Voltaire est un journaliste de génie : agir sur l’opinion qui agit sur le pouvoir, dans un pays où le pouvoir est faible et l’opinion forte, c’est tout le système du journalisme contemporain ; et c’est Voltaire qui l’a créé. […] Mais il agit aussi par sa correspondance.
Il l’avoue dans une note sur le portrait de Ménalque le distrait109, ou l’excès de longueur choque d’autant plus qu’il s’agit du type même de la pétulance, du défaut de suite, de la mobilité, de l’absence. […] « Il s’est dispensé, disait-il, du plus difficile dans l’art d’écrire, à savoir, les transitions112. » Il ne s’agit pas de tours d’adresse et comme de plans inclinés pour faire glisser commodément l’esprit d’une idée à l’autre, mais d’idées considérables et nécessaires, qui ont leur place marquée dans le discours et qui en forment la chaîne. Il s’agit de cette logique qui, dans tous les arts, n’est que l’imitation de la nature, laquelle ne crée pas de membres séparés du corps.
Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ; il ne suffit pas de se représenter un point, il faut se représenter tel point et avoir le moyen de le distinguer d’un autre point. […] Localiser un objet, cela veut dire simplement se représenter les mouvements qu’il faudrait faire pour l’atteindre ; je m’explique ; il ne s’agit pas de se représenter les mouvements eux-mêmes dans l’espace, mais uniquement de se représenter les sensations musculaires qui accompagnent ces mouvements et qui ne supposent pas la préexistence de la notion d’espace. […] Elle ne m’a pas appris comment est l’espace et qu’il satisfait à la condition dont il s’agit.
Quant aux Troyens, il s’agit d’une grande fresque lyrique de Berlioz en cinq actes et deux parties créée en 1863 au moins dans une version tronquée. […] Quant au couple d’aimables écrivains français auquel il fait allusion, il s’agit de Judith Gautier et de son mari d’alors, Catulle Mendès. […] Il s’agit bien sûr de Gustav Mahler (1860-1911) qui dirigea toute sa vie les œuvres de Wagner à Leipzig, Budapest puis Vienne à partir de 1897.
Un automate, spécialement fabriqué pour les besoins de la cause, serait peut-être capable d’un tel héroïsme ; mais il devient incroyable dès qu’il s’agit d’un homme en chair et en os. […] Certes, il est de toute évidence que le drame ne doit pas seulement agir, mais qu’il doit aussi réfléchir. […] L’homme, dans la réalité, discute, en même temps qu’il agit.
Faut-il croire ce qu’ajoute Madame, mère du Régent, qui nous dit avec sa franchise toute germanique : La Montespan, qui avait plus d’esprit, se moquait d’elle publiquement, la traitait fort mal, et obligeait le roi à en agir de même. […] Aussitôt que l’aurore de votre grâce commencera à poindre, je commencerai d’agir et de travailler à l’œuvre de mon salut… en me contentant d’avancer et de croître dans votre amour comme l’aurore, doucement et imperceptiblement… Il est naturel de rapprocher ces paroles de celles mêmes que Bossuet écrivait au sujet de Mme de La Vallière, à la veille de son entière conversion : « Il me semble, disait-il, qu’elle avance un peu ses affaires à sa manière, doucement et lentement. » Ainsi sa démarche habituelle, même dans le chemin du salut, était une douce lenteur, et comme un air de molle nonchalance, jusqu’à ce que l’amour lui eût donné les ailes qui enlèvent. […] Mais comment se peut-il que Bossuet ait agi en ceci comme Mme de Genlis ou tout autre écrivain esclave d’une élégance timide eût été capable de faire, qu’il ait partout affaibli et atténué ce qui donnait à l’expression de l’accent et du caractère, et que sa plume, en raturant et en corrigeant autrui, soit allée au rebours de ce qu’elle pratique si hautement elle-même ?
