Éternelle jeunesse de la poésie de l’histoire, de la nature, de l’amour, se répercutant dans la jeunesse du navigateur !
monsieur, ce titre est peut-être une preuve d’amour, mais non de sang ; le nôtre est bien humble, mais notre cœur est au niveau de tout ce que Dieu a créé pour sentir et aimer les belles choses.
Cette question se trouve dans l’Amour et Psyché, dans mainte légende ou récit, Frédéric de Souabe et Angelberg, Partenoplis et Amelor, Raimond et Mélusine.
Or nous trouvons précisément cette petite scène, toute faite, dans L’Amour médecin de Molière.
L’imagination active de l’homme, mal à l’aise dans la conception abstraite des objets dont il s’occupe incessamment, cherche à la rendre plus précise en la revêtant des caractères mêmes de l’être humain ; nous nous représentons les forces de la nature comme des individualités sensibles, intelligentes, mues par l’amour ou par la haine, se laissant fléchir aux prières, aux offrandes, aux sacrifices. […] Par un phénomène curieux, le poème de Schiller introduit dans la dernière partie de cette symphonie énonce sinon clairement, du moins expressément cette pensée : que le sentiment (Schiller ne parle, à dire vrai, que du sentiment de la joie) unit tous les hommes et fait naître en eux l’amour. […] Nous retrouvons encore la même tendance dans la plus essentielle manifestation vitale : l’amour ; car le rêve des amoureux, tel qu’il se traduit dans leurs gestes et leurs aveux, est de s’appartenir si complètement qu’ils ne soient plus distincts l’un de l’autre, qu’ils ne soient plus qu’un cœur, qu’une âme, qu’un même esprit. […] Mais un auditeur qui ne serait pas suffisamment chrétien pour comprendre cette logique, pourrait être tenté de s’écrier : « Pour l’amour du ciel, comment le péché est-il entré dans la musique !
Il faut l’avoir approché pour savoir de quel amour il aimait les idées, mais il ne les aimait que justes, que démontrées et l’inappréciable « service » des Origines est là : elles nous ont appris d’abord à regarder les problèmes politiques comme composés de données trop multiples pour qu’ils puissent être résolus a priori, — en second lieu, à nous représenter, derrière leurs termes forcément abstraits, j’en reviens à mon expression de tout à l’heure, la réalité vivante qui s’y trouve engagée, l’homme. […] II Pour en revenir à l’Âme Étrangère, cette loi de ce que j’appellerai faute d’un mot plus simple : la réciproque irréductibilité nationale, que Maupassant signalait dans ce domaine de l’amour, le plus individuel, le plus indépendant du milieu natal et de ses influences, les esprits les plus férus d’illusion sont bien obligés de la constater, depuis 1914, dans le jeu de ces réactions collectives qui dominent les rapports de peuple à peuple. […] Pareillement, le Demi-Monde, le Gendre de Monsieur Poirier, On ne badine pas avec l’amour, c’est Dumas fils, c’est Augier, c’est Musset. […] Il lui est loisible de l’exécuter tellement quellement — le peuple dit : à la grosse, à la va-vite, — ou bien de l’achever avec amour, de la fignoler.
C’est ainsi que la première n’est représentée au Parlement qu’avec une mauvaise conscience, qu’elle y est un amour (du passe) qui n’ose pas dire son nom, tandis que la dernière puise une partie de sa force, même spirituelle, dans sa puissance et son allure parlementaires. […] Le saint-simonisme est une mystique de la production et de l’amour de l’humanité. […] La vie, le hasard, l’intérêt, l’amour et la haine l’obligèrent à des choix.
Très que n’avoie que douze ans, Estoie forment goulousans (désireux) De veoir danses et caroles, D’oïr ménestrels et paroles Qui s’apertiennent à déduit, Et se ma nature introduit Que d’amer par amour tous chiaus (ceux) Qui aimment et chiens et oisiaus6.
C’est la même langue, la même méthode ; la personne n’y paraît pas plus, quoique Nicole fût tout l’opposé d’Arnauld, et quoiqu’il eût dû lui coûter plus d’une fois de cacher dans ses écrits cet amour de la paix qui, toute sa vie, le fit soupirer après le bonheur que l’Evangile promet aux pacifiques.
Le vrai sens des choses n’est possible que pour celui qui se place à la source même de la beauté, et, du centre de la nature humaine, contemple dans tous les sens, avec le ravissement de l’extase, ces éternelles productions dans leur infinie variété : temples, statues, poèmes, philosophies, religions, formes sociales, passions, vertus, souffrances, amour, et la nature elle-même qui n’aurait aucune valeur sans l’être conscient qui l’idéalise.
Or, il paraît que tout le monde n’a pas pu oublier, par amour de l’art, que M.
Ceux même qui semblent n’avoir rien du poëte, comme Aristote, arrivent d’emblée aux conceptions saisissantes : celle d’un monde qui dans ses dernières profondeurs aspire au bien, est attiré par l’amour, mû par un Newtonisme métaphysique.
