/ 2207
2038. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Voici encore un sixain délicat, où le doux nenny est aux prises avec le sourire ; nous le donnons ici dans toute sa correction : Le desir est hardy, mais le parler a honte ; Son parler tramble et fuyt, l’aultre en fureur se monte ; L’ung fainct vouloir ung gaing, dont il souhaite perte ; L’ung veult chose cacher que l’aultre fait apperte ; L’ung s’offre et va courant, l’aultre mentant refuse : Voyez la pauvre femme en son esprit confuse.

2039. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

De là les lois sur la génération pure de l’espèce, sur l’autorité paternelle, sur la piété filiale ; instincts changés en devoirs de tous les côtés ; spiritualisme de cette trinité plus morale que charnelle ; sollicitude pour l’enfant, assistance dans l’âge mûr, tendresse et culte pour la vieillesse, le plus doux des devoirs, la justice en action, la reconnaissance, mille vertus en un seul devoir !

2040. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Vous n’aurez qu’une vague et lointaine mémoire De tout ce qu’au matin la vie a de plus doux, Et l’amour maternel ne sera qu’une histoire Qu’un père vous dira, seul et pleurant sur vous !

2041. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

. — De quels attentats vis-à-vis du régime a pu se rendre coupable la langue du doux Virgile, du cinglant Juvénal et du républicain Cicéron ?

2042. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Quant pourras bonnement delaisser Ta tant aymée et cultivée estude, Et differer cette sollicitude De litiger et de patrociner, Sans plus tarder et sans plus cachinner, Apreste-toi promptement, et procure Les talonniers de ton patron Mercure, Et sur les vents te metz alegre et gent ; Car Eolus ne sera negligent De t’envoyer le doux et bon Zephire Pour te porter où plus on te désire Qui est ceans, je m’en puis bien vanter.

2043. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Que si le soin public lui laissoit du loisir, Il ne l’employoit point en un plus doux plaisir Qu’en celui que le fruit d’une étude si sainte Fait savourer aux cœurs où Dieu grave sa crainte.

2044. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

pour les faiblesses qui les engendrent, pour les convenances de nos conditions diverses, pour nos amusements même, que sa douce vertu ne nous envie pas !

2045. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Sensibilité vive, mais passagère et sans vapeurs ; raison nourrie sans être profonde, n’enfonçant guère dans les choses, mais parfois, et de la première vue, en découvrant le fond ; gaieté, sans rien d’éventé ; une douce mélancolie qui se forme et se dissipe au moment où elle s’exprime ; pas de vieillesse, sans la prétention de ne pas vieillir ; beaucoup de mobilité, avec le lest d’un grand sens qui écarte de la conduite l’imagination et les caprices ; du goût pour les gens en disgrâce, mais sans rancune contre les puissants ; une pointe d’opposition, comme chez tous les frondeurs pardonnés qui n’osaient ni se plaindre ni regretter, et qui se ménageaient pour un retour de fortune ; le cœur de la meilleure mère qui fut jamais, quoi qu’on en ait dit, capable d’amitiés persévérantes, et qui craignit l’amour plutôt qu’elle ne l’ignora ; tels sont les principaux traits de ce caractère, où le solide se fait sentir sous l’aimable, et où l’aimable n’est jamais banal.

2046. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Stuart Mill n’eut pas d’enfants, la douce et sévère histoire d’amour qu’il a vécue fut-elle une aberration ?

2047. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

  — « J’ai ouï des enfants geindre après la mère, lors qu’ils dissipaient le doux lait : mais point ne m’a retenti une digne plainte, convenante au plus auguste Héros. »   … Brünnhilde est seule au milieu de la salle.

2048. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Pas de combats avec les éléments, comme dans le Hollandais Volant, ni de grands cris de passion, comme dans Tannhaeuser ; sur le tout et à travers toutes les situations plane une douce et rêveuse mélancolie.

2049. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Pas un de ces doux résignés n’a eu la tentation d’aller siffler, en manière de représailles, au Skating Ritt et Gailhard, l’une des nombreuses ignominies musicales qui y réjouissent hebdomadairement des messieurs aussi décorés qu’affaiblis.

2050. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Il avait une voix charmante, « un peu faible et voilée dans la conversation, mais douce et expressive dans le chant29 ».

2051. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Ce savant avoit vieilli dans la haine contre les Jésuites, & quoique naturellement doux, cette haine perçoit dans sa conversation, ainsi que dans ses écrits.

2052. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Pour cet esprit divinateur en tant de choses, le génie qu’il a essayé de pénétrer, quoique mollement éclairé dans sa partie centrale et profonde, a cependant des côtés mis heureusement en plus vive lumière, et l’un des plus frappants c’est le vieux Latin dans le doux Virgile, que Sainte-Beuve a très bien su voir.

