L’habile et prudent monarque ne s’engagea point cependant à la légère dans une querelle où il ne lui convenait d’entrer qu’à la condition d’être le plus fort. […] Entraîner la France dans une guerre avec la Prusse eût été d’une politique insensée : la médiation était le seul rôle qui nous convînt. […] Ils sont assez convenus de leur tort pour cette vilaine dépêche.
Convenez que la question à bout portant était provoquante. […] Il avait été convenu avec le Directoire et avec Talleyrand qu’aussitôt après le départ de l’expédition d’Égypte, des négociations seraient ouvertes sur son objet avec la Porte. […] Ces mots historiques voyagent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé, pour les endosser, le nom auquel ils conviennent le mieux.
Du Fossé, voulant peindre dans le grand Arnauld cette colère de lion pour la vérité qui s’unissait en son cœur avec la douceur de l’agneau, nous dit naïvement : « L’exemple seul de Moïse, que Dieu appelle le plus doux de tous les hommes, quoiqu’il eût tué un Égyptien pour défendre un de ses frères, brisé par une juste colère les Tables de la Loi, et fait passer au fil de l’épée vingt-trois mille hommes pour punir l’idolâtrie de son peuple, fait bien voir qu’on peut allier ensemble la douceur d’une charité sincère envers le prochain avec un zèle plein d’ardeur pour les intérêts de Dieu. » En ne prenant les vingt-trois mille hommes et l’Égyptien tués qu’en manière de figure, comme il convient dans ce qui est de l’ancienne Loi, et en rapportant à l’abbé de La Mennais cette phrase de Du Fossé sur le grand Arnauld, je me rappelais bien que lui-même avait condamné ce dernier, et qu’il avait écrit de lui en le comparant à Tertullien : « Et Tertullien aussi avait des vertus ; il se perdit néanmoins parce qu’il manqua de la plus nécessaire de toutes, d’humilité. […] » Il faut convenir qu’il y a des hommes par le monde qui ont le droit d’être fiers de ce qu’on appelle intelligence humaine et raison. […] Il y a là, convenons-en, de quoi fortifier des hommes, assez disposés déjà à bien augurer de leur raison, dans cette persuasion qu’elle ne les a pas trop égarés, et de quoi les faire sourire entre eux d’un sourire de satisfaction, ce semble, assez légitime.
Venu dans les premiers moments de l’innovation romantique en France, il semble n’avoir voulu, pour son compte, en accepter et en aider que la part vigoureuse, énergique, toute réelle et observée : à d’autres la théorie ou le chant, la vapeur et le nuage ; lui, ennemi du convenu, se méfiant de la phrase, pratiquant à la fois le positif et le distingué, il s’attacha tout d’abord à circonscrire ses essais pour mieux les creuser et les asseoir. […] Le bain des femmes est mal orné, il ne lui convient pas. — « Je veux le bain des hommes, » dit-elle. […] Ce qui convient à mon cœur, c’est l’oiseau gémissant qui pleure Itys, toujours Itys.
En supposant qu’un tel rôle convînt jamais à quelqu’un, qui serions-nous, bon Dieu ! […] Il en convenait agréablement ; il s’en vantait même parfois, et causait volontiers de lui-même et de ses goûts avec les autres sans jamais les lasser, et en les faisant seulement sourire. […] Une fois d’ailleurs qu’il eut rencontré le genre qui lui convenait le mieux, celui du conte et de la fable, il était tout simple qu’il s’y adonnât avec une sorte d’effusion, et qu’il y revînt de lui-même à plusieurs reprises, par penchant comme par habitude.
Ce qui singularise, ce qui excite trop d’applaudissements ou trop d’envie, ne convient point à la dignité d’un corps. […] « Quant à ce sentiment, dit Cicéron, vulgairement appelé l’amour, il est presque superflu de démontrer combien il est indigne de l’homme. » Ailleurs il dit, en parlant des regrets et des pleurs versés sur les tombeaux, que « ces témoignages de douleur ne conviennent qu’aux femmes ». […] On peut observer dans ses harangues, non seulement le caractère qui convenait à la nation romaine en général, mais toutes les modifications qui doivent plaire aux différents esprits, aux différentes habitudes des hommes en autorité dans l’état.
