Cette représentation très pratique du feu, qui aboutit à un mouvement et se manifeste ainsi comme une force, est par la même raison beaucoup plus digne de s’appeler un jugement : c’est même l’ébauche de cette induction : « le feu m’a brûlé, le feu va me brûler encore. » Supposez enfin qu’en écartant ma jambe du feu je réussisse en effet à ne pas me brûler : voilà une complète harmonie entre le groupe de représentations qui était dans mon esprit au premier moment et le groupe qui s’y trouve au second.
Les deux Maîtres s’étaient montrés devant moi aussi grands l’un que l’autre, dignes pareillement de susciter tant d’ardents espoirs qui se pressaient vers eux… V — (1886) Le « Traite du Verbe » Evenement poetique de 86 — Une premiere variante du symbolisme : L’article de Moreas au « Figaro » — Extraits de la presse —Les revues : « La Pleiade » de Quillard, Darzens et Mikhael — La « Vogue » de Gustave Kahn — La « Revue Wagnerienne » et les Sonnets à Wagner — Le « Scapin », le « Decadent » — Indices de lutte — Article du Figaro : Les trois chefs du mouvement Vers Novembre de 85, vint ou plutôt revint aux Mardis de Mallarmé un poète éloigné de Paris depuis cinq années mais qui, doué d’une activité assimilatrice très artiste, sut tout de suite reconnaître l’heure : Gustave Kahn. […] (Notons que les Banquets allaient se suivre en l’honneur de Mallarmé, digne hommage et qui eût dû être le premier, de Verlaine par les soins de la « Plume ». […] » Les plus dignes réponses vinrent naturellement des plus Grands de l’heure : Mallarmé, de Régnier, Viélé-Griffin, Gustave Kahn, Dujardin. […] L’immortalité, c’est vivre dans la reconnaissance d’autrui… La gloire, la seule gloire à vouloir, c’est, novateur, d’être digne du salut respectueux et reconnaissant des novateurs qui se lèvent. (« Revue Indépendante, mars 92, et « Ecrits », décembre 92).
En face des premiers paraît le savant et excellent Hooker, un des plus doux et des plus conciliants des hommes, un des plus solides et des plus persuasifs entre les logiciens, esprit compréhensif, qui en toute question remonte aux principes364, fait entrer dans la controverse les conceptions générales et la connaissance de la nature humaine365 ; outre cela, écrivain méthodique, correct et toujours ample, digne d’être regardé non-seulement comme un des pères de l’Église anglaise, mais comme un des fondateurs de la prose anglaise. Avec une gravité et une simplicité soutenues, il montre aux puritains que les lois de la nature, de la raison et de la société sont, comme la loi de l’Écriture, d’institution divine, que toutes également sont dignes de respect et d’obéissance, qu’il ne faut pas sacrifier la parole intérieure, par laquelle Dieu touche notre intelligence, à la parole extérieure, par laquelle Dieu touche nos sens ; qu’ainsi la constitution civile de l’Église et l’ordonnance visible des cérémonies peuvent être conformes à la volonté de Dieu, même lorsqu’elles ne sont point justifiées par un texte palpable de la Bible, et que l’autorité des magistrats, comme le raisonnement des hommes, ne dépasse pas ses droits en établissant certaines uniformités et certaines disciplines sur lesquelles l’Écriture s’est tue pour laisser décider la raison. « Car si la force naturelle de l’esprit de l’homme peut par l’expérience et l’étude atteindre à une telle maturité, que dans les choses humaines les hommes puissent faire quelque fond sur leur jugement, n’avons-nous pas raison de penser que, même dans les choses divines, le même esprit muni des aides nécessaires, exercé dans l’Écriture avec une diligence égale, et assisté par la grâce du Dieu tout-puissant, pourra acquérir une telle perfection de savoir que les hommes auront une juste cause, toutes les fois qu’une chose appartenant à la foi et à la religion sera mise en doute, pour incliner volontiers leur esprit vers l’opinion que des hommes si graves, si sages, si instruits en ces matières, déclareront la plus solide366 ?
