Si les naturalistes avaient voulu construire un type de l’organisme animal, sans avoir jamais vu autre chose que des vertébrés, leur théorie serait certainement insuffisante dans sa généralité. […] Ex. : L’homme est un animal raisonnable. » « Ou bien on applique à la même chose des noms ayant l’un moins, l’autre plus d’extension : L’homme est un animal. » Dans le premier cas, l’équivalence des deux mots est reconnue par l’association : homme et animal raisonnable sont deux mots pour un même état de conscience ; ils s’associent comme marques à un même groupe d’idées. […] Homme est le nom d’un groupe d’idées suggérées par association (Voir ci-dessus Classification) ; animal est aussi le nom d’un groupe, qui enferme et le premier groupe et d’autres encore.
On a dit, dans la première partie de cette étude, l’importance considérable de la notionpar où les bénéfices que réalise l’effort individuel et qui ne profitent guère chez les autres animaux qu’à l’individu, sont transmis par l’homme à ses descendants, que ce legs dispense de recommencer le labeur des ancêtres. […] L’un et l’autre ont pour champ d’observation un être dont c’est la fonction essentielle de se concevoir dans une certaine mesure autre qu’il n’est, pour qui l’accomplissement de cette fonction est une condition vitale, au même titre que les actes de nutrition et d’assimilation sont pour les animaux des conditions de vie. […] L’évolution de la série des espèces animales peut, en effet, se figurer par un éventail, dont toutes les branches issues d’un même angle, où il semble qu’elles se confondent, vont par la suite s’écartant les unes des autres, excluant de plus en plus toute possibilité de communiquer entre elles. […] On rencontre tout au bas de l’échelle animale des formes d’une extrême simplicité et dont la période d’évolution semble avoir été très brève : l’amibe est de ce nombre. […] Il est permis de penser qu’il en est des groupes sociaux comme des organismes animaux, en sorte que l’apparition d’une conception bovaryque assume parmi les collectivités humaines une signification opposée selon qu’elle se manifeste parmi une société en formation ou parmi une société ancienne, pourvue par une longue hérédité historique d’organes religieux, moraux et politiques que coordonnent entre eux les fibres d’une sensibilité homogène et invétérée, élaborée aux sources de l’ethnicité de la langue et de l’habitat communs.
La vérité est qu’elle oscille, « Si l’homme n’était pas un animal indisciplinable, il se serait corrigé. » Mais il n’en est rien. « D’ici deux mille ans, si le monde dure autant, les réitérations continuelles de la bascule n’auront rien gagné sur le cœur humain. » Ce serait un bon livre à écrire « qu’on pourrait intituler de centro oscillationis moralis , où l’on raisonnerait sur des principes à peu près aussi nécessaires que ceux de centro oscillationis et des vibrations des pendules ». […] L’homme est un animal mystique. […] L’homme est un animal qui a besoin d’être convaincu. […] L’homme, animal plus compliqué que les autres, mais seulement plus compliqué, est guidé par les instincts divers dont le jeu assure sa conservation, et il n’y a en lui rien de plus. […] Car si la morale n’est que l’idée qu’il ne faut pas vivre à l’état barbare, il n’est pas besoin d’une loi pour la fonder ; elle n’est que l’instinct social, l’instinct de conservation chez un être fait pour vivre en société ; l’instinct de persévérance dans l’être, chez un animal qui, s’il ne vivait pas en société, ne vivrait plus.
Leuret et Gratiolet, intitulé : Anatomie comparée du système nerveux chez les animaux et chez l’homme dans ses rapports avec le développement de l’intelligence. Le premier volume, qui traite des animaux, est de M. […] Flourens a publié sous forme populaire plusieurs ouvrages qui se rapportent à notre sujet : De la vie et de l’intelligence, De l’instinct et de l’intelligence des animaux, De la phrénologie et études vraies sur le cerveau.