Seulement, il convient que celle-ci, tout en revenant finalement au même, n’ait jamais l’air d’être une leçon. […] Il conviendrait, indépendamment du cours d’histoire proprement dit, d’établir un cours très simple, très clair, de littérature générale moderne et de littérature française en particulier, celle-ci, comme dans le cas précèdent, ayant droit au principal développement. […] Il convient de ne pas trop aller chercher les ouvriers chez eux, dans leur quartier (ils n’aiment pas cela), et aussi de ne pas trop les en éloigner.
Cette école qu’il fit en Pologne l’y aida beaucoup et acheva sa maturité : « Au moins, si je n’ai rien profité à mon voyage, écrivait-il, me trouverez-vous revenu avec une bonne opinion de moi, et une fierté qui vous paraîtra extraordinaire pour un homme dont les affaires ne sont pas en meilleur état que les miennes. » Cette fierté est décidément un des traits du caractère de Chaulieu ; lui-même il est convenu de l’avoir poussée un peu loin : Avec quelques vertus, j’eus maint et maint défaut : Glorieux, inquiet, impatient, colère, Entreprenant, hardi, très souvent téméraire, Libre dans mes discours, peut-être un peu trop haut. […] C’est dans La Fare et dans Chaulieu qu’il convient d’étudier ce double aspect, celui par lequel ils se détachent de leur temps, et celui par lequel ils y plongent. […] Pour juger en dernier résultat de la philosophie de Chaulieu, il convient de montrer La Fare, non le La Fare élégant et mince des petites éditions classiques, mais le La Fare complet, celui de l’histoire et de Saint-Simon.
Quelque opinion qu’on puisse garder d’elle en définitive, on conviendra qu’à cet âge elle dut être une enfant séduisante : les défauts ne se marquent comme tels que plus tard, la jeunesse couvre tout, et, puisque avec Mme de Genlis nous sommes à moitié dans la mythologie, je dirai : la jeunesse prête à nos défauts des ailes qui les empêchent de se faire trop sentir et de peser. […] C’est ici qu’il est véritablement curieux de l’observer, et qu’il convient de lui rendre la justice qui lui est due. […] Pour rester juste envers Mme de Genlis, il convient de se borner et de ne la prendre que sur ses œuvres principales.
Ces méthodes outrées et exclusives ne conviennent point à sa nature ; il s’empressa d’en retirer, d’en oublier ce que, seul, il n’y eût jamais fait saillir et prévaloir à ce point. […] Trois fois dans ma vie j’ai eu le bonheur de le voir en des lieux qui lui convenaient à souhait et qui semblaient son cadre naturel : en 1831, à Juilly, sous les beaux ombrages que Malebranche avait hantés ; en 1839, à Rome, sous les arceaux des cloîtres solitaires ; et hier encore, dans les jardins de l’évêché d’Amiens où il vit près de son ami M. de Salinis. […] On y joue à quelques jeux : on y tire quelque loterie, et, pour qu’il soit dit que personne ne perdra, il est convenu que l’abbé Gerbet fera des vers pour le perdant, pour celui qui s’appelle, je crois, le nigaud.
Et « revêtus de tuniques souples et blanches, les jeunes poètes agitent leurs âmes ainsi que des étendards où ils convient les hommes à la fête de beauté ».
La Préface en est bien écrite ; l’esprit & la raison y parlent le langage qui leur convient.
Qu’il s’y soit mal pris, on peut en convenir, il n’en sera pas moins vrai qu’il a relevé un nombre infini de bévues & de traits d’ignorance dans les cinq premiers volumes de cette énorme Compilation.
