Eugénie de Guérin surtout, classique maintenant comme Mme de Sévigné, — car pour la première fois la Gloire, presque toujours aveugle quand elle est contemporaine, n’a pas fait sa bêtise ordinaire de préférer au diamant le strass, parce qu’il est plus gros.
Mais elle a la modération, pleine d’un ancien bon goût, étonnant avec ses attitudes, de n’envoyer de cartel à personne, tandis que la femme la plus joliment blonde et ronde du bas-bleuisme contemporain (Mme Olympe Audouard) a, un jour, proposé un duel à un directeur de journal qui s’amusa beaucoup de cette bravacherie !
On s’attendait à une audace, à quelque paradoxe hardi sous ce pavillon de Vertu, si fastueusement étalé et qui ne dit rien, s’il ne dit beaucoup ; car, excepté dans les romans, marqués à la sale patte du Réalisme contemporain, où l’on abolit la loi d’art des contrastes et où l’on vous sert du vice tout pur, sans aucun mélange ; excepté dans ces monstrueuses compositions qui sont la fin de toute littérature, il y a toujours dans les livres vrais comme dans les plus faux, une prétention à la vertu quelconque, depuis l’admirable Clarisse de Richardson qui pourrait aussi s’appeler Vertu, jusqu’à l’impossible Jacques de Mme Sand, qui a de la vertu, selon elle, puisqu’il se sacrifie héroïquement à l’amant de sa femme et se tue pour, lui donner son lit.
Elle l’a faussée en elle, mais elle ne la point supprimée…, et dans sa théorie, prétentieuse de cerveau, apparaît encore cette mamelle de la femme que les odieuses Amazones du bas-bleuisme contemporain se coupent, pour mieux combattre contre nous !
Assurément je ne soutiendrais pas qu’il fût absolument impossible au bas-bleuisme contemporain de faire fleurir, dans quelque coin, quelque rude cactus de mathématicienne, quelque nouvelle Du Châtelet qui tracasse plus ou moins Newton.
La supériorité relative des peuples, leur originalité, leurs diversités de mœurs et d’instincts, Louis Faliés ne les explique point par ce milieu, si commode, si superficiel, si vite trouvé et si cher au Matérialisme contemporain.
Esprit viril et qui ne se laisse pas empaumer par les billevesées contemporaines, il n’a pas craint d’écrire le mot terrible et haï d’aristocratie, de cette aristocratie qui est, selon lui, la force vraie de toute armée.
Hello) d’un livre qui va nous promener parmi les hommes et les choses du monde contemporain, et nous donner sur eux et sur elles ridée qu’il faut en avoir et le sentiment qu’ils doivent inspirer.
Aristote, il est vrai, est un Grec ; mais si cet homme incomparable se montre encore plus fort que les hommes d’aujourd’hui dans son livre sur la politique, ce livre, par contre, fait ressortir combien ses contemporains étaient inférieurs aux hommes d’aujourd’hui.
Lecoy de la Marche, qui a écrit l’histoire de René d’Anjou, un contemporain de Louis XI, et qui n’est pas plus content des histoires qui ont précédé son histoire que Legeay des histoires qui avaient précédé la sienne, nous donne-t-il à son tour cette chose plus rare qu’une histoire de plus et que Legeay nous a donnée ?
Gœthe prétendait à l’encyclopédisme, et il avait certainement une grande abondance de notions avec sa double aptitude scientifique et littéraire ; mais il n’avait — il faut bien le dire, malgré les préjugés contemporains, — ni l’originalité réelle, ni la profondeur, ni même l’acuité qui surprend par ce qu’elle a vu… J’ai fait mes citations plus haut.
Henri Martin n’est pas de ceux-là qu’on puisse oublier quand on s’occupe de la bibliographie contemporaine.
Le Rationalisme contemporain, qui n’entend pas grand-chose aux questions spirituelles et auquel, par là, bien des grandeurs se trouvent naturellement fermées, se tire, comme il peut, de la difficulté en refaisant, une millième fois, le mauvais vieux livre de l’Influence du physique sur le moral, de Cabanis.
Abaisser le voltairianisme contemporain : voilà la réelle signification de cet ouvrage !
M. de Meaux est bien, comme son illustre beau-père, l’écrivain de ce Correspondant qui correspondait alors avec tous les hybrides catholiques de France, adultérisés de libéralisme contemporain.
Or, ils le sont, MM. de Goncourt, malgré le fond d’un talent à cent mille lieues de la popularité par la distinction dont il brille… Mais aussi ce n’est point à ce talent, que personne ne goûte plus que moi, qu’ils doivent la faveur dont ils jouissent dans la littérature contemporaine.
L’homme de parti, chauffé en lui par une révolution contemporaine, m’est terriblement suspect, et il me faut, pour la gloire de Mameli, dressée par Michelet à côté de ces grandes figures écrasantes, autre chose que sa garantie.
Tous deux monarchiques, tous deux catholiques, dans des camps différents, mais y combattant pour les seules idées qui peuvent sauver le monde, si le monde peut encore être sauvé, et, tous deux, les plus redoutables Front-de-bœuf de la polémique contemporaine.
Il n’entend point du tout que cette vieille d’esprit et de monde, cette expérimentée de la vie, cette âme de salon qui n’est jamais sortie de son salon avant de s’en aller en Pologne, pour faire un pèlerinage à Stanislas-Auguste, puisse, par impossible, avoir été amoureuse comme sa contemporaine, cette folle octogénaire de Madame Du Deffand, qui, elle, positivement l’était, quoique M. de Mouy, dans une de ses notes, en ait fait la Sévigné de l’athéisme et de l’insensibilité… Madame Geoffrin, qu’il rapetisse pour qu’on ne soit pas tenté d’en faire la paire avec Madame Du Deffand, qu’il trouve compliquée, était, dit-il, « seulement une femme de beaucoup d’esprit, une bourgeoise aimant la société des gens de lettres et des grands seigneurs, — (rien de plus que cela ?)
Jean Reynaud, et des questions que le Panthéisme contemporain ne résout pas.
Seulement, si elle a touché à cet ouvrage avec une gravité et une considération qui l’honore, elle a été bien payée de sa politesse, car elle a trouvé dans le nouveau livre de M. de Rémusat les idées qui lui sont le plus chères, ce rationalisme contemporain qu’on voit partout maintenant, de quelque côté qu’on se tourne, et qu’il nous faut bien appeler par son nom, puisque, aujourd’hui, nous avons à parler de philosophie.
Et cependant on peut se demander encore qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine, les bouffettes de la publicité ?
Ainsi, déjà, pour qui sait juger, l’éloquence de Mirabeau n’est plus qu’un grand éclat de lave figée et vide, qui se creusa en bouillonnant, mais le large ruissellement de son passage, qu’on suit encore avec étonnement sur la poussière contemporaine, finira bientôt par s’effacer.
Il doit laisser là les vers de tambours de basque et de castagnettes, ce facile Carnaval de l’Espagne, les amabilités aux danseuses et le marivaudage des albums, et se maintenir dans une région plus haute et moins exploitée par les petites gens de la poésie contemporaine qui vivent depuis vingt ans des miettes tombées de la table d’Alfred de Musset.