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323. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 295-296

Il s’est exercé dans un genre plus propre à lui faire un nom, & qui n’est pas moins agréable aux yeux de ceux qui connoissent le prix & le charme de la variété : ses Pensées & Réflexions philosophiques le placent à côté de nos Penseurs les plus fins & les plus délicats.

324. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 203-204

Style élégant & naturel, narration simple & intéressante, sentiments vrais & délicats, toutes les graces enfin qui peuvent parer un petit Ouvrage, s’y trouvent agréablement réunies.

325. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hirsch, Charles-Henry (1870-1948) »

Charles-Henry Hirsch est le délicat poète des Légendes naïves , court recueil où se précisaient déjà les tendances décidées de sa forme large et de ses vers, pareils, avec leurs frôlements de rimes, à de somptueuses et éteintes robes de princesses, dont seraient effacées les armoiries, à force de s’être promenées sous le soleil du soir, dans les jardins d’automne.

326. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafargue, Marc (1876-1927) »

Oui, votre vers est net, harmonieux, sonore, flexible ; oui, vous savez en guirlandes parfaites entrelacer les mots, et cela, je l’admire, puisque vous n’avez pas vingt ans, mais avant tout j’aime votre âme si tendre, si délicate, pareille à Une maison blanche où sèche du tilleul.

327. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lebey, André (1877-1938) »

André Lebey inscrit ses délicats poèmes est sans doute celui de la Vie intérieure.

328. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 52-53

Son Madrigal à Madame de Martel fait connoître combien son esprit étoit facile, délicat, & orné.

329. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 232-233

Malgré l’imperfection du langage, ses Poésies sont légeres, agréables, délicates, & sur-tout d’une finesse qui plaît infiniment aux personnes de goût.

330. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

Phèdre vous inspire de l’étonnement, de l’enthousiasme ; mais sa nature n’est point celle d’une femme sensible et délicate. […] Racine lui-même fait à la rime, à l’hémistiche, au nombre des syllabes, des sacrifices de style ; et s’il est vrai que l’expression juste, celle qui rend jusqu’à la plus délicate nuance, jusqu’à la trace la plus fugitive de la liaison de nos idées ; s’il est vrai que cette expression soit unique dans la langue, qu’elle n’ait point d’équivalent, que jusqu’au choix des transitions grammaticales, des articles entre les mots, tout puisse servir à éclaircir une idée, à réveiller un souvenir, à écarter un rapprochement inutile, à transmettre un mouvement comme il est éprouvé, à perfectionner enfin ce talent sublime qui fait communiquer la vie avec la vie, et révèle à l’âme solitaire les secrets d’un autre cœur et les impressions intimes d’un autre être ; s’il est vrai qu’une grande délicatesse de style ne permettrait pas, dans les périodes éloquentes, le plus léger changement sans en être blessé, s’il n’est qu’une manière d’écrire le mieux possible, se peut-il qu’avec les règles des vers, cette manière unique puisse toujours se rencontrer ?

331. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Il eut dans le cœur, et sans défaillance, pendant ces longues années, l’enthousiasme, le courage, la pureté dans la passion, qui en est la vertu, la fidélité dans le souvenir et toutes les transcendances morales de l’amour le plus exalté et le plus délicat dans son dévouement et dans son expression. […] Les Aigles n’ont pas de serres pour se crever les yeux avec… Tout aigle qu’il fût, Balzac était plus délicat et plus femme que Mademoiselle de l’Espinasse.

332. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Faudrait-il supposer même que, métropole puissante de l’univers, le sillonnant de ses colonies, l’Europe lui ait envoyé avec son sang une vieillesse anticipée, et que, sur ces territoires de l’Amérique septentrionale qui s’étendent sans cesse, dans ces villes qui poussent si vite, notre civilisation n’ait jeté partout, avec son expérience de plusieurs siècles et ses plus récentes inventions, que le bon sens pratique, l’intelligente âpreté au gain, et cette active distribution du travail, cet emploi technique et pressé de la vie, qui laisse si peu de temps aux plaisirs délicats de l’âme et du goût ? […] Quand un idiome a vieilli sur son sol natal, ou que, défiguré dans son passage sous un ciel nouveau, il a perdu l’instinct délicat de sa forme première, sa grâce ou son énergie ; qu’il n’est plus en rapport avec le monde troublé et nouveau dont il est entouré, il n’importe : l’éclair de l’esprit, l’émotion de l’âme se fait jour par toute voie laissée à l’intelligence ; et le génie de l’architecte brille encore dans l’imperfection des matériaux mutilés ou à peine dégrossis qu’il emploie.

333. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Manque d’expérience de coulisses, jeunesse trop littéraire des organisateurs, maladresses bien naturelles de personnes trop délicates, pour être habiles, etc. ! […] Nuits de Londres, ainsi s’intitule le nouveau livre du délicat et vivant poète. […] Je n’insisterai donc pas sur ces vers exquis, extrêmement raffinés sans apparence d’effort et même avec une délicate affectation de laisser-aller élégiaque, que raille par instants une légère note d’ironie triste. […] juste pour pressentir toute la verve susceptible d’éclater en une œuvre à ce destinée par ce poète surtout du plaisir tour à tour délicat à l’infini et amusant, même gros quand l’heure en sonne. […] En effet, l’art violent ou délicat prétendait régner presque uniquement dans les précédents et il devient dès lors possible de discerner des vues naïves et vraies sur la nature matérielle et morale.

334. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Venu à Paris, à Versailles, il y rejoignit son compatriote et camarade Bertin, qui sortait également des études ; ils se lièrent étroitement, et dans ces années 1770-1773 on les trouve tous deux membres de cette joyeuse et poétique confrérie qui s’intitulait l’Ordre de la Caserne ou de Feuillancour : « Représentez-vous, madame, écrivait Bertin dans son Voyage de Bourgogne, une douzaine de jeunes militaires dont le plus âgé ne compte pas encore cinq lustres ; transplantés la plupart d’un autre hémisphère, unis entre eux par la plus tendre amitié, passionnés pour tous les arts et pour tous les talents, faisant de la musique, griffonnant quelquefois des vers ; paresseux, délicats et voluptueux par excellence : passant l’hiver à Paris et la belle saison dans leur délicieuse vallée de Feuillancour 166 ; l’un et l’autre asile est nommé par eux la Caserne… » Et Parny, au moment où il venait de se séparer de cette chère coterie, écrivait à son frère, durant les ennuis de la traversée : « … Mon cœur m’avertit que le bonheur n’est pas dans la solitude, et l’Espérance vint me dire à l’oreille : Tu les reverras, ces épicuriens aimables, qui portent en écharpe le ruban gris de lin et la grappe de raisin couronnée de myrte ; tu la reverras cette maison, non pas de plaisance, mais de plaisir, où l’œil des profanes ne pénètre jamais… » C’est ainsi, je le soupçonne, si l’on pouvait y pénétrer, que commencent bien des jeunesses, même de celles qui doivent se couronner plus tard de la plus respectable maturité ; mais toutes ne s’organisent point aussi directement, pour ainsi dire, que celle de Parny pour l’épicuréisme et le plaisir. […] Son oreille délicate appelle le chant, sa voix trouve sans art la mélodie. […] Il serait vraiment fâcheux pour nous que ce qui a paru une nuance si délicate et en même temps si vive aux contemporains de Parny nous échappât presque tout entier, et qu’en le refeuilletant après tant d’années, nous eussions perdu le don de discerner en quoi il a pu obtenir auprès des gens de goût ce succès d’abord universel, en quoi aussi sans doute il a cessé, à certains égards, de le mériter. […] Avec son organisation délicate et fine, avec ses instincts de simplicité et de mélodie, il est permis de conjecturer que, nourri à une meilleure époque, plus loin de Trianon, et venu du temps de Racine, il aurait été un élégiaque parfait. […] Voilà de ces vers discrets, délicats, sentis, comme il sied à l’élégiaque qui n’a plus d’amours à chanter d’en laisser échapper encore ; si quelque chose en français pouvait donner idée de ce je ne sais quoi qui fait le charme dans le trait léger et à peine touché d’Anacréon, ce serait cette pièce où Parny, sans y songer, s’est montré un Anacréon attendri.

335. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

La fine élégance est devenue débauche ignoble ; le doute délicat s’est tourné en athéisme brutal ; la tragédie avorte, et n’est qu’une déclamation ; la comédie est effrontée et n’est qu’une école de vices ; de cette littérature, il ne subsiste que des études de raisonnement serré et de bon style ; elle-même est chassée de la scène publique presque en même temps que les Stuarts au commencement du dix-huitième siècle, et les maximes libérales et morales reprennent l’ascendant qu’elles ne perdront plus. […] En effet, il faut s’y conformer pour y vivre ; au bout de huit jours on sent qu’on doit renoncer ici à la jouissance délicate et savourée, au bonheur de se laisser vivre, à l’oisiveté abandonnée, au contentement des yeux, à l’épanouissement facile et harmonieux de la nature artistique et animale, qu’il faut se marier, élever un troupeau d’enfants, prendre les soucis et l’importance du chef de famille, s’enrichir, se pourvoir contre la mauvaise saison, se munir de bien-être, devenir protestant, industriel, politique, bref, capable d’activité et de résistance, et, dans toutes les voies ouvertes à l’homme, endurer et faire effort. […] Il n’y a rien de plus doux au monde, ni de plus délicat que ces teintes ; on s’arrêterait pendant des heures entières à regarder ces nuages de satin, ce fin duvet aérien, cette molle gaze transparente qui emprisonne les rayons du soleil, les émousse, et ne les laisse arriver sur la terre que souriants et caressants. […] Ce ne sont point des délicats de salon, comme nos marquis du dix-huitième siècle : un lord visite ses pêcheries, étudie le système des engrais liquides, parle pertinemment du fromage, et son fils est souvent meilleur rameur, marcheur et boxeur que ses fermiers. […] Les arts ont besoin d’esprits oisifs, délicats, point stoïciens, surtout point puritains, aisément choqués par les dissonances, enclins au plaisir sensible, et qui emploient leurs longs loisirs, leurs libres rêves à arranger harmonieusement, sans autre objet que la jouissance, les formes, les couleurs et les sons.

336. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Style distingué d’ailleurs, délicat, énergique au besoin, et qui ouvrirait à M.  […] et fin, et délicat et distingué ! […] Lemaître est un délicat ; mais il la savourera en se délectant, cette artistique salade. […] Il n’a de goût vif que pour le délicat, le rare et le distingué. […] Question délicate ; mais je me mets du côté de M. 

337. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Foulon de Vaulx, André (1873-1951) »

Celui-ci l’aime d’un véritable amour ; il a adopté sa vision délicate de la vie réelle et du monde mystique ; il porte un peu, à son chapeau, la cocarde du maître.

338. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Frémine, Charles (1841-1906) »

Charles Frémine, la note y est juste, le paysage vu et rendu avec une émotion délicate.

339. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Grenier, Édouard (1819-1901) »

Et de même dans l’agréable poème de Macbel, qui renferme une idylle à demi réaliste très délicate (La Grotte), c’est l’influence de Musset que l’on sent, surtout au début.

340. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Des Rieux, Lionel (1870-1915) »

Il s’y affirme poète délicat, et j’estime que les Amours de Lyristès brillent d’un éclat assez limpide pour laisser juger de la conscience et de la fantaisie de celui qui les enchâssa dans un écrin de rimes futiles.

341. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 490-491

Son cœur, toujours ému par la volupté, lui fournissoit sans effort ces tournures naïves & délicates, propres à peindre les sentimens qu’il éprouvoit.

342. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 18-19

Après ce début, l’amour, le vin & les plaisirs furent les objets de ses Chants, sur lesquels une imagination gaie, une touche fine & délicate, un génie agréable & facile, répandent un coloris que les regles austeres du Parnasse n’avoueront pas toujours, mais qui n’en paroît que plus original.

343. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 120-121

Son Traité des Etudes, plein de réflexions justes, délicates & solides, est le Livre le plus propre que nous connoissions à inspirer l'amour de la vertu & le goût des Lettres.

344. (1913) Poètes et critiques

Avec quel tact délicat il s’exprimait d’ailleurs devant son auditoire ! […] Son cœur tendre, aisément exalté, d’une sensibilité délicate, mais élégiaque, s’enivrait de mélancolie dans les pages passionnées et troublantes des onfessions. […] Ces vers, pénétrés de pensée, et délicats autant que fermes d’expression, furent couronnés, en 1901, par l’Académie française. […] Il y a là dix pages de roman vécu, dont je ne citerai rien, car rien ne peut s’en détacher sans grand dommage : je n’y vois pas un mot qui ne serve à former une délicate et rare impression : analyser, morceler, ce serait détruire. […] « J’attribue à Pauline de Beaumont, écrit André Beaunier, la délicate et la mélancolique poésie qui est le plus subtil parfum du Génie du christianisme.

345. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Ducoté, Édouard (1870-1929) »

Ducoté est un sincère, et quand il ne cherche pas à quintessencier, il sait dans une langue excellente exprimer des sentiments très humains et des sensations très délicates.

346. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nolhac, Pierre de (1859-1936) »

Dans ce recueil, comme en quelques pièces qu’il a données à différentes revues, on trouve une connaissance délicate de la langue, une belle ampleur de rythme, et, sous une forme artistique et sévère, un sentiment philosophique et religieux de la destinée.

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