Il n’a de commun, cependant, avec cette austère physionomie que les teintes de douceur et de pathétique gracieux qui, par moment, surprenaient en elle. […] Ce fut même ce prince, sujet de la Porte, qui vint rassurer, ou épouvanter Constantinople, et montrer à Sélim, comme un dernier secours, les seuls vaisseaux ottomans échappés à la ruine commune. […] quelques strophes semblent surchargées ou faibles, malgré de grandes beautés ; la rouille du siècle se mêle encore au rayon naissant de la poésie ; et comme si, par une rencontre bien rare, le mouvement commun de la langue et des esprits, l’élan donné, à partir de Henri IV, au génie français, apportait plus à l’âme du poëte que le froid des années ne pouvait lui ôter, c’est vingt ans plus tard, et déjà tout vieux et tout chenu, que Malherbe enfantera, pour l’honneur de Louis XIII et de Richelieu, la belle ode.
Mais nécessairement, à mesure qu’il s’enfoncera dans l’histoire des Lombards ou des Huns, guidé, vous le voyez, par des motifs qui n’ont rien de commun avec ceux qu’on lui prête quand on loue son « sens historique », à mesure aussi s’éloignera-t-il de la nature et de la vérité. […] Plus de ces situations dont le commun spectateur est d’abord tenté de nier la vraisemblance ! […] Andromaque et Pyrrhus, Hermione et Oreste, Agamemnon, Clytemnestre, Iphigénie, Achille, Ériphyle, Ulysse, ils avaient tous leur physionomie propre, particulière, individuelle ; et tous ensemble ils concouraient à une action commune dont le développement de leur caractère ne faisait qu’une partie ou un élément. […] Cela consiste à diviser, à répartir, à distribuer inégalement entre plusieurs personnages la somme des ridicules qui sont ceux de leur âge, ou de leur condition, ou d’une façon de penser commune, et à faire de la satire de cette façon de penser, de cette condition, ou de cet âge, l’objet principal de la comédie. […] et qu’avons-nous de commun avec eux ?
J’adhère au jugement commun ; je ne revendique que la liberté de mes motifs. […] Ce grand appareil de preuves convenait, soit à des croyants curieux de voir leur foi prouvée par la science, soit à des dissidents qui trouvaient à y contester l’interprétation donnée à des traditions communes. […] Il battait les protestants par leurs propres paroles, par des actes de foi publique, par des confessions communes. […] Ce mal est commun à toute l’Europe chrétienne ; il ne paraît pas ni que le protestantisme doive être exclusivement accusé de le produire, ni que le catholicisme ait la force de l’empêcher. […] Je reconnais là les formes qu’affecte le sens propre, et je les note dans Fénelon, parce qu’elles sont communes à toutes les opinions particulières.
Sur la place publique, devant l’église, devant son église, qui est aussi sa maison commune, la foule vit de la vie fictive de la scène. […] Ces figures n’ont rien de plus commun avec le Moyen-Âge qu’avec notre temps. […] Pas de belle décollation sans un mannequin très ressemblant, payé s’il le faut par la commune. […] En conséquence, pourquoi chercher des sujets en dehors de la vie commune, « tandis qu’on a sous les yeux tant de faits instructifs » ? […] Mais leurs vices sont réels aussi, parce qu’ils ne dépassent pas les forces d’une âme commune.
Leur commune douleur sera entre eux un lien nouveau. […] Vous voyez bien que cela n’est pas si commun. […] Cet homme avait l’horreur du commun et du banal. […] Elle est commune à la plupart de nos jeunes poètes. […] Ils s’unissent en vue de l’effort commun.
Aristophane saisissait quelques plaisanteries populaires ; il présentait quelques contrastes d’une invention commune et d’une expression grossière ; mais ce n’est jamais par la peinture des caractères, ni par la vérité des situations, que les ridicules des hommes et les travers de la société ressortent dans ses pièces.
Le fond commun des deux sermons est que le désordre apparent des choses humaines est réglé par la main divine, que, l’ordre se rétablissant au dernier jour, les heureux de ce monde auront à trembler, et la tristesse des misérables se tournera en éternelle joie.
Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour… Si Boileau avait songé que tous ces genres n’avaient rien de commun que d’être des genres de poésie, et qu’ils ne se reliaient point l’un à l’autre, mais chacun à part à l’idée générale de ce second chant, destiné à exposer les règles des genres secondaires, il se serait épargné bien de la peine et n’aurait pas fait la joie de ses ennemis.
Cette langue personnelle doit se réduire à la langue commune ; nos idées, nos sentiments doivent revêtir dans notre esprit les formes qui les feront reconnaître de tous les esprits.
Le Misanthrope, les Femmes savantes, &c. étoient des sujets trop fins & trop délicats pour le commun des Spectateurs.
M. l’abbé d’Artigni a inséré dans ses mémoires une Chronique scandaleuse des sçavans : mais, outre que cette chronique ne remplit que deux ou trois articles, qu’elle n’est qu’un amas de faits rebattus qui déshonorent, à pure perte, la mémoire de quelques gens de lettres, la plupart obscurs, l’idée de cet auteur n’a rien de commun avec la nôtre.
Fourbe, moins commun que fourberie.
On se sent capable de broder un sujet commun de quelques phrases brillantes ; on ne l’est point de soutenir des recherches fatigantes.
Ce livre est une preuve des connoissances de son auteur ; mais il n’est pas propre peut-être à tirer le commun des lecteurs de leur ignorance.
Une telle étude est plus propre aux Théologiens qu’au commun des lecteurs, pour lesquels il ne faut que des livres dont la lecture ne coûte aucune fatigue.
Ce qu’il y a de certain, c’est que rien n’est plus rare qu’un beau pinceau, plus commun qu’un barbouilleur qui fait ressembler, et que quand l’homme n’est plus, nous supposons la ressemblance.
Mais, me direz-vous, vous préférez donc Le Lorrain à Vernet ; car quand on prend la plume ou le pinceau, ce n’est pas pour dire ou pour montrer une chose commune ?
Pourquoi se desesperer si fort, diront-ils, pour un malheur aussi commun parmi les hommes que la fievre ?
Les usages de la nation dominante ont prévalu en plusieurs choses et principalement dans la langue commune, qui s’est formée de celle que parloient les anciens habitans, et de celle que parloient les nouveaux venus.
Je ne disconviens point que ces veritez devenant plus communes avec le temps, il ne faille un jour que les poëtes s’y conforment.
Il s’en faut beaucoup que le commun des hommes ait autant de connoissance de la mecanique de la peinture, que de la mécanique de la poësie, et comme nous l’avons exposé au commencement de ces essais, les beautez de l’exécution sont encore bien plus importantes dans un tableau qu’elles ne sçauroient l’être dans un poëme françois.
La gravité dans l’enjouement qu’on remarque en plusieurs endroits, qui veulent être plaisants, de cette composition, la phrase longue, négligée, monotone, mais noble, cette phrase qui a le pas du menuet et qui est commune à tout le xviie siècle, ne sont pas des raisons non plus.
Et le catholicisme avec toute religion rentre dans un genre commun que ceux-là qui en sont restés à Taine oublient trop. Mais j’oublie moi-même que chercher ce genre commun ce serait aller contre la raison du voyage, contre la loi d’un genre. […] La Terreur, la Commune, le bolchevisme, ces pauvres petits enfers terrestres, ne supportent pas la comparaison. […] Ils y voient — ce qui est en partie exact — une nature commune avec le nord anglo-saxon et germanique. […] Quelle main à la fois assez experte et assez légère fera sortir du bloc commun les lignes mêlées des trois déesses ?
L’air commun, très commun, court, petit, criard, bavardant, bouffonnant, fanfaronnant. […] Cet individu, qui vient d’en finir avec la vie, se nommait Beyle, sans avoir rien de commun que le nom avec le critique. […] Avant la date légale, Madame Bovary est entrée de la sorte plus que dans le domaine public : dans le domaine commun de l’humanité. […] Cela n’empêchera pas qu’ils ne commettent certaines fautes, qu’il ne s’abandonnent parfois à des passions coupables, ou ne se laissent tenter par elles ; mais pas de la même manière que le commun des mortels ! […] Dans son texte original, elle est trop condensée, écrite trop simplement, naturellement — le naturel absolu est encore une des qualités de l’auteur — pour que le commun des lecteurs pénétrât tout son mérite.