Le trait caractéristique de sa physionomie morale est une aversion déclarée pour la foule, considérée comme souverainement stupide et plate.
Ceci est vrai pour des ironies sans rapports visibles très étroits avec l’attitude morale que conseillent les traits caractéristiques du monde et des sociétés.
« Renan, me dit-il, je vais vous faire quelque mauvais trait ; par impartialité, vous voterez pour moi. » Tout en ayant beaucoup aimé mes amis, je leur ai donc très peu donné.
Et ce Livre, où sa double pensée, pleinement, était signifiée, le Livre, ce tout puissant suggestif de l’Idée, ce Livre qui contenait son Œuvre de Poésie et de Théologie, — Wagner le lisait, l’impérieux créateur, et, seul, dans le calme silence de son rêve, parcourant des yeux les pages multiples, et des yeux suivant les Signes, — la lettre, la note et le trait, — il voyait et il entendait, manifestement suggérés par les Signes, vivre en lui, en le merveilleux et suprême théâtre de son Imagination, le drame réel et symbolique. — Peut être, quelques uns, lisant, lisant les partitions d’orchestre, peuvent voir et entendre le Drame musical, ainsi que, tous, nous voyons et entendons, le lisant seulement, le drame littéraire, ainsi que, tous, par la seule lecture, nous suscitons, en notre esprit, les tableaux que le roman décrit ; or, ces quelques uns aussi, lisant, jouiront dans le Livre, sans obstacle et sans divertissement, des splendeurs, magiquement évoquées, du Théâtre Wagnérien idéal ; et, pure vision non troublée par les étrangères matérialités, impudentes ou hypocrites, des salles théâtrales, — en la complète vérité d’un monde imaginatif, le Sens Religieux leur apparaîtra… Le Livre serait le lieu de Représentation, au Drame métaphysique et naturaliste.
Wagner avait trente-deux ans lorsqu’il commença à s’occuper de la littérature ayant trait au Saint-Gral et à Parsifal ; à quarante-deux ans il fît son premier essai de dramatisation du personnage (dans le projet primitif de Tristan) : à quarante-quatre ans il esquissa le drame et quelques fragments musicaux ; à cinquante et un ans, en 1864, il établit le projet complet du Parsifal que nous possédons aujourd’hui.
L’auteur, au contraire, a voulu donner à la fois l’impression de l’homme énergique et intraitable qui sut réaliser victorieusement l’œuvre de Bayreuth, et du poète incomparable à qui nous devons Tristan et Parsifal Le difficile était de fondre en une seule physionomie ces traits si différents et pourtant si réels de la figure du maître : M. de Egusquiza y a évidemment réussi en perfection.
Le trait suivant peut donner un exemple de son procédé : Hans Sachs dit à David : « Souviens-toi que cette claque est le plus beau jour de ta vie !
Plus tard, quand il aura vu l’abus du langage et de l’éloquence dans les grandes assemblées, et les déviations d’opinion qui en résultent, il le dira avec un sentiment bien vif encore ; et, quoique le passage suivant ne paraisse s’appliquer qu’au style académique, il a trait à plus d’un genre d’éloquence dans la pensée de Sieyès : Pourquoi notre style oratoire et académique est-il si apprêté ?
Mais, pour ne pas parler des formes politiques que nous avons traversées et pour aller d’un trait et par le plus court à la question terrible, que le doux Michelet, l’ancien professeur de rhétorique, appelle le divorce social et qui est la question éternelle, effroyable, béante et menaçante comme une gueule, de ceux qui n’ont pas contre ceux qui ont, les étudiants de 1847 travaillés par Michelet ont-ils essayé de la résoudre ?
Nous nous en serions douté, à l’exactitude de l’information, comme à la bienveillance du trait.
Deux traits caractérisent proprement la littérature naturaliste.
Donne donc et la vertu et la richesse. » De ce langage plus solennel que grand, de cette gravité calme et non sans grâce, quelques traits de lumière ne semblent-ils pas se réfléchir sur l’état de langueur et la réforme abstraite du polythéisme d’alors ?
Interrogez-vous devant une mer vaste et tranquille, devant des montagnes aux contours harmonieux, devant la figure mâle ou gracieuse de l’homme ou de la femme, devant un trait de dévouement héroïque. […] Ne rien exclure, tout comprendre, encore une fois c’est là le trait de notre temps : que ce soit aussi le caractère honorable de la jeunesse française ! […] Je me suis contenté de vous tracer à la hâte quelques traits de ce grand tableau ; j’arrive à l’humanité. […] La vraie beauté est dans le mélange du fini et de l’infini, de l’idéal et du réel : son trait distinctif est l’harmonie et la mesure90. […] Le trait distinctif de la Science nouvelle est l’introduction d’un point de vue humain dans l’histoire de l’humanité.
