S’il insiste, à la fin, sur le caractère extérieur de la voix qu’il vient d’interpréter, c’est en des termes où la métaphore n’est pas douteuse : « Sache, mon ami, que je crois entendre ces choses, comme les Corybantes croient entendre les flûtes ; le son de ces discours retentit en moi […] et m’empêche d’en entendre aucun autre ; ainsi…, tout ce que tu me diras contre, tu le diras en vain. » Socrate symbolise par une feinte hallucination l’inébranlable conviction qui l’anime ; ce qu’il fait entendre à Criton par ce détour se dirait ainsi en langage exact : « Toutes ces raisons, je les conçois si fortement que je ne puis même arrêter mon esprit sur les objections que tu voudrais m’opposer. » La parole intérieure morale, avec son apparente extériorité, est un fait psychique naturel, fréquent surtout aux époques primitives ; la voix d’un dieu apparent ou caché en est l’imitation consacrée dans les ouvrages d’imagination (drame, épopée, roman) ; la prosopopée remplit le même office dans les ouvrages où l’écrivain parle en son nom propre ; le fait ne contenant qu’un précepte catégorique, sans motifs à l’appui, l’art de l’écrivain ajoute ces motifs et les développe en conservant au discours sa forme extérieure.
La question est de savoir si un philosophe Paul, vivant à la même époque que Pierre ou, si vous aimez mieux, plusieurs siècles auparavant, eût pu, connaissant toutes les conditions dans lesquelles Pierre agit, prédire avec certitude le choix que Pierre a fait.
Dujardin, à la même époque ; déjà il avait fondé la Revue Wagnérienne, dont l’action, peu étendue, fut profonde. […] Le Nazaréen, le Khalife de Carthage sont de larges tableaux d’une civilisation ; l’action humaine en des décors fictifs prend quelquefois un air plus humain que dans le cadre de la réalité ; il y a des époques du monde qu’un dialogue entre des personnages imaginaires, mais logiques, simples, tout émus par l’unique idée qui est leur vie, nous rend mieux que des chroniques ou des annales.
mais, roman, ou de quelque autre nom qu’on le nomme, le livre n’a de réelle valeur que comme témoignage sur l’époque de notre histoire contemporaine où M. […] sinon que vous y rencontrez, inscrite à chaque page, l’expérience de l’homme, de l’homme vrai, de celui que le costume déguise et que la mode habille comme il plaît à la frivolité des époques, mais qui n’a pas plus changé dans son fonds moral, avec ses sentiments, ses passions, et le mystère de ses contradictions, que l’espèce elle-même, à tout prendre, n’a changé dans sa constitution physique. […] Voici de quels traits le poète l’a marqué : « Jamais madame Bovary ne fut plus belle qu’à cette époque ; elle avait cette indéfinissable beauté qui résulte de la joie, de l’enthousiasme, du succès et qui n’est que l’harmonie du tempérament avec les circonstances. […] Faites plutôt vous-même la comparaison. « Jusqu’en 1835, il n’y avait point de route praticable pour arriver à Yonville ; mais on a établi vers cette époque un chemin de grande vicinalité qui relie la route d’Abbeville à celle d’Amiens… Cependant Yonville est demeuré stationnaire, malgré ses débouchés nouveaux… L’église est à l’entrée de la place… Le confessionnal y fait pendant à une statuette de la Vierge… Une copie de la Sainte Famille, envoi du ministre de l’intérieur, domine le maître-autel entre quatre chandeliers… La mairie, construite sur les dessins d’un architecte de Paris, est une manière de temple grec ».
Nous vivons à une époque où le défaut des gouvernements est d’avoir moins fait la société pour l’homme que l’homme pour la société. […] Il faut l’avoir relu, l’avoir comparé à d’autres, se l’être rendu familier, y avoir réfléchi hors de son cabinet, en promenade, en voiture ; les idées ne nous viennent pas à l’heure dite ; on ne juge pas une époque au pied levé ; on ne ressuscite pas à volonté dans son imagination et dans son esprit la figure d’un homme ; il faut attendre, laisser faire le temps, l’occasion, le hasard.
