Ainsi, disons-le tout d’abord, malgré des qualités qui recommanderaient encore, sans nul doute, un esprit inférieur à Macaulay, nous n’avons pu reconnaître dans ces deux volumes le talent agrandi de l’écrivain qui, en 1827, 1828, 1832, 1835, écrivait sur Machiavel, Dryden, la Guerre de la succession, par lord Mahon, l’Histoire de la Révolution de 1688, par Mackintosh, ces articles abondants et lumineux qui resteront comme des modèles de critique élevée et vivante. […] « Si le parlement l’eût permis, — disait-il avec un regret amer, — j’aurais élevé ma nation au rang des premières nations du monde. » Il applaudissait, au combat de la Hougue, à la charge des vaisseaux anglais qui se battaient contre lui !
Opprimé par le poids de ces deux royaumes, René d’Anjou, un des puissants féodaux d’une époque où la France, dont son État faisait féodalement partie, était déchirée par les Anglais, René d’Anjou était le fils d’Yolande d’Aragon, une grande femme d’un temps où les femmes furent plus grandes que les hommes, et qui, presque Blanche de Castille par le caractère et par la sagesse, l’avait élevé presque comme saint Louis. […] Ainsi, la défaite, la captivité et la trahison, voilà les auspices sous lesquels s’ouvrit et s’inaugura le règne de ce roi René, qui semblait né et élevé pour la gloire, et qui n’a pas même la gloire du malheur.
Frappé de l’état d’oppression et de servage dans lequel la femme et l’enfant ont été tenus jusqu’ici chez tous les peuples de la terre, et là où la civilisation s’est le plus élevée et grandit encore, Jobez, après avoir fait l’histoire de ces deux touchantes Faiblesses, l’enfant et la femme, se demande ce qu’il faudrait pour que l’oppression contre laquelle il s’indigne cessât entièrement, et pour qu’on vît s’ouvrir enfin la période d’affranchissement que doivent également provoquer l’homme d’État et le philosophe ; et il se répond sans hésiter, avec une simplicité légère, que la solution du douloureux problème est tout entière dans l’accroissement de la richesse. […] Car, s’il les avait aperçues, averti par tout ce qui eût répugné à sa pensée dans cette philosophie dont il est un des derniers disciples malgré lui, il aurait certainement à relier une donnée économique, qui ne peut jamais être qu’une conclusion, à un système plus élevé que la philosophie du xviiie siècle.
C’est un esprit sans verve et sans couleur, laborieusement monotone dans son expression, toujours la même, et dont l’unique procédé dans la plaisanterie est de dégrader les choses élevées en les comparant aux choses basses, et de les dégrader encore en comparant les choses basses aux choses élevées… Tout le temps de son livre, il ne cesse de se balancer comme un singe sur cette puérile et fatigante escarpolette de l’antithèse.
Dans l’indigence de la pensée publique qui se rue si badaudement aux Expositions, et le néant des œuvres qu’on publie, la Critique est heureuse de pouvoir, en se retournant, mettre la main sur un livre resté dans l’obscurité de son mérite, — le destin, d’ailleurs, de tout ce qui est élevé en littérature. […] Ses Scènes historiques, qui embrassent tout le cintre de cet Arc de triomphe de la Renaissance élevé à l’Antiquité par l’Italie, sont divisées en cinq parties qui en sont comme les bas-reliefs, — de puissants et magnifiques bas-reliefs.
La Tour d’Auvergne fait tout pâlir dans le livre de Michelet, Desaix, le Sultan juste, le héros sans phrases, qui, de l’aveu de Michelet (aveu qui l’honore), avait été élevé par des prêtres, — ce qui expliquerait le christianisme de ses vertus ; Hoche le clément, qui ne s’est élevé que par lui-même, s’effacent devant La Tour d’Auvergne… C’est, en art, une faute, selon moi, d’avoir, dans le volume, donné sa Vie la première.
