C’est à dater de là que son rôle vraiment politique commence. […] Et il va jusqu’à dire, au sein de cette assemblée frémissante et où des applaudissements presque unanimes couvraient quelques murmures irrités : « Nous compromettons la liberté, en ayant l’air de séparer la France catholique d’avec la France libre. » — « Il n’est plus question de détruire, concluait-il en finissant, il est temps de gouverner. » Pour que de telles paroles, en effet, se fissent entendre et accueillir, pour qu’elles entraînassent la décision d’une assemblée où le vieux levain conventionnel fermentait encore, il fallait qu’une ère nouvelle eût commencé et que la Révolution fût entrée dans une phase toute différente.
C’est ici que la série des fameux procès commence. […] Continuant donc de s’adresser humblement au souverain Être, il lui demande, puisqu’il doit avoir des ennemis, de les lui accorder à son choix, avec les défauts, les sottes et basses animosités qu’il lui désigne ; et alors, avec un art admirable et un pinceau vivifiant, il dessine un à un tous ses ennemis et ses adversaires, et les flétrit sans âcreté, dans une ressemblance non méconnaissable : « Si mes malheurs doivent commencer par l’attaque imprévue d’un légataire avide sur une créance légitime, sur un acte appuyé de l’estime réciproque et de l’équité des deux contractants, accorde-moi pour adversaire un homme avare, injuste et reconnu pour tel… etc. » Et il désigne le comte de La Blache si au vif que tous l’ont nommé déjà ; de même pour le conseiller Goëzman, de même pour sa femme et pour leurs acolytes ; mais ici la verve l’emporte, et le laisser-aller ne se contient plus ; à la fin de chaque portrait secondaire, le nom lui échappe à lui-même, et ce nom est un trait comique de plus : Suprême Bonté !
Mais sa seconde manière commence plus distinctement et se déclare, ce me semble, avec son second recueil, au VIIe livre qui s’ouvre par la fable des Animaux malades de la peste. […] Car la vie de La Fontaine est devenue comme une légende, et il suffit de commencer à raconter de lui une anecdote pour que tout lecteur l’achève aussitôt.
Mais il n’y a rien de plus compliqué que les faits qui paraissent les plus simples au vulgaire, et pour parler de ces faits d’une manière vraiment sérieuse, il faut commencer par les décomposer : opération très-difficile et pour laquelle la physiologie n’est absolument d’aucun secours, je me trompe cependant en affirmant que l’auteur n’a pas de théorie sur la nature du génie. […] Si l’on admet ces prémisses, on comprend que la thèse soit facilement prouvée ; car, lorsque l’on a commencé par décrire le génie comme une sorte de folie, il n’est pas difficile plus tard de conclure que le génie et la folie sont identiques en essence.
Quand je commençais à publier ce fut parmi les étudiants que je trouvai mes premiers lecteurs. […] Roinard, et tant d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de France, cette Revue qui a commencé presque comme la Vogue, qui a grandi comme la Revue des Deux-Mondes et qui enfin vient d’entrer un peu à l’Académie Française.
Les savants tournent dans un cercle vicieux, quand ils prétendent que les organes importants ne varient jamais ; car, ainsi que plusieurs naturalistes en sont convenus avec bonne foi, ils commencent par ranger empiriquement, au nombre des caractères importants de chaque espèce, tous ceux qui, chez cette espèce, sont invariables : or, en partant de ce principe, aucun exemple de variation importante ne saurait jamais se présenter. […] Lorsqu’un jeune naturaliste commence à étudier un groupe d’organismes qui lui est complétement inconnu, il est tout d’abord fort embarrassé pour distinguer les différences qu’il doit considérer comme de valeur spécifique, de celles qui n’indiquent que des variétés : car il ne sait quelle est la somme de variation moyenne dont le groupe est susceptible ; ce qui montre pour le moins combien il est général qu’il y ait un certain degré de variation.
Tous, ou presque tous, ont commencé à aiguiser sur cette pierre vive de la poésie l’instrument dont ils devaient se servir puissamment plus tard dans la prose. […] Il commença dès lors de s’enfermer dans cette Tour d’ivoire dont on a tant parlé, et dont il sait si artistement ouvrager les murailles transparentes et dentelées.
De ce côté, toute espérance n’est pas perdue ; on est déjà bien revenu du rêve, des aspirations vagues et des grands mots ; la chute de vingt systèmes réformateurs nous a mis en défiance ; nous ne pensons plus que la poésie soit un instrument de précision, et nous commençons à soupçonner que le cœur est fait pour sentir et non pour voir. […] Quelques personnes commencent à redouter le sentiment, à discuter l’enthousiasme, à rechercher les faits, à aimer les preuves.