Ses idées sur l’éducation des femmes sont pleines de justesse et de mesure dans la théorie : Sérieusement, écrit-elle, y a-t-il rien de plus bizarre que de voir comment on agit pour l’ordinaire en l’éducation des femmes ? […] Et ce qu’il y a de rare est qu’une femme qui ne peut danser avec bienséance que cinq ou six ans de sa vie, en emploie dix ou douze à apprendre, continuellement ce qu’elle ne doit faire que cinq ou six ; et, à cette même personne qui est obligée d’avoir du jugement jusques à la mort, et de parler jusques à son dernier soupir, on ne lui apprend rien du tout qui puisse ni la faire parler plus agréablement, ni la faire agir avec plus de conduite. Sa conclusion, qu’elle ne donne encore qu’avec réserve (car en telle matière qui touche la diversité des esprits, il ne saurait y avoir de loi universelle), sa conclusion, dis-je, est qu’en demandant plus de savoir aux femmes qu’elles n’en ont, elle ne veut pourtant jamais qu’elles agissent ni qu’elles parlent en savantes : Je veux donc bien qu’on puisse dire d’une personne de mon sexe qu’elle sait cent choses dont elle ne se vante pas, qu’elle a l’esprit fort éclairé, qu’elle connaît finement les beaux ouvrages, qu’elle parle bien, qu’elle écrit juste et qu’elle sait le monde ; mais je ne veux pas qu’on puisse dire d’elle : C’est une femme savante ; car ces deux caractères sont si différents, qu’ils ne se ressemblent même point.
Il n’a jamais été mis à même d’agir et de pratiquer ses maximes. […] Je ne sais pas agir, je passe mon temps à contempler. » Approchons donc avec respect du grand contemplateur, et recueillons quelques-unes de ses belles paroles comme des germes que nous sèmerons ensuite chacun dans notre propre terrain, et qui y lèveront assez diversement, mais toujours avec fruit et vers le ciel. […] C’est toujours le même homme d’esprit, le même gentilhomme chrétien que nous connaissons, avec son timbre vibrant, sa parole aiguë qui part, qui éclate, qui du premier jet va plus loin qu’il ne semblerait nécessaire à la froide raison, mais qu’on serait fâché de trouver plus retenue et plus circonspecte ; car elle porte avec elle bien des vérités, et s’il semble qu’il y ait souvent colère en elle, lors même qu’il s’agit des amis, écoutez et sachez bien distinguer : c’est la colère de l’amour.
Car il était, ne l’oublions jamais, l’homme de son humeur : cela perce déjà dans les dernières lignes de cet article tout pacifique et d’expectative ; il prévient les questionneurs et adversaires du National qu’il ne s’agit plus désormais, dans ces critiques fort déplacées dont il est l’objet, d’attaques collectives : « Ces attaques, dit-il en terminant, ne s’adresseraient désormais qu’à une seule personne, celle qui s’est fait connaître hier pour directeur unique du National, et l’on doit s’attendre qu’elles seraient relevées. » Voilà une pointe d’épée qui s’aperçoit : et combien de fois déjà ne s’était-elle pas montrée à la fin des articles de Carrel ! […] Ce mot, si bien infligé peut-être dans le cas dont il s’agissait, semblait être devenu trop habituellement la devise de Carrel ; il semblait trop dire à tout venant : Quand vous voudrez, monsieur ! […] Il ne s’agit point pour nous de suivre Carrel dans cette série d’articles des premiers mois de 1831, ni dans le tous-les-jours de cette marche, où il se rencontrerait plus d’un accident et d’un retour : ce qui nous importe, c’est de noter les moments où la manœuvre change, et où il donne un coup au gouvernail.
Hennin ont été supprimées ; que ce digne ami qui ne répond pas toujours agit plus qu’il ne parle ; qu’il y a des moments où les lettres qu’il reçoit coup sur coup de Bernardin le prennent au milieu d’un travail accablant : « Votre troisième lettre, lui écrivait-il (18 novembre 1780), est la soixante-dix-neuvième à laquelle je doive réponse aujourd’hui, et il y en a qui roulent sur des affaires pressées. » Et en post-scriptum : « J’avais écrit neuf heures hier soir lorsque j’eus fini la minute de cette lettre. […] Hennin lui obtient de M. de Vergennes (29 novembre 1780) une gratification de trois cents livres sur les fonds destinés aux gens de lettres : « C’est peu de chose, mais il s’agit de débuter. » D’ailleurs ces gratifications sur les fonds littéraires sont annuelles et équivalent à une pension à vie, quoiqu’on ne l’annonce pas formellement. […] Vous vous faites illusion, monsieur : le roi ne vous doit rien pour ce que vous avez fait en Pologne, ni pour vos mémoires, parce que vous n’avez point agi par son ordre.
L’histoire d’une nation, d’une littérature est l’histoire de ces grandioses communications ondes vitales, prises et décrites dans leur source, dans l’âme où elles s’élancent, mesurées dans leur parcours, dans les âmes où elles agissent, révélant par leur extension et par leur nombre combien un peuple compte d’hommes, d’êtres existant par soi et existant en autrui. […] Spencer sur les facteurs de révolution organique dans la Nouvelle Revue du mois d’octobre 1886 [Il s’agit de l’article en deux parties intitulé « Les facteurs de l’évolution organique », paru dans la Nouvelle Revue en réalité le 1er juillet et le 15 avril 1886. […] Revue philosophique, oct. 1882 [Il s’agit de l’article de la Revue philosophique cité plus haut « La répétition universelle », qui sera repris dans Les Lois de l’imitation en 1890.