Admirablement élevé avec des maîtres excellents, ajoutant une éducation encyclopédique à des facultés encyclopédiques ; riche, d’ailleurs, pouvant voir le dessus et le dessous du globe à ses frais et pouvant le faire voir à ses amis (il le paya, ma foi ! […] J’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, moins élevées que celles que j’ai données, plus chétives, non moins vraies, et, que dis-je ?
Ils avaient été élevés au même collège. […] Il les trouva ce qu’ils étaient, insolents et mal élevés … et, folie pour folie , dit-il, il leur préféra les jésuites.
Évidemment il les domina par la faculté la plus élevée d’entre les facultés humaines, quel que soit l’objet auquel on l’applique, — par cette faculté de l’ordre que Voltaire n’eut jamais qu’avec ses domestiques et ses libraires, et que Montesquieu aurait pu avoir, sans cet amour mesquin de l’épigramme qui l’a tant rapetissé ! […] Le sentiment paternel, si protégeant et si élevé, rentrait dans sa nature ordonnante et souveraine.
Il est vrai que les évêques sont de hauts dignitaires ecclésiastiques qui honorent, par l’élévation de leur rang, la compagnie dont ils font partie, et il est vrai aussi que le fondateur de l’Académie a voulu honorer les lettres en les mêlant à ce qu’il y a, socialement, de plus élevé. […] , et des gens bien élevés, des âmes tendres, de la bonne compagnie de tous les pays !
Admirablement élevé avec des maîtres excellents, ajoutant une éducation encyclopédique à des facultés encyclopédiques ; riche, d’ailleurs, pouvant voir le dessus et le dessous du globe à ses frais, et pouvant le faire voir à ses amis (il le paya, ma foi ! […] J’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, moins élevées que celles que j’ai données, plus chétives, non moins vraies, et que dis-je ?
qui rendait, au moins pour un homme élevé et courageux, toute intimité impossible ; c’était le dégoût, l’inévitable dégoût quand il s’agit d’une femme qui, après tout, et quoique nos passions soient assez lâches pour changer les noms aux choses qui nous concernent, a versé d’un concubinage dans un autre. […] Élevé par son gendarme sauveur et marraine, obligé de fuir la maison dans laquelle il avait été recueilli, parce qu’il avait vu enlever un jour par des Bohémiens sa petite sœur d’adoption, Gigonnette, sans que son bouillant courage d’enfant pût la sauver, cause involontaire de la tragique folie de la mère de la jeune fille, il fut d’abord berger aux Pyrénées, puis soldat dans la campagne d’Espagne et en Afrique. — Tel est ce Jean Gigon dont Gandon s’est fait le chroniqueur.
Il avait été bien élevé. […] Comme, après Gil Blas et Le Diable boiteux qui ne mirent pas le rond du moindre besant dans l’écusson de la gloire de Le Sage, qui ne fut que de gueules, il crut avoir pris un ton trop élevé et le baissa dans d’autres romans de pacotille : Le Bachelier de Salamanque, Estevanille Gonzalès, La Valise trouvée, de même, du Théâtre-Français et de Turcaret et de Crispin rival de son maître, il descendit et s’aplatit jusqu’au Théâtre de la Foire.
Brucker, puisqu’il se frappe dans son passé de toute la force de sa supériorité d’aujourd’hui) avait été élevé par un prêtre apostat et marié, qui, au lieu de lui apprendre à prier Dieu, avait empoisonné son enfance, en la plongeant dans le naturalisme païen du vieux Pline ? […] Nous avons dit comment il fut élevé.