Cela commence ainsi : « L’homme se plaît à remonter à sa source ; le fleuve n’y remonte pas. […] On commence d’aimer une personne parce qu’on croit voir en elle une conformité à un certain idéal que l’on portait en soi, et qui déjà la dépasse. […] Et si je commence par la forme, c’est que j’éprouve le besoin de m’inscrire tout de suite en faux contre un jugement de M. […] Les cimes du Liban, qu’ils avaient à franchir, Devant les nautonniers commençaient à blanchir. […] Commencez-vous à sentir la profondeur et l’étendue de cette âme ?
Qui oublie le second point ne dure pas ; mais qui méprise le premier risque de ne jamais commencer à vivre. […] Commençons par recueillir quelques-uns de leurs témoignages. […] Bris-son demanda avec instance d’être mis au pain et à l’eau entre quatre murailles pour y achever un livre qu’il avait commencé. […] Tarde l’a observé, étant « commencer à s’isoler en soi »92. […] Et la plus grande partie de tout cela, n’ayant jamais été tirée du néant où elle dort par la trompette de la réclame, n’a pas même commencé à vivre !
Dans un siècle où tout marche si vite, où tous sont appelés indistinctement et souvent à l’improviste, où l’on a à peine le temps de la réflexion à travers l’action, où il nous faut faire après coup ce par où il eût été plus simple de commencer, on ne saurait trop introduire dans l’esprit de notions exactes, n’importe comment, ni par quel bout, à bâtons rompus, aux moments perdus, par les moindres interstices d’une journée occupée ou distraite : en fin de compte tout se retrouve.
Pour commencer par ses défauts, il en a d’assez graves sans doute.
. — Lorsque le second acte commence, l’attention est parfaitement éveillée.
Et c’est ce sentiment monarchique, si peu romain, si peu conforme à la vérité historique, qui, dans la tragédie, commence à relever Auguste aux yeux du spectateur, et à faire oublier Octave.
Il faut dire pour l’excuse du public (et ce point est tout à fait digne de remarque) que ces nouvelles ne nous ont guère été données, d’abord, que par des publicistes de tempérament violent et enclins à l’exagération, et que la plupart des journaux qui passent pour « sérieux » et « modérés » ont commencé par garder sur ces affaires un silence tenace.
Je crois, en effets que la régénération des pays musulmans ne se fera pas par l’islam : elle se fera par l’affaiblissement de l’islam, comme du reste le grand élan des pays dits chrétiens a commencé par la destruction de l’Église tyrannique du moyen âge.
Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse : reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.
Il paraît que ces moyens ne firent aucun effet : le 14 une autre lettre de madame de Sévigné dit que madame de Montespan « commence à se lasser de l’exposition publique dans les grands appartements.
Ignorent-ils que les siecles de Périclès, d’Auguste, de Léon X, n’ont cessé d’être les beaux siecles de la Littérure & de la saine raison, que quand l’esprit philosophique a commencé à égarer & à abrutir les autres genres d’esprit ?
Nul ne peut répondre d’achever ce qu’il a commencé, pas une minute de continuation certaine n’est assurée à l’œuvre ébauchée ; la solution de continuité, hélas !
Deux sortes de peintures : l’une qui plaçant l’œil tout aussi près du tableau qu’il est possible sans le priver de sa faculté de voir distinctement, rend les objets dans tous les détails qu’il aperçoit à cette distance, et rend ces détails avec autant de scrupule que les formes principales, en sorte qu’à mesure que le spectateur s’éloigne du tableau, à mesure il perd de ces détails, jusqu’à ce qu’enfin il arrive à une distance où tout disparaisse ; en sorte qu’en s’approchant de cette distance où tout est confondu, les formes commencent peu à peu à se faire discerner et successivement les détails à se recouvrer, jusqu’à ce que l’œil replacé en son premier et moindre éloignement, il voit dans les objets du tableau les variétés les plus légères et les plus minutieuses.
Il est donc rare que les plus grands hommes en ces deux professions veuillent rendre justice même à ceux de leurs concurrens, qui ne font que commencer la carriere, et qui ne peuvent ainsi leur être égalez que dans un temps à venir et encore éloigné.
Alors il commence à s’effrayer, en songeant qu’il n’a ni fusil ni rien.
Force nous est donc de commencer notre recherche par une définition conventionnelle.