Il est vrai qu’en cela ils nous ont donné mieux que des regles, puisqu’ils nous ont procuré le plaisir qui doit être le but des regles : mais il est vrai aussi qu’ils ne nous ont pas assez éclairez sur la cause de notre plaisir, qui une fois bien connüe, nous aideroit à inventer à notre tour de semblables beautez, non pas en les comparant servilement aux leurs, mais en les puisant dans la même source, bien certains qu’une même cause doit produire les mêmes effets. […] Voilà sans doute une des causes du succès de ma tragedie. […] Dans Athalie, cette reine rapportant la cause de son trouble, dit : un songe ! […] C’est cette attente trompée qui cause la langueur de la scene. […] Jamais on ne seroit forcé d’adopter un mot impropre avec connoissance de cause par l’impossibilité d’ajuster à son gré le mot necessaire.
C’est aussi cette élégie qu’il composa à cause d’une marguerite mal effeuillée et que j’aime pour sa naïveté exaspérée.
Peut-être la sécheresse qu’on lui a toujours reprochée, est-elle cause de cette indifférence.
Il est vrai que si quelque chose pouvoit flatter son amour-propre & ajouter à la bonté de sa cause, ce seroit la maniere dont on a attaqué ses idées & combattu ses raisonnemens.
Il lui a semblé que la cause de cette monotonie était dans l’abus des apostrophes, des exclamations, des prosopopées et autres figures véhémentes que l’on prodiguait dans l’Ode ; moyens de chaleur qui glacent lorsqu’ils sont trop multipliés, et étourdissent au lieu d’émouvoir.
Il est si vrai que ce sont ces images qui sont cause qu’on se plaît tant à lire les georgiques, que l’attention se relâche sur les vers qui donnent les preceptes que le titre a promis.
L’attachement des Romains à leur ancienne législation fut une des principales causes de leur grandeur.
Quand un mouvement d’art est accompli, nous pouvons le considérer en bloc, dans sa totalité, dans ses causes et dans ses résultats. […] Charles Maurras, Henry Bérenger, Adolphe Retté, à cause, sans doute, de leur dissemblance, et parce qu’ils représentent chacun un type bien particulier. […] Les causes de cet affaiblissement et leur remède, tel est l’objet de ce livre de critique sociale, où l’auteur moralise avec autorité et argumente avec esprit. […] Qu’il cause de littérature, qu’il devise sur les arts ou qu’il discute sociologie, toujours le jeune auteur se dresse menaçant contre les vestiges de l’esprit ancien. […] Telle est la cause principale de l’échec de ces messieurs.
encore un coup, qui oserait parler de cette honteuse plaie de la nature, de cette concupiscence qui lie l’âme au corps par des liens si tendres et si violents, dont on a tant de peine à se déprendre, et qui cause aussi dans le genre humain de si effroyables désordres ? […] Mais la révolution de juillet fut sauvée par sa soudaineté même ; cette merveilleuse audace qui s’était si promptement mise au service d’une si bonne cause, fit sa force contre ceux qui n’étaient pas enclins à respecter son principe. […] « À Cachemyr, dit Jacquemont, il n’y a guère plus de chance de souper pour celui qui laboure, file ou rame tout le jour, que pour celui qui, en désespoir de cause, dort tout le jour à l’ombre d’un platane. » Au Cachemyr comme en Italie, c’est donc la même cause qui condamne les peuples à dormir et les rois à veiller. […] Le major Hall, au lieu de sévir contre les coupables, a fait cesser la cause du crime, l’a rendu inutile, nuisible même à ceux qui le commettaient ; et il n’y en a plus un seul exemple. […] Vous croyez que l’auteur veut vous amuser, point du tout ; il plaide une cause.
