Te voilà peut-être forcée De venir payer à l’amour Ton indifférence passée. […] Et tu viendras dans ces bocages Te désespérer comme moi. » « — Ombre, lui dis-je, ce présage Ne m’a pas beaucoup alarmé ; Je n’aimerai pas davantage. […] un jour viendra Que la prude sera coquette.
Les générations toutes fraîches tiennent à ne pas se confondre dans ce qui les a précédées, à ne point paraître venir à la suite ; elles veulent à leur tour commencer quelque chose, marcher en tête de leurs propres nouveautés, avec musique et fanfares, et guidées par les princes de leur jeunesse. […] Y a-t-il bien de l’à-propos enfin à venir nous peindre un tel homme en ce moment ? […] Féline vient on ne sait d’où et ne va à rien.
Sous prétexte que toucher ou convaincre son lecteur, c’est sacrifier l’art en le subordonnant à une autre fin que lui-même, on vide son discours de toute vérité, que la raison, la conscience ou le cœur pourraient saisir : on poursuit une beauté toute matérielle et physique, que nul mélange du vrai, du bien, du beau moral même ne vient corrompre, et l’on travaille son style pour l’œil et l’oreille du public : on se fait ciseleur, coloriste ; on sculpte des phrases marmoréennes, on exécute d’étourdissantes variations ; on a une riche palette, un clavier étendu. […] Tout ce qu’on pense est vrai ; la première pensée venue en vaut une autre ; ce que les mots se trouvent signifier n’est ni mauvais ni pire que ce que d’autres mots signifieraient : il ne reste donc de sûr, de solide, que l’apparence, la beauté même des mots, harmonie, couleur, forme, ce qui enivre ou charme les sens. […] Les femmes qui pensent ou qui font du style ressemblent fort aux écoliers : et de là vient que, dans notre littérature, celles qui n’ont pas cru faire œuvre d’écrivains, se sont mises au-dessus des autres.
Ainsi Pline et Columelle, qui vinrent les derniers, se sont plus attachés à décrire la nature qu’Aristote. […] Il a fallu que le christianisme vînt chasser ce peuple de faunes, de satyres et de nymphes, pour rendre aux grottes leur silence, et aux bois leur rêverie. […] quelles voix inconnues, quand les vents viennent à s’élever !
On en était déjà venu à se justifier de ses fautes, en prouvant qu’elles étaient des vertus. […] C’est de là que vient l’avantage de la religion sur la morale humaine. […] Alors il s’est résigné à en posséder une faible part, où personne ne pût venir le troubler. […] D’où vient que l’autorité ne trouva ni volonté ni force pour la réprimer ? […] Comment était-on venu à ce point ?
Je ne lui aurais pas conseillé de venir plus tard, même au temps de l’adorable Fénelon, qui eût déjà un peu trop abondé en son sens et peut-être bercé sa chimère198. […] Les princes et les rois s’honoraient d’y venir passer quelques instants, et d’y prendre, pour ainsi dire, leurs grades de beaux-esprits ou d’esprits-forts. […] Dans cette langue préférée, elle nous envoyait un petit chef-d’œuvre, où les teintes du Nord venaient, sans confusion, enrichir, étendre le genre des La Fayette et des Souza. […] Dès le matin, les voitures de l’empereur la vinrent prendre, et les honneurs que Louis XIV rendit à Mme de Maintenon, au camp de Compiègne, ne surpassent point la vénération avec laquelle le conquérant la traita. […] Dans Hadloub, ce qui ressort, c’est surtout la douleur de l’amant respectueux et timide, dont les lèvres vont chercher les traces adorées ; l’amour chevaleresque, que couronnera Pétrarque, vient déjà d’éclore.
Les chances de la guerre ayant soumis la Belgique à Custine ou à Dumouriez, il était venu plus récemment chercher asile et sécurité à Lauzanne ; il se nommait M. de Surville, il était né dans le Vivarais, sur une de ces montagnes qu’arrose et ravage l’Ardèche. […] Feu de son œil, et roses de son tayn… D’où vient m’en esbahyr ? […] d’où vient orguillouze t’advise, Toy l’escolier, toy l’enfant des héroz ? […] Gentil matin de l’an qui vient d’esclore, Type riant du matin de nos jours, Rien que ton œil ne verdysse et coulore ! […] N’ay peu venir que pour tromper ma payne, Non pour treuver blandices ne déduict ; Mesme en desgoust ay le jour que me luict ; À mes regards n’est de clarté seraine.
