Or je le réimprime : « Il y a ceux dont la clameur jeta l’idée sur le déploiement des villes grises et bleuâtres, par-dessus les dômes des académies, les colonnes de victoire, les jardins d’amour, les halles en fer du commerce, les astres électriques éclairant les essors des express ou les remous nerveux des foules, jusque les océans de sillons fructueux, jusque les gestes du semeur et l’effort solitaire du labour, jusqu’aux lentes pensées du rustre fumant contre l’âtre, jusqu’à l’espoir du marin penché aux bastingages pour suivre la palpitation lumineuse de la mer. » Voyez-vous là un mot inintelligible ? […] Julien Viaud, qui avoue à l’Académie ne jamais lire que les coupures de L’Argus de la Presse. […] La vérité est qu’il vous découvrira à son heure, soit dans quelque trente ans, aux prodromes de votre gâtisme ; vous trouverez alors que sa lenteur n’a été que sage défiance et vous vous laisserez voiturer vers les tièdes Académies.
Rosette (c’est le nom de la jeune fille) sait très-bien disputer et garder à travers maint péril la fleur de rosier qu’elle ne doit donner qu’à l’hymen ; un jeune berger, en définitive, l’emporte sur un vieillard chargé de pommes d’or et sur un bel esprit qui est d’une Académie. […] Ce n’est pas à nous de redire toutes ses épigrammes contre l’Académie, tous ses bons mots devenus proverbes et monnaie courante au point d’en être usée : ce qu’il importe raisonnablement de faire remarquer, c’est que l’Académie n’eut aucun tort envers lui. […] Au moment de procéder au vote, le directeur, qui était alors Montesquieu, se vit obligé de rendre compte à la Compagnie que le roi l’avait mandé pour lui dire que le choix que l’Académie se proposait de faire de M. […] Il faut voir les lettres qu’il écrit à son compatriote le docteur Maret, secrétaire perpétuel de l’Académie de Dijon et père du premier duc de Bassano ; elles sont pleines de représailles et de railleries qui ne sont pas du tout gaies, et qui sont parfois détestables. […] Académie, de l’honneur que lui font ses protecteurs, ses bienfaiteurs et son secrétaire perpétuel !
voulez-vous que je vous parle là, du fond de mon cœur, s’exclame Zola, vous me regarderez comme un enfant, mais tant pis… Je ne serai jamais décoré, je ne serai jamais de l’Académie, je n’aurai jamais une de ces distinctions qui affirment mon talent. […] » Jeudi 11 février Je n’ai jamais assisté à une séance de réception à l’Académie, et je suis curieux de voir de mes yeux, d’entendre de mes oreilles, cette chinoiserie. […] À droite et à gauche, sur les deux grandes tribunes en espalier, sont étagés, dans du drap noir, les membres de toutes les académies. […] » Puis Hugo parle de l’Académie. […] « À l’Académie, il faut vous dire, je ne sais pourquoi, dès mon arrivée, Cousin s’était posé, vis-à-vis de moi, en antagoniste.
Le critique, un docteur Joulin, que ses amis appellent un homme d’esprit, me dénonçait pour ce discours comme faisant honte à l’Académie française, comme ne sachant pas un mot de français, sinon à la réflexion et à tête reposée, comme ne pouvant écrire couramment deux lignes sans pataquès ; et il notait dans ce seul discours jusqu’à cinquante-trois fautes de langue et de goût. […] Jamais, d’ailleurs, morceau ne fut moins un discours de rhétorique ni d’Académie que celui-là : c’est un témoignage du cœur qui m’est sorti des lèvres.
Dans le second, on donne les séances des Académies, & l’on annonce les livres nouveaux. […] Bonami, de l’Académie des inscriptions & belles-lettres, homme savant & poli.