Cela tient à bien des causes : allusions à des personnages inconnus, polissonneries et malices de quartier, rythme gênant, langue embrouillée, incertaine, et pourquoi pas aussi ? […] Campaux (un peu plus sérieux et plus ému que nous sur le compte de Villon), il voulut faire ses adieux au monde qu’il quittait, et laisser de lui un souvenir, d’abord à celle qui était la cause de son départ, et que, par un reste d’espoir si naturel aux malheureux, il ne désespérait peut-être pas de toucher par l’expression de sa douleur si navrante et si résignée ; ensuite à son maître Guillaume de Villon, auquel il devait tant, ainsi qu’au petit nombre d’amis qui lui étaient restés fidèles ; enfin aux nombreux compagnons qui n’avaient pas épargné sans doute les railleries à sa disgrâce, et sur lesquels il était bien aise de prendre sa revanche. […] Il préférait le titre de Legs, probablement à cause du jeu de mots et de la double entente qui leur convenait parfaitement.
Les Arabes n’ont pas changé. » Et remarquez-le, non seulement Horace Vernet soutenait cette immobilité, cette invariabilité de l’Orient au point de vue pittoresque du spectacle, en ce qui était du paysage et du costume ; il l’entendait aussi au point de vue moral, et il observait très ingénieusement que cette idée de fatalité qui domine les populations orientales agissait autrefois tout comme aujourd’hui, au temps de Moïse ou des prophètes comme au temps de Bonaparte, de Méhémet-Ali ou d’Jbrahim ; que la cause extérieure de l’étonnement et de la soumission machinale pouvait être diverse, mais que l’explication n’étant pas autre ni plus avancée aujourd’hui qu’il y a quarante siècles, la physionomie qui exprime l’état intérieur habituel restait la même, que le faciès, en un mot, n’avait pas changé ; et il exprimait cela très spirituellement ; « Ce matin (toujours à Damas), on nous a fait manœuvrer deux batteries d’artillerie, l’une de la garde, l’autre de la ligne. […] Je me dépêche de te parler de ce fatal accident avant que la raison me revienne et que mon enthousiasme pour tout ce dont je viens d’être témoin ne fasse place à la triste et funeste pensée qu’involontairement, sans doute, je suis cause de la mutilation de ces malheureux. […] Je crois bien que la cause première et déterminante de ces voyages en Russie avait été quelque petit démêlé avec la liste civile.
Bien des passages, et qui ne seraient pas les moins piquants pour la curiosité, dans les lettres de Mme Valmore à elle, ne sont pas à donner de quelque temps, à cause des noms propres et de l’entière confidence sur les personnes ; mais on en détacherait, dans les parties de sentiment, des notes ravissantes dont je mettrai quelques-unes ici, un peu pêle-mêle, et sans trop avoir égard à l’ordre des dates. […] Il m’a déroulé l’autre fois ses affreux empêchements à cause d’une maison qu’il fait bâtir. […] Je cherche souvent en moi-même ce qui peut m’avoir fait frapper si durement par notre cher Créateur ; car il est impossible que sa justice punisse ainsi sans cause, et cette pensée achève bien souvent de m’accabler. » Chaque cœur croyant a, ainsi, un jour ou l’autre, son heure de tentation et de doute, son délaissement et sa sueur froide, son jardin des Olives.
C’était se révolter contre le propre triomphe de leur cause ; chaque école victorieuse meurt vite de l’abondance de son succès ; même sans avoir pris Rome, elle a sa Capoue. […] Juvénal, flétrissant d’indignes sénateurs, Exhalait en beaux vers ses chagrines humeurs ; Je le sais ; mais tout change, et, de nos jours, pour cause, L’ultrà Sauromatas se serait dit en prose137 ; Sinon tu pourrais bien voir au Palais-Royal Un pamphlet rouge ou blanc éclipser Juvénal. […] Revenu en France dès 1824, on l’aperçoit à quelques années de là en Portugal, y promenant son humeur vagabonde, non plus en gentilhomme de la chambre, mais avec le louable dessein d’y servir la cause de Dona Maria, par reconnaissance pour don Pedro, son bienfaiteur.
La légitime gloire du talent qui, le premier en France, nous a rendu le goût et déroulé le tableau de ces grandes époques barbares, qui les a refaites et gravées en traits profonds, sobres et précis, pour notre agrément et à notre usage, cette gloire durable de l’historien épique demeure hors de cause, et ce n’est point par nous ici que la vérité de tel ou tel détail se débattra. […] Assez d’honnêtes gens dans ces doctes matières s’en scandaliseraient volontiers, et pour cause ; ce serait le cas de leur répondre avec le poëte : « Ah ! […] Là, se rendaient les garçons et les filles ; ils couronnaient de fleurs les images des Nymphes, non plus par religion, mais par une sorte d’instinct machinal ; la douce mythologie, inséparable de toutes les impressions du plaisir, était encore le langage de l’amour ; les cœurs demeurèrent longtemps sous la protection de cet enfant jeune et beau, qui a des ailes, et pour cette cause prend plaisir à hauter les beautés ;… qui domine sur les éléments, les étoiles et sur ceux qui sont dieux comme lui.