L’æther serait le véhicule d’animus, l’air celui d’anima ; le premier circulant avec toute la rapidité des esprits animaux, la seconde plus lentement avec les esprits vitaux. […] Les poètes appellent cette partie præcordia ; ils attachent au foie de Titan chacun des animaux remarquables par quelque passion ; c’était entendre d’une manière confuse, que la concupiscence est la mère de toutes les passions, et que les passions sont dans nos humeurs. […] Les premiers hommes étant presque ainsi incapables de généraliser que les animaux, pour qui toute sensation nouvelle efface entièrement la sensation analogue qu’ils ont pu éprouver, ils ne pouvaient combiner des idées et discourir.
Les deux animaux ne pouvaient se tenir en repos. […] Noter que le lièvre ici est représenté comme le type de l’animal craintif.
Il n’est qu’un moule pareil à une coquille fossile, une empreinte, pareille à l’une de ces formes déposées dans la pierre par un animal qui a vécu et qui a péri. Sous la coquille, il y avait un animal, et sous le document il y avait un homme. Pourquoi étudiez-vous la coquille, sinon pour vous figurer l’animal ? […] Des images, ou représentations des objets, c’est-à-dire ce qui flotte intérieurement devant lui, subsiste quelque temps, s’efface, et revient, lorsqu’il a contemplé tel arbre, tel animal, bref, une chose sensible. […] Car dès qu’un animal vit, il faut qu’il s’accommode à son milieu ; il respire autrement, il se renouvelle autrement, il est ébranlé autrement, selon que l’air, les aliments, la température sont autres.
. — Portion animale de cette conception. — Portion humaine de cette conception. — Emploi des noms. — Intervention de l’illusion métaphysique. — Premiers éléments du simulacre hallucinatoire. […] — Par analogie et induction, nous faisons cela légitimement, comme l’accordent tous les sectateurs de Berkeley, quand, au lieu d’une pierre, il s’agit d’un sujet sentant, homme ou animal, autre que nous-mêmes. […] Y a-t-il quelque série d’événements internes que nous puissions, aussi par induction et analogie, transporter de nous dans la pierre, pour conférer à la pierre l’existence indépendante et distincte que nous avons conférée à notre semblable ou à l’animal ? […] La première de ces deux choses est animale, la seconde est humaine. — En effet, il suffit de l’expérience animale pour attacher à la sensation le groupe d’images ; on a vu les lois de réviviscence et d’association qui le forment et l’éveillent. […] L’enfant apprend les mots table, bâton, viande, pierre, arbre, et les autres ; peu à peu, ils équivalent pour lui au groupe d’images animales qui faisait d’abord toute sa perception.
L’histoire de l’âme ainsi entendue est un préliminaire de l’histoire des animaux. […] Certains animaux, qui sentent, sont immobiles. […] On sait assez ce qu’on peut attendre de l’auteur de l’Histoire des animaux. […] En attribuer l’étude à la physiologie, c’est la perdre ; chercher à comprendre l’âme de l’homme en observant les plantes et les animaux, c’est s’exposer aux plus tristes mécomptes. […] Ce sont évidemment des matériaux préparés pour son Histoire naturelle ou Histoire des animaux.
Au milieu des animaux de la création, He saw Two of far nobler aspect erect and tall ……………………………………… ……………… Of her daughters, Eve12. […] Ils prennent leur repas du soir, au milieu des animaux de la création, qui se jouent autour de leur roi et de leur reine. […] Les oiseaux du ciel reposaient dans leurs nids, les animaux de la terre sur leur couche ; tout se taisait, hors le rossignol, amant des veilles : il remplissait la nuit de ses plaintes amoureuses, et le Silence était ravi.
Seulement, l’homme est plus intelligent que les animaux ? […] Si les animaux jouent, ce qui s’appelle jouer, pour le plaisir ? […] Si les animaux ont de la pudeur ? […] Il tue des animaux, cruels eux-mêmes. […] La cruauté de l’homme est loin : les cruautés animales l’ont relayée.
Mais Cantu, dans son histoire, n’a pas même d’esprit de parti : il n’est d’aucune opinion, pas même de la sienne ; il va d’une idée à une autre, avec le mouvement animal d’une intelligence qui se prend à tout comme celle d’un enfant. […] La Critique fait quelquefois avec un volume, et même avec quelques pages, ce que Cuvier faisait avec l’os d’un animal.