Il vivait d’ordinaire à Lyon, il s’y maria ; il fut reçu membre de l’Académie lyonnaise et y donna des lectures sur différentes questions d’une littérature élevée : l’influence de la Révolution sur l’éloquence française, un mémoire sur la Littérature allemande, dont Klopstock, à son point de vue, était le centre ; un Éloge de l’avocat général Servan, Les manuscrits de ces divers ouvrages ne se sont malheureusement point retrouvés, et l’on n’en a que des analyses dans les procès-verbaux de l’Académie. […] Il y avait tant de pensées et d’éloquence que ce serait vraiment dommage qu’une telle chose ne fût connue que de votre académie. […] Degérando fils, et qui a fait le sujet d’un discours à l’Académie de Metz en mai 1864. […] De la Génération des connaissances humaines, mémoire qui a partagé le prix de l’Académie des sciences de Berlin, 1802. […] Le Publiciste du 17 mai 1810 avait en effet un petit article ainsi conçu : « On lit dans le Journal de Lyon que, dans la dernière séance publique de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de cette ville, M.
permettez-moi de vous affirmer, me répondit Loti, devenu très sérieux, que votre allusion à l’Académie me surprend beaucoup. […] J’ai eu bien d’autres chats à fouetter depuis un an, et le plus clair est que le temps m’a manqué pour songer à l’Académie. […] Zola a exécuté pour se faire ouvrir les portes de l’Académie ! […] Toute la réputation du littérateur, du savant, va sombrer devant les faux que la pauvre dupe a produits à l’Académie comme de précieux autographes. […] Et songeant à l’Académie, instinctivement il se retourne.
Scudéry en avait donc appelé à l’Académie. […] L’Académie était à la dévotion de son tout-puissant protecteur. […] Enfin les Sentiments de l’Académie parurent. […] Il avait dû en coûter à l’Académie de déclarer, par exemple, que « le sujet du Cid n’était pas bon ». […] Était-ce encore Scudéry, et l’Académie, à l’instigation du Cardinal, qui allaient reprendre la plume ?
Daudet les portes de l’Académie, si l’Académie m’en croyait. […] L’Académie est-elle un danger public ou un ridicule national ? […] C’est à cause d’eux qu’il est parti en guerre contre l’Académie. […] Moi, de l’Académie, quelle apparence ? […] Ils voteront un jour ou l’autre pour mon fils à cette académie-ci ou à cette académie-là.
À M. l’abbé de Canaye, de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres Recevez, mon cher ami, ce fruit de nos conversations philosophiques, qui vous appartient comme à moi. […] Le cardinal de Richelieu avait donné à l’Académie Française une forme très simple et très noble, mais aussi c’était le cardinal de Richelieu. Il sentit, malgré le système de despotisme dont il était rempli et qu’il étendait si loin, que la forme démocratique convenait mieux qu’aucune autre à un État tel que la république des lettres qui ne vit que de sa liberté ; cet homme rare qui connaissait le prix des talents, voulut que dans l’Académie Française l’esprit marchât sur la même ligne à côté du rang et de la noblesse, et que tous les titres y cédassent à celui d’homme de lettres. Il voulut que cette académie fut presque entièrement composée des bons écrivains de la nation, pour la décorer aux yeux des sages ; d’un petit nombre de grands seigneurs, pour la décorer aux yeux du peuple ; que ces derniers vinssent remplir seulement les places que les grands écrivains laisseraient vides ; qu’ainsi dans l’Académie Française les préjugés, servissent à honorer le talent, et non le talent à flatter les préjugés, et qu’on eût surtout l’attention d’en exclure ceux qui prétendant être à la fois grands auteurs et grands seigneurs, ne seraient ni l’un ni l’autre. Il n’imaginait pas qu’un jour certaines gens dussent être choqués de se voir dans l’Académie Française entre Despréaux et Racine, place dont Mécène se serait fait honneur et qu’il n’eût occupée qu’avec modestie.
