La matière médicale était devenue un cloaque d’abus, et il fallait purger cette officine d’Augias.
Entre ces érudits modestes qui s’ensevelissent dans les fondations d’un vieux règne et dans les monuments d’un siècle où ils deviennent ensuite d’indispensables guides (comme l’abbé Le Grand), entre ces peintres éclatants et fougueux qui mettent toute leur époque en pleine lumière et qui la retournent plus vivante à tous les regards (comme Saint-Simon), Duclos n’a suivi qu’une voie moyenne, conforme sans doute à la nature de son esprit, mais qu’il n’a rien fait pour élargir, pour décorer chemin faisant, pour marquer fortement à son empreinte et diriger vers quelque but immortel ou simplement durable : l’abbé Le Grand le surpasse dans un sens, comme dans l’autre Saint-Simon le couvre et l’efface, et comme le domine Montesquieu.
quelle que fût, au point de vue de la théorie parlementaire, la valeur spécieuse des arguments développés par M. de Villèle, devenu vers la fin de la session le meneur et le tacticien habile du parti, la sincérité et la raison n’étaient pas de son côté et ne résultaient pas de tous ses beaux raisonnements : que me fait la rectitude des formes, si elle ne sert qu’à couvrir et à protéger la tortuosité des intentions !
Don Diègue reste seul, exhale son désespoir, déplore son infamie qui fait contraste à sa gloire passée, et, s’adressant à cette épée devenue inutile, il la rejette par ces beaux vers que chacun sait : « Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre…… » Dans la pièce espagnole, c’est lorsqu’il est rentré dans sa maison où ses fils remarquent sa douleur sans en savoir d’abord le motif, que don Diègue, leur ayant dit de sortir, essaye s’il pourra encore manier le fer ; car devant le comte il n’avait pas d’épée et ne portait que son bâton qu’il a brisé de rage.
« En amour, disait-il ironiquement, madame de Staël a commenté Phèdre : ses observations sont fines, et l’on voit par la leçon du scoliaste qu’il a parfaitement entendu son texte... » Faut-il ajouter, pour aggraver le tort, qu’à cette époque madame de Staël commençait à encourir la défaveur ou du moins le déplaisir marqué de celui qui devenait le maître ?
. — Le « nominalisme » et « l’invariant universel » Si des faits nous passons aux lois, il est clair que la part de la libre activité du savant deviendra beaucoup plus grande.
« C’est alors que, dans sa retraite de Bellac, il composa l’Assaut de l’Olympe (1882), recueil de poèmes publié à Limoges et devenu aujourd’hui introuvable.
De vocale, si l’on peut dire, elle devient musicale.
Philiberte, assez touchante en chrysalide, devient un assez médiocre papillon dès qu’elle est éclose ; elle tourne à l’aigre-doux, au précieux, à l’entortillage, et, pour ma part, je le répète, je trouve discordante et fausse au possible la scène où cet esprit, en retard, comme une aiguille d’horloge paresseuse, sonne vingt-cinq carillons à l’heure pour se rattraper.
Le Nil, le climat d’Égypte, le soleil d’Afrique, deviennent successivement des thèmes à des tirades plus ou moins magnifiques : mais cette vérité qui sort, qui par endroits éclate d’une époque bien comprise ou de la nature humaine vue dans tous les temps, ne la demandez pas.
Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire ; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes.
S’il y a du papillotage, il en deviendra d’autant plus fort.
Ce sera un sacrifice, mais un sacrifice momentané ; car tout deviendra si cher en France, que les Français seront obligés de fuir leur patrie et d’aller sous d’autres cieux chercher d’autres biftecks.
oui, dans les dernières années de sa vie, lord Byron était devenu d’une sécheresse, d’un égoïsme et d’une humeur affreuse.
Au fond, elle ne fut qu’une révolte, et si elle est devenue quelque chose, et quelque chose de monstrueux, c’est qu’elle a été grandie par les fautes et les magnanimités imprudentes d’une royauté trop généreuse.
La nature entière devient poésie sans cesser d’être la nature. […] Achille devient femme lui-même pour pleurer son compagnon et son ami ; puis il revêt son bouclier, « d’où rejaillit une lueur semblable à la lune.
Tout sujet de lettres lui était bon comme matière à esprit et presque à éloquence : « un bouquet, une paire de gants, une affaire d’un écu ; prier le maire d’une ville de faire raccommoder un mauvais chemin, recommander un procès à un président », tout cela, sous sa plume, devenait un texte à belles pensées et à beau langage, et ne lui fournissait pas moins de quoi plaire « que toute la gloire et toute la grandeur des Romains ».
Elle l’a senti depuis : dans les réimpressions, l’air vaurien d’Elmandre s’est corrigé en air lutin ; elle a supprimé ce vers incroyable : Son infidélité devient une faveur !
Et c’est un mérite qui est devenu rare en ce temps de pédants qui ont l’air d’en dire plus qu’ils n’en savent et de nerveux qui affectent, au contraire, d’avoir plus de « sensations » qu’ils n’en peuvent traduire.
Toute géométrie serait-elle ainsi devenue impossible ?
Il aime aimer et il hésite : « Sitôt que je commence à aimer, je n’ai de cesse avant d’avoir si bien retourné les sentiments de l’amie et les miens que tout amour soit devenu impossible. » La définition de Tolstoï le décourage : « Aimer, c’est préférer autrui à soi-même. » Il ne s’aveuglera jamais jusque-là.
Et songez-vous sans frissonner à ce que deviendront ces petits garçons, ces petites filles, auxquelles vous ôtez leur père, c’est-à-dire leur pain ?
Vous vous rappelez la fable de ce chat-huant devenu impotent, qui entretient, qui nourrit des souris dans son trou d’arbre comme une provision pour sa vieillesse ; il les nourrit avec des grains qu’il leur donne en abondance.
Souvent il arrive que c’est le principe même qui a fait leur force et leur développement qui amène leur décadence, surtout quand ce principe, vivifié jadis par une ardeur conquérante, est devenu pour la majorité une espèce de routine.