Quand viendra l’heure de cette reconnaissance dernière, seuls le savent les dieux qui veulent cette solution ! […] Des Français ne reconnaissent pas leur propriété dans l’art qui de l’Allemagne vient en France. Ils ne savent pas que cet art ne vient point du tout de l’Allemagne moderne, mais de l’empire des Aryens, dont ils sont eux-mêmes les descendants. […] Il ébaucha Tristan (1855) ; en même temps l’idée de Parsifal lui vint. […] La théorie raciale vient au secours des luttes entre la France et l’Allemagne en allant nous chercher une même origine aryenne !
J’étais enveloppée de neige, battue par la pluie et couverte de rosée ; j’étais morte depuis longtemps … » … Viennent alors diverses questions et réponses. […] L’idée de cette création vient pareillement de ces sources, auxquelles il convient, je crois, d’ajouter la conception des Mères, mystérieuses puissances rêvées par Goethe, dans le second Faust. […] Un autre épisode est venu s’ajouter à celui-là, par une confusion très heureuse que Wagner a faite, de propos délibéré, entre Freia et Idun ou Iduna, déesse dont les pommes d’or empêchent les dieux de vieillir. […] L’idée de transporter au théâtre d’opéra français, les premiers ouvrages de Wagner était venue depuis longtemps à un littérateur belge, M. […] L’original est un demi-pastel fait pour une dame d’origine anglaise, mariée à un français, et qui était généreusement venue à l’aide de Wagner lorsque, en 1849, il se trouva subitement sans patrie et sans moyens.
Il rencontre une blonde dont la beauté le frappe et, comme il veut dire son émotion avec quelque détail, il loue chez la nouvelle venue ce qu’il loua chez les autres. […] Une troisième courtisane, celle dont le baiser enchaîne plus fidèlement, la reine des définitifs oublis, la Mort, vient lui offrir mieux que les insuffisants léthés du songe et du plaisir. […] Chaque fois qu’un juste vient, comme Jésus de Nazareth, essayer de faire du bien, la foule le met en croix. […] D’elle, d’elle seule, vient la noble simplicité, celle qu’il ne faut pas confondre, ô Francis Jammes, « avec l’indigence du vocabulaire ou la vulgarité de l’expression ». […] Pas plus que le grand méditatif de La Maison du Berger, l’auteur d’Eternité ne vient rêver seul devant la nature.
« S’il entre, je sors », dit Royer-Collard, quand on discuta la venue au dictionnaire de ce verbe excellent et de forme élégante. […] Il y a des exemples du contraire : craindre vient de temere ; carquois était jadis tarquois venu du grec de Byzance, [mot en caractères grecs] (turc, turkash). […] Le peuple dit du nacre ; ce mot, qui semble venir du persan nakar, est entré en français par l’intermédiaire de l’espagnol, où il est masculin, nacar. […] Peut-être même assignait-il à ces œils une étymologie particulière ; ainsi le plus répandu des petits dictionnaires manuels a soin de spécifier que écaille vient du latin squama, ce qui est absurde132. […] Du temps de Vaugelas, on disait à la cour preigne et viegne pour prenne et vienne .
Gautier vient à notre appui, et soutient pour son compte que la cervelle d’un artiste est la même du temps des Pharaons que maintenant. […] Si j’aimais la chasse vous ne m’inviteriez pas à venir tuer un faisan chez vous ! […] Marchal prévenait Dumas, qui le lendemain venait les voir, et pour leur faire une niche s’asseyait sur leurs chemises. […] Une maison où mon frère vient passer ses vacances depuis 1833, et où je l’accompagne depuis l’âge de dix-huit ans. […] » vous viendra à la bouche, devant ce ramas d’imbécillités cannibalesques et de rhétorique anthropophage.
Venez voir le plus beau spectacle que puisse présenter la terre ; venez voir mourir le chrétien. […] Les Indiens ne manquèrent pas de se venir prendre au doux piège. […] quelles voix inconnues, quand les vents viennent à s’élever ! […] Je souhaiterais même que ce besoin vînt rarement. […] J’ai relu tous ces discours dans la nouvelle édition qui vient d’être publiée.
s’écria-t-il, je devine ce que vous venez m’annoncer. […] C’est pourtant bien simple ; le premier venu peut y réussir. […] viens déjeuner ! […] Si vous n’étiez pas venu, je serais allée à vous. […] C’est à ce moment que Loti vint.