. — Malades persuadés qu’ils sont une autre personne, qu’ils sont changés en animaux ou en corps inanimés, qu’ils sont morts. — Croyances analogues dans le rêve. — Mécanisme de l’idée du moi à l’état normal. — Mécanisme de l’idée du moi à l’état anormal. — Analogie du travail mental et du travail vital. […] Meubles, intérieurs d’appartement, figures humaines ou animales, arbres, maisons, rues, paysages, ce sont des représentations de ce genre dont la série compose le courant ordinaire de notre pensée. […] L’enfant et l’animal prévoient que cette eau les désaltérera, que ce feu les brûlera ; il suffit pour cela que l’expérience et l’habitude aient accouplé dans leur esprit telle sensation et telle représentation ; à présent, chez eux, la vue de l’eau éveille toujours l’image de la soif éteinte, et la vue du feu éveille toujours l’image de la brûlure. […] Il en est de même pour la plupart de nos prévisions ordinaires ; l’homme adulte et réfléchi est enfant et animal dans toutes ses actions habituelles et machinales, et cela lui suffît pour la conduite et la pratique. — Mais il peut dépasser cet état ; et en effet, petit à petit, il le dépasse. […] Soumis à cette opération, les couples qui composent notre pensée animale prennent un nouvel aspect, et, sous le flot des événements passagers et compliqués, nous apercevons le monde des lois simples et fixes.
Il peut naître, dans un animal, divers organes selon les diverses espèces de mouvements physiques. […] Spencer a essayé, en étendant et compliquant son explication, d’expliquer en partie la formation de l’œil rudimentaire chez les animaux inférieurs, de l’œil plus complexe chez les animaux supérieurs. […] Il n’y avait point de nécessité vitale à ce que le sens de l’électricité se développât d’une façon spéciale chez les animaux supérieurs et chez l’homme : n’est-il pas tout à fait indifférent pour la conservation de notre espèce que, chaque année, quelques individus soient ou non frappés de la foudre ? Les animaux insensibles aux variations délicates de l’électricité ont donc pu survivre et perpétuer leur race : le germe des sensations électriques a dû ainsi s’atrophier faute d’usage, et l’homme est devenu, en quelque sorte, aveugle à l’électricité comme la taupe à la lumière. […] Aussi n’est-il aucun de nos sens qui n’ait été surpassé de beaucoup par l’organe correspondant de quelque autre espèce animale, pour laquelle une plus grande finesse de perception était une condition d’existence : nous n’avons ni l’œil de l’aigle ni l’odorat du chien.
. — Comment leur diffusion a dû être une provocation à observer de plus près le caractère des animaux familiers ; — et comment ainsi s’est formée l’« Épopée animale ». — Commentaire d’un mot de saint Augustin : Vitium hominis natura pecoris ; — on s’est aperçu que nous avons sans doute perfectionné nos vices, mais qu’ils sont en nous, et entre eux, comme des « animaux » qui se combattent [Cf. une belle page de Bossuet dans ses Élévations sur les mystères, IVe semaine, VIIIe élévation] ; — et, à ce propos, de l’emploi des apologues ou des « exemples » animaux dans les sermonnaires du Moyen Âge. […] Taine, La Fontaine et ses fables] ; — on ne plaisante plus la lourdeur ou la poltronnerie de son voisin ; — mais celles de Brun, l’ours, ou de Couard, le lièvre ; — et par là s’explique peut-être la disparition quasi soudaine des fabliaux : — si, de directe et de brutale, en devenant « allégorique » la satire est devenue plus générale et moins dangereuse. — Par là s’explique également le nombre et la diversité des branches du Roman de Renart : — sur toute l’étendue du territoire l’épopée animale sert de cadre banal, et pour ainsi dire de « passe-partout » à la satire ; — on s’attache d’ailleurs à imiter plus exactement les mœurs des animaux ; — et de tout cela résulte quelque chose d’analogue à « l’ample comédie » de La Fontaine ; — mais d’un La Fontaine qui ne serait pas artiste ; — ni peut-être poète. […] Ce sont des contes d’animaux moralises ; — ci d’où l’on tire tantôt, comme Philippe de Thaon, des