Espérit y avait creusé des caves d’abord, puis des serres, puis des escaliers… Il avait creusé, creusé toujours, poussant devant lui son terrier à droite, à gauche, en haut, en bas, niche sur niche, jardinets sur jardinets. » Artiste de nature, ayant des dons, comme eût dit le Bas-de-Cuir de Cooper, Espérit avait élevé « au plus haut de ces constructions une sorte de tourelle en bois, à balustres crénelés, où grinçaient des girouettes et des horloges à vent. […] Doué de facultés très-dramatiques, sachant s’effacer, cette chose difficile, car l’esprit est égoïste comme le cœur, et ne procédant nullement à la manière des romanciers contemporains, qui entassent les descriptions, les paysages et les portraits, dans une ivresse de plastique qui est une maladie littéraire du temps, M. de La Madelène ne fait guères de portraits qu’en quelques traits, quand il en fait, et chez lui, c’est l’action et le dialogue qui peignent le personnage, le dialogue surtout, que M. de La Madelène a élevé à un rare degré de perfection.
Il a été bien élevé, je le sais, mieux élevé que moi, puisqu’il l’a été pour être prêtre et qu’il est allé jusqu’à la porte du sacerdoce.
L’idée imposante d’un vieillard qui célèbre un grand homme, ces cheveux blancs, cette voix affaiblie, ce retour sur le passé, ce coup d’œil ferme et triste sur l’avenir, les idées de vertus et de talents, après les idées de grandeur et de gloire ; enfin la mort de l’orateur jetée par lui-même dans le lointain, et comme aperçue par les spectateurs, tout cela forme dans l’âme un sentiment profond qui a quelque chose de doux, d’élevé, de mélancolique et de tendre. […] Il semble que du sommet d’un lieu élevé, il découvre de grands événements qui passent sous ses yeux, et qu’il les raconte à des hommes qui sont en bas.
Bien entendu, nous ne sommes pas tous artistes au même degré ; mais dans le plus humble artisan, comme dans le virtuose et le créateur de l’ordre le plus élevé, la faculté artistique est inégalement mais pareillement active. […] L’Art, au contraire, est essentiellement progressif, car il nous révèle incessamment des aspects nouveaux de la vie ; il crée ainsi les éléments des croyances plus belles et des aspirations plus élevées. […] Pour me rendre compte de ce qui en est au juste, je me pose avant tout la question suivante : Cette œuvre transmet-elle un sentiment religieux d’un ordre élevé ? […] S’il en est ainsi, quelle œuvre, je le demande, pourra-t-on encore considérer comme étant de l’art dans le sens élevé du mot, si l’on exclut Wagner et même, aberration inconcevable, la majeure partie de Beethoven ? […] Le tragique est l’expression la plus élevée et la plus intense de la douleur humaine, il est la douleur même s’exprimant dans une action isolée.
Lucrèce a été un succès sincère, noble, simple, élevé ; rien de tel dans ce qui s’est agité dès le lendemain à l’entour.
Fonder, à une époque de dissolution et de charlatanisme, une entreprise littéraire élevée, consciencieuse, durable, unir la plupart des talents solides ou brillants, résister aux médiocrités conjurées, à leurs insinuations, à leurs menaces, à leurs grosses vengeances, paraître s’en apercevoir le moins possible et redoubler d’efforts vers le mieux, c’est là un rôle que les entrepreneurs de la Revue (pour parler le langage du Messager) doivent s’honorer d’avoir conçu, et où il ne leur reste qu’à s’affermir.
Hippolyte Babou Il est impossible de ne pas estimer et de ne pas aimer Chênedollé : c’est un esprit élevé, une imagination enthousiaste et sympathique, une conscience pure, une âme céleste.
Philippe Gille C’est le livre d’un esprit élevé, d’un poète sincère, que celui que M.
Et quelle histoire réussirait à rendre moins précieuses les leçons d’un professeur illustre, écrivain du goût le plus délicat et de la raison la plus ornée, qui a élevé la critique littéraire au rang de l’histoire, et qui, à l’exemple des antiques orateurs retravaillant leurs harangues pour l’épreuve de la lecture, a changé de brillantes improvisations en écrits durables ?
Avec une imagination vive & élevée, un esprit plein de finesse & de pénétration, il avoit acquis, par l’étude des bons Modeles, les qualités nécessaires à un bon Ecrivain.