2053. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, en lui faisant la part la plus large, est d’être un coloriste assez doux sur un fond de ténuité superficielle.

2054. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Un jour, quelqu’un l’appela spirituellement un cueilleur de muguet, et c’était un mot doux et juste… Mais aurait-on jamais pu croire que cet aimable cueilleur de muguet pour les jeunes personnes qu’il ne faut qu’honnêtement émouvoir, aurait l’incroyable ambition de protéger le catholicisme ?

2055. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Le roman, à cette époque qui nous apparaît déjà si lointaine, — suivant une formule dont une bonne partie de notre littérature contemporaine conserve pieusement la tradition — vivait de convention et de romanesque, de joliesse et de douceur, de doux parfums et d’élégantes sucreries.

2056. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Il les imite d’abord ; mais sa foi naïve lui donne sur ce monde des cieux d’autres accents d’une douceur incomparable, et le charme de l’amour divin élève encore l’inspiration même du talent par cette idée des béatitudes célestes qui lui est présente et familière : « Douce et lumineuse contrée, dit-il, prés fleuris que ne brûlent ni la gelée ni le soleil, sol fertile qui produis la consolation éternelle !

2057. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

C’est ainsi toujours que les cœurs les plus aimants et les plus doux sont les plus ouverts aux pressentiments de l’avenir, et sentent les premiers comme des sibylles les tressaillements presque imperceptibles d’une époque qui va naître. […] Il avait des lors trouvé la paix immuable, l’inaltérable sécurité du cœur dans cette noble affection qui a rempli sa vie, et qui devait rayonner à son lit de mort comme un présage doux et serein des régions d’amour et de grâce qui allaient s’ouvrir à ses espérances infinies. […] Ce doux et calme vieillard, dont l’aspect était tout d’ingénuité et de candeur, possédait une justesse d’observation, une finesse de tact peu communes chez ceux-là mêmes qui n’exercent que leurs facultés critiques. […] Cependant, s’il tient à la Grèce par la pureté mélodieuse de la forme, par la douce égalité de la lumière et par la paix qui règne dans sa pensée et dans son style, chez lui, la tendresse rêveuse, l’accent de la charité, attestent l’âme façonnée par le christianisme. […] Auprès de ce vieillard à l’œil limpide et doux, on se sentait dans une atmosphère de mansuétude et de pureté ; tout mouvement tumultueux de passions ou d’idées s’y modérait ; la gracieuse lenteur de sa parole contribuait elle-même à cet apaisement.

2058. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Ce que la foule ignorante appelle mourir n’était dans ses beaux yeux qu’un doux sommeil, quand son âme avait abandonné son corps. […] Le doux nœud que tu avais autour du cœur me plaisait, et le beau nom que tu me fais avec tes paroles me plaît aussi. […] Le lieu de ta naissance a-t-il dans ton cœur un si grand prix, qu’il t’est doux de retourner encore dans le monde éternellement amer ! […] Merveille douce et délicieuse ! […] Mais il est probable que la gloire est à Londres, comme à Paris, une croix très douce à porter.

2059. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

L’Étourdi et le Dépit amoureux, premières pièces régulières de notre poète, ne furent imprimés que dix ans après leur apparition à la scène (1653-1663)  ; les Précieuses le furent dans les environs du succès, mais malgré l’auteur, comme l’indique la préface ; et ce n’est pas ici une simagrée de douce violence comme tant d’autres l’ont jouée depuis : l’embarras de Molière qui se fait imprimer pour la première fois, à son corps défendant, est visible dans cette préface. […] A l’égard de son caractère, il étoit doux, complaisant, généreux ; il aimoit fort à haranguer, et quand il lisoit ses pièces aux comédiens, il vouloit qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leurs mouvements naturels. » Ce qui apparaît en ce peu de lignes de la mâle beauté du visage de Molière m’a rappelé ce que Tieck raconte de la face tout humaine de Shakspeare.

2060. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

C’est un garçon mince, frêle, nerveux, avec un nez un rien vadrouillard, et des yeux doux, veloutés, tout à fait séducteurs. […] Mardi 15 mai Enfin, ce soir, dans l’effacement du crépuscule, le doux bruit humide de la pluie sur les feuilles neuves, avec cette fraîche et revivifiante senteur de la pousse des choses de la nature.

2061. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La « douce France » s’affirme à la fois comme la première nation européenne (la première en date, la plus consciente et la plus puissante), et comme la fille aînée de l’Église. […] Ils s’abandonnaient à cette séduction, à ce je ne sais quoi si puissant et si doux… Par une exceptionnelle et heureuse dérogation aux procédés habituels de leur esprit, ils le sentaient mieux qu’ils ne le définissaient ».

/ 2207