Il ne s’agit point ici de toucher à des propriétés qui sont sacrées, soit qu’elles aient été des acquêts, ou des dons, mais de prendre sur les revenus des plus riches, pour secourir les indigens, & de ne pas laisser un abbé commendataire jouir lui seul d’un lot qui, bien partagé, feroit la fortune de plus de trente ecclésiastiques, mais il s’agit de récompenser les officiers d’une maniere digne de leurs peines, & de maintenir la discipline sans donner dans des excès de sévérité ; mais il s’agit d’abréger les procédures, soit civiles, soit criminelles, de diminuer les épices, & le nombre de ces gens faméliques, qui ne travaillent qu’à ruiner les plaideurs ; mais il s’agit de simplifier la perception des deniers, de réduire les traitans à des profits médiocres, pour qu’ils ne deviennent pas le scandale & la ruine d’un pays, par leur luxe & par leurs déprédations ; mais il s’agit d’être ferme dans le bien qu’on entreprend, & de n’écouter que la justice & la vérité. […] Toutes les bibliotheques du monde disparoissent à leurs yeux, parce qu’il n’y a que leurs productions dignes de leurs regards. […] Cela seroit digne du regne de Louis XVI, ce regne sous lequel on parle tout haut, selon la remarque d’un maréchal de France, pendant qu’on ne parloit que tout bas sous celui de Louis XIV… Mais je dirai toujours que les lettres de cachet ressemblent à l’ostracisme, & que c’est une proscription arbitraire, lorsqu’on en veut à quelqu’un.
L’intensité du vécu a inspiré à ces débutants des pages dignes de nos meilleurs écrivains. […] Ces nouveautés de procédés et de visions sont dignes de curiosité, d’étude et d’estime. […] Il lui fait parcourir toutes les grandes villes du monde, sans pouvoir y trouver une personne digne d’être la mère du Messie, jusqu’à ce qu’enfin il arrive à Nazareth, où, loin de s’arrêter aux portes du palais, il va tout droit à une petite chaumière où il se présente en faisant tic tac.
La fin est digne de ce commencement. […] Et y prenant celle que le commissionnaire avait entamée : — Voici un fruit rare, précieux et digne des plus nobles lèvres. […] Sa mère le décida au mariage, et choisit pour lui une personne intelligente, dévouée, et qui, par surcroît inattendu, était pieuse. « La fille qui lui naquit, dit Sainte-Beuve, et qui a été plus tard si digne de son père, une aide intelligente dans ses travaux, fut élevée, selon la foi de sa mère, chrétiennement. […] Si elle doit produire plus de justice et de lumière et que ce surplus de justice et de lumière se répartisse entre des âmes qui ne doivent pas périr, si c’est vraiment à une œuvre éternelle que nous travaillons, au progrès de la conscience universelle, à la réalisation de plus en plus étendue et profonde du monde moral sur la terre, comme inauguration et commencement du règne de Dieu, certes il n’est pas de but plus élevé, plus digne de nos efforts.
J’estime qu’il faut donner à un artiste le temps d’avoir fini la toilette de son tableau, de sa pièce ou de sa statue, et le laisser seul juge du choix de l’instant où il trouve son œuvre digne du public. […] Zola a braqué sa lorgnette, c’est en haut ; ce ne sont plus des blocs de matière qu’il a désagrégés pour en étudier la poussière, c’est l’immatériel, le mystique qui l’ont attiré et qui lui ont fait écrire un de ces livres, aujourd’hui trop rares, dont on peut dire que ce sont des œuvres dignes d’être mises dans toutes les mains. […] L’aventure est digne de la vie de cet artiste génial et macabre, qu’on disait possédé du diable, si étrange d’allures, de corps, de visage, dont le talent surhumain et la maigreur prodigieuse firent un être de légende, une espèce de personnage d’Hoffmann.
Il allait soumettre ses convictions ou ses croyances à cet examen qu’il faut bien que tout homme digne de ce nom en fasse une fois dans sa vie. […] Mais rien ne lui paraissait digne d’être étudié qui ne se terminât par quelque catastrophe irréparable, et il n’était pas l’homme des adultères confortables ou des passions bourgeoises.
Son opinion est la seule opinion qu’il considère et qui soit digne de considération. […] Toute l’essence de Tartuffe est dans ces vers, qui sont, à tout égard, dignes de Lucrèce : Il m’enseigne à n’avoir d’affection pour rien ; De tout attachement il détache mon âme, Et je verrais mourir mère, enfants, frère, femme, Que je m’en soucierais autant que de cela. […] Ces prêtres-là peuvent être de très dignes « officiers de morale » ; ils peuvent être de très honnêtes et très dignes débitants de sacrements ; ils peuvent, ne chicanons point, être de très bons prêtres ; ils ne peuvent guère être des apôtres.
