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1427. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Maintenant, avant d’être passionné, on est malade… On a même inventé des maladies d’avant la naissance, — ce qui ne me contrarie point, moi qui suis chrétien et qui crois au péché originel, mais ce qui devrait faire au moins réfléchir ceux qui le nient… Cela s’appelle l’atavisme et fait présentement le tour de la littérature.

1428. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Sur le pupitre vert placé devant lui sa main tient encore la lettre perfide : « Citoyen, il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance. » L’eau de la baignoire est rougie de sang, le papier est sanglant ; à terre gît un grand couteau de cuisine trempé de sang ; sur un misérable support de planches qui composait le mobilier de travail de l’infatigable journaliste, on lit : « A Marat, David. » Tous ces détails sont historiques et réels, comme un roman de Balzac ; le drame est là, vivant dans toute sa lamentable horreur, et par un tour de force étrange qui fait de cette peinture le chef-d’œuvre de David et une des grandes curiosités de l’art moderne, elle n’a rien de trivial ni d’ignoble.

1429. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Ô Dieu qui verses tous les dons, Dieu à qui les orages et la foudre obéissent, écarte de l’homme cette erreur insensée ; daigne éclairer son âme ; attire-la jusqu’à cette raison éternelle qui te sert de guide et d’appui dans le gouvernement du monde, afin qu’honorés nous-mêmes, nous puissions t’honorer à ton tour, célébrant tes ouvrages par une hymne non interrompue, comme il convient à l’être faible et mortel ; car, ni l’habitant de la terre, ni l’habitant des cieux n’a rien de plus grand que de célébrer dans la justice, la raison sublime qui préside à la nature. » Il est difficile sans doute de parler de Dieu avec plus de grandeur.

1430. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Si quelqu’un veut éprouver toute l’indignation que la flatterie inspire ; s’il veut apprendre comment on ne laisse échapper aucune occasion de louer un homme puissant ; comment on s’extasie sur ses bonnes qualités, quand il en a ; comment on dissimule les mauvaises ; comment on exagère ce qui est commun ; comment on donne des motifs honnêtes à ce qui est vicieux ; comment on rabaisse avec art, ou sans art, les ennemis ou les rivaux ; comment on interrompt son récit par des exclamations qu’on veut rendre passionnées ; comment on se hâte de louer en abrégé, en annonçant que dans un autre ouvrage on louera plus en détail ; comment, et toujours dans le même but, on mêle à de grands événements, de petites anecdotes ; comment on érige son avilissement en culte ; comment on espère qu’un homme si utile et si grand, voudra bien avoir longtemps pitié de l’univers ; comment, enfin, dans un court espace, on trouve l’art d’épuiser toutes les formules, et tous les tours de la bassesse, il n’y a qu’à lire ces soixante pages, et surtout les vingt dernières.

1431. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIV. Panégyrique de Trajan, par Pline le jeune. »

Un prince peut-être peut inspirer la haine sans la mériter et la sentir ; mais à coup sûr il ne peut être aimé, s’il n’aime lui-même42. » On voit dans tous ces morceaux quelle est l’âme et le tour d’esprit de l’orateur ; ce sont des pensées toujours vraies, et quelquefois fortes, aiguisées en épigrammes, et relevées toujours par un contraste ou de mots, ou d’idées.

1432. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Il faut voir de quel air Despréaux est traité : Ce rimeur, se traînant dans l’ornière d’Horace, Prétendait à son tour régenter le Parnasse, Aux lois du sens commun soumettre l’art des vers ; Limiter le génie et lui donner des fers.

1433. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Le poëte lyrique du temps, ce fut Néron, chantant du haut d’une tour la ruine de Troie, à la lueur de l’incendie qu’il avait fait allumer dans Rome.

1434. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Est-ce la méthode d’une science, qu’à mon tour je vais exposer ? […] Il doit voyager et faire son tour du monde, non pas en rêve, comme un poète, ni même dans sa bibliothèque, comme un savant, mais en réalité, par le bateau à vapeur et par le chemin de fer. […] Les tours et les flèches des églises gothiques me semblaient emporter dans les cieux la prière des fidèles, pendant qu’à l’intérieur l’enceinte fermée de toutes parts, le silence, la paix, l’ombre mystérieuse des vitraux, me montraient l’image même de l’âme pieuse et recueillie406. […] Voilà ce que j’aurais la force de faire, et j’invite les Allemands qui lisent Molière ou qui en parlent, surtout ceux qui en parlent, à descendre à leur tour des régions crépusculaires de l’infini, pour entrer avec moi non dans un pays de plate prose, comme ils le disent sans politesse, mais dans un pays d’ordre et de lumière, aux perspectives bien ménagées, aux formes bien proportionnées, aux lignes nettes et douces, dans le pays du style et de l’esprit français. […] De même que ses paroles, toutes ses actions, même les belles, ont un tour aisé qui les orne418.