XXIII Mais à peine la paix était-elle rétablie par l’intervention de madame de Maintenon entre Bossuet et Fénelon, que de nouvelles causes de discussion s’élevèrent entre eux. […] XXXI Madame Guyon, cause de toutes ces agitations, sortit de Vincennes après la mort de Bossuet, et vécut reléguée en Lorraine chez une de ses filles. […] XL Une fièvre, dont la cause était l’âme, saisit Fénelon le premier jour de l’année 1715 ; elle consuma en six jours le peu de vie que les années, le travail et la douleur avaient épargné dans ce cœur qui avait tout prodigué aux hommes.
L’impersonnalité du savant n’a jamais été son fait : mais il a su objectiver sa sensation, remonter à la cause extérieure de son émotion, et, domptant le frémissement intérieur de son être, que l’on sent toujours et qui prend d’autant plus sur nous, il s’est appliqué à noter exactement l’objet dont le contact l’avait froissé ou caressé. […] Ce sont des corps, mais aussi des esprits et des âmes dont il parle : il ne se prononce pas sur la cause des phénomènes, mais il lui suffit que tout le monde s’entende sur les ordres de faits désignés par les noms d’idées, désirs, affections, volontés. […] Bourget919 s’est fait le peintre du highlife : c’est le côté déplaisant de son talent, et la cause de certaines affectations dont son œuvre est gâtée parfois.
Le IVe et le Ve siècle ne sont si maigres et si superstitieux dans le monde latin qu’à cause des calamités des temps. […] L’art, la littérature, l’éloquence ne sont vrais qu’en tant qu’ils ne sont pas des formes vides, mais qu’ils servent et expriment une cause humaine. […] Dieu me garde de croire qu’un tel système de société soit actuellement applicable, ni même que, actuellement appliqué, il servît la cause de l’esprit.
Desmoulins se fit recevoir avocat : avocat sans causes, il se trouvait naturellement disponible à la veille de 89, et tout prêt à devenir agitateur, pamphlétaire et journaliste. […] Il me serait trop aisé de prouver tout cela par des exemples ; quand je dis trop aisé, je me vante, car, si je voulais citer, ce me serait difficile et le plus souvent impossible, à cause du cynisme et de la grossièreté des passages, même là où c’est spirituel. […] J’ai dit que Camille, dans un endroit du Vieux Cordelier, a un mouvement d’élévation véritable ; c’est dans le numéro 5, quand il fait bon marché de sa vie et qu’il se montre prêt à la sacrifier pour la cause de l’humanité enfin et de la justice, c’est quand, s’adressant à ses collègues de la Convention, il s’écrie : Ô mes collègues, je vous dirai comme Brutus à Cicéron : Nous craignons trop la mort, et l’exil et la pauvreté.
L’écriture, l’orthographe, la danse, à dessiner, à peindre, à travailler de l’aiguille, elle apprit tout, nous dit Conrart, et elle devinait d’elle-même ce qu’on ne lui enseignait pas : Comme elle avait dès lors une imagination prodigieuse, une mémoire excellente, un jugement exquis, une humeur vive et naturellement portée à savoir tout ce qu’elle voyait faire de curieux et tout ce qu’elle entendait dire de louable, elle apprit d’elle-même les choses qui dépendent de l’agriculture, du jardinage, du ménage, de la campagne, de la cuisine ; les causes et les effets des maladies, la composition d’une infinité de remèdes, de parfums, d’eaux de senteur, et de distillations utiles ou galantes pour la nécessité ou pour le plaisir. […] Cependant, cette grande opposition n’y cause nulle rudesse… On remarque assez les négligences de style, les répétitions, les longueurs. […] Le roman de d’Urfé, les lettres de Balzac, le grand succès des pièces de théâtre, de celles de Corneille et des autres auteurs en vogue, la protection un peu pédantesque, mais réelle et efficace, du cardinal de Richelieu, la fondation de l’Académie française, toutes ces causes avaient développé une grande curiosité, surtout chez les femmes, qui sentaient que le moment pour elles de mettre la société à leur niveau était venu.