Et d’ailleurs, sous l’œil d’un esprit si clairvoyant, n’est-ce pas le seul digne hommage ?
Vous trouverez de charmants ou sérieux portraits de femmes : celui de Dora, qui reste petite fille dans le mariage, dont les mutineries, les gentillesses, les enfantillages, les rires, égayent le ménage comme un gazouillement d’oiseau ; celui d’Esther, dont la parfaite bonté et la divine innocence ne peuvent être atteintes par les épreuves ni par les années ; celui d’Agnès, si calme, si patiente, si sensée, si pure, si digne de respect, véritable modèle de l’épouse, capable à elle seule de mériter au mariage le respect que nous demandons pour lui.
La direction que ces hommes de tribune lui imprimaient était le contresens le plus flagrant à la nature de ce grand et noble parti ; il devait, selon moi, représenter avec une digne gravité ce qu’il était lui-même dans le pays, c’est-à-dire le passé rallié au présent par la force des choses et par la raison des esprits, l’aristocratie des souvenirs, la chevalerie des sentiments, le désintéressement du patriotisme, la libéralité des sacrifices, le patronage intelligent et moral du peuple, le génie des campagnes, l’alliance antique et intime du château et de la chaumière, la religion serviable à la misère par la charité de l’opulente noblesse rurale, les intérêts de l’agriculture, l’honneur de l’armée fière des noms militaires antiques confondus avec les noms militaires nouveaux, une abstention complète des emplois et des faveurs de cour, une brigue honnête et utile de tous les services gratuits que le citoyen peut offrir à sa patrie pour que le civisme de ces hautes classes devint insensiblement la base de leur nouvelle illustration, un esprit d’ordre surtout qui ne marchandât jamais ses services contre les factions turbulentes qui portaient le trouble dans la rue, qui prêchaient la guerre pour la guerre au dehors, qui faisaient de la tribune et de la presse deux foyers d’agitation ultra-révolutionnaires, donnant à toute journée parlementaire des accès de fièvre avec redoublement au pays ; voilà la position que ce grand parti devait prendre selon moi, celui de conservateur, indépendant du gouvernement, commençant par conquérir l’estime et finissant par exercer une influence méritée sur le peuple des campagnes, sur les élections, sur le journalisme, sur les chambres ; parti ne voulant rien de la dynastie illégitime pour lui-même, mais lui imposant tout et même l’abdication dans ses mains, par son ascendant sur la nation réconciliée avec ses aristocraties propriétaires du sol, par son alliance avec la bourgeoisie ascendante, suzeraine des capitaux qui nourrissent les prolétaires, et enfin par son utilité aux prolétaires, que l’ordre seul vivifie et que le désordre affame en un jour.
Examen fait de ma capacité, le rhétoricien de Pont-Levoy fut jugé digne d’être en troisième.
» Le roi Louis-Philippe, on le voit, était digne de son compère Thiers.
Mais ceux qui veulent généraliser la vue des imperfections et les tendances exclusivement réalistes chez les artistes, ne devraient pas oublier ce fait, que, sur un millier d’œuvres d’art, c’est beaucoup assurément si une seule est réussie, digne de vivre et d’être contemplée.
Ainsi l’écolier répondeur qu’un professeur veut faire taire, pour ne céder qu’à moitié, pour avoir le dernier mot à son su et au su de ses deux voisins, et sans danger, riposte à l’injonction par un murmure qui arrive indistinct aux oreilles du maître ; si le professeur a entendu quelque chose et menace, l’orgueil de l’écolier ne fait retraite que pas à pas ; il remue les lèvres ; j’en connais un qui gagna un fort pensum « pour avoir remué les lèvres » ; le considérant était mal rédigé, mais l’intention rebelle était évidente et digne de châtiment ; j’imagine volontiers qu’alors, pour avoir le dernier mot sous une forme quelconque, l’écolier retors continua son discours subversif en pure parole intérieure. — Remarquons ici le renversement, sous l’action de la crainte, du processus que nous avons précédemment décrit, et qui résulte, dans sa direction normale, de l’enthousiasme imaginatif ou de la passion active222.
