. — Derniers pamphlets. — Construction de son caractère et de son génie. […] Un de ses derniers mots fut : « Je suis fou. » Son testament ouvert, on trouva qu’il léguait toute sa fortune pour bâtir un hôpital de fous. […] Wood et sa bande de fondeurs et de chaudronniers battent monnaie jusqu’à ce qu’il n’y ait plus dans le royaume une vieille bouilloire de reste, qu’ils en battent avec du vieux cuir, de la terre à pipe ou de la boue de la rue, et appellent leur drogue du nom qu’il leur plaira, guinée ou liard, nous n’avons pas à nous inquiéter de savoir comment lui et sa troupe de complices jugent à propos de s’employer ; mais j’espère et j’ai confiance que tous, jusqu’au dernier homme, nous sommes bien déterminés à ne point avoir affaire avec lui ni avec sa marchandise971. » Swift s’emporte, ne répond pas.
Voilà l’erreur dont nous signalons une conséquence dans notre dernier chapitre. […] Les premiers ne sentent guère que des mouvements, les derniers perçoivent de la qualité. […] Puis, de degré en degré, nous verrons la perfection décroître jusqu’à notre monde sublunaire, où le cycle de la génération, de la croissance et de la mort imite une dernière fois, en le gâtant, le circulus originel. […] Mais il importe d’y revenir une dernière fois, pour dissiper les malentendus.
IV Pour cela, il nous faut revoir une dernière fois le pays et recueillir notre impression d’ensemble. […] » — Ainsi par-delà le tombeau, c’est encore la vie présente qui le préoccupe. « L’âme du rapide Achille s’éloigne alors marchant à grands pas dans la prairie d’asphodèles, joyeuse parce que je lui avais dit que son fils était illustre et brave. » A toutes les époques de la civilisation grecque reparaît avec diverses nuances le même sentiment ; leur monde est celui que le soleil éclaire ; le mourant a pour espoir et consolation la survivance en pleine lumière de ses fils, de sa gloire, de son tombeau, de sa patrie. « Le plus heureux homme que j’aie connu », disait Solon à Crésus, c’est Tellus d’Athènes ; car, sa cité étant prospère, il a eu des enfants beaux et bons qui ont eu tous des enfants et conservé leurs biens, lui vivant ; ayant ainsi prospéré dans vie, sa fin a été glorieuse ; car les Athéniens ayant combattu contre leurs voisins d’Eleusis, il a porté aide, et il est mort en faisant fuir les ennemis, et les Athéniens l’ont enseveli aux frais de l’État à l’endroit où il est tombé, et ils l’ont honoré grandement. » Aux temps de Platon, Hippias, interprète de l’opinion populaire, dit de même : « Ce qu’il y a de plus beau en tout temps, pour tout homme et en tout lieu, c’est d’avoir des richesses, de la santé, de la considération parmi les Grecs, de parvenir ainsi à la vieillesse, et, après avoir rendu honorablement les derniers devoirs à ses parents, d’être conduit soi-même au tombeau par ses descendants avec la même magnificence. » Lorsque la réflexion philosophique vient à s’appesantir sur l’au-delà, il ne paraît point terrible, infini, disproportionné à la vie présente, aussi indubitable qu’elle, inépuisable en supplices ou en délices, comme un gouffre épouvantable ou comme une gloire angélique. « De deux » choses la mort est l’une, disait Socrate à ses juges ; ou bien celui qui est mort n’est plus rien et n’a aucune sensation d’aucune chose, quelle qu’elle soit ; ou bien, comme on le dit, la mort se trouve être un changement, le passage de l’âme qui va de ce lieu-ci en un autre lieu. […] A ce stade et dans cette forme de la culture, on s’intéresse au corps ; l’âme ne l’a pas subordonné, rejeté au dernier plan ; il vaut par lui-même. […] Il ressemblait à ces académies de nos derniers siècles où tous les jeunes nobles allaient apprendre l’escrime, la danse et l’équitation.
Sur ces grands et derniers secrets d’État, Sully laisse beaucoup à deviner, même à ses secrétaires, qui s’en tirent comme ils peuvent avec les papiers trouvés dans ses armoires.
Ces pages de Mémoires n’ont été écrites par Duclos que dans les dernières années de sa vie ; il ne s’y refuse pas les réflexions sur le temps soit passé, soit présent.
Dans les dernières années de sa vie, et à deux reprises, il écrivit à ses supérieurs pour être déchargé par eux de ce ministère de la parole publique dont il commençait à sentir le poids, et pour obtenir de prendre enfin une retraite dont la nature en lui éprouvait le besoin : Il y a cinquante-deux ans que je vis dans la compagnie, non pour moi, mais pour les autres ; du moins plus pour les autres que pour moi.
Daru, dans les dernières années, parlait sans doute volontiers des heures glorieuses qu’il avait passées dans le cabinet et sous la tente de l’Empereur ; on a recueilli de sa bouche quelques anecdotes plus d’une fois répétées : mais l’ensemble de ses souvenirs reste tout entier intact, et il n’appartenait qu’à lui de les écrire.
Voltaire, disons-le, dans les dernières années de sa vie, nous apparaît, par cette suite même de lettres, comme s’étant occupé activement du bien public dans sa petite contrée de Gex, et de tous les intérêts particuliers qui, de loin, faisaient appel à son patronage ; il plaide sans cesse auprès des ministres et des sous-ministres pour ses colons et pour tout ce qui peut assurer leur existence ou améliorer leur bien-être, et aussi pour les autres clients plus éloignés qui se donnaient à lui.