1435. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

C’est cette doctrine, inspiratrice des grandes œuvres de l’antiquité, qu’après l’avoir tirée de la méditation des modèles, et s’être efforcés de la réaliser à leur tour, les Italiens de la Renaissance ont répandue dans le monde ; et, comme on pourrait le montrer, ce n’est pas seulement la conception de l’art ou de la littérature, c’est la conception de la vie elle-même qui en a été modifiée. […] Calays et Zéthès ou Castor et Pollux] ; — Il se meut dans la mythologie comme dans son élément naturel ; — et il y trouve la puissance de créer à son tour ses mythes ; — [Cf. l’Hymne de l’Or ou l’Hymne de l’Équité des vieux Gaulois] ; — Mais la pureté de son dessin n’y égale pas toujours la vigueur de son coloris. — Importance croissante de la description dans les Hymnes ; — et de la rhétorique ; — [Cf. l’Hymne de la Mort ou Le Temple de Messeigneurs le Connétable et des Chatillons]. — Du genre épique le poète évolue vers la prose oratoire. […] La Fourmi, L’Alouette, Le Houx, Le Frelon, La Grenouille]. — Définition de l’alexandrinisme ; — ses trois traits caractéristiques : — 1º L’indifférence au contenu, d’où résulte : —  2º La préférence donnée aux petits sujets ; d’où résulte à son tour : — 3º La disproportion du développement avec l’intérêt, et des mots avec les choses. — On ne peut s’empêcher de noter ces trois caractères dans les Poèmes de Ronsard. — Aussi seraient-ils justement la partie la plus oubliée de son œuvre, s’ils ne contenaient des renseignements précieux pour l’histoire de sa vie, — [Cf. l’Élégie Puisque Dieu ne m’a fait pour supporter les armes] ; et pour l’histoire littéraire du temps ; — [Cf.  […] Graux, dans son édition des Vies de Démosthène et de Cicéron] sur l’auteur des Vies Parallèles. — Attrait du genre biographique ; — habileté singulière de Plutarque à mettre ses héros « en scène » ; — tendance morale de son œuvre. — Que, comme auteur de ses Œuvres morales, Plutarque a fait le tour des idées de son temps ; — et, à ce propos, d’une supériorité des contemporains de l’Empire sur les écrivains plus classiques de la littérature grecque. — On ne pouvait donc mieux offrir que Plutarque aux lecteurs du temps de la Renaissance. […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Celui-ci aussi, comme Bodin déjà, et comme Palissy, quoique dans un autre genre, est un « observateur ». — Sa carrière militaire ; — mais qu’il ne faut pas prendre son surnom de Bras de fer pour un témoignage de son énergie ; — et qu’il y a eu du politique dans ce soldat. — Les scrupules de conscience d’un capitaine protestant ; — comparaison de Montluc et de La Noue ; — supériorité morale du second. — Les Discours politiques et militaires. — Ils sont l’ouvrage de ses prisons. — Curieux rapports entre Bodin, Palissy et La Noue. — Division des discours de La Noue : Discours militaires proprement dits [11, 13, 14, 15, 16, 17, 18]. — Comparez la manière dont il y parle de la guerre avec une page célèbre des Soirées de Saint-Pétersbourg. — Discours politiques [1, 4, 6, 12, 20, 21, 22] ; — Comparez les vues politiques de La Noue et le « grand dessein « d’Henri IV. — Mais les plus intéressants pour l’histoire des idées sont les Discours moraux [5, 3, 5, 6, 7, 10, 19, 23, 24, 25] et parmi ceux-ci, les Discours 23, sur la pierre philosophale ; 6, contre les Amadis ; et 24, contre les Épicuriens ; — La Noue précurseur de Bossuet [Maximes sur la comédie] dans son Discours contre les Amadis ; — et de Rousseau dans son Discours contre les Épicuriens. — C’est dire de lui qu’il est surtout un « moraliste ». — La composition dans les Discours de La Noue ; — le tour oratoire ; — la fermeté de la langue et du style ; — la passion patriotique. — Succès des Discours. — Quelques mots des Mémoires de La Noue. — Sa mort au siège de Lamballe.