Abordant franchement, dans son Essai sur l’éloquence de la chaire, les causes de la décadence du genre durant le xviiie siècle, il s’en prend encore moins au talent des orateurs chrétiens qu’à l’usage peu chrétien qu’ils ont fait de leur talent en courtisant le goût et l’esprit du jour, en s’écartant des sources directes de la doctrine et de la foi pour se jeter sur des thèmes de morale à la mode et de bienfaisance. […] Un autre effet plus grave, qu’il produisait quelquefois par ces excès de parti pris, était de rejeter plus fort vers la gauche des esprits que plus de modération eût pu rallier et concilier à sa cause. […] Bossuet encore était aisé, ce semble, à saisir et à manifester, à cause des éclairs qui signalent sa marche ; mais Bourdaloue, plus égal et plus modéré, nul ne l’a plus admirablement compris et défini que l’abbé Maury, dans la beauté et la fécondité incomparable de ses desseins et de ses plans, qui lui semblent des conceptions uniques, dans cet art, dans cet empire de gouvernement du discours, où il est sans rival, « dans cette puissance de dialectique, cette marche didactique et ferme, cette force toujours croissante, cette logique exacte et serrée, cette éloquence continue du raisonnement, dans cette sûreté enfin et cette opulence de doctrine ».
Aussi, pour Guyau, la métaphysique même est une expansion de la vie, et de la vie sociale : c’est la sociabilité s’étendant au cosmos, remontant aux lois suprêmes du monde, descendant à ses derniers éléments, allant des causes aux fins et des fins aux causes, du présent au passé, du passé à l’avenir, du temps et de l’espace à ce qui engendre le temps même et l’espace ; en un mot, c’est l’effort suprême de la vie individuelle pour saisir le secret de la vie universelle et pour s’identifier avec le tout par l’idée même du tout. […] X. — Après l’évolution de l’art, Guyau en étudie la dissolution et recherche les vraies causes des décadences littéraires.
Ce vieux supplice que nos anciennes chartes de torture appellent l’extension, et auquel Cartouche échappa à cause d’une hernie, Prométhée le subit ; seulement le chevalet est une montagne. […] V Une des causes probables de la folie feinte de Hamlet n’a pas été jusqu’ici indiquée par les critiques. […] Il cause avec les gens du cimetière, rit presque, puis empoigne Laërtes aux cheveux dans la fosse d’Ophelia et piétine furieux sur ce cercueil.
Grâce au malentendu que nous venons d’expliquer, la cause de la liberté de penser, quelques progrès qu’elle ait faits dans la société moderne depuis le xvie siècle, est loin d’être entièrement gagnée, même auprès des esprits éclairés. […] Tout droit suppose un devoir, le devoir d’écarter toutes les causes d’erreur et d’illusion qui nous captivent et nous égarent, les passions, l’imagination, les affections mêmes, de dégager en un mot de tous les nuages qui la couvrent la pure lumière de l’évidence. […] Ceux qui parlent ainsi croient sans doute défendre la cause de la vérité ; mais ils ne voient pas qu’ils lui portent de leur propre main les coups les plus redoutables et les plus profonds.
Quelques habiles prononcent en faveur des anciens contre les modernes ; mais ils sont suspects et semblent juger en leur propre cause, tant leurs ouvrages sont faits sur le goût de l’antiquité : on les récuse. […] Le sublime ne peint que la vérité, mais en un sujet noble, il la peint tout entière, dans sa cause et dans son effet ; il est l’expression, ou l’image la plus digne de cette vérité. […] Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs, examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, qu’il lit pour la première fois, où il n’a nulle part, et que l’auteur aurait soumis à sa critique ; et se persuader ensuite qu’on n’est pas entendu seulement à cause que l’on s’entend soi-même, mais parce qu’on est en effet intelligible.