Je veux parler de la réforme — ou plutôt de la transformation — qui s’est opérée dans notre poésie, de 1605 à 1630 environ, et à laquelle, depuis deux cent cinquante ou soixante ans passés, on est convenu d’attacher le nom de François de Malherbe. […] Également royales, ces images conviennent, par elles-mêmes, les unes à la reine et les autres au roi. […] Mais pour apprendre à penser, comme il fallait convenir du pouvoir ou de la valeur des mots, en en fixant le sens et en en limitant l’usage, il fallait, pareillement, qu’après en avoir éprouvé le titre et l’aloi, on convînt de la valeur et du pouvoir des idées. […] À nos risques et périls, nous nous faisons chacun notre religion, pour en user comme il nous convient, et personne au monde n’a de droit contre les droits de la conscience individuelle. […] Il convient d’ajouter que s’ils étaient moins nombreux, les jansénistes étaient plus répandus que les protestants.
On peut n’en pas convenir. […] Et, j’en conviens, la phrase de M. […] J’en doute ; mais je conviens que, de ce roman fameux, et réputé uniquement scandaleux ou obscène, M. […] Spronck, nous en convenons maintenant. […] et je ne dis pas de la plus fine, — il n’y a guère de mot qui convînt moins à Flaubert, — mais de la bonne, et presque de la meilleure ?
Il convient qu’on admire la désinvolture avec laquelle ils ont rejeté les anciennes formes littéraires. […] Or, s’il est vrai que nous n’ayons pour cet océan ni barques ni voiles, convient-il d’oublier absolument son existence ? […] Parmi ces essais, il convient de distinguer spécialement la collaboration de Laforgue à la Gazette des Beaux-Arts. […] Il ne faut point chercher à discipliner l’Art ; il convient, au contraire, de l’émanciper et de lui donner pour caractère « l’anarchie même de la vie ». […] Ils adoptèrent la seule attitude à laquelle convint la forme d’
Chapelain obtiendra toujours l’estime de quiconque aimera la Religion, & le ton qui convient à la Chaire.
Il faut convenir qu’on trouve, dans le Recueil de ses Poésies, des Pieces que Marot, son contemporain, n’auroit pas désavouées.
Il fut regardé comme un des plus célebres Prédicateurs de son temps ; & si on lui pardonne le defaut de goût & les vices du style de son siecle, on conviendra que, du côté de l’onction, de la simplicité & de l’instruction, il n’étoit pas indigne de la réputation qu’il a eue.
Le style des Laplace, des Cuvier et des Humboldt (celui de Cuvier et de Laplace surtout) est le seul qui convienne désormais à l’exposition du savant système2. » Il me paraît qu’ici M. […] Sainte-Beuve aurait mille fois raison de dire que le style des Laplace est le seul qui convienne à ce genre de sujets. […] Plus les sujets étaient difficiles, plus il convenait que le poète gardât toute sa liberté pour les exprimer. […] Le sonnet convient à merveille à l’expression d’une idée ou d’un sentiment simples et concrets ; il note une fantaisie de l’esprit, une émotion rapide, une rougeur fugitive, un désir, un regret. Il convient admirablement à l’inspiration courte des jeunes parnassiens, qui en ont tiré de charmants effets.
Il garde des traces du langage plus vivant, mais moins châtié, qui convient à un cours.
Nous connoissons de lui plusieurs Dissertations très-savantes & très-curieuses, qui supposent non seulement le travail & le discernement, mais encore le talent d’écrire, & principalement celui de présenter les choses avec le ton qui leur convient.
Cet Ouvrage est écrit du même ton que l’Histoire de France ; ton, après tout, plus supportable que celui qui substitue la déclamation & l’appareil de l’Eloquence, à la noble simplicité qui convient à la narration.
On a voulu substituer aux Elégies une sorte d'Epîtres, connue sous le nom d'Héroïdes ; mais si on en excepte trois ou quatre, on conviendra que ce n'étoit pas la peine de créer un nouveau genre pour raisonner, métaphysiques, au lieu de peindre & de sentir.