enseignements chrétiens — ou, comme Richard de Fournival, des enseignements d’amour ; C. — Les Dits et surtout, les Débats — comme la Bataille de Carême et de Chantage ; — dont Rabelais a repris le thème dans son récit épique de la lutte de la Reine des Andouilles et de Quaresme prenant ; — ou comme la Bataille des Sept Arts d’Henri d’Andeli ; D. — Les Arts d’Amour, parmi lesquels on cite le De arte honeste amandi, d’André le Chapelain, traduit en français par Drouart la Vache ; — La Clef d’Amours, de Jacques d’Amiens ; — Le Conseil d’Amour, de Richard de Fournival ; — et par l’intermédiaire desquels la poésie courtoise s’insinue dans le Roman de la Rose. […] Rapports de « l’épopée psychologique » (Gaston Paris) de Guillaume de Lorris avec l’« épopée animale » du Roman de Renart. — Comme les auteurs de Renart ont personnifié dans leurs animaux les vices de l’humanité, ainsi fait Guillaume de Lorris, en son Art d’aimer, des nuances de l’amour. — Sa conception de l’amour ; — et ses rapports avec celle de la « poésie courtoise ». — Son habileté dans le maniement de l’allégorie ; — et qu’elle ne doit pas avoir été la moindre raison du succès du Roman de la Rose. — Pour toutes ces raisons le Roman de la Rose peut être considéré comme l’expression idéale des sentiments de la même société dont le Roman de Renart est la peinture satirique.
Zola ne peut nous donner que des tempéraments ; et, pour ma part, maintenant, je le défie de sortir jamais de l’animal ! Or, l’animal est, comme les mots, sans âme. […] C’est la divinisation dans l’homme de la bête, c’est l’accouplement des animaux sur toute la ligne, avec une technique d’expression chauffée au désir de produire de l’effet qui doit être le grand et peut-être le seul désir de M. […] Cette fille, qui s’appelle Désirée, est née fille de basse-cour… Type de femme qui ne manque pas de vérité, mais de vérité inférieure et de cette chaleur animale, la préoccupation éternelle de M. […] Pour l’auteur de La Faute de l’abbé Mouret, comme pour ce fort animal idiot qu’on appelle Désirée, cette vache qui vient de vêler est l’événement suprême.
Il hanta la taverne ; il étudia sur place et chez eux les voleurs, si différents de ceux de France, les filous (pick pockets) à figures si aiguës, si tranchées, les boxeurs au type animal et féroce : l’un d’eux, le fameux boxeur Smith, flatté de tant d’attention, lui offrit son amitié. […] Le paysan de La Bruyère, « cet animal farouche, noir, livide et tout brûlé du soleil, qui fouille et remue la terre », est un Apollon au prix de cet animal à face et à membres de squelette, qui convoite des haillons un peu moins haillons que les siens. […] Le reste est horrible ; les jambes sont d’un squelette, les pieds de je ne sais quel animal fourchu. […] Un des premiers mots de Vireloque est sanglant : il s’arrête à considérer un être ignoble, tombé ivre-mort, et, pour toute légende, il dit : « Sa Majesté le Roi des animaux !
Mais d’autres animaux, contemporains de l’homme, étaient survenus : les uns, d’une construction presque aussi massive ; les autres, cent fois plus redoutables, ne se repaissant que d’êtres vivants, au lieu de brouter l’herbe et l’algue. […] Si petit auprès de ces colosses écrasants, incapable de les attaquer ou de les dompter, l’homme fuyait à leur approche, perdu dans la foule des animaux inférieurs. […] C’est « le Dieu à la barbe d’or », « le Pontife aux sept rayons », le Héros rouge qui « poursuit de ses flèches la troupe des ténèbres », l’Exterminateur des démons cachés sous la forme des animaux nocturnes, le Médiateur qui porte au ciel les prières et les vœux des hommes. […] Prométhée, voulant tromper Zeus, tue un bœuf et le dépèce en deux parts : d’un côté, les chairs et les entrailles qu’il enveloppe sous la peau de l’animal écorché, de l’autre, les os qu’il recouvre d’une belle couche de graisse succulente. […] Les Grâces posèrent sur ses tempes une couronne d’or, diadème royal et bestial, où le forgeron divin avait ironiquement ciselé « tous les animaux que nourrissent la terre et la mer ».
