/ 2483
818. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Notre fondateur d’empires arriva dans cette ville, avec un écu dans sa poche: il est vrai qu’uniquement touché de sa grandeur future, il ne songeait guère à sa misère présente. […] M. de Saint-Pierre, touché de cette marque de tendresse, lui raconta une partie de ses aventures, et promit de tout tenter pour obtenir un emploi dans sa patrie, qui les mît à même de se réunir. […] Madame de la Tour, touchée d’un accueil si tendre, lui dit en la serrant dans ses bras: « Ah ! […] j’ai envie d’aller demander grâce à votre maître ; en vous voyant, il sera touché de pitié. […] Si je te touche seulement du bout du doigt, tout mon corps frémit de plaisir.

819. (1904) Zangwill pp. 7-90

Une raie de peupliers solitaires au bout d’un champ grisâtre, un bouleau frêle qui tremble dans une clairière de genêts, l’éclair passager d’un ruisseau à travers les lentilles d’eau qui l’obstruent, la teinte délicate dont l’éloignement revêt quelque bois écarté, voilà les beautés de notre paysage ; il paraît plat aux yeux qui se sont reposés sur la noble architecture des montagnes méridionales, ou qui se sont nourris de la verdure surabondante et de la végétation héroïque du nord ; les grandes lignes, les fortes couleurs y manquent ; mais les contours sinueux, les nuances légères, toutes les grâces fuyantes y viennent amuser l’agile esprit qui les contemple, le toucher parfois, sans l’exalter ni l’accabler. — Si vous entrez plus avant dans la vraie Champagne, ces sources de poésie s’appauvrissent et s’affinent encore. […] Si donc, et c’était la première cause pour laquelle nul aujourd’hui n’avancerait plus que l’histoire est sur le point d’aboutir et de se clore, si donc l’histoire de l’humanité acquise est loin d’être acquise elle-même, comment l’histoire d’une humanité qui n’est pas acquise elle-même serait-elle acquise ; et quand l’histoire du passé n’est pas près de s’achever, tant s’en faut, comment l’histoire du futur serait-elle près de se clore ; nous touchons ici au secret même de cette faiblesse moderne ; on sait aujourd’hui, on a reconnu, généralement, que la plupart des idées et des thèses prétendues positives ou positivistes recouvrent des idées et des thèses métaphysiques mal dissimulées ; cette idée de Renan, que nous considérons en bref aujourd’hui, qui paraît une idée historique modeste purement, et simplement, cette idée que l’histoire touche à son aboutissement et à sa clôture, implique au fond une idée hautement et orgueilleusement métaphysique, extrêmement affirmée, portant sur l’humanité même ; elle implique cette idée que l’humanité moderne est la dernière humanité, que l’on n’a jamais rien fait de mieux, dans le genre, que l’on ne fera jamais rien de mieux, qu’il est inutile d’insister, que le monde moderne est le dernier des mondes, que l’homme et que la nature a dit son dernier mot. […] « Nous touchons ici aux antinomies de Kant, à ces gouffres de l’esprit humain, où l’on est ballotté d’une contradiction à une autre. […] Sans doute un philosophe comme Hobbes ou Descartes, un érudit comme Henri Etienne, un savant comme Cuvier ou Newton résument à leur façon le large domaine qu’ils se sont choisi ; mais ils n’ont que des facultés restreintes ; d’ailleurs ils sont spéciaux, et ce champ où ils se retirent ne touche que par un coin la promenade publique où circulent tous les esprits. […] Par lui nous voyons les gestes, nous entendons l’accent, nous sentons les mille détails imperceptibles et fuyants que nulle biographie, nulle anatomie, nulle sténographie ne saurait rendre, et nous touchons l’infiniment petit qui est au fond de toute sensation ; mais par lui, en même temps, nous saisissons les caractères, nous concevons les situations, nous devinons les facultés primitives ou maîtresses qui constituent ou transforment les races et les âges, et nous embrassons l’infiniment grand qui enveloppe tout objet.

820. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

La conversation y touche à tout, et chacun se livre et se confesse un peu. […] Touché, mis à l’aise, par l’ovation qu’on lui fait, il nous parle curieusement de la littérature russe, qu’il annonce en pleine voie d’études réalistes, depuis le roman jusqu’au théâtre. […] La causerie touche à Balzac et s’y arrête. […] Un escalier en colimaçon à rampe de bois graisseuse, et de toutes petites portes, et des paliers resserrés, et un labyrinthe de corridors étroits, où les coudes touchent les deux murs. […] Quand j’entends Sainte-Beuve avec ses petites phrases toucher à un mort, il me semble voir des fourmis envahir un cadavre : il vous nettoie une gloire en dix minutes, et laisse du monsieur illustre, un squelette bien net.

821. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

On n’osait y toucher que respectueusement. […] Du terme chien elle nous fait remonter aux attributs mammifère, carnassier et autres qu’il représente, et de ces attributs aux expériences de vue, de toucher, de scalpel, qui leur servent de fondement. […] Nous n’avons point une seconde pierre de touche d’après laquelle nous puissions vérifier l’expérience ; nous faisons de l’expérience la pierre de touche de l’expérience. » Il n’y a qu’elle et elle est partout. […] Or, tous ces cas s’accordent en un point, à savoir, que l’objet qui se couvre de rosée est plus froid que l’air qui le touche. […] Mes doigts touchent la surface d’un cylindre, et l’abstraction en isole les deux éléments générateurs, la notion de rectangle et la révolution de ce rectangle autour d’un de ses côtés pris comme axe.

822. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Il est le type, la pierre de touche. […] Toucher aux enfants est aussi délicat que toucher à la femme. […] — Corneille immoral. — Une tragédie décapitée. — Regardez, mais n’y touchez pas ! […] Il ne faut pas toucher aux œuvres du génie, simplement parce que cela est absurde. […] Regardez-y, mais n’y touchez pas !

823. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — II »

Veuf alors, La Popelinière, en cheveux blancs, fut touché des talents de la jeune comtesse, et on l’entendait souvent répéter avec un soupir : « Quel dommage qu’elle n’ait que treize ans ! 

824. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Je plaindrais ceux qui ne seraient pas touchés de la douce majesté de cette scène finale où se dresse en plein air une table à laquelle s’assied la foule des malheureux, une table servie dont on ne voit pas les bouts.

825. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 317-322

Le premier Ouvrage fait admirer un esprit lumineux, qui se joue de l’embarras des systêmes, procede avec dextérité à travers les contradictions, développe sans gêne les principes qu’il a établis, & fait adopter ses idées, non en faisant sentir la touche intime de la persuasion, encore moins la force de la conviction, mais par le talent de plaire & d’amuser.

826. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Angelo, tyran de Padoue » (1835) »

Dans l’état où sont aujourd’hui toutes ces questions profondes qui touchent aux racines mêmes de la société, il semblait depuis longtemps à l’auteur de ce drame qu’il pourrait y avoir utilité et grandeur à développer sur le théâtre quelque chose de pareil à l’idée que voici.

827. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Le Dieu que je sers est un Dieu clément, un père : ce qui me touche, c’est sa bonté : elle efface à mes yeux tous ses autres attributs ; elle est le seul que je conçois.

828. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Le public a vu avec plaisir les préceptes de nos plus grands maîtres réunis dans un seul corps d’ouvrage ; & comme on n’a pas touché au style des morceaux qu’on a rassemblés, il y a de la variété dans chaque chapitre.

829. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Hallé  » pp. 127-130

Ne sentez-vous pas que si le sermon est des jugements de Dieu, votre orateur aura l’air sombre et recueilli, et que votre auditoire prendra le même caractère ; que si le sermon est de l’amour de Dieu, votre orateur aura les yeux tournés vers le ciel, et qu’il sera dans une extase que les peuples qui l’écoutent partageront ; que s’il prêche la commisération pour les pauvres, il aura le regard attendri et touché, et qu’il en sera de même de ses auditeurs.

830. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

Rien n’est comparable aux fleurs pour la vérité de la couleur et des formes, et pour la légèreté de la touche.

831. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

Le partisan du Titien de son côté, plaint le partisan du Poussin, de préferer au Titien un peintre, qui n’a pas sçû charmer les yeux, et cela pour quelques inventions dont il juge que tous les hommes ne doivent pas être beaucoup touchez, parce que lui-même il ne l’est que médiocrement.

832. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

C’est un talent enfin de touche ailée, tant elle est légère, et précise aussi quand il le faut.

833. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Usant d’abord du langage muet, ils montrèrent autant d’épis ou de brins de paille, ou bien encore firent autant de fois le geste de moissonner, qu’ils voulaient indiquer d’années… Dans la chronologie ordinaire, on peut remarquer quatre espèces d’anachronismes. 1º Temps vides de faits, qui devraient en être remplis ; tels que l’âge des dieux, dans lequel nous avons trouvé les origines de tout ce qui touche la société, et que pourtant le savant Varron place dans ce qu’il appelle le temps obscur. 2º Temps remplis de faits, et qui devaient en être vides, tels que l’âge des héros, où l’on place tous les événements de l’âge des dieux, dans la supposition que toutes les fables ont été l’invention des poètes héroïques, et surtout d’Homère. 3º Temps unis, qu’on devait diviser ; pendant la vie du seul Orphée, par exemple, les Grecs, d’abord semblables aux bêtes sauvages, atteignent toute la civilisation qu’on trouve chez eux à l’époque de la guerre de Troie. 4º Temps divisés qui devaient être unis ; ainsi on place ordinairement la fondation des colonies grecques dans la Sicile et dans l’Italie, plus de trois siècles après les courses errantes des héros qui durent en être l’occasion.

834. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Une page de Virgile, que vous avez fait réciter à vingt écoliers pendant vingt ans vous touchera-t-elle encore ? […] Ils ne plaignent pas leur peine ; ils ne s’écoutent pas ; tel malade et goutteux mène sa goutte « tantôt fendre du bois, tantôt fouir, houer. » « Goutte bien tracassée est, dit-on, à demi pansée. » Tel ayant offensé son seigneur, se laisse « émoucher les épaules » de vingt bons coups de bâton avant de toucher à son précieux magot. […] Cela touche au vif l’homme qui, pour rendre son âne « plus frais et de meilleur débit », l’a lié par les pieds et le porte comme un lustre. […] Où sont les mots vrais, capables de toucher et de peindre ? […] Il veut toucher les deux ou trois passions éternelles qui mènent l’homme, les quelques facultés maîtresses qui composent la race, les quelques circonstances générales qui façonnent la société et le siècle.

835. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Bernardin de Saint-Pierre, qui avait écrit tard, touchait lui-même à ses jours avancés. — MM.  […] Si Jean-Jacques Rousseau subjugue la raison et la trompe, Bernardin de Saint-Pierre touche le cœur et cherche à l’éclairer. […] Voilà comment je touchai de près à la destinée de ce philosophe et de ce poëte. […] Ses déclamations charment l’esprit, mais ne touchent pas longtemps le cœur ; le cœur sent vite qu’il est dupé par un sophiste de sentiment. […] Comme l’aiguille touchée de l’aimant, elle a beau être agitée, dès qu’elle rentre dans son repos, elle se tourne vers le pôle qui l’attire.

836. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Bien que l’art puisse donner, dans une certaine mesure, un caractère de généralité à tout ce qu’il touche, il y a dans l’aveu public des angoisses du cœur et de ses voluptés non moins amères, une vanité et une profanation gratuites. […] Ce sont de riches fantaisies qui charment et qui touchent, mais rien de plus. […] En dernier lieu, non seulement l’artiste sans pareil vivifie ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il touche, mais, par surcroît, il excelle à exprimer avec précision ce qui est vague dans l’âme et confus dans la nature. […] En fait de tendresse et de mélancolie, le poète syracusain ne saurait lutter contre Alfred de Vigny ; il est rude et passionné ; ses paysages sont des études de nature vigoureuses et vraies, et quand il touche aux choses épiques, c’est avec une force et une hauteur peu communes. […] Doué d’un esprit très lucide, d’un tact très fin et d’une rare compréhensivité intellectuelle, l’auteur des Fleurs du Mal, des Paradis artificiels et de la traduction des œuvres d’Edgard Poe, a blessé violemment, tout d’abord, le sentiment public, non seulement dans celles de ses poésies qui touchaient à l’excès, mais aussi dans ses conceptions les plus réfléchies et revêtues des meilleures formes.

837. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Un musicien pianiste, qui n’a jamais touché un violon, peut se jouer intérieurement un morceau de violon étendu, soit de mémoire, soit en lisant la musique ; il peut également composer en lui-même un morceau pour violon ou pour tout autre instrument que le piano. […] Il représente un homme accroupi ; le bras gauche pend inactif le long du corps, tandis que l’autre, par un mouvement très accentué, porte à la bouche les doigts de la main droite ; cet idéogramme est employé indifféremment pour exprimer les idées suivantes : manger, boire, crier, parler, méditer, connaître, juger, c’est-à-dire pour « toutes les actions : 1° de la bouche, 2° de la pensée145. » Rien de plus curieux que cette homonymie idéographique ; il semble que l’individu représenté localise sa pensée dans sa bouche ; or cette localisation ne se comprend que si la parole intérieure lui paraît un phénomène buccal, en d’autres termes si elle est pour lui une hallucination faible du toucher buccal en même temps qu’une image sonore. […] Si, d’autre part, l’image tactile était absolument anéantie, la même quantité de conscience s’appliquant dans un temps donné aux voyelles et aux consonnes, les premières ne sauraient être plus profondément enracinées dans les mémoires que les secondes, et la linguistique trouverait aux unes et aux autres la même fixité dans l’évolution des langues ; or il est constant que, dans le cours des siècles, les voyelles subissent en général plus de changements que les consonnes ; ce phénomène nous invite à accorder à l’image tactile une intensité minimum toujours positive, toujours supérieure à zéro ; mais la lenteur de l’évolution des voyelles, et la réalité d’une évolution parallèle, bien que plus lente encore, des consonnes, prouvent que l’élément tactile de la parole intérieure est bien loin d’avoir l’importance qui lui est attribuée par l’école du toucher. […] Les choses se passent ainsi pour les sensations de la vue et du toucher, où l’étendue, immédiatement donnée avec la qualité et l’intensité, semble appeler la perception externe. […] Il y a de grandes analogies, toute métaphysique mise à part, entre la psychologie de Bain et celle de Maine de Biran ; grâce à cette double influence, le toucher et son complément, sens musculaire, ont pris dans les théories psychologiques modernes une place exagérée, au détriment de la vue et de l’ouïe [ch.

838. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Quant à lui, il ne croit pas indéfinie l’évolution du vers ; il pense qu’elle touche à son terme dans les poésies de Victor Hugo. […] J’y suis visé directement et ma fidélité aux principes de notre poétique traditionnelle en ce qui touche les rythmes y est combattue avec autant d’élévation que de déférence. […] Mais il ne toucha pas au fond même des choses. […] Mais on n’aura pas touché à l’essence même du vers classique régulier français, dont la caractéristique véritable, en face des vers des langues anciennes et étrangères, est de reposer sur la rime et sur la numération des syllabes et non sur une combinaison de longues et de brèves. […] Mais ces arguments ne touchent en rien à tout un ensemble de vérités opposées.

839. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Le sublime du sentiment est d’une autre espèce : il touche le cœur en soulevant ses passions naturelles. […] Nul écrivain ne fut plus insinuant, plus gracieux, plus suave, ne sut mieux se parer sans fard, et ne toucha le cœur de traits plus pénétrants. […] Sa morale touche immédiatement nos conditions et nos esprits. […] Lorsqu’un peuple est offert en victime, l’assemblage de ses calamités touche trop vaguement la pitié pour la rendre aussi profonde qu’à l’aspect d’une seule personne sacrifiée. […] Instruits de cette triple condition des unités, déclarons la difficulté d’y satisfaire, et particulièrement en ce qui touche celle du lieu.

840. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Le public en général, la critique en particulier, tiennent à pouvoir toucher le mollet de la Muse. […] Tout idéalisme, chez les philosophes, est constructif, et par-là il touche à l’œuvre d’art. […] Tous nos sens sont des transformations du toucher. […] Tout cela, dans les quatre vers qui ferment et qui arrêtent ce poing, est visible, sensible, se touche comme des os sous de la chair bien nourrie. […] Et par ce détour, que j’ai fait pour que l’on touchât les dessous d’une image motrice, ne rejoignons-nous pas la théorie mallarméenne de l’absence ?

/ 2483