C’est le duel éternel de tout ce qui finit et de ce qui succède, de ce qui se survit et de ce qui doit vivre ; cela s’est vu de tout temps, en grand, en petit, dans tous les genres et dans tous les ordres : César et, Pompée, Malherbe et le vieux Desportes, Descartes et Voët, Franklin et l’abbé Nollet… Le chevalier de Glerville sent désormais son maître dans celui qui fut longtemps son diacre, comme le disait plaisamment Vauban : « Il est fort chagrin contre moi, ajoutait celui-ci, quelque mine qu’il fasse ; c’est pourquoi il ne me pardonnera rien de ce qui lui aura semblé faute ; mais je loue Dieu de ce que lui et moi avons affaire à un ministre éclairé qui, en matière de fortification, ne prend point le change, et qui veut des raisons solides pour se laisser persuader et non pas des historiettes. » Une dernière rencontre a lieu entre les deux rivaux, au sujet des fortifications de Dunkerque ; elle est décisive.
D’autres enfin, qui n’ont rien trahi parce qu’ils n’avaient rien promis, parce que leurs paroles n’excédaient pas leur pensée et que les réserves y étaient toujours présentes, et qui ne prétendirent guère jamais voir dans ces combinaisons réputées divines que les plus belles des espérances humaines, ont passé graduellement à l’observation, à la science, n’espérant plus que de là, tout bien considéré, la réalisation, bien lente et bien incomplète toujours, de ce qui doit affranchir notre espèce de ses lourds et derniers servages.
Théophile Gautier envoya sa dernière lettre du camp de Aïn-El-Arba, en Afrique, où il était alors (1845).
Ces deux hommes d’ailleurs, également courageux et sans peur, marchant également tête haute et la poitrine en dehors, aimaient la liberté, mais différemment : l’un, qui n’a pas donné son dernier mot et dont on ne peut que deviner l’entière pensée tranchée avant l’heure, aimait la liberté, mais armée, glorieuse, imposante, et, pour tout dire, la liberté digne d’un consul : — il faut convenir aussi que cette forme a bien de l’éclat et de l’attrait ; — il aimait la liberté réglée par les mœurs, par les lois mêmes, la liberté organisée et peut-être restreinte ; l’autre aimait et voulait la liberté complète, cosmopolite, individuelle au suprême degré dans tous les genres, civile, religieuse, intellectuelle, industrielle, commerciale, à la manière d’un Hollandais, d’un Belge ou d’un citoyen de New-York : le plus Américain des deux n’était pas celui qui croyait l’être.
Il s’est élevé dans ces dernières années une assez bizarre et assez vive querelle à son sujet, et cette querelle s’est produite sous une forme qui est particulière à ce temps-ci, et qui, nous paraissant très simple à nous, paraîtra peut-être ridicule plus tard et pédantesque : c’est à propos de catalogues.
Lors d’un voyage qu’il fit l’an dernier à Bordeaux, la lecture de ce poëme, au sein de l’Académie de cette ville, lui valut un triomphe qui rappelle de loin ceux de l’antique Provence ou de l’Italie.
La noble société de nos jours, qui a conservé le plus de ces habitudes oisives des deux derniers siècles, semble ne l’avoir pu qu’à la condition de rester étrangère aux mœurs et aux idées d’à présent6.
On a vérifié que les princes du sang, pour leurs deux vingtièmes, payaient 188 000 livres, au lieu de 2 400 000 Au fond, dans ce régime, l’exemption d’impôt est un dernier lambeau de souveraineté ou tout au moins d’indépendance.
. — À côté de cette famille, on en a formé une seconde dont les premiers genres touchent aux derniers de la précédente ; elle comprend les sensations qui ne nous renseignent point sur la santé ou sur la maladie de notre corps, et qui sont moins des stimulants d’action que des éléments de connaissance.
. ; les neuf dernières pièces du recueil de Fr.
Il n’en est pas moins vrai qu’en ces temps moroses les derniers refuges de la gaieté innocente, ce sont les salles d’asile, les écoles primaires et les couvents.
Et maintenant tournez quelques feuillets, et voyez au dernier chapitre le récit du mariage : « Et Védrine disait son saisissement en voyant paraître, dans cette salle de mairie, la duchesse Padovani, pâle comme une morte, navrée, désenchantée, sous une toison de cheveux gris, ses pauvres beaux cheveux qu’elle ne prenait plus la peine de teindre.
Tu voudrais faire cesser « cette iniquité dernière ».
Ce début primitif, beaucoup moins emphatique et moins fastueux que celui qu’on lit en tête des Confessions, ne nous fait point entendre le coup de trompette du Jugement dernier, et ne finit point par la fameuse apostrophe à l’Être éternel.
Ainsi, à propos de ces gratifications et pensions distribuées à si grand fracas au nom de Louis XIV parmi tous les illustres de France et d’Europe, voici ce que nous apprend Perrault : Il alla de ces pensions en Italie, en Allemagne, en Danemark, en Suède et aux dernières extrémités du Nord : elles y allaient par lettres de change.
Il vit dans ces beaux lieux, il s’y naturalise, il s’y oublie ; et, dès qu’il a quitté son « harnais », comme il dit, et laissé son vil métier, il retourne y vivre et y passer les dernières années de la sécurité et du loisir (1810-1812).