Il connut Conrart, secrétaire perpétuel de l’Académie française, et qui se plaisait à produire les talents nouveaux. […] Ceci se rattache à la remarque la plus essentielle dans une appréciation littéraire de Fléchier : il appartient, par le goût et par la manière à la société de l’hôtel de Rambouillet, et aux gens de lettres de la première Académie dont il était en quelque sorte l’élève ; c’est là, c’est dans ce double cercle qu’il prit son pli à l’heure où son talent se forma, et il le garda toujours, même en se développant par la suite et en s’élevant ; mais il ne se renouvela point. […] C’est un disciple uu peu moins vif, mais doux, et qui fait bien comprendre, et par principes en quelque sorte, cette manière honnête et non sauvage de vivre avec le sexe ; l’abbé Goussault, dans cet écrit où il recommande « les réduits de gens d’esprit et de qualité », ne fait qu’imiter Fléchier, dans l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier, se souvenant si complaisamment « de ces cabinets que l’on regarde encore avec tant de vénération, où l’esprit se purifiait, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthénice… » Ce que Saint-Simon a vivement exprimé et résumé à sa manière lorsqu’au sujet de M. de Montausier, dans ses notes sur Dangeau, il a dit : « L’hôtel de Rambouillet était dans Paris, une espèce d’académie des beaux esprits, — de galanterie, de vertu et de science —, car toutes ces choses-là s’accommodaient alors merveilleusement ensemble. » Je crois maintenant que nous sommes préparés à bien entendre le Fléchier des Grands Jours, celui qui même dans la bagatelle et le divertissement ne déroge jamais à l’homme comme il faut, et annonce par endroits l’homme vertueux : mais il était jeune, mais il voulait plaire, mais il avait sa fortune et sa réputation d’esprit à faire ; mais on lui avait dit en partant de Paris : « M. […] Quelques mois après, l’Académie française lui ouvrait ses portes, en remplacement de l’évêque de Vence Godeau. Ce fut à la séance de sa réception qu’on vit l’Académie pour la première fois convier le public et le beau monde et se parer comme pour une fête ; il séyait bien à la parole de Fléchier d’inaugurer ce genre de solennités.
Également bien avec Boileau et avec Tallemant, il succédait aussi coulamment à Benserade dans l’Académie française qu’à Racine dans l’Académie des inscriptions. […] Ils furent tous les deux élus membres de l’Académie des Ricovrati de Padoue. […] Elle fut aussi de l’Académie d’Arles.
Mais je vous demanderais, messieurs, si nous étions ici une Académie en même temps qu’un Sénat, si nous étions un corps littéraire, ayant qualité pour examiner de près ces choses, de quel droit vous empêcheriez de lire Mlle de la Quintinie, quand vous aurez permis de lire, même avec estampille, la Sibylle de M. […] Si vous étiez une Académie, je vous demanderais encore si, entre tant d’œuvres qui vous effrayent, vous ne pourriez faire une exception, au moins pour ce chef-d’œuvre, la Mare au Diable, pour la Petite Fadette, pour toute une branche de romans champêtres, purs et irréprochables. […] Or ce livre, dénoncé par les pétitionnaires de Saint-Étienne, a eu l’honneur d’être couronné par l’Académie française en 1861 et de partager avec un ouvrage de M. […] Villemain, secrétaire perpétuel de l’Académie française, dans son Rapport lu en séance publique, en parlait comme il suit : « L’un (des deux ouvrages couronnés), l’Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, par M.
. — Éloges des membres de l’Académie française. — Discours préliminaire de l’Encyclopédie. — § III. […] Plusieurs articles sont remplis de déclamations, paradoxes, idées hasardées, dont le contraire est souvent vrai ; phrases ampoulées, exclamations qu’on sifflerait dans une académie de province, etc. » A quoi d’Alembert répond : « Vous avez bien raison de dire qu’on a employé trop de manœuvres à cet ouvrage… C’est un habit d’arlequin, où il y a quelques morceaux de bonne étoffe et trop de haillons. » Nous le pensions bien ; mais il nous plaît que ce soient les encyclopédistes qui le disent. […] Cette incertitude se trahit à chaque instant dans un ouvrage de d’Alembert, que rendent d’ailleurs agréable la diversité des sujets et le mélange de la biographie et de la critique, les Éloges des membres de l’Académie française. […] Elle lui rendait nécessaire, écrivit-il à Voltaire, l’assiduité aux Académies ; il avait besoin, pour vivre, des jetons de présence.
« On a mille fois entendu vanter, disait-on de lui en son temps, la politesse de son esprit, la délicatesse des pensées, un noble enjouement, une naïveté fine, un tour toujours naturel et toujours nouveau, une certaine langue qui fait paraître toute autre langue barbare. » C’est beaucoup dire, et je dois avertir aussi que c’est d’une harangue d’académie que je tire ces louanges. […] Il avait été nommé de l’Académie française à temps, un mois juste avant sa disgrâce et sa prison (mars 1665). […] « Si j’étais à la tête de la cavalerie et que je fusse obligé de lui parler pour la mener au combat, etc., etc. », disait-il au début, et il continuait sur ce ton, faisant semblant d’être plus étonné d’avoir à parler devant l’Académie que devant un front de bataille. […] Quand Bussy eut son semblant de retour auprès du roi en 1682, l’Académie lui envoya une députation pour l’en féliciter.