Le soir est leur aurore et la lumière ne leur vient que lorsqu’elle s’éteint au ciel. […] — Quand l’âge est venu, un grand poète l’a dit, il ne faut revoir ni les opinions ni les femmes qu’on aimait à vingt ans. […] La première phrase venue : « Comment faire ? […] Le grand maître y venait lui-même souvent. […] De là venait cette mélancolie tragique, cette mélancolie prométhéenne de Berlioz.
Venez ! […] court un mouvement qui vient me toucher, et qui me pénètre et dont je défaille… Quand tu approches de la maison, ô Marthe ! chaque pas de toi en avant, l’air l’éprouve, et ainsi vient jusqu’à moi, et je sais. […] Trois jeunes écrivains belges, unis d’une étroite amitié, s’en vinrent un jour dans Paris. […] Il ose blâmer l’esprit de caste qui sévit dans l’armée et qui vient d’être dévoilé d’une façon lumineuse par les récentes révélations d’Urbain Gohier.
Bientôt après, Indiana vint habiter la France avec son mari, et sir Ralph, libre de son côté par la mort de ses parents et celle de sa femme (car il s’était laissé marier également par soumission), les avait rejoints. […] La belle Noun a fait sensation dans le pays, dans les bals champêtres du village voisin ; un jeune monsieur des environs, M. de Ramière, l’a vue, s’est mis en avant, a fait arriver ses aveux brûlants à ce cœur inflammable et crédule ; depuis ce jour, Noun est sa conquête ; il lui a sacrifié un voyage à Paris qu’il devait faire ; il la vient visiter de nuit, par-dessus les murs du parc, au risque de se casser le cou : il va venir ce soir-là même ; mais le factotum, ancien sergent, a prévenu le colonel que des voleurs de charbon s’introduisent depuis plusieurs nuits, qu’on a saisi des traces, et qu’il est prudent de surveiller. […] Dans le monde, le visage de ces hommes se compose et sourit invariablement par habitude, par artifice : dans la solitude, dans les moments de réflexion, en robe de chambre et en pantoufles, surprenez-les, ils sont sourcilleux, sombres ; ils se font, à la longue, un visage dur, mécontent et mauvais. — J’aurais autant aimé, de plus, qu’en accordant à Raymon de Ramière de grands talents et un rôle politique remarquable, on insistât moins sur son génie et sur l’influence de ses brochures : car, en vérité, comme les hommes de génie ou de talent qui écrivent des brochures en France, qui en écrivaient vers le temps du ministère Martignac ou peu auparavant, dans le cercle sacré de la monarchie selon la Charte, ne sont pas innombrables, je n’en puis voir qu’un seul à qui cette partie du signalement de Raymon convienne à merveille ; le nom de l’honorable écrivain connu vient donc inévitablement à l’esprit, et cette confrontation passagère, qui lui fait injure, ne fait pas moins tort à Raymon : il ne faut jamais supposer aux simples personnages de roman une part d’existence trop publique qui prête flanc à la notoriété et qu’il soit aisé de contrôler au grand jour et de démentir.
qu’une pensée d’elle venait droit au poëte, et je répétai encore, en effleurant cette fois son doux œil bleu : « Non ! […] XXI Il y a lieu plus que jamais aux jugements qui tiennent au vrai goût, mais il ne s’agit plus de venir porter des jugements de rhétorique. […] XXV De même qu’un arbre pousse inévitablement du côté d’où lui vient la lumière et développe ses branches dans ce sens, de même l’homme, qui a l’illusion de se croire libre, pousse et se porte du côté où il sent que sa faculté secrète peut trouver jour à se développer. […] La Nécessité, cette grande muse, m’a forcé brusquement d’en changer : cette Nécessité qui, dans les grands moments, fait que le muet parle et que le bègue articule, m’a forcé, en un instant, d’en venir à une expression nette, claire, rapide, de parler à tout le monde et la langue de tout le monde : je l’en remercie.
