Tout d’abord, et dès sa jeunesse, M. de Montalembert, qui avait commencé, avec tant de hasard, sa réputation par Sainte Élisabeth de Hongrie, ce vitrail de chapelle, sans couleur et sans naïveté, s’était promis d’écrire plus tard la vie de saint Bernard. […] Les plus grands, je le sais, commencent par Démosthène (mais Démosthène, quoi de plus que le bon sens d’une place publique ?)
À une certaine époque, j’ai cru aussi que Swedenborg, dont le nom commençait déjà le charme, devait être un grand poète… C’est que j’avais été la dupe d’un plus grand poète que Swedenborg, qui m’avait fait un Swedenborg que très docilement, et avec quel bonheur d’illusion ! […] Swedenborg nous dit qu’il a connu la femme et que dans sa jeunesse il avait eu une maîtresse… Philosophe et naturaliste avant tout, n’admettant, comme les plus religieux de son temps, qu’une espèce de morale évangélique, Swedenborg (voici où commence l’extraordinaire et l’inconséquent) n’en avait pas moins l’habitude de méditer sur les choses spirituelles.
Mais le bonheur de Goethe tient surtout à l’insensibilité de son âme, tandis que sous la croix pectorale de Bossuet il y avait un cœur qui pouvait être déchiré… Cette incroyable félicité de Bossuet commença pour lui avec la vie. […] On ne lui nia pas sa supériorité précoce, douleur amère par laquelle toute supériorité commence !
C’est que Heredia a commencé par en être un. […] Quand il arrive à la jeunesse de Cortez, d’ailleurs peu connue, de ce grand homme qui commença par le ribaud, de ce mauvais sujet obscur dont le visage physique, « couleur de cendre, — dit-il, — mais aux yeux de braise », n’a été illuminé plus tard que par la gloire, José-Maria de Heredia a moins l’aisance de son talent, trop large pour s’étrangler dans une biographie qui tourne au portrait.
Pour être prince, il faudrait commencer par mériter de l’être. […] Eusébie, qui avait commencé l’ouvrage de sa grandeur, eut l’art de le maintenir : elle enchaîna les fureurs de Constance ; et malgré sa renommée, le nouveau César échappa aux assassins.
Ce Macaire avait commencé par être confiseur et par « vendre des dragées » à Alexandrie. […] Car il faut, dans ce métier-là, commencer de bonne heure et travailler tous les jours. […] Vaguement, secrètement, et comme dans le mystère de mon âme, je commençai à souhaiter aux hommes quelque mauvais coup. […] On commence par les mots, on finirait par la langue, et ce serait le volapük ! […] À dire vrai, nous commençons à avoir une indigestion de géographie pittoresque.
Il commence à la fois et il mène de front plusieurs compositions. […] Le malheur du chevalier des Grieux commence le jour où il est forcé de mépriser Manon. […] M. de Belnave commence à entrevoir l’abîme creusé sous ses pieds, mais il n’est plus en son pouvoir de le franchir ou de le combler. […] Henri commence par pleurer sur le malheur de Marianna, par mêler ses larmes aux siennes. […] Ici, le châtiment commence ; il va se poursuivre avec une inflexible rigueur.