Il est dans l’homme la conséquence de l’idée de sa propre supériorité ; et, en effet, comme le rire est essentiellement humain, il est essentiellement contradictoire, c’est-à-dire qu’il est à la fois signe d’une grandeur infinie et d’une misère infinie, misère infinie relativement à l’Être absolu dont il possède la conception, grandeur infinie relativement aux animaux. […] Les animaux les plus comiques sont les plus sérieux ; ainsi les singes et les perroquets. D’ailleurs, supposez l’homme ôté de la création, il n’y aura plus de comique, car les animaux ne se croient pas supérieurs aux végétaux, ni les végétaux aux minéraux. […] Et pourtant, remarquez bien que si le rire des enfants diffère encore des expressions du contentement animal, c’est que ce rire n’est pas tout à fait exempt d’ambition, ainsi qu’il convient à des bouts d’hommes, c’est-à-dire à des Satans en herbe. […] Cela est visible, non-seulement dans certains animaux du comique desquels la gravité fait partie essentielle, comme les singes, et dans certaines caricatures sculpturales antiques dont j’ai déjà parlé, mais encore dans les monstruosités chinoises qui nous réjouissent si fort, et qui ont beaucoup moins d’intentions comiques qu’on le croit généralement.
Vous savez qu’à la seconde création, parmi les grandes herbes et sous le dôme de ces forêts gigantesques, on vit se dérouler de monstrueux reptiles, premiers essais d’organisation animale, premiers propriétaires de cette terre, dont ils étaient les seuls habitants. La nature brisa cette création, et dans la suivante elle jeta sur la terre des quadrupèdes dont les espèces n’existent plus, animaux informes, grossièrement organisés, qui ne pouvaient vivre et se reproduire qu’avec peine, et ne semblaient que la première ébauche d’un ouvrier malhabile84. […] La plante tend à végéter : donc la végétation est un bien pour elle, Cet animal aspire à se mouvoir : donc pour lui le mouvement est un bien. […] Pour un animal libre comme nous, cette chose est la vertu ; pour un animal privé de liberté comme lui, cette chose n’est pas : donc dans la vie présente il n’a point de destinée du tout.
Dans la description des animaux, je me sépare de Taine : La Fontaine n’a rien du naturaliste. […] Regardez ses chats, ses lapins, ses chèvres, son héron : il dessine avec une précision, une vie étonnantes, la forme extérieure de l’animal, silhouette, attitudes, démarche. Et par un raisonnement que nous faisons tous les jours à propos de nos semblables, du profil et de l’aspect de l’animal, il en induit le caractère, c’est-à-dire un caractère humain, qu’il lui attache : il en explique les actes familiers par les motifs et les mobiles qui rendent compte des actes des hommes. […] Ailleurs la fable s’agrandit en poème philosophique : comme lorsqu’il démontre la vanité de l’astrologie judiciaire, ou lorsque, dans un long discours, il discute la théorie cartésienne des animaux machines.
Un Orphée jouant de sa lyre entra sur le théâtre, suivi d’un chien, d’un chat, d’un chameau, d’un ours, d’un mouton, et de plusieurs animaux sauvages, lesquels avaient délaissé leur nature farouche et cruelle en l’oyant chanter de sa lyre. […] Sa femme, ses domestiques, font de vains efforts pour l’en arracher, rien ne peut faire démordre cet animal.
Mais ces saules, cette chaumière, ces animaux qui paissent aux environs, tout ce spectacle d’utilité n’ajoute-t-il rien à mon plaisir ? […] Ils font des enthousiastes sans l’être ; c’est l’homme et l’animal.
Les animaux ont encore des qualités préférables à celles des plantes, & l’homme a des connoissances qui l’élevent au-dessus des animaux. […] Petit animal. […] Ainsi l’on dit ce chien est un animal bien attaché à son maître, ce lion est un animal féroce, &c. Animal est donc un nom de genre, puisqu’il est commun à chaque individu de toutes les différentes especes d’animaux. […] Oui sans doute, tout animal est un être.