Nous avons suivi, pour le classement, l’ordre chronologique même lorsque, malgré l’absence fréquente des dates, le contenu de la lettre ou le nom du destinataire nous éclairait sur l’époque où elle avait dû être écrite, et nous avons rejeté aux dernières pages quelques billets que nous aurions été contraint de placer arbitrairement, si nous les eussions supposé écrits à tel moment ou adressés à tel personnage. […] Cette lettre est probablement de l’année 1757, époque de la rupture de Rousseau avec Diderot. […] Il nous semble qu’ils le vieillissent au moins de dix ans ; car il en aurait eu quarante à l’époque de cette lettre, et à cet âge on n’est plus, à proprement parler, un jeune homme.
si tu demandes en quelle année a été construit ce portail, je te réponds: « De dessus le portail de Désir, demande tes désirs. » Pour entendre ce dernier distique, il faut savoir qu’au lieu que, dans notre alphabet, il n’y a que sept lettres numérales, ou qui servent de chiffres, comme le V qui vaut cinq, l’X dix, l’L cinquante: l’alphabet, chez tous les Orientaux, a l’usage des nombres arithmétiques ; ainsi, par un jeu d’esprit à quoi il faut beaucoup d’imagination, ils marquent l’année d’une chose par des mots qui y ont du rapport, et qui sont composés des lettres qui fassent juste, en leur valeur d’arithmétique, le nombre des années de leur époque.
Mais, à cette époque, c’était moins connu qu’aujourd’hui des Européens, et on lui pardonne cette longueur sur un schisme qu’on connaissait mal de son temps.
Un curieux idéogramme égyptien nous induirait à penser que, à l’époque où fut inventée en Egypte l’écriture idéographique, la parole intérieure n’était pas encore, chez les auteurs de cette invention, purifiée de l’élément tactile.
Un temps splendide, mais sous un ciel, tout plein de cris de corbeaux, qu’on n’entend jamais ici à cette époque, et qu’ils traînent à leur suite, comme les noirs convoyeurs de leurs armées. […] J’ai cette grande jouissance de pouvoir donner ma vie au travail pour lequel j’étais né, mais c’est au milieu d’attaques, de haines, de fureurs, je puis le dire, comme aucun écrivain de notre époque n’en a rencontrées.
Le tudesque demeura la seule langue de l’Allemagne, après la grande époque du partage en 843. […] Il reste des monumens d’une autre espece, qui servent à constater seulement l’antiquité reculée de certains peuples qui précedent toutes les époques connues & tous les livres ; ce sont les prodiges d’Architecture, comme les pyramides & les palais d’Egypte, qui ont résisté au tems.
C’est à l’époque de l’inflammation du moignon et des troncs nerveux qu’elles sont le plus vives ; les malades accusent alors de très fortes douleurs dans tout le membre qu’ils ont perdu.
C’est à l’époque de l’inflammation du moignon et des troncs nerveux qu’elles sont les plus vives ; les malades accusent alors de très fortes douleurs dans tout le membre qu’ils ont perdu.
Dimanche 8 mars Daudet me confiait qu’il avait cherché ces jours-ci à retrouver dans sa mémoire son enfance, et que la légende qui faisait de lui, à cette époque, un catholique fervent, était une légende.
A toutes les époques, il est vrai, et sans doute chez tous les peuples, le sens commun en a reconnu, sinon l’importance, du moins la réalité : un certain nombre d’expressions courantes — nous aurons l’occasion de les citer dans la suite de ce travail [ch.
Il avait esquissé dès cette époque le Conte du Tonneau.
« On imagine donc (sans doute hors de notre planète) la possibilité d’êtres auprès desquels l’homme serait presque aussi peu de chose qu’est l’animal relativement à l’homme ; une époque où la science remplacerait les animaux existants par des mécanismes plus élevés, comme nous voyons que la chimie a remplacé des séries entières de corps de la nature par des séries bien plus parfaites.
À cette époque, en effet, sur le continent, toute l’encyclopédie des écoles descend ainsi dans la rue, et Jean de Meung, dans son poëme de la Rose, est le plus ennuyeux des docteurs.
Il y a longtemps ; nos grands-pères en avaient déjà oublié l’époque.
Jeudi 5 avril À la fin de la soirée, l’on causait de la précipitation des choses, des événements, des succès, de l’accélération de tout au monde, et l’on se demandait, si ce n’étaient pas les caractères des fins de siècle, si, il n’y avait à ces époques limitées par des calculs humains, une accumulation, un trop-plein d’incidents, voulant déborder, pour débarrasser le siècle qui va venir.
Pour le comprendre il faut que nous distinguions deux époques dans l’œuvre de Gide : l’une s’achève avec Les Nourritures Terrestres (dont il faut, sous le rapport de l’écriture, rapprocher Amyntas) ; l’autre commence avec l’Immoraliste et n’est pas encore terminée. […] Il est un de nos guides vers une nouvelle époque de la littérature.
À cette époque encore, en Angleterre, les empoisonneurs étaient jetés dans une chaudière bouillante.
Certains Foraminifères n’ont pas varié depuis l’époque silurienne.
Sans cela l’on n’a plus de goût pour l’étude, & la sortie du college devient l’époque de la dissipation & de la paresse. […] Est-ce à l’époque de la premiere année, ou de la septieme ?