» Et l’ode est finie, comme elle est commencée, par une image de félicités, entre lesquelles une sombre image de la brièveté de la vie, comme un cyprès noir entre deux arbustes verts et roses couverts de la blanche neige des fleurs du myrte ou des pâles roses des premiers églantiers fleuris. […] … Tantôt il fait grimper en les enlaçant aux rameaux les jeunes pousses de la vigne, et, retranchant avec sa serpette les pampres gourmands, il épargne et il greffe ceux qui doivent porter les grappes ; tantôt sur les flancs d’un vallon fermé il regarde avec complaisance ses troupeaux qui le parcourent en le remplissant de leurs mugissements ; tantôt il pétrit le miel de ses ruches dans ses amphores purifiées avec soin ; et, quand l’automne fécond commence à élever au-dessus des champs sa tête couronnée de fruits mûrs, quelle joie pour lui de récolter ces poires greffées de sa main, et ces grappes de raisin teintes de leur pourpre, pour vous en porter en hommage les prémices, ô vous, dieu des jardins, et toi, dieu des forêts qui veilles sur la borne des héritages ! […] Voyez comme il commence sa troisième épître à Mécène, avant de se laisser glisser, comme sur une pente, à des considérations contre l’ambition, l’orgueil et le luxe : « Je vous ai promis de n’être que cinq jours à jouir de ma liberté à la campagne, et voilà que je vous ai manqué de parole pendant tout le mois d’août ! […] Déjà la nuit tombante commençait à déployer l’ombre sur les campagnes et à semer les campagnes du firmament de ses étoiles. […] alors, Horace est le poète qui vous a été préparé de toute éternité pour ami ; c’est le poète de la bonne humeur, c’est l’ami des heureux, c’est le philosophe des insouciants, c’est le plus charmant causeur de cette société immortelle qui commence à Anacréon, qui passe par l’Arioste en Italie, par Pope en Angleterre, par Boileau, par Saint-Évremond, par Voltaire, par Béranger en France, et qui, supérieure en poésie et en délicatesse exquise à tous ces génies de l’agrément, vous laissera peu de choses dans le cœur, mais des paroles sans nombre de sagesse légère et de volupté intellectuelle dans la mémoire.
Dès ce moment je commence à juger par là de ton amour pour moi. […] IX Le troisième acte commence. […] Les honnêtes habitués du jour commencent à languir et à s’assoupir, tandis que les noirs agents de la nuit se lèvent pour saisir leur proie. — Tu es étonnée de mes discours ; mais sois tranquille : les choses que le mal a commencées se consolident par le mal. […] On ne peut l’appeler notre mère, mais notre tombeau, cette patrie où rien que ce qui est privé d’intelligence n’a été vu sourire une seule fois ; où l’air est percé de soupirs, de gémissements, de cris douloureux qu’on ne remarque plus ; où la violence de la douleur est prise pour une des prétentions de notre temps à la sensibilité ; où la cloche mortuaire sonne sans qu’à peine on demande pour qui ; où la vie des hommes de bien s’évapore avant que soit séchée la fleur qu’ils portent sur leur chapeau, ou même avant qu’elle commence à se flétrir.
…………………………………………………… …………………………………………………… …………………………………………………… …………………………………………………… Le mal dès lors régna dans son immense empire ; Dès lors tout ce qui pense et tout ce qui respire Commença de souffrir ; Et la terre, et le ciel, et l’âme, et la matière, Tout gémit ; et la voix de la nature entière Ne fut qu’un long soupir. […] Le principe de destruction que vous portez en vous, comme le fruit porte le ver, ou comme le temps porte la mort, ou comme le commencement porte la fin, commence à vous disputer, pied à pied, avec douleur, cette petite pincée de matière organisée, ce petit point d’espace, et ce petit éclair de durée que la nature a donnés à une âme, assez grande pour contenir des éternités, et assez vivante pour user des mondes. […] Quand vous commencez une respiration, vous n’êtes jamais sûr que la mort ne la coupera pas en deux sur vos lèvres. […] Mais ici commence un bien autre supplice, encore plus horrible, plus raffiné que la mort elle-même et que l’inconnu de la mort : le supplice de l’âme qui les contient tous en suspens dans un mot : le doute ! […] « Mais, quelque grand qu’il soit, il finit, il commence.
Taine avait commencé ce roman vers 1861, puis l’avait abandonné. […] Dès lors l’adolescent qui commence à penser peut moins encore fournir matière à une œuvre d’art. […] Barrès commence à nous habituer ? […] Estaunié, ne commence qu’avec la présence d’autrui. […] C’est pourquoi je me laisse dire docilement que la quatrième République a déjà commencé.
Ce tableau abrégé de l’Histoire générale, commence au premier Empire d’Assyrie, & finit vers le milieu du Regne de Louis XV, en cela plus complet que le sublime Discours de Bossuet sur l’Histoire universelle, mais peu propre, malgré tout son mérite, à nous dédommager de ce qui manque à ce dernier Ouvrage.