« Mais le trait de force, il n’y a que le maître qui le donne. » Cela décourage Pécuchet. Le trait du maître en écritures d’art, même de force, est nécessairement celui qu’il ne fallait pas appuyer ; ou bien, le trait souligne le détail qu’il est d’usage de faire valoir et non celui qui avait frappé l’œil intérieur, inhabile mais sincère, de l’apprenti. […] Mais, par une singularité qui est un trait de mœurs latines, le peuple académique qualifiait ainsi, d’après l’horreur normale, quoique malsaine, qu’il ressent devant les tentatives nouvelles, la fièvre d’originalité qui tourmenta une génération. […] Voulant conter quelques traits de l’histoire de Christine de Stommeln (qu’il appelle, d’après quelque mauvais document, Christine de Stumbèle), ce qu’il choisit, ce qui le touche et le frappe, c’est la série des farces stercoraires qui troublèrent la vie de cette charmante fille et qu’elle attribuait à Satan.
Si, suivant les conseils du plus simple bon sens, vous écrivez aujourd’hui sans vous embarrasser de la censure actuelle, peut-être qu’en 1834, par un juste respect pour vous-même, et afin de repousser le désagrément de toute ressemblance avec les hommes de lettres de la trésorerie d’alors, vous serez obligé d’affaiblir les traits dont vous aurez peint les noirs ridicules des puissants d’aujourd’hui24. […] Quand ils sont de lui, on trouve de l’agrément et des traits piquants dans les articles ordinairement si tristes que les Débats consacrent à gronder la génération actuelle de ce qu’elle ne pense pas comme en 1725.
Sa curiosité d’artiste trouve un aliment dans les moindres traits de caractère et de mœurs. […] Il a le droit de juger la vie ; ses maximes appartiennent à son âge ; devenues des traits de mœurs, elles perdent leur air doctoral ; on les écoute avec complaisance, et l’on aperçoit, en tournant la page, le sourire calme et triste qui les a dictées.
… » comme si elle voulait arrêter le trait mordant, au fond de la gorge de son mari. […] Il y avait devant une des toiles de Bastien-Lepage, une de ces femmes à la blancheur chaude, coiffée au haut de la tête, d’un petit toquet d’astrakan, une femme aux traits aigus, émaciés, spiritualisés, au menton de galoche annonçant une résolution entêtée, aux formes d’un jeune éphèbe plutôt que d’une demoiselle, et terminée par une paire de grosses bottines canaille.
Si nous parvenons à montrer qu’il y a encore beaucoup d’idées chez le poète qui passe aujourd’hui pour n’avoir eu « aucune idée », il s’ensuivra que les idées, surtout avec les progrès de la société moderne, contribuent plus qu’on ne croit à la grande poésie, même à celle qui semble toute d’imagination aux esprits superficiels ; il s’ensuivra enfin que l’introduction des doctrines philosophiques, morales et sociales, dans le domaine de la poésie, est bien un des traits caractéristiques de notre siècle. […] I. — Pour apprécier, par l’exemple d’un grand poète, l’influence morale et sociale que peut exercer la poésie, il nous reste à marquer en quelques traits la façon dont Hugo lui-même comprit sa « mission ».
Cela complète et arrête sa personnalité d’un trait définitif. […] C’est juger dans l’absolu, c’est effacer l’histoire d’un trait, c’est tout confondre et ne tenir aucun compte de l’évolution constante de l’esprit humain. […] D’ailleurs, tous ses personnages parlent la même langue, une langue de parisien spirituel, fouettée de paradoxes, visant continuellement au trait, sèche et brutale. […] Il est sobre, qualité rare ; il donne le trait saillant, la grande ligne, la particularité qui peint, et cela suffit pour que le tableau soit inoubliable. […] Mais, à côté de lui, que de personnages secondaires peints d’un trait !
Mais on s’ébahit tout de même aujourd’hui qu’il ait pu être pris au sérieux, car il ne montre ni un caractère, ni un trait de caractère ; ni une crise qui ne soit artificielle ; ni un dialogue qui ne soit plat, et plus que plat. […] Mais l’impression du début subsista, grandit, et il m’arrive encore aujourd’hui, devant la mer, le fleuve, la forêt, ou dans une discussion d’assemblée, ou de conseil, d’entrer en transe métaphysique et de chercher à distinguer les traits de l’Etre, à travers les êtres, dans la lumière de la Raison. […] J’ai assisté trop souvent à cette comédie pour n’en avoir pas noté, avec les amusantes phases, les traits principaux. […] Le dessin zoologique, botanique perdit son trait et fut remplacé par le badigeon. […] Je l’ai entendu un soir, dans ma jeunesse et sa vieillesse, chez Charcot, marquer, en quelques traits durs et sûrs, à propos précisément de l’Evolution, son scepticisme total.
De la vérité sainte il déteste l’approche ; Il craint que son regard ne lui fasse un reproche, Que ses traits, sa candeur, sa voix, son souvenir, Tout mensonge qu’il est, ne le fasse pâlir.
Cousin lui-même, bien que plus rapproché du journal par son âge et par ses amis, s’en séparait crûment dans la conversation ; il ne répondait pas de ses disciples, il censurait leur marche, et savait marquer plus d’un défaut avec quelque trait de cette verve incomparable qu’on lui pardonne toujours, et que le Globe ne lui paya jamais qu’en respects.
La France ressemble à une vaste écurie où les chevaux de race auraient double et triple ration pour être oisifs ou ne faire que demi-service, tandis que les chevaux de trait font le plein service avec une demi-ration qui leur manque souvent.