1436. (1905) Propos littéraires. Troisième série

On conçoit qu’avec ce genre de complexion et ce tour d’imagination Lenau a dû avoir l’idée de refaire le Faust de Goethe. […] Elles sont d’un tour naturel et franc, sans affectation de simplicité, ce qui leur fait une place à part dans l’œuvre de Stendhal ; mais elles sont de peu de fond. […] Il y aurait là un certain excès. » Et, en effet, le positivisme n’a l’horreur des religions que quand, à son tour, il en devient une. […] Ils devaient le chérir et lui en vouloir, comme on en veut, en les chérissant, à ceux sans lesquels on n’aurait point été, et qui vous ont joué le tour de vivre avant vous. […] Et leur nervosisme graphique est devenu à son tour un procédé, même pour eux, et surtout pour leurs imitateurs ; mais il avait commencé par être original, et la première qualité du style est d’être original.

1437. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Mais c’était un obscur et singulier personnage, et l’on me permettra peut-être de dire à mon tour quelques mots de l’homme et de l’œuvre. […] Il décrivait toute la journée les maillets de Mailly, les lis de La Vallière et les tours de Pompadour, et toutes les figures couchées sur l’émail, sable, or, azur, argent ou sinople. […] Lamartine, involontairement et à son insu, par le tour de son style et de son sentiment a tracé dans ses vers l’image vague mais frappante d’une femme française du premier Empire. […] Les interlocuteurs de Jésus, dans le petit livre de M. de Wyzewa, sont bien de notre époque : le tour de leur esprit et de leur langage le montre assez. […] M. de Wyzewa l’a reprise à son tour pour en faire la scène initiale de son conte pieux.

1438. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé, le prince d’Aquitaine à la tour abolie, ma seule « étoile » est morte, et mon luth constellé porte le « soleil noir » de la mélancolie… la poésie populaire de tous les pays, et même du nôtre, aime le non-sens. […] Tour à tour et tout ensemble, M et Mme Teste. […] Pour faire le tour de son domaine, un propriétaire n’a pas besoin de consulter le plan cadastral. […] La raison géométrique trouvera les vers de Marceline, et même les vers de Virgile, plus mous, plus confus, moins précis, au sens géométrique de ce mot que les vers de Mallarmé ou de Valéry ; mais pour qui les lit poétiquement, pour qui se soumet à leur action magique, ces vers font avec une précision merveilleuse ce qu’ils ont à faire ; ils dénouent ce conflit douloureux qui travaille tous les inspirés ; ils rendent le lecteur capable de s’approprier à son tour l’expérience poétique du poète. […] Sa tyrannie a beau leur avoir joué les plus méchants tours, ils acceptent qu’elle rentre par la fenêtre, après que, poétiquement, ils l’ont mise, non pas à la porte, mais à son rang, dehors, de gardienne, pour employer le terme noble.

1439. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Parfois il s’égaye des bons tours qui déjouent les entreprises des brutes toutes-puissantes. […] Naturellement, selon son habitude, Voltaire n’use pas de grands mots et donne à sa pensée un tour ironique. […] C’est le tour de Fausta, l’exilée. […] Quelques mois après, Emmanuèle meurt à son tour. […] Pierre Loti pour une Turquie à son tour en détresse.

1440. (1887) George Sand

Puis ce sera le tour des préoccupations sociales. […] Comme tous ces récits sont d’une invention naturelle, d’une allure vive, d’un tour et d’un style exquis ! […] C’est vers 1840, avec le Compagnon du tour de France, que le système arrive et que le socialisme entre en campagne. […] Le tour particulier de son talent, amoureux de l’analyse et de la poésie, ne lui profitait pas ici autant qu’ailleurs. […] Et tout cela elle l’a livré au public, comme attirée par un charme secret et le répandant à son tour.

1441. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

C’est mon tour ! […] La compagnie stupéfaite se retire comme devant un faiseur de tours. […] Lui qui dans sa vie avait tant accusé, tant condamné, il trouvait un juge à son tour, le premier magistrat de France ! […] Et la religieuse se pendit à son cou, tandis que mes deux autres sœurs, Louise et Anne, attendaient leur tour. […] Ce tour de valse prend aux yeux de Bettina les proportions d’un crime : c’est horrible ce qu’elle a fait !

1442. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Sur chaque point, Montaigne fait le tour de l’homme, en général, puis de la question rapportée à l’homme, puis des références de la sagesse antique. […] Les clercs les transmettaient aux laïcs, qui les répandaient à leur tour. […] A la Chambre, le contact avec les adversaires est tolérable parce qu’on a le loisir de leur jouer des tours et de leur parler franc. […] A son tour, l’économie politique a renoncé à la doctrine de l’Évolution, qui n’avait amené dans ses constatations que d’extraordinaires sophismes. […] Cet air pénètre partout jusque dans les laboratoires les plus secrets, les templa serena et les tours d’ivoire.