Cette version dans laquelle le génie du Poëte italien reprenoit une nouvelle vie, fut le titre de sa réception à l’Académie Françoise. […] La voix du public qui prévint nos louanges, vous indiqua dès-lors à l’Académie. […] Maur, Maître des Comptes & depuis l’un des quarante de l’Académie françoise. […] Despreaux, de l’Académie d’Angers, l’a mis en vers.
Voici l’Académie française ; voici Versailles. […] Vous avez des académies, des sociétés savantes : consultez leurs jugements ; mais consultez surtout ceux du public. […] Le 27 août 1855, l’Académie des sciences de Paris a reçu, de la Société des naturalistes de Moscou, une invitation à la séance solennelle qui doit se tenir le 23 décembre prochain, jour anniversaire de la fondation de leur société. Si les membres de l’Académie, en raison des circonstances, ne peuvent honorer de leur présence cette solennité, ils sont priés de s’y faire représenter au moins par l’envoi de quelques ouvrages et de quelques mémoires.
Lundi 24 avril 1854 Chaque fois qu’il meurt un membre de l’Académie française, on fait son éloge ; je voudrais faire aujourd’hui l’éloge d’un académicien qui ne l’a pas été, mais qui aurait dû l’être. « Vous faites, mon cher ami, l’arrière-garde de la belle littérature française, et il faut que vous ayez été aussi paresseux de corps que peu paresseux d’esprit pour n’avoir pas été de l’Académie. […] Il aurait dû tenir bon quelques années encore, rentrer en France en 1814 ou peu auparavant, ne mourir comme Suard qu’en 1817, à quatre-vingt-un ans ; il aurait eu sa restauration avec Louis XVIII ; sa réputation littéraire, interrompue par la Révolution, aurait repris, lui présent, son rang et son cours ; il aurait été de l’Académie enfin, où sa place était marquée, et dont il ne fut que par son élève, le duc de Lévis.
Necker s’avance ; on m’a dit qu’il désirait succéder au chevalier de Chastellux, et si cela est, il est sûr d’obtenir. » II s’agissait d’une place à l’Académie ; M. […] Et Garat, « qui s’est fait député du Tiers, et qui va être de l’Académie : c’est un pauvre mérite que ce Garat » ; — et le Chamfort, quelle force bel et bien de rétracter une de ses atrocités sur une pauvre morte qui n’est plus là pour se défendre ; — et le Raynal, dont elle se prive très volontiers à la lecture : « Je ne connais que sa conversation, très fatigante, et ses prétentions, très satisfaites : mon âme est naturellement chrétienne, et tout ce qui me ferait perdre ce sentiment, si cela était possible, il m’est facile de m’en abstenir » ; — et Cérutti, qui avait alors son instant de lueur et jetait sa première et dernière étincelle : L’administrateur Cérutti vient d’achever sa rhétorique : il promettait beaucoup, il y a vingt ans ; il n’a pas fait un pas depuis ce temps-là. […] Et le Fortia (d’Urban) dont nous avons vu le pâle couchant, et dont elle salue l’aurore d’un mot sec en trois lettres ; — et le Montyon, devenu si cher aux académies, mais qu’en son temps elle trouve plus frivole chaque jour et plus courtisan, adorant les glorioles, « et toujours à l’affût des petites nouvelles, sur lesquelles il disserte » ; — sur eux tous elle a la pierre de touche prompte et qui laissa sa traceap.
J’en dois l’idée à l’un de mes confrères à l’Académie, au noble général historien M. de Ségur, qui lui-même en avait été très frappé dans une lecture récente. […] Il y eut depuis, sur la liste des Quarante, plus d’un personnage revêtu de cette éminente dignité militaire, les maréchaux de Richelieu, d’Estrées, de Belle-Isle, de Beauvau ; mais il fut le premier maréchal de France qui, en possession du bâton, eut cette idée gracieuse sous Louis XIV de vouloir être de l’Académie. […] M. de La Chapelle (l’auteur des Amours de Catulle), qui était chargé de lui répondre, lui dit : « Il manque quelque chose à votre gloire et à celle de l’Académie : la fortune devait mettre en ma place Cicéron pour répondre à César. » — « Nous avons vu des lettres de vous, disait-il encore, que les Sarazin et les Voiture n’eussent pas désavouées. » Je n’ai pas vu de ces lettres, mais les dépêches de Villars, et les pièces dont les extraits forment le tissu de ses Mémoires, justifient pour nous suffisamment cette ambition qu’il eut de vouloir joindre à tant de palmes les titres de l’esprit6.