« Le culte et l’amour ardent du beau sont des vertus qui nous appartiennent ; notre honte est d’avoir été contraints d’obéir pendant des siècles ; c’est pour cela que notre mimique, tout en étant belle et passionnée, reste défiante et n’est pas toujours franche… Le Toscan est le plus Italien de tous les Italiens, et, par conséquent, le plus défiant et le plus réservé de tous ; le Napolitain fait avec les bras des gestes de télégraphe ; le Romagnol est rude et franc ; le Romain, dans ses mouvements dignes de la statuaire, garde toujours gravées en caractères invisibles les lettres fatidiques S.
Pour moi, je trouve qu’il y a non seulement quelque enfantillage, mais encore un certain manque de courage et de noblesse à regretter de vivre à l’heure que l’ordre de la nature nous a assignée ; et je suis convaincu, au contraire, que l’amour sincère du temps où l’on vit, quelles que soient ses défaillances, ses tares, ses faiblesses, ses erreurs, est la meilleure condition des grands efforts et des pensées fécondes.
Quand nous éprouvons de l’amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d’absolument nôtre ?
Des critiques qui ne me connaissent pas et qui sont promptes à juger des autres par eux-mêmes m’ont prêté, durant cette dernière partie de ma vie si active, bien des sentiments, des amours ou des haines, qu’un homme aussi occupé que je le suis et changeant si souvent d’études et de sujets n’a vraiment pas le temps d’avoir ni d’entretenir.
Je n’en ai pas encore vu un s’échauffer contre un soldat-paysan, et j’ai vu en même temps un air de respect filial de la part de ces derniers… C’est le paradis terrestre pour les mœurs, la simplicité, la vraie grandeur patriarcale : des paysans dont l’attitude devant les seigneurs est celle d’un fils tendre devant son père, des seigneurs qui ne parlent à ces paysans dans leur langage grossier et rude que d’un air bon et riant ; on voit un amour réciproque entre les maîtres et les serviteurs » Plus au sud, dans le Bocage, pays tout agricole et sans routes, où les dames voyagent à cheval et dans des voitures à bœufs, où le seigneur n’a pas de fermiers, mais vingt-cinq à trente petits métayers avec lesquels il partage, la primauté des grands ne fait point de peine aux petits.
Répétée incessamment, chaque jour plus vive, entretenue par une passion maîtresse, par la vanité, par l’amour, par le scrupule religieux, soutenue par de fausses sensations mal interprétées, confirmée par un groupe d’explications appropriées, elle prend l’ascendant définitif, annule les souvenirs contradictoires ; n’étant plus niée, elle se trouve affirmative ; et le roman, qui d’abord avait été déclaré roman, semble une histoire vraie. — Ainsi notre idée de notre personne est un groupe d’éléments coordonnés dont les associations mutuelles, sans cesse attaquées, sans cesse triomphantes, se maintiennent pendant la veille et la raison, comme la composition d’un organe se maintient pendant la santé et la vie.
Les esprits despotiques et soldatesques lui reprochent son amour pour la liberté ; les esprits fanatiques lui reprochent sa mesure avec les événements et sa résignation désintéressée, et douloureuse cependant, avec César ; les esprits courts lui reprochent son étendue ; les esprits spéciaux lui reprochent son universalité ; les esprits stériles lui reprochent son abondance ; les esprits incultes lui reprochent sa perfection continue ; les impies lui reprochent sa piété ; les sceptiques, sa foi ; les excessifs, sa modération ; les pervers, sa vertu.
Qui est-ce qui ne connaît pas Horace, le précepteur de tous les hommes dans la morale, de tous les littérateurs dans l’art d’écrire, mais le plus adroit corrupteur des grands ; le libertin et malheureux Ovide, ses Tristes, ses Fastes, ses Amours, ses Métamorphoses, son esprit, sa facilité, sa volupté ; les naïves saletés de Catulle, la douce mélancolie de Tibulle, la chaleur de Properce, la noble et vertueuse audace de Juvénal, la finesse, la bonne plaisanterie et les élégantes obscénités de Martial ?
Allez voir l’ offrande à l’amour de Greuze, et vous me direz ce que sa figure principale devient à côté des arbres énormes qui l’environnent.
. — Au XVIIIe siècle, Galland, Caylus, l’abbé Le Beuf, l’abbé Sallier, un peu Duclos, Lèvesque de La Ravallière, des membres de l’Académie des Inscriptions, commencèrent à entrer petit à petit, par un point ou par un autre, dans étude de notre passé ; mais Sainte-Palaye surtout, Sainte-Palaye, initié par la lecture de Froissart à l’amour de notre vieille poésie fut possédé d’une véritable passion du moyen âge français ; il en eut l’enthousiasme, il eut comme une vision anticipée de tout ce qu’il renfermait de riche et de renouvelant.
Ce ne fut point sans doute au hasard que le stratège athénien choisit ce signal de ralliement printanier comme un cri d’amour.
Mais c’est par là aussi qu’elle éprouve la douleur toute intellectuelle de sa condition d’ici-bas et qu’elle prend l’horreur de cette existence, la passion d’en sortir, l’amour de la vraie vie, de la liberté, de l’immortalité, de l’éternité de Dieu enfin, jusqu’au désespoir, jusqu’au délire, jusqu’au suicide.