Flaubert n’a pas changé, ne s’est pas renouvelé, il n’y a pas « d’abîme ». […] Changez quelques dénominations de monnaies, et vous aurez la scène de comptes, de Notre-Dame de Paris, entre Olivier le Daim et Louis XI (c’est le même dessin), mais combien inférieure ! […] ———— Est un écrivain supérieur celui qui exprime des idées, des sensations ou des sentiments vrais en un style où l’on ne peut rien changer sans altérer ces idées, ces sentiments, ces sensations mêmes. […] il voulait si peu donner le change que, dans les représentations du temps, Achille, Ajax et Thésée paraissent sur la scène avec la perruque, le chapeau à plumes et l’épée en verrou. […] Mais les temps sont changés !
Il s’agit d’abord de la marotte, attribut de la folie : Qu’un fat soit l’aigle des salons, Qu’un docteur sente l’ambre, Qu’un valet change ses galons Sans changer d’antichambre, Paris enclin Au trait malin Grâce à nous les ballotte. […] Rien n’est changé… Voici la maison de ma femme ; Pauvre femme ! […] Chaque jour, chaque fois, la prière changeait, suivant le besoin, les fautes de la journée, les tristesses, les angoisses présentes car elle m’initiait à toutes ses peines, à toutes ses anxiétés sur l’avenir, et dans ces moments choisis je comprenais ses chagrins, comme je les comprendrais aujourd’hui.
À dater de ce moment (1715), les Mémoires de Saint-Simon changent un peu de caractère.
La forme même des traits change, ce qui était le nerf de la grâce devient aisément maigreur, la finesse du sourire tourne à la malice.
Lorsqu’elle commence à se montrer, je souffre ordinairement davantage ; la maladie diminue ensuite, et semble changer de nature : ma peau se dessèche et blanchit, et je ne sens presque plus mon mal ; mais il serait toujours supportable sans les insomnies affreuses qu’il me cause.
« Quand on a une fois trouvé le commode et le beau, dit Fleury, en ne devrait jamais changer. » Il y a encore des gens qui regrettent qu’on n’écrive plus de la même manière que sous Louis XIV, comme si ce style convenait à notre manière de penser 100.
Nos souvenirs se transforment avec tout le reste ; l’idéal d’une personne que nous avons connue change avec nous 49.
C’est pour cela aussi que le cerveau sympathise avec les organes, qu’il change en tristesse leur douleur, en sentiment leur sensation ; il leur renvoie sa peine et la reçoit multipliée : une idée triste a bientôt pour cortège des myriades de sensations pénibles, depuis les mouvements du cœur ou de la poitrine jusqu’aux parties les plus superficielles de l’organisme.
On allait et venait dans un décor qui commençait à changer avec une rapidité vertigineuse.
Nous n’adopterons pas cependant tous ses jugemens, & nous nous permettrons quelquefois de changer son style.
Leurs suites morales et politiques sont l’affaire du Souverain ; la nôtre est de les suivre paisiblement et de ne jamais déclamer contre elles. » — Et sur la pureté de mœurs d’Eugène dans sa vie de garnison : « Pour lui le mauvais exemple était nul, ou changeait de nature ; il n’avait d’autre effet que de le porter à la vertu, par un mouvement plus rapide, composé de l’attrait du bien et de l’action répulsive du mal sur cette âme pure comme la lumière. » Au moment où la Révolution éclate, on dirait que l’auteur lui emprunte son plus mauvais style pour la peindre : « Un épouvantable volcan s’était ouvert à Paris : bientôt son cratère eut pour dimension le diamètre de la France, et les terres voisines commencèrent à trembler. […] L’aspect change : ce n’est plus à un Vendéen de Savoie qu’on va avoir affaire, c’est à un contemplateur plutôt stoïque et presque désintéressé.
On ne va pas loin quand on change tous les jours de route.
Quarante années se sont écoulées depuis ces soirées de Chambéry où vous prophétisiez en famille des évolutions d’idées et d’événements qui devaient renouveler l’univers sur des plans humains que votre génie un peu trop altier prêtait à la Providence ; quarante ans sont passés, et, à l’exception de nos cheveux qui blanchissent et de nos idées qui ont mûri comme des fruits différents de saisons diverses, qu’y a-t-il de si prodigieusement changé autour de nous et autour de votre tombeau dans le monde ?
Les coutumes sociales et religieuses de l’ancien temps, odieuses en 1789, parce qu’elles étaient alors dans toute leur force, et que de plus elles étaient quelquefois oppressives, maintenant que le dix-huitième siècle, changé vers sa fin en un torrent impétueux, les avait emportées dans son cours dévastateur, revenaient au souvenir d’une génération agitée, et touchaient son cœur disposé aux émotions par quinze ans de spectacles tragiques.
Socrate la prit avec la plus parfaite impassibilité, sans aucune émotion, sans changer ni de couleur ni de visage ; mais, regardant cet homme d’un regard ferme et assuré comme à son ordinaire : « Dis-moi, est-il permis de répandre un peu de ce breuvage pour en faire une libation ?
Le Voyageur Sous la contrainte de l’univers, — tissent les Nornes : — elles ne peuvent rien tourner, ni changer ; — or, à ta Sagesse — je serais reconnaissant, si tu m’enseignais — comment arrêter un rouet roulant ?
. — Vous l’avez dit, monsieur, et je ne prévois pas l’objection qui me ferait changer d’avis.
Ils ne se déplacent pas, c’est le décor qui change autour d’eux.
» — Nous répondrons que, dans la marche, on a la conscience immédiate d’agir, de faire effort, de changer quelque chose à l’ensemble des conditions antécédentes : le premier animal venu distingue le mouvement qu’il exécute des mouvements dont il est simple témoin ; il ne fera jamais cette hypothèse étrange que ce sont les objets qui se déplacent, quand c’est lui-même qui se déplace.
La sœur a soulevé la couverture, a pris dans ses bras la malade infirme et infecte, l’a retournée sur le dos, un pauvre dos talé et meurtri, semblable au dos d’un nourrisson meurtri par des langes trop serrés, a retiré prestement, de dessous le corps changé de place, l’alèze souillée, et toujours lui parlant, sans cesser une minute de la caresser de la voix, lui disant qu’on allait lui mettre un cataplasme, qu’on allait lui donner à boire… Et cela a fini par le bassin.
Nous nous asseyons sur un canapé du salon, et il me raconte ses troubles de la vue. « Oui, dit-il, avec la voix gémissante des personnes très faibles, oui, dans ce que je lisais, c’était comme s’il y avait des manques… tenez… ainsi que les trous que fait dans une feuille de papier, un coup de fusil chargé à plomb… J’ai averti le médecin… ça pouvait être, n’est-ce pas, l’effet de la digitale… il a changé le régime… ça a été mieux… mais un jour que j’avais été peindre une étude ici, tout près… il faisait un temps comme aujourd’hui… tout à coup il m’a semblé voir des nuages de mouches… mais vous avez été en Angleterre, vous avez vu un certain brouillard noir, qu’il fait là… Eh bien, c’était ça dans mes yeux… Ah !
Pourquoi changer tes formes perpétuellement ?
D’un autre côté, à mesure que l’on conçoit mieux la grandeur purement humaine des événements historiques, l’épopée se change en chronique, comme dans la Chanson de Bertrand du Guesclin.
Lamentable histoire connue, et où n’est rien changé que le banc de promenade publique où Poe mourut, au lieu du ruisseau de la rue !