M. de Muralt disait encore, à propos des séances solennelles de l’Académie française et des discours de réception qui étaient dans leur première vogue en ce temps-là ; — mais, pour mieux faire apprécier le piquant de ce passage, il faut voir comme il l’amène et l’introduit : En France, les femmes surtout sont à plaindre, du moins les femmes raisonnables. […] S’il avait vécu un siècle plus tard, M. de Muralt aurait vu que la louange, tout en se perpétuant et se renouvelant sans cesse au sein de l’Académie, s’est parfois assaisonnée de malice ; le double penchant de la nation s’est trouvé ainsi combiné et satisfait, et les mêmes hommes qui savent si bien se louer en face, quand ils veulent, sont souvent aussi ceux qui raillent le mieux, là et ailleurs, et qui frondent. […] C’est le progrès de la nouvelle Académie sur l’ancienne.
L’Éloge de Montaigne, qui obtint une mention dans le concours ouvert par l’Académie française en 1812, et où M. […] Biot, je la diviserais en quatre ou même en cinq périodes : la première, comprenant toute sa jeunesse, ses études d’École polytechnique, et les années qui suivirent, jusqu’à son entrée à l’Académie des Sciences en 1803 ; — la seconde, depuis 1803 jusqu’en 1822, époque où Fourier fut nommé secrétaire perpétuel de l’Académie à la place de Delambre (je dirai pourquoi cette nomination de Fourier fait époque dans la vie de Biot) ; — la troisième, durant les dernières années de la Restauration et jusqu’à l’avènement d’Arago au secrétariat perpétuel, en remplacement de Fourier ; — la quatrième, sous ce règne et cette dictature d’Arago ; — la cinquième, dans sa vieillesse heureuse et délivrée. […] Si l’Académie française, comme on peut l’espérer, donne pour successeur à M.
Je ne savais pas, je l’avoue, M. de Pontmartin en si piètre état et en si mauvaise posture ; je le croyais sur un meilleur pied dans tous ses mondes ; il me semblait qu’il avait, littérairement, une réputation assez en rapport avec ses mérites, qu’il n’avait pas grand-chose à demander de plus ; et quant à l’Académie, son désir ou son regret aujourd’hui avoué, j’estimais à vue de pays que, du train dont nous y allons et pour peu que nous mourions encore, il avait chance d’y arriver à son tour, — après M. […] Mais enfin M. de Pontmartin est meilleur juge de sa situation que nous ; il en dit trop pour qu’il n’y ait pas du vrai dans ses doléances, et il se présente dans tout son livre comme si mécontent, si battu de l’oiseau, si en guerre non seulement avec nous autres gens de lettres, mais avec les personnes de sa famille, avec les nobles cousines qui ont hérité d’un oncle riche à son détriment, avec les amis politiques qui lui ont refusé un billet d’Académie pour une séance publique très-recherchée, avec ses paysans mêmes et les gens de sa commune qui ont traversé indûment son parc et à qui il reproche jusqu’aux fêtes et galas qu’il leur a donnés, qu’il est impossible de ne pas voir dans tout cela une disposition morale existante et bien réelle, celle de l’homme vexé, dépité. […] Legouvé, qui a fait une certaine lecture dans un salon après sa nomination à l’Académie, l’a faite avant et pour la préparer ?
Il avait d’ailleurs amassé en portefeuille un certain nombre de pièces légères ; il avait composé son Passage du mont Saint-Bernard, une Satire sur les Romans nouveaux, couronnée par l’Académie de Lyon, et sa pièce des Plaisirs du Poète. […] Ayant commencé très-jeune à produire et à publier, dans un temps où le peu de concurrence des talents et un goût vif des Lettres renaissantes mettaient l’encouragement à la mode, il a subi l’inconvénient d’achever et de doubler, en quelque sorte, sa rhétorique, en public, dans les concours d’académie. […] Que Millevoye, tenté par l’immense succès des Géorgiques de Delille et par l’espérance d’arriver, avec un grand ouvrage, à l’Académie, ait terminé un chant de plus ou de moins de sa traduction de l’Iliade, elle s’en soucie peu ; et c’est de quoi sans doute, autour de lui, on se souciait beaucoup.