Et ce coquin de Vivès ajoute spirituellement : « De ce ne se pourroient excuser celles qui baisent plusieurs hommes avant que estre maryées. » Les femmes qui sont marchandes de leur état doivent particulièrement se surveiller. […] Celui qui connaîtrait parfaitement l’état actuel de la littérature et des esprits n’en serait pas moins incapable de prévoir ce que sera la littérature dans cinquante ans — et même cette impossibilité de deviner l’avenir est, quand on y songe, pleine d’angoisse. […] La scène, jusqu’à lui, était divisée en deux compartiments ; l’un, la tragédie, réservée aux grands et aux rois, seuls dignes d’émouvoir le public au récit de leurs aventures, d’inspirer la pitié ou l’horreur ; l’autre, la comédie, où tous les ridicules étaient bourgeois et tous les vices étaient peuple ; Diderot culbute la cloison… Diderot appelle sur la scène tragique, à côté des princes et des nobles, seuls privilégiés jusqu’alors pour les belles souffrances du théâtre comme pour les biens du monde, le tiers état relégué, depuis des siècles, dans les bas-fonds de la comédie et de la farce. […] Les formes d’art les plus recherchées, les plus mystérieuses, les plus prétentieuses si vous voulez, les moins accessibles à la foule, les plus aristocratiques, c’est surtout depuis que l’état démocratique s’est affermi chez nous qu’on les a vues naître… Vous avez raison, barnums ingénieux, de vous détourner de ces mystères et d’offrir à la multitude la pâture qui lui plaît. […] Il n’y a point de poésie, — demeurât-elle chez le poète à l’état de rêve, — sans générosité ni sans le don de sortir de soi.
Et qui nous a mis en si triste état ? […] Elles nous intéressent par elles-mêmes : elles nous intéressent plus encore parce que tel de leurs traits, tour à tour grossi ou atténué, témoigne de la disposition du peintre à leur endroit et de l’état de son âme à ce moment-là. […] S’ils existent dans le monde réel, c’est à l’état de phénomènes, et nous ne les avons pas rencontrés. […] Armande est une jeune miss blonde et maigre, le nez vissé à un binocle, tout entière à l’objectif et au subjectif, au moi et au non-moi, discutant impertinemment sur les variétés de l’amour, s’échauffant contre l’amour platonique, enfin faisant, l’insupportable miss, tout ce qui ne concerne pas son état.
Molé en remerciement d’un bienfait, d’un secours qu’il accorda, sur notre information, à la sœur de madame Delille qui vivait encore à cette date, et dans un état de gêne voisin de la misère.
Pascal et Baudelaire sans leur état pathologique ?
Mon état me coûte beaucoup ; je suis forcé d’avoir toujours des modèles pour mes tableaux, car je suis résolu de ne pas faire un seul trait sans ce secours, qui ne peut jamais tromper… Je fais aussi des excursions dans les montagnes les plus sauvages, et j’y trouve des sujets et des modèles tout nouveaux pour ce nouveau genre de peinture. » « Cependant, ajoute-t-il dans la lettre suivante en parlant de son tableau de Corinne, ce tableau commence à me peser ; j’ai peur de m’être fourvoyé en acceptant de le composer ; j’ai choisi un sujet trop difficile à rendre, et d’ailleurs je m’aperçois qu’une Corinne est trop relevée pour moi, qui n’ai jamais fait que des contadines (des paysannes). » « Cette figure de Corinne est ingrate à faire, poursuit-il quelque temps après ; on ne sait quel caractère lui donner, ni quel costume. » XXXI On voit que, dans la lutte entre la nature et la convention, la nature en lui triomphe et qu’elle triomphe de lui.
toute remplie qu’en soit mon âme, je trouve cet état moins pénible que le vide du cœur.
L’homme est sorti par l’ignorance d’un état plus parfait qu’on a appelé un Éden, il y rentrera par la science.
Après les premières révérences, je lui dis que j’étais extrêmement mortifié de ne pouvoir me rendre chez lui, mais que la chose n’était pas possible, vu l’état de guerre qui subsistait en quelque manière entre nos deux souverains.
Ses beaux bras et ses belles mains, réduits pour ainsi dire à l’état de squelette, avaient la blancheur de l’ivoire ; elle les couvrait de bracelets et de bagues.
Heureux qui, satisfait de son humble fortune, Vit dans l’état obscur où les dieux l’ont caché !
Il fallut donc me résoudre à prier le ministre d’écrire en ma faveur à Turin, pour y témoigner de ma bonne conduite, et assurer que j’étais parfaitement en état de me diriger moi-même et de voyager seul.
Sa pension modique suffisait à son honorable état de maison.