Tout ce tableau qu’on nous donne du xviiie siècle est faux, chargé, noirci par la passion politique, et tendant à faire ressortir notre enfer actuel, qui, selon l’auteur, en est venu. […] Il cherche ridiculement et en grammairien commentateur l’origine de son nom emprunté ; il lui conteste son titre (fort réel) et ses armoiries (auxquelles elle ne tient guère) ; et celle légèreté railleuse, cette convenance de ton, ont vraiment leur prix et toute leur délicatesse, ou le sent, de la part d’un auteur qui vient nous prêcher le décorum. […] Quant à la question des respects dus au mariage, et des atteintes qu’un illustre auteur y aurait portées par ses écrits, et des conséquences sociales que l’écrivain anglais y rattache, c’est un point qui vient d’être traité, et par l’auteur même inculpé, contre un adversaire français trop distingué, trop capable et trop courtois, dans des termes trop parfaitement convenables et dignes26, pour que je prétende m’en mêler. […] Toutefois, au bruit de la réaction morale qui semble depuis quelque temps s’organiser, et à laquelle l’article reproduit par la Revue britannique vient prêter sa grosse voix, nous concevons qu’il y ait de quoi mettre hors des gonds une littérature, même un peu plus patiente que ne l’est la nôtre.
L’attrait qu’un travail où nous pousse notre génie, a pour nous, aide beaucoup à vaincre ces dégoûts, comme à résister aux distractions : mais il est bon encore que le desir de faire fortune vienne au secours de l’impulsion de notre génie. […] Il est vrai que Lucain composa sa pharsale malgré toutes les distractions qui viennent à la suite de l’opulence. […] S’il vient en des temps malheureux, sans Auguste et sans Mécene, ses productions ne seront ni fréquentes, ni de si longue haleine que s’il étoit né dans un siecle plus fortuné pour les arts et pour les sciences. […] Leur inaction vient souvent de la crainte qu’ils ont des peines que leur coûtent des ouvrages dignes d’eux, quand il semble que c’est la paresse qui les tient dans l’oisiveté.
Or, précisément, au milieu de ces événements qui ébranlaient le monde jusque dans sa raison, et qui semblaient pourtant moins une réalité qu’une fantasmagorie, on vit une singulière amazone qui n’était pas une bohème, celle-là, car elle était princesse ; elle était de la race de celles à qui les révolutions coupent très bien la tête, et qui venait par curiosité exposer la sienne. […] Elle a cherché longtemps le reste d’une illusion qui l’a fuie, et voilà, non pas le désespoir qui vient, mais les derniers soupirs de l’espérance ! […] C’est un récit tout uni que le premier venu ou la première venue pouvait faire.
Laïs, Phryné, Ninon de Lenclos, Henriette Wilson, lady Hamilton, toutes les célèbres courtisanes qui ont fait boire les grands hommes ou les sots de leur temps dans cet abreuvoir de bêtes à cornes qu’on appelle la coupe de Circé, peuvent donc venir individuellement et tour à tour se ranger sous un regard grave, mais à la condition que ce regard, après s’être abaissé sur elles, saura se relever ! […] S’il s’en était tenu à des productions aussi spéciales et aussi techniques, il est bien probable que nous n’eussions jamais parlé de lui ; mais cette fois il vient à nous par Laïs et Ninon, c’est-à-dire par l’histoire, et, dans un temps où les plus honnêtes femmes vont rêver aux dramatiques apothéoses des Dames aux camélias, il est peut-être bon de dire un mot des grandes courtisanes, remises avec tant d’admiration en lumière, pour dégoûter des petites qui y sont. […] Enfin, quoi de plus ordinaire, dans la vie des femmes comme Laïs, que la passion longtemps bravée et méprisée les saisissant tout à coup, quand la vieillesse, cet affreux cancer, vient dévorer la beauté dont elles furent si vaines ? […] Il n’y était pas davantage quand cette cendre palpitait d’une vie à laquelle venait s’attacher la flamme errante de nos désirs… Ici, ce qui fait le pouvoir, c’est la lâcheté des esclaves !
Talent insincère et même nul, c’est du moins un esprit auquel le Christianisme, qui fait marcher droit les boiteux et voir les aveugles, comme son divin Maître, est venu en aide, comme il y vient toujours, par la douleur et l’épreuve de la vie, tandis que Foscolo, inaccessible au Christianisme, ne se redressa jamais, bronze mal venu, tordu à faux, et qui grimace une énergie convulsive au lieu de pleinement l’exprimer. […] sans tache, mais derrière cette touchante enseigne venait la légion des bouchers.