver seul s’il le peut, ce petit adolescent à la taille bien prise, à l’œil vif, à la physionomie fine, et qui accuse toutes choses plus qu’on ne voudrait, il a plus de réalité que l’autre et plus de vie ; il a de la bonhomie, il a des émotions et des entrailles. […] Voilà ce que ressentait à Annecy l’enfant de Genève en l’année 1734, pendant qu’on lisait à Paris Le Temple de Gnide.
Tout se faisait autant que possible de vive voix, de manière que l’attention de l’enfant fût tenue constamment en haleine. Aucun moment n’était perdu, et les voyages mêmes de l’intendant procuraient des occasions variées d’exercices et de conférences : M. d’Aguesseau emmenait ses enfants avec lui, et son carrosse devenait une espèce de classe, où l’étude exacte et régulière s’entremêlait doucement avec l’entretien. […] Sa femme (née d’Ormesson), digne de lui, fit ce jour-là comme une Romaine, et, embrassant son mari au départ, elle l’exhorta à oublier qu’il avait femme et enfants, et à ne songer qu’à son honneur et à sa conscience. […] Le marquis d’Argenson, dans ses excellents mémoires, ne dit pas autre chose et le dit avec des détails piquants et nouveaux, à ce point que le chancelier en était quelquefois réduit, dans son indétermination, à appeler à son aide un de ses enfants pour l’aider à prendre un parti.