« Pourquoi, dit-il à Suloicha, pourquoi tes pas errants troublent-ils le repos du guerrier, lorsqu’il n’est plus en état de lever la lance ?
De cet ensemble de circonstances fâcheuses, il résulte un état désastreux des esprits.
La population n’hésita plus, elle quitta en hâte ses foyers, et se réfugia sur la flotte qui transporta les exilés hors d’état de porter les armes à Égine, à Salamine, à Trézène.
Son génie, s’il lui en vient un autre que celui de la vieille Europe, sa mère, est à l’état de croissance.
Ses dialogues ont l’air d’une gageure contre le lecteur… « Il représente un état d’âme un peu maladif et tourmenté, comme tous les états d’âme modernes, aux multiples inspirations.
Ils ne se rendaient pas compte que ni les sociétés ni les individus ne se gouvernent d’après des principes abstraits, mais d’après des lois identiques à celles de la biologie ; que le moindre de ces individus est un organisme infiniment complexe, où se retrouvent pourtant les instincts vitaux d’ordre et d’harmonie qui font la dignité des créatures supérieures ; qu’un portefaix, comme un membre de l’Institut, a son intelligence, sa morale, voire sa philosophie et son esthétique, lesquelles dérivent des conditions de son être et de son état, et qu’il est absurde de nier chez lui les manifestations d’une mentalité qui n’est pas la nôtre, comme il serait puéril de vouloir lui en imposer une qui ne serait pas la sienne ?
Plus loin encore que Du Perron, et à l’extrémité de notre horizon littéraire, je ne fais qu’indiquer comme analogue de Fontanes pour cette manière de rôle intermédiaire, Mellin de Saint-Gelais, élégant et sobre poète, armé de goût, qui, le dernier de l’école de Marot, sut se faire respecter de celle de Ronsard, et se maintint dans un fort grand état de considération à la cour de Henri II. […] Au Sénat où il siégeait depuis sa sortie du Corps législatif, il fut chargé, d’après le désir connu de l’Empereur, du rapport sur l’état des négociations entamées avec les puissances coalisées, et sur la rupture de ce qu’on appelle les Conférences de Châtillon.
L’état de la poésie française à cette date a été exprimé beaucoup mieux que je ne saurais le faire dans une page un peu folle et humoristique, mais toute charmante, et si belle parfois, de M. […] J’entendais dans une poignée de foin jetée à côté de moi, et qui, d’ailleurs, était dans un état de parfaite pourriture, des bruits secs, crépitants. […] Claretie, Autran, Gabriel Marc, un officier de marine, Banville et Vacquerie passent à l’état de brigands.
Nos états de services d’Hernani — trente campagnes, trente représentations vivement disputées, qui donnaient presque le droit d’être présenté au grand chef. […] Plus d’un alors, comme dans ce concours de professions impossibles que raconte Théodore de Banville avec une ironie si résignée, aurait pu s’écrier sans mentir : « Moi, je suis poète lyrique, et je vis de mon état ! […] La poésie n’est pas lin état permanent de l’âme. […] Tous ces prétendus artistes échevelés, sans frein, qui, soi-disant, n’écrivaient que sous l’inspiration de la fièvre chaude, étaient au contraire des contrapuntistes consommés, chacun dans sa sphère, et en état de conclure une fugué avec une régularité parfaite.
Lisez plutôt : Ces meules, dans ce champ désert, ce sont des objets passagers où viennent se marquer, comme à la surface d’un miroir, les influences environnantes, les états de l’atmosphère, les souffles errants, les lueurs subites. […] Et les gens, devant la jeune femme, en concevaient ainsi l’idée de la voir nue ; ils se représentaient irrésistiblement la vision de la nudité qui devait convenir à l’état de cette chevelure sans gêne et s’en accommoder le mieux. […] Autant j’admire les descriptions, les remarques, les vues de pays et les états d’âme que M.
J’y ai bien réfléchi ; j’ai lu attentivement l’histoire, l’état de tutelle est normal à l’esprit humain, et la vue fausse des esprits modernes, c’est d’admettre que cet état de tutelle est transitoire et que la gloire de la civilisation est de le finir. » Joseph de Maistre, ce génie de l’impertinence, avait écrit déjà : « Il appartient aux prélats, aux nobles, aux grands officiers de l’État, d’apprendre aux nations ce qui est mal et ce qui est bien, ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre moral et spirituel : les autres n’ont pas le droit de raisonner sur ces sortes de matières. […] Maulévrier qui, dans la première partie du livre, était humain, passe dans la seconde à l’état de monstre, tout comme Mme de Gesvres. […] Ce nouveau rapport, nous l’appellerons, s’il vous plaît, rapport, non sur le progrès, mais sur l’état des lettres françaises en 1868.
En cet état et à cet endroit il ressemble au vers classique.