Là commence une distribution de châtiments et de récompenses inconnue à Homère.
Cette liqueur poétique, distillée et renfermée dans ce beau vase, avait commencé par être du nectar ; on la retrouve au bout de vingt ans : elle est du poison. […] Espérons qu’avant de commencer son troisième Entretien M. de Lamartine apprendra la mort d’Homère ou de Virgile ! […] Je commencerai cependant par signaler franchement à M. de Tocqueville un défaut, ou du moins un inconvénient de son livre. […] C’est avec Constantin que commence le récit, l’ouvrage proprement dit, de M. […] Cousin pour madame de Longueville, commencé comme un paradoxe, finirait, si l’on n’y prenait garde, par devenir un lieu commun.
Cependant la librairie commence à être au bout de cette veine, et il faudra bientôt, si on veut retrouver la vogue, inventer je ne sais quel format ou quelle combinaison nouvelle.
On commence à être saturé de cette question.
Jules Jouy, dont les succès ont commencé dans cette officine artistique qui s’appelle le petit théâtre de la rue Victor-Massé, et qui a produit les Caran d’Ache, Willette, Mac-Nab, Oscar Méténier et tant d’autres que le Chat-Noir revendique justement comme ses nourrissons.
Aujourd’hui ses Poésies sont oubliées, & ne le méritent pas, à en juger par celles qui sont contenues dans un Recueil imprimé en 1660 chez Charles de Sercy, & dont le cinquieme volume commence par une Ballade de ce Poëte, qui feroit honneur à nos Anacréons modernes.
Madame de Tencin prétendit qu'il étoit possible d'en composer un décent, en le faisant commencer à peu près où les autres finissent.
L’ attelier de doreur, autre passable vignette pour le recueil des arts que nous fesons au milieu de tous les obstacles possibles, que l’académie a commencé il y a soixante ans ; qu’elle n’a pas fait avec tous les secours imaginables du gouvernement, qu’elle vient de reprendre par honte et par jalousie, et qu’elle abandonnera par dégoût et par paresse.
Quand une rencontre dramatique a lieu, quand une grande aventure commence, qui peut dire, dans le train de l’existence, ce qui devra arriver le lendemain ? […] Il me répondit avec ingénuité que c’était toujours par le roman qu’il commençait sa lecture. […] Car c’est un trait à noter que le silence, cette forme de l’oubli, n’a commencé pour elle qu’après sa mort. […] Une femme de chambre, amenée de France à grands frais, commençait à refuser le service, comme trop pénible. […] Le réalisme ne faisait que commencer ; elle put à peine connaître le premier grand succès de M.
Le feu commence à s’éteindre, le cercle de sa lumière se rétrécit. […] On commence le siège, on fait quelques travaux et quelques démonstrations, on reçoit quelques bombes. […] qu’il serait grand ici, le bruit des pleurs, si jamais il commençait à se faire entendre ! […] Et son livre a commencé, sinon engendré une série. […] Il commence par être, avec presque toute la France, ardent pour le premier Consul.
Il faut que tout homme qui apporte une grande idée nouvelle commence par en mourir. […] Je commence par dire que je suis, à très peu près, de l’avis de M. […] Ce qu’on devinerait, il faut toujours commencer par le dire. […] Elles commencent presque toujours de la manière suivante. […] L’époque de la noblesse purement honorifique, purement honoraire, purement ad honores, commençait.
Il aime commencer, aime peu à continuer, finit rarement et voudrait avoir terminé très peu de temps après avoir commencé. […] Et le vrai moyen c’est de commencer par n’avoir aucun commerce avec l’Église. […] De fait, il commença à négocier avec Pie VII dès 1800. […] L’Église officielle commença à baisser et l’Église extra-gouvernementale, l’Église à côté de l’Église, l’Église latérale commença à se développer et à grandir. […] Il fut renversé avant d’avoir commencé de mettre ce projet à exécution.