Il s’agit de sauver la société dans la littérature comme dans la politique. […] S’il s’agit de l’honorer, rien ; s’il s’agit de le persécuter, tout.
Non, dira-t-on, il ne s’agit pas de chercher ni de découvrir la vérité, elle est toute trouvée ; il ne s’agit que de la conserver et de la transmettre. […] Un tel examen est nécessairement libre, car il ne pourrait être restreint qu’au nom de certains principes surnaturels ; or ce sont de tels principes qu’il s’agit précisément de constater : ils ne peuvent donc restreindre la liberté de mon examen sans un manifeste cercle vicieux.
Voilà ce qu’on a trop oublié quand il s’est agi d’écrire l’histoire, et principalement de la Révolution française, l’immense événement moderne dont tous les esprits contemporains sont encore remplis et troublés. […] La force des choses, cette irresponsabilité du destin, ce joug d’une mathématique inconnue jeté sur le cou de la pauvre créature humaine, a remplacé, dans l’Histoire, l’action réelle et très explicable de l’homme tout-puissant de volonté, de liberté, quand il s’agit des événements qui paraissent le moins à sa charge, et même tout puissant de faiblesse. […] Si on ne voit pas toujours, de cette âme, le travail et les influences, il ne s’agit que de les trouver.
Voyez agir — ou plutôt non agir — et se mouvoir ce fantastique personnage qui, mis en présence de n’importe quel aspect de notre monde, semble être tombé subitement d’une planète en décomposition. […] Panizza, après avoir rappelé la vieille opinion des Jésuites et des Théologiens « que le sperme viril non utilisé profite au cerveau », et après avoir reconnu que cette opinion était insoutenable de nos jours, ajoute : « Il ne s’agit pas d’une transmigration, mais d’une propagation nerveuse vers le cerveau, de l’excitation causée par l’inhibition sexuelle ».
Il s’agit de savoir enfin ce que nous voulons. […] Il ne s’agit plus de poésie, ni de chants, ni de joie, ni de prière, ni d’étoile d’aucuns sorte. […] Les livres et les mots agissent sur lui comme le paillon sur un sauvage. […] L’artifice palpable de la scène agit sur moi en sens inverse de ma conception esthétique. […] Tout cela dans le plus strict sentiment archaïque de l’époque qu’il s’agissait de restituer.
S’agit-il de relâcher, pour la plus grande commodité des particuliers, les liens du gouvernement ? […] Il s’agit de creuser sans illusions le cas lamentable de cet homme si distingué. […] Penser, vivre et agir par imagination, c’est ne pas sortir de soi. […] Antony parle comme une espèce de héros, mais il est presque sans ressources, et comment agit-il ? […] Il s’agit de revêtir cet appareil de majesté.
Il ne s’agit pas de savoir, comme vous le pensez bien, s’il s’est apitoyé sur leur sort. […] Dans ce champ qu’on a restreint volontairement, il s’agira de creuser et d’aller jusqu’au fond. […] Lavisse qui fut consulté lorsqu’il s’agit de choisir un précepteur au prince impérial en remplacement de M. […] Sans doute, il ne s’agissait pas de transporter en France, et tel quel, le système allemand. […] Mais ce dont il s’agit, c’est d’une tendance générale.
Mais il ne s’agit pas de cela, et il ne s’agit pas non plus seulement de phrases. […] Il s’agit de la Grèce ! […] Mais que s’agit-il ici de nationalisme étroit ? […] Il s’agit de s’y classer en bon rang ! […] » Il ne s’agit pas de cela.
Janin, dans la Revue de Paris, a écrit sur ou contre ; Old-Nick, dans le National, a fait deux grands articles comme s’il s’agissait des fortifications ; et voilà la Revue des Deux Mondes qui met son Lagenevais27 en campagne, son homme armé et masqué des jours de secrète justice.
Il s’agit des Guêpes de M.
Il faut donc une réelle activité d’esprit pour écrire, de quoi qu’il s’agisse, au collège ou dans le monde, pour remplir une tâche, ou pour se satisfaire soi-même.
Et c’est elle qu’il s’agit avant tout de discerner, en rapprochant attentivement les traits épars.
Son talent très fier ne souffre rien que d’absolument choisi au plus fin fond des considérables sensualités dont il s’agit, et vous serez ravis des deux preuves que voici de ce que j’avance là.