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929. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Elle eut, en outre, par son instabilité même un autre effet indirect sur son imagination. […] Comme tant d’autres étrangers illustres, elle ressentit les effets de nos malheurs. […] L’Empire dans une certaine mesure a produit les mêmes effets. […] Du reste, à l’époque de sa publication, son livre produisit peu d’effet, même sur ses compatriotes. […] On y retrouve le même besoin de l’effet, le même désir de se rapprocher de certains modèles.

930. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

L’hérédité la dépose en nous, d’autant plus qu’elle n’est elle-même que l’effet, que le résultat de cette loi même. […] Il me semble qu’elle n’a besoin que d’être un peu rectifiée, pour, être complètement acceptable et pour sortir, si l’on me permet de parler ainsi, son plein et entier effet. […] Ici les hommes sont d’un caractère bizarre et emporté, à cause des vents de toute espèce et des chaleurs excessives qui règnent dans le pays qu’ils habitent ; ailleurs, c’est la surabondance des eaux qui produit les mêmes effets ; ailleurs encore, c’est la nature des aliments que fournit la terre, aliments qui n’influent pas seulement sur le corps pour le fortifier ou l’affaiblir, mais aussi sur l’âme pour y produire les mêmes effets. […] On peut donc se demander si la justice n’est pas autre chose qu’une invention de quelques philosophes, assez chimérique en soi et très dangereuse par les effets qu’elle peut produire. […] « car aucune peine infligée dans l’esprit de la loi n’a pour but le mal de celui qui la souffre ; mais son effet doit être de le rendre meilleur ou moins méchant ».

931. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Les Effets surprenants de la sympathie, c’est la Clélie de Mlle de Scudéri, c’est la Polexandre de Gomberville, c’est peut-être surtout l’Astrée d’Honoré d’Urfé. […] Dans les Effets surprenants de la sympathie, qui sont de 1713, je connais une vingtaine de pages dont on dirait la première esquisse de Robinson Crusoé, lequel est de 1719. […] Le Sage et Maritaux, Le Sage, dans les Aventures de Robert Chevalier, dit de Beauchêne, et Marivaux avant Le Sage, dans les Effets surprenants de la sympathie, s’en étaient l’un et l’autre servis. […] Ces raisons extérieures expliquent l’étendue de son influence ; la nature de son génie va nous en expliquer les effets. […] Malheureusement on ne dira jamais ce que la fureur de l’effet littéraire a coûté d’exactitude à la vérité de l’histoire.

932. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

Dans la politique générale du monde, Rome me fait l’effet d’avoir désormais le rôle qu’a eu en France le ministère du cardinal Fleury : Et le garda jusqu’à nonante !

933. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

Il nous a semblé de plus que si cette circonstance nouvelle, si précieuse à nos yeux, en venant certainement compliquer pour nous les difficultés et multiplier les convenances, devait avoir un effet rétroactif et allait jusqu’à nous obliger à rétracter, à modifier les jugements du passé, il n’y aurait ni fond ni base solide à notre travail critique : nous n’avons donc pas hésité à maintenir dans presque tous les cas ce qui est écrit.

934. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 260-264

Il n’est jamais permis d’outrer les peintures, d’affoiblir les vertus, en faisant trop sentir qu’on veut les apprécier, & de passer d’une censure trop sévere à une admiration froide qui manque toujours son effet.

935. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 37, que les mots de notre langue naturelle font plus d’impression sur nous que les mots d’une langue étrangere » pp. 347-350

Cette liaison est l’effet du caprice ou du hazard.

936. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Ce récit fera ce triste effet, et c’est pourquoi je vous le demande ; car, enfin, vous voyez bien que ce ne doit point être le repos qui succède à une douleur comme la mienne, mais un tourment secret et éternel : auquel aussi je me prépare, et à le porter en la vue de Dieu et de ceux de mes crimes qui ont appesanti sa main sur moi. Il aura peut-être agréable l’humiliation de mon cœur et l’enchaînement de mes misères profondes… Adieu, ma chère Mère, mes larmes m’aveuglent ; et s’il étoit de la volonté de Dieu qu’elles causassent la fin de ma vie, elles me paroîtroient plutôt les instruments de mon bien que les effets de mon mal. » M. de Grasse ne cessait aussi de lui écrire, et il l’avait fait avec une sorte d’éloquence, sur cette mort. […] Singlin et les aveux sincères de Mme de Longueville se rejoignent justement et concordent : « Les choses qu’il (l’orgueil) produisoit, écrit la pénitente, ne m’étoient pas inconnues ; mais je m’arrêtois seulement à ses effets, que je considérois bien comme de grandes imperfections ; pourtant, par tout ce qu’on m’en a découvert, je vois bien que je n’allois pas à cette source. […] si du sein du monde sérieux où elle est entrée, elle pouvait sourire à l’effet, au charme de son nom seul sur ceux qui la jugent elle y sourirait.

937. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Les grands effets du ciel, les vastes paysages, la majesté de la nature alpestre, les Elysées des jardins, il trouva des couleurs, des mots, pour exprimer lumineusement tout cela, et il y fit circuler des rayons vivifiants. […] Hugo, dans sa belle pièce de la Cloche, a donné de ces désaccords une explication poétique qui s’étend à beaucoup de cas, mais qui ne satisfait point encore pour Bernardin de Saint-Pierre, dont le talent a d’autres effets que ceux d’un timbre éclatant et sonore. […] Parmi les esquisses déjà neuves et vives, qui plus tard se développeront en tableau, je recommande un coucher de soleil58, dont on retrouve exactement dans les Études, au chapitre des Couleurs, les effets et les intentions, mais plus étendues, plus diversifiées : c’est la différence d’un léger pastel improvisé, et d’une peinture fine et attentive. […] Mais s’il savait toujours être idéal dans l’effet de l’ensemble, il ne reculait pas sur la vérité, infinie familière, du détail.

938. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Il faut beaucoup d’illusion pour assimiler les coupes de D’Aubigné à celles de Victor Hugo : ce qui est science chez celui-ci, n’est chez l’autre qu’insouciance ; dans les Tragiques, les enjambements, les vers disloqués produisent des effets puissants, quand la pensée y donne lieu, mais ils sont aussi bien employés à ne rien produire du tout ; et du moment qu’ils ne sont pas expressifs, ils sont forcément prosaïques En revanche, que de morceaux sont d’un rare, d’un grand poète, et n’auraient eu besoin presque de rien, ici d’une relouche, là surtout d’un retranchement, pour atteindre à la perfection de leur caractère ! […] C’est un premier pas vers le roman vrai, quoique l’Astrée elle-même soit plus fausse par l’incohérence de l’élément pastoral et de l’élément historique : mais dans ce mélange je reconnais l’effet du même instinct qui va soumettre toute la littérature au vraisemblable et créer le réalisme classique. […] Ce goût eut pour premier effet de soumettre de nouveau la France aux influences étrangères. […] Les Voiture, les Malleville, les Sarrazin, les Godeau, les Saint-Amant, les Scudéry, les Scarron même lui opposent leur fantaisie : en eux se perpétue le lyrisme du siècle précédent, mais un lyrisme desséché, plus intellectuel que sensible on imaginatif ; leur art, très contraint dans son apparente liberté, n’est qu’un jeu d’esprit compliqué, dont la règle est de calculer toujours l’effet le moins attendu ou le moins nécessaire, pour le produire.

939. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

A cette étude des rapports, voulez-vous voir un autre exemple des effets que produit la misère ? […] A un siècle et demi de distance, les mêmes causes ont produit les mêmes effets ; tant il est vrai qu’une société ne peut se passionner pour l’agriculture sans faire naître aussitôt, comme autant de fleurs champêtres, une quantité d’œuvres inspirées par la vie des champs ! […] Mais ce qui vaut surtout la peine d’être étudié en détail, c’est l’autre face de la question, j’entends la série des effets que leur position sociale produit sur la nature de leurs œuvres. […] Si l’on essaie de résumer l’effet produit sur l’esprit des écrivains par la tutelle des puissances établies, on peut dire qu’en général elle encourage l’art pour l’art, l’art élégant, aimable, soigné, occupé surtout à se parer, voilà pour la forme, et la pensée docile, réservée, soumise avec passion ou résignation, dénuée de hardiesse et fréquemment de franchise, voilà pour le fond des idées.

940. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Le décor de l’Escaut est d’un effet très heureux. […] Peut-être les surprises seront-elles aussi saisissantes que variées dans leurs effets. […] Je crois aussi que cet opéra est destiné à la scène, j’ignore s’il fera de l’effet : cela dépendra de l’effet qu’il produira sur le public.

941. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Qu’on attaque mes jugemens par des critiques honnêtes, je tâcherai d’y répondre ; mais employer de petits détours pour affoiblir le bon effet d’un Ouvrage, dont les demi-Philosophes ont été forcés de reconnoître la droiture & l’utilité, c’est, en se décriant soi-même, l’accréditer davantage, & confirmer, s’il en étoit besoin, ce que j’ai avancé contre la Philosophie moderne. […] Quand j'aurois fait ces deux Contes, taxés de galanterie & de libertinage, au moins mon zele à proscrire dans les Trois Siecles les Ouvrages licencieux, pourroit-il être regardé comme l'effet d'un repentir, sans exemple parmi tant d'Auteurs obscenes que nous avons aujourd'hui. […] Il désavouera l'Ouvrage ; mais avant que le Livre soit parvenu à sa connoissance, il aura * produit son effet. […] Je vous aurois déjà renvoyé vos Livres, si j'eusse pu regarder la Lettre que vous m'avez écrite comme une inspiration de votre cœur, plutôt que comme un effet de la suggestion de quelques Ames basses & noires, qui ne cherchent qu'à surprendre les Ames droites & honnêtes.

942. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Il n’est qu’un effet, puisqu’il ne peut être que la résultante des forces composant son organisme. […] N’est-ce pas oublier l’acte pour l’effet, le devoir pour le bien ? […] Tout en convenant que l’effet du progrès moral est de diminuer l’effort, et que le comble de la perfection serait de le supprimer entièrement, faut-il admettre avec la métaphysique spiritualiste que la volonté et l’intelligence se confondent avec l’amour dans le type de la suprême perfection, changeant ainsi d’essence et se transformant en un principe que la conscience nous montre si profondément différent des deux autres ? […] Ne faut-il pas dire avec Feuerbach : « Le sentiment intérieur de notre liberté peut être une illusion ; nous avons seulement ce sentiment parce que nous ne découvrons pas les fils qui unissent Les causes aux effets. » C’est Kant qui a eu le redoutable honneur d’introduire dans la philosophie moderne ce scepticisme critique fondé sur la distinction du subjectif et de l’objectif.

943. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Il voit en lui le type de ce qu’on appelle l’homme de talent, ce qui veut dire l’homme de peu de talent, qui a la prétention d’en avoir ; et là-dessus il fait sur ce caractère de l’homme de talent quatre à cinq longues pages spirituelles, mais d’une déclamation comme j’en chercherais vainement dans Sénèque le père ; un morceau à effet, à allusions, tout en hors-d’œuvre, un développement, comme on dit dans l’école. […] Dans le milieu de son style, il y a de ces phrases, de ces paragraphes entiers qui me font l’effet des compagnies du centre au complet, défilant dans une revue, bonnes troupes, si l’on veut, mais peu distinctes, un peu lourdes, et qui passent assez longtemps devant vous sans qu’il y manque et sans qu’on y remarque un seul homme. […] C’est là l’effet naturel d’une situation mieux établie.

944. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Il y a donc un défaut originel dans l’esprit classique, défaut qui tient à ses qualités et qui, maintenu d’abord dans une juste mesure, contribue à lui faire produire ses plus purs chefs-d’œuvre, mais qui, selon une règle universelle, va s’aggraver et se tourner en vice par l’effet naturel de l’âge, de l’exercice et du succès. […] Si l’on ne savait pas que tout cela aboutit à des effets pratiques et terribles, on croirait à un jeu de logique, à des exercices d’école, à des parades d’académie, à des combinaisons d’idéologie. […] Avec la sensation Condillac anime une statue, puis, par une suite de purs raisonnements, poursuivant tour à tour dans l’odorat, dans le goût, dans l’ouïe, dans la vue, dans le toucher, les effets de la sensation qu’il suppose, il construit de toutes pièces une âme humaine.

945. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

C’est à ce point que les nègres de nos îles sont infiniment plus heureux ; car, en travaillant, ils sont nourris et habillés, avec leurs femmes et leurs enfants ; au lieu que nos paysans, les plus laborieux du royaume, ne peuvent, avec le travail le plus dur et le plus opiniâtre, avoir du pain pour eux et leur famille, et payer les subsides. » En 1740613, à Lille, à propos de la sortie des grains, le peuple se révolte. « Un intendant m’écrit que la misère augmente d’heure en heure ; le moindre risque pour la récolte fait cet effet depuis trois ans… La Flandre est surtout bien embarrassée ; on n’a pas de quoi attendre la récolte, qui ne sera que dans deux mois d’ici. […] Ailleurs, les ouvriers, journaliers et manœuvres ayant été obligés de vendre leurs effets et leurs meubles, plusieurs sont morts de froid ; la nourriture insuffisante et malsaine a répandu des maladies, et dans deux élections on en comte trente-cinq mille à l’aumône623. […] Le régime inventé par Louis XIV a fait son effet, et depuis un siècle la terre retourne à l’état sauvage. « On ne voit que châteaux abandonnés et en ruine ; tous les chefs-lieux de fiefs, qui autrefois étaient habités par une noblesse aisée, sont aujourd’hui occupés par de pauvres métayers pâtres, dont les faibles travaux produisent à peine leur subsistance et un reste d’impôt prêt à s’anéantir par la ruine des propriétaires et la désertion des colons. » Dans l’élection de Confolens, telle terre affermée 2 956 livres en 1665, n’est plus louée que 900 livres en 1747.

946. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

« Les effets de cette passion sur le cœur de Laurent furent tels qu’on pouvait les attendre d’une âme jeune et sensible. […] Cette passion devint le sujet habituel de ses vers, et il nous reste de lui un nombre considérable de sonnets de canzoni, et d’autres compositions poétiques, dans lesquels, à l’exemple de Pétrarque, tantôt il célèbre la beauté de sa maîtresse et les qualités de son esprit en général, tantôt il s’arrête sur une des perfections particulières de sa figure ou de son âme, d’autres fois il s’attache à décrire les effets de sa passion ; il les peint et les analyse avec toute la finesse et toute la grâce possibles, jointes à une grande perfection de poésie et quelquefois même à une philosophie profonde. […] On peut juger, d’après le récit qu’il a fait de l’origine de sa passion, que Lucretia était la maîtresse du poëte, et non de l’homme : il cherchait un objet propre à fixer ses idées, à leur donner la force et l’effet nécessaires à la perfection de ses productions poétiques, et il trouva dans Lucretia un sujet convenable à ses vues, et digne de ses louanges ; mais il s’arrêta à ce degré de réalité, et laissa à son imagination le soin d’embellir et d’orner l’idole à son gré.

947. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Voici l’exaltation amoureuse, dont les effets ne sont pas de vulgaires coups de lance, mais d’étranges défis à la nature : l’amant qui, pour mériter sa maîtresse, la porte dans ses bras jusqu’au sommet d’une montagne, et qui expire en arrivant. […] Et tous les enchantements, lit défendu, fontaine merveilleuse, géants, etc., tout cela fait l’effet de la plus insipide féerie. […] Très au fait des maximes ingénieuses et de la procédure raffinée des troubadours, il réglemente, lui aussi, l’amour : il soumet la passion celtique à la courtoisie, et, n’y laissant point de désordre, il fixe les traits, les effets, les marques, les procédés de l’amour comme il faut.

948. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

L’Enfer est une large gueule de dragon, béante, d’où les démons, effroyables et grotesques, sortent en hurlant et gesticulant : des flammes s’en échappent : les damnés crient : il se fait dans les profondeurs invisibles un tapage effroyable ; les tambours et les tonnerres font rage, et l’on tire même le canon, pour les grands effets. […] Un boiteux et un aveugle, qui craignent de perdre avec leurs infirmités leur gagne-pain, fuient les reliques du saint dont on annonce les miraculeux effets. […] Car ces deux pièces nous présentent chacune une idée comique, développée, retournée, prolongée, de façon à en épuiser l’effet.

949. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Là, il a une justesse, une nouveauté, un bonheur surprenants : il fait rendre aux mots tout leur effet par la place où il les loge. […] Qui supprime la cause, supprime l’effet. […] Rois ou paysans ne diffèrent qu’en « leurs chausses242 » : les passions, les ressorts sont les mêmes ; mais les effets ici sont plus menus, là plus illustres ; et voilà, remarquez-le, le principe d’une théorie toute classique de la tragédie.

950. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Une religion qui gêne la nature, qui attache du péché au désir et au plaisir, lui fait l’effet d’un monstrueux non-sens. […] Je sais bien qu’au fond ces étonnantes liaisons de phénomènes qu’il nous présente, ces ricochets fantastiques d’effets et de causes, ces leçons de résignation fataliste, cette raillerie de la présomption humaine qui se croit assurée d’elle-même ou des choses, enveloppent une assez forte négation de la Providence : mais la moralité terre à terre dérobe l’audacieuse métaphysique. […] Il se dirige avec aisance à travers le chaos des faits, débrouille, déblaye, noie le détail, fait saillir l’essentiel, lie les effets aux causes, note les conséquences, définit les rôles, analyse les caractères : chaque chapitre est un chef-d’œuvre de lucidité, de rapidité et d’intelligence.

951. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Ferdinand Fabre fait quelquefois parler ses personnages comme ils écriraient, en style de mandement ; mais cette convention, si c’en est une, est des plus efficaces pour l’effet général de ses peintures. […] Mais le premier effet de la foi et de la profession de l’abbé Courbezon, c’est le dévouement complet, l’abandon entier de sa personne. […] Le second effet, c’est la subordination de certains devoirs humains au devoir religieux et supérieur, un penchant à attendre ou même à exiger des autres ce dont on est capable soi-même, à les sacrifier avec soi, fût-ce un peu malgré eux, à l’œuvre de Dieu, qui prime tout.

952. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Ces mules ne sont pas là pour rien ; l’inventeur de l’histoire a bien senti que des bottes ou des souliers ne feraient pas le même effet. […] Il y a, ce me semble, dans ce dénouement un effet grandiose, et l’horreur des nomades qui fuient l’assassin a quelque chose de plus terrible que la vengeance la plus raffinée. […] Il y a des caractères bien tracés, entre autres celui de Boris ; mais, pour s’être astreint à suivre de trop près l’histoire officielle, il a sacrifié souvent l’action et les effets dramatiques.

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