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436. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Un homme dont il parle dans sa Dramaturgie avec le sentiment du respect le plus profond, mais de l’apparition duquel dans l’histoire littéraire il n’a pas tiré les conséquences qu’il aurait fallu, aurait dû lui apprendre que l’ancien monde dramatique était clos et forclos, et qu’il sortirait de cet homme-prodige une théorie qui ne serait même plus une théorie et qui emporterait les théories anciennes, comme des pailles dans un ouragan ! […] Mézières n’a rien ajouté dans son introduction à ce que le livre de Lessing nous apprend, avec le mouvement et le tour de la pensée de Lessing.

437. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Socrate s’éveille, Criton lui annonce que c’est le lendemain qu’il est condamné à mourir : « Comme il plaira aux dieux, dit Socrate. » Alors son ami le conjure de vouloir bien se conserver lui-même ; il lui apprend qu’il a gagné les gardes, que tout est prêt, et qu’il ne tiendra qu’à lui de se dérober la nuit suivante à ses persécuteurs. […] Socrate, laisse-toi persuader, et ne préfère ni tes enfants, ni ta vie, ni rien même à la justice. » Criton cède ; il admire Socrate qui finit par lui dire : « Marchons par où Dieu nous conduit. » Le troisième discours, beaucoup plus connu que les deux autres, est ce Phédon si fameux qui contient le récit des derniers entretiens de la mort de Socrate ; c’est un des ouvrages les plus célèbres de l’antiquité ; c’est celui que Cicéron, comme il nous l’apprend lui-même, n’avait jamais pu lire sans verser des larmes.

438. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Après l’observation si simple que nous venons de faire sur l’histoire du genre humain, quand nous n’aurions point pour l’appuyer tout ce que nous en ont appris les philosophes et les historiens, les grammairiens et les jurisconsultes, on pourrait dire avec certitude que c’est bien là la grande cité des nations fondée et gouvernée par Dieu même. […] Au défaut des sentiments religieux qui faisaient pratiquer la vertu aux hommes, les réflexions de la philosophie leur apprirent à considérer la vertu en elle-même, de sorte que, s’ils n’étaient pas vertueux, ils surent du moins rougir du vice.À la suite de la philosophie naquit l’éloquence, mais telle qu’il convient dans des états où se font des lois généralement bonnes, une éloquence passionnée pour la justice, et capable d’enflammer le peuple par des idées de vertu qui le portent à faire de telles lois.

439. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Non, non, que le maître d’école patiente ; nous apprendrons à lire plus tard. […] J’ai été aussi étonné d’apprendre que cela signifie chiffons, qu’un certain roi de Sardaigne d’apprendre qu’ornithologie voulait dire petits oiseaux. […] Guizot, qui a si peu appris ! […] Cortambert qui nous a appris tout cela dans la Patrie. […] les moyens de communication ont manqué ; on apprend si peu le français au Japon !

440. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

En enseignant, on apprend toujours soi-même ; et je ne veux point, en m’engageant dès à présent à conclure de telle ou telle manière, perdre le bénéfice de ce que mon enseignement m’apprendra. […] C’est en eux et chez eux que la nature et la raison ont leurs titres ; c’est d’eux, par conséquent, qu’il faut apprendre à les reconnaître ; et c’est d’eux qu’à notre tour nous apprendrons à imiter l’une, à réaliser l’autre, et à les égaler ou à les surpasser eux-mêmes. […] Homère ne lui a point appris à dire finement ni gracieusement les choses. […] Voltaire, en vantant les Anglais, n’apprenait rien à ses compatriotes. […] Seulement, l’objet de la critique, c’est de nous apprendre à nous élever au-dessus de nos goûts ; comme celui de la morale est de nous apprendre à nous élever au-dessus de nos instincts ou de nos intérêts ; et comme celui de la science est de nous apprendre en quelque manière à sortir de notre humanité pour la considérer et pour l’étudier du dehors.

441. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Ménage et le père Rapin s’étaient chargés de lui apprendre le latin. […] — Mais n’avons-nous pas appris sa mort ? […] J’eus la clef du mystère le jour où j’appris comment il faisait le récit du début de notre accointance. […] C’est là qu’on apprend l’activité, la modestie, l’émulation, la haine de la paresse. […] Mais un certain rire : il faut apprendre à rire divinement, comme le voulait Nietzsche.

442. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Dumas, Inventeur du Bureau typographique, a fait des Livres abécédaires fort utiles, c’est-à-dire, des Livres qui traitent des Lettres par rapport à la lecture, & qui apprennent à lire avec facilité & correctement. […] Les jeunes gens devroient recueillir en abregé ce qu’ils observent dans les Livres, & ce que leurs Maitres leur apprennent de plus utile & de plus intéressant. […] Cette figure de l’anti-sigma nous apprend l’étymologie de ce mot. […] D’ailleurs comment apprendre & retenir tant de noms ? […] Je l’ai appris en me rappellant ce qui s’est passé à ce sujet par rapport à moi.

443. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 488

Ces récits particuliers se perdent dans la foule, quand ils ne nous apprennent que ce qu’on trouve dans les Histoires générales.

444. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

On répétait un verbe que l’on savait, au lieu d’en apprendre un nouveau. […] Il apprenait, d’après quelques traités grecs et latins, les éléments de la géométrie. […] Ce soin des étrangers pour l’apprendre, dut servir à le perfectionner. […] Bientôt Joinville apprit avec douleur sa mort. […] Les étrangers y apprenaient le français et s’exerçaient à l’écrire, comme un beau et savant langage.

445. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Son écolier Lucrèce apprit et répéta la leçon avec ardeur. […] La raison en est qu’elle sentait fortement et n’avait pas appris le beau style. […] Thiers avait appris beaucoup de choses en peu de mois. […] C’est comme si l’écolier d’Homère voulait lui apprendre à faire des vers. […] Mais nous avons appris à nous en défier.

446. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIV » p. 175

Nous apprenons avec plaisir que les nouvelles de la santé du bon Nodier (car c’est là son nom) sont meilleures, et que ses nombreux amis espèrent posséder encore longtemps en lui un talent et un cœur qui leur seront plus chers que jamais.

447. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dodillon, Émile (1848-1914) »

Alphonse Lemerre Venu à la suite des Parnassiens, il apprit à leur école son métier de rimeur.

448. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

On auroit pu se passer d’apprendre qu’il naquit avec deux dents, & qu’on ne trouva pas de nourrice pour l’allaiter.

449. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Nattier »

Si vous n’avez voulu que m’apprendre comment on était vêtu à la Chine ou dans l’Inde, soyez content ; vous l’avez fait.

450. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 109

Les Lettres, qu’il aimoit avec passion, lui sont redevables de plusieurs Méthodes, beaucoup plus nettes & plus faciles que les anciennes, pour apprendre l’Histoire, la Géographie, les Généalogies, le Blason, &c.

451. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Avant d’entrer dans le prétoire (j’abrège de beaucoup), il apprend que cet assassin c’est le fils qu’il a abandonné. […] Mais son esprit rapide, en dépit d’elle, tissait sa toile : “Trois mois… sans le voir… et je vis… et il vit… et je dois apprendre à l’oublier… je dois apprendre.” […] Il est vrai que ce qu’elle en a appris avec moi ne la gênera pas plus tard ! […] C’est ce que nous apprend, par le détail, le livre excellent que M.  […] » — Assez pour t’en révéler ce que tu en dois apprendre.

452. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il haïssait tous ces présents dont l’usage est universel en Orient pour obtenir les grâces et les emplois, et il ne manquait point de faire entrer dans les coffres du roi tous ceux qu’il apprenait que les ministres recevaient ou se faisaient donner à cette fin. […] Il apprit que cet épicier était des plus à l’aise ; il l’alla voir un jour à sa boutique, avec la familiarité qui était naturelle à ce grand prince, et il lui dit: « Il y a longtemps que je vous connais de réputation pour homme de bien et pour homme riche. […] Outre ce que j’ai vu du sérail d’Ispahan, j’en ai appris plusieurs fois des nouvelles par des eunuques du palais et par des femmes ; car les femmes y entrent pour vendre des nippes et pour d’autres occasions. […] L’été, que la rivière est basse, la jeune noblesse se rend là tous les soirs, pour faire les exercices, et tout le monde y vient monter des chevaux et des mules pour leur apprendre l’amble. […] Si cela était, n’en aurais-je rien appris, moi qui, depuis le départ du roi de la capitale, ai toujours su précisément tout ce qui s’est passé dans le palais des femmes, qui l’ai toujours suivi partout, et qui ai, outre cela, la conduite du jeune prince ?

453. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Ce que nous sommes, en tant qu’animal, elles nous l’apprendront peut-être ! Elles ne nous apprendront pas ce que nous sommes en tant qu’hommes. […] Qu’est-ce que l’anatomie, la physiologie, l’embryologie même nous ont appris de notre destinée ? […] J’arrive enfin aux sciences historiques, — si ce sont des sciences, — et, comme les sciences naturelles, je ne puis m’empêcher d’observer d’abord qu’elles nous ont appris assurément beaucoup de choses, mais aucune de celles que nous attendions de leurs progrès. […] Même, la seconde a scandalisé tous ceux à qui, sans doute, elle apprenait pour la première fois que saint Thomas est un des beaux génies dont se puisse honorer l’histoire de la pensée humaine.

454. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Après avoir vainement frappé à la porte de ce magistrat, le solliciteur apprit que le seul moyen d’obtenir des audiences, c’était de faire un cadeau à sa femme. […] En juin 1783, les acteurs de la Comédie-Française reçurent l’ordre d’apprendre la pièce pour le service de Versailles. […] Il faut lui apprendre que c’est une erreur. […] Pour peu qu’on soit modeste et qu’on réfléchisse, on a appris par expérience à se défier de soi-même. […] Si la Prusse, par malheur, vous est indifférente, ce n’est pas ici que vous apprendrez à la haïr.

455. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

Antesignan, [Pierre] né à Rabastens, dans le Diocese d’Albi, Auteur du seizieme siecle, le premier qui ait composé parmi nous une Grammaire pour apprendre le Grec avec méthode.

456. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 206

Comme personne ne se doute peut-être dans quel genre il s’est exercé, nous apprendrons au Lecteur qu’il a fait des Traductions médiocres de plusieurs Ouvrages de Cicéron, & des Romans aussi médiocres que ses Traductions : le plus répandu de tous est l’Homme moral, faussement attribué à l’Abbé Prévôt, qui se seroit bien gardé d’en faire un pareil.

457. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 308

Ses Ecrits offrent fréquemment des traits où le Sénat de Rome eût pu apprendre ses devoirs, & l'Eloquence Romaine trouver des modeles.

458. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Vous apprendrez insensiblement à nuancer les teintes, à assouplir les attitudes, à démêler et à rendre la complexité de la vie. […] Vous ne devez pas perdre de vue que la nature et l’intensité des causes étant altérées, les effets ne devront pas rester les mêmes en nature et en intensité : c’est affaire d’observation, de tact et de temps, pour apprendre à y maintenir une exacte correspondance.

459. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Plus tard, — bientôt sans doute — cet enthousiasme sacré ne sera plus aussi spontané en son beau tumulte, mais le Poète le rappellera par volonté et, s’il a appris à fixer les images de la vie aussi bien qu’il les sentit palpiter, s’il est artiste autant qu’il fut poète, alors sera créée l’œuvre qui dira toute sa pensée. […] Vielé-Griffin montrent comme une défiance des choses, leurs formes extérieures peu-à-peu apprises, puis une recherche encore tâtonnante de leur sens réel qui hâtivement conclut, par des sensations d’infériorité devant elles, à un pessimisme révolté.

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