1443. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Dauriac, qui s’ennuyait fort à bord de ce « rafiot » immobile, résolut, d’accord avec un de ses amis, le lieutenant de vaisseau Moreau, de jouer un bon tour aux Espagnols et aux Anglais. […] Un jour vint où il se repentit d’avoir habité trop longtemps une tour d’ivoire, en compagnie de ses bibelots rares, de ses planches d’anatomie morale et de ses veules héros. […] Timour prie à son tour et tous sanglotent. […] Alfred de Vigny lui-même sortit un jour de sa tour d’ivoire pour se présenter aux électeurs de la Charente. […] Il venait faire, in extremis, un petit tour à l’exercice, sans doute pour se persuader à lui-même qu’il surveillait notre instruction.

1444. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Ce sont quelques-unes de ces causes que je voudrais dégager à mon tour, après M.  […] Va-t-elle à son tour, et dans ce tout petit domaine de son foyer, accepter le pacte de la défaite, imposé aux siens il y a trente-cinq ans ? […] Ceux de la littérature, plus inoffensifs, déploient, d’ordinaire, une aisance égale à renier leurs trop hardis débuts, quand ils deviennent, à leur tour, des personnages officiels et comblés d’honneurs. […] Ainsi s’expliquent les invraisemblables tours de force de sa plume, ces romans improvisés et cependant si opulents, si complexes, d’une crédibilité surtout si indiscutable. […] Elle est très inexacte s’il s’agit de caractériser le tour habituel de sa moquerie.

1445. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Mais leurs meilleurs fruits ont été ces excellents élèves devenus à leur tour des maîtres dignes de continuer leurs devanciers. […] L’histoire de la philosophie est venue à son tour dans ce progrès général des travaux historiques, elle a grandi avec le temps et elle est appelée à grandir sans cesse. […] La mécanique et la physique passent dans la chimie, laquelle passe à son tour dans la physiologie végétale, laquelle a sa place aussi dans l’économie animale. […] L’une brille un jour et disparaît plus ou moins vite ; vient une autre qui a la même destinée, qui nous fait illusion au même titre et s’évanouit à son tour. […] L’humanité résume la nature entière, et les grands hommes, à leur tour, résument l’humanité.

1446. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

» Les autres étaient d’un tour plus galant, comme celui-ci : « Les passions des femmes sont-elles plus violentes, ou si ce sont celles des hommes ?  […] Mme Deshoulières, beaucoup plus jeune que Mlle de Scudéry, d’une trentaine d’années environ, paraît avoir à son tour recueilli, vers 1660 ou 1665 à peu près, l’héritage du Samedi de l’illustre précieuse. […] Car, au fait, pourquoi ne subdiviserions-nous pas à leur tour ces idées de fortune et de magnificence ? […] Sept paragraphes sur les séparations, à leur tour, font un développement, mais déjà six paragraphes sur les surprises en faisaient un premier, et quatre paragraphes sur les changements en vont faire un troisième. […] Le tour est joué.

1447. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Ces lettres, pour le tour et la désinvolture, me rappellent quelquefois celles de Victor Jacquemont, le courageux et divertissant voyageur69. […] … Patience, notre temps et notre tour viendront !  […] C’est alors qu’on voit avec lui percer et se produire plus fréquemment dans ses lettres cette seconde génération africaine qui remplacera la première déjà revenue en France ; les Pélissier, les Canrobert, les Bosquet, les Morris, sont, avec Saint-Arnaud, les chefs brillants de cette seconde génération qui serre et talonne le plus près qu’elle peut les Changarnier, les Lamoricière, les Bedeau, les Cavaignac, et qui n’attend que son tour d’entrer en scène.

1448. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Le discours prend aussitôt un tour particulier ; il se distingue des autres, il est donc nouveau et intéressant. […] Je tiens pour certain, vu les cruautés que vous nous avez fait souffrir, que vous les payerez tôt ou tard ; et en cas-là il pourrait arriver que vous, qui à présent nous traitez d’esclaves, à votre tour vous nous reconnussiez comme vos maîtres. » (Oui, on peut tirer de là quelque chose. […] Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère ; Et mettant en nos mains par un juste retour Les armes dont se sert sa vengeance sévère,     Il ne vous fasse en sa colère     Nos esclaves à votre tour.

1449. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Cette villa n’avait pour tout édifice qu’une tour monumentale élevée à une hauteur pyramidale au-dessus des sapins les plus sylvestres et les plus sombres. […] Il bâtit cette tour assise par assise, et l’éleva jusqu’à une telle hauteur, qu’elle dominait tous les palais et tous les clochers de la ville qui pouvaient s’interposer à la vue entre le cimetière juif et la villa Torregiani ; en sorte qu’en montant au sommet de sa tour, il pût, à chaque retour du jour, contempler la place de ce campo santo juif, où son idole avait dépouillé sa forme terrestre pour habiter l’éternelle et pure demeure dans son souvenir et dans le ciel !

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