S’ils ne sont pas encore du monde, ils en seront bientôt, et pour s’en rendre dignes, ils en prennent, ou plutôt ils en ont déjà les manières. […] Et quant au « mépris des fadaises de l’école » c’est sans doute le nom qu’il donne à l’étroit utilitarisme de Locke : « Il n’y a de connaissances vraiment dignes de ce nom que celles qui conduisent à quelque invention nouvelle et utile, et qui nous apprennent à faire quelque chose mieux, plus vite, ou plus facilement qu’auparavant » [Cf.
. — Il est digne de remarque que l’histoire des noms a suivi une tout autre marche chez les anciens que dans les sociétés chrétiennes. […] Or, il est bien digne de remarque que cette critique, qui remontait aux sources et étudiait les annales, n’y ait rien trouvé qui lui ait donné le droit de rejeter l’ensemblehistorique que les Hérodote et les Tite-Live avaient construit. […] Des victimes étaient amenées sur la place publique ; quand le pontife, les avait déclarées dignes d’être offertes, le consul les immolait de sa main, pendant qu’un héraut commandait à la foule le silence religieux et qu’un joueur de flûte faisait entendre la mélodie sacrée522. […] On était persuadé que les dieux désignaient le plus digne en faisant sortir son nom de l’urne.
Parlerons-nous de son pourpoint, digne d’être pendu au même clou que celui du pédant de Régnier ? […] Mazas, cette « conception architecturale digne de prendre place à côté des œuvres les plus philosophiques de l’école critique ». […] Suit une définition anticipée de ce qui se nomme aujourd’hui le document : « En peignant un personnage de l’époque que j’ai choisie, j’ai fait entrer dans ma peinture un mot, une pensée, tirée des écrits de ce même personnage : non que ce mot et cette pensée fussent dignes d’être cités comme un modèle de beauté et de goût, mais parce qu’ils fixent les temps et les caractères150. » Alexandre Dumas ne parle pas autrement dans la préface de Caligula : « Les souvenirs imparfaits du collège étaient effacés ; la lecture des auteurs latins me parut insuffisante, et je partis pour l’Italie afin de voir Rome : car, ne pouvant étudier le cadavre, je voulais au moins visiter le tombeau. » Après y avoir passé deux mois, hantant, le jour, le Vatican et, la nuit, le Colisée, il s’aperçut qu’il n’avait vu « qu’une face du Janus antique ; face grave et sévère, qui était apparue à Corneille et à Racine et qui de sa bouche de bronze avait dicté à l’un les Horaces et à l’autre Britannicus ».
Rien aux yeux de ce père et de cette jeune fille, comme à ceux du spectateur, n’est digne d’exercer une influence quelconque sur leur résolution morale, ni le luxe des appartements, ni les richesses qui s’entassent dans les coffres de banquier, ni la beauté des costumes, rien enfin de ce qui est la marque de la position plus haute à laquelle leur position plus humble leur défend d’aspirer. […] Dans la superbe scène du quatrième acte, où les deux héros se mesurent, on aurait devant les yeux une scène digne de l’Iliade. […] Après, une minutieuse exposition, dont tous les détails font ressortir l’épicurisme de Fritz et son égoïsme de vieux garçon, on s’est mis à table, et ce repas de gourmand, digne couronnement de toute cette exposition, un instant interrompu par l’arrivée de Sûzel, se continue, les vins les plus fumeux succédant aux plats les plus succulents, lorsque soudain résonne un coup d’archet : c’est le violon du bohémien Joseph, qui tous les ans, le jour de la fête de Fritz, vient avec quelques-uns de ses compagnons exécuter un morceau sous les fenêtres de son ami.
Qu’un grand poète vient de naître ; Que ce poète ne ressemble à personne ; Que les sentiments exprimés dans son poème sont aussi neufs que grandioses ; Que la mélancolie du génie qui fait subir sa solitude à un grand homme n’a jamais trouvé ni un pareil type ni une expression si neuve et si excentrique ; Que les vers sont dignes du stérile Nébo, et que l’éternel Jéhova les a inspirés comme il les a entendus retentir dans les échos sonores du désert.
M. le conseiller portait l’immense perruque Louis XIV, l’habit marron à larges manches relevées jusqu’aux coudes, et le jabot de fines dentelles ; sa figure était large, carrée et digne.
Il y a une autre aventure de cet Archyle, vice-roi de Caket, digne de curiosité.
Ils ne vont pas chez un grand homme ; ils vont chez l’homme aux millions, comme s’il était le seul digne de les recevoir.