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523. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Il eut de nouveau recours au théâtre, et il essaya de faire représenter la suite de sa Vierge démasquée. […] La voix publique étant unanime, il dut renoncer au théâtre pour toujours, et il ne résista pas à l’avis de la critique. […] Dans quel théâtre appellera-t-il ses auditeurs ? […] Précisément à cette même époque on publiait, pour la seconde fois et sous une forme meilleure que la première, les chefs-d’œuvre des théâtres étrangers. […] Et ainsi le roman de Mérimée vaut mieux par les détails et vaut moins par l’ensemble que son théâtre.

524. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Ce sont six lectures qui furent faites en 1922 au théâtre du Vieux-Colombier. […] Mallarmé n’a fait de la poésie que pour préciser l’essence de la poésie, il n’est allé au théâtre que pour chercher cette essence du théâtre, qu’il lui plaisait de voir dans le lustre. […] Même lorsque le public applaudit au théâtre une belle pièce, nous hésitons à dire que le public a du goût. […] C’est un fait que la littérature du passé est distribuée par genres ; c’est aussi un fait que si un Flaubert triomphe aussi complètement dans le roman, échoue aussi radicalement au théâtre, la cause en doit être cherchée non seulement dans le caractère littéraire propre de Flaubert, mais dans le caractère propre du roman et du théâtre, et que la question : Pourquoi a-t-il échoué au théâtre ? ne peut se résoudre que si on connaît le caractère spécifique qui distingue le théâtre de ce qui n’est pas le théâtre.

525. (1902) Propos littéraires. Première série

Exemples tirés du théâtre. […] Et, en effet, on en a tiré une pièce de théâtre. […] C’est un théâtre très mystérieux et très singulier. […] Ce théâtre, il le baptise d’un nom très joli. Il l’appelle le « Théâtre statique ».

526. (1823) Racine et Shakspeare « Naïveté du Journal des Débats »

… Ô temps heureux où le parterre était composé presque en entier d’une jeunesse passionnée et studieuse, dont la mémoire était ornée d’avance de tous les beaux vers de Racine et de Voltaire ; d’une jeunesse qui ne se rendait au théâtre que pour y compléter le charme de ses lectures !

527. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lorin, Georges (1850-1927) »

Philippe Gille Pierrot voleur, c’est le titre d’une petite comédie en vers, charmante fantaisie qu’Antoine n’eut pas le temps de jouer au Théâtre-Libre, et qui fera certainement son chemin dans les salons avant de revenir au théâtre.

528. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guiard, Théodore (1814-1855) »

. — Théâtre complet de Sophocle, traduction en vers français (1852).

529. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Cet homme de talent, modeste, lui aussi, autant que distingué, est connu au théâtre par de jolis actes en vers. […] Félix Arvers, qui n’a pas toujours visé très-haut dans l’art, qui n’a pas réalisé toutes les espérances qu’avaient fait naître ses brillants débuts, ses succès universitaires, qui s’est un peu dispersé dans les petits théâtres et dans les plaisirs, a eu dans sa vie une bonne fortune ; il a éprouvé une fois un sentiment vrai, délicat, profond, et il l’a exprimé dans un sonnet adorable.

530. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

Quand fut représenté, en juillet 1894, au théâtre de l’Œuvre, son poème, La Gardienne, il n’était guère connu que des lettrés. […] Jules Lemaître a tout à fait oublié de réimprimer dans l’un de ses volumes : Impressions de théâtre, le feuilleton un peu négligé qu’il écrivit alors au Journal des débats.

531. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

C’est le cas pour la poésie épique, le roman, les pièces de théâtre, l’histoire, etc. […] Un livre, un discours, une pièce de théâtre est un ensemble organisé dont il est aisé de distinguer les différentes parties.

532. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

* * * Un curieux fait dans l’histoire de l’humanité que ce grand acte de dévouement accompli dans une société féodale par toute une famille de vassaux, et que, depuis deux siècles, le Japon célèbre par le théâtre, le roman55, l’image. […] … ou plutôt Quengo Tadao… car il y a une défense d’indiquer les vrais noms des ronins, et ils sont représentés avec les noms défigurés qu’ils ont au théâtre. » Et disant cela, Hayashi avait le doigt sur la planche, où est imprimé, en couleur, un guerrier au casque bleu, au vêtement noir et blanc doublé de bleu, la tête baissée, les deux mains sur le bois d’une lance, un pied en l’air, un autre appuyé à plat sur le sol, et portant un furieux coup de haut en bas.

533. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Son Théâtre des Grecs est ce qui l’a mis en réputation parmi les gens du monde. […] Leur fureur de vouloir afficher l’esprit aux dépens du bon-sens & du stile avoit même été jouée sur le théâtre ; & de plus, il avoit paru dès 1660 un ouvrage sous ce titre : le grand Dictionnaire des précieuses, ou la Clef de la langue des ruelles : mais cette démence n’avoit pas encore été portée au point où l’on l’a vue depuis.

534. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

le théâtre, répondit-il. […] Où peut-on mieux connoître l’homme que sur le théâtre ?

535. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Là où nulle représentation dramatique n’était admise, bien qu’il y eût un théâtre, là où les vers d’Homère, apportés par Lycurgue, n’avaient point inspiré d’imitation épique, la poésie ne devait être qu’un instrument passager de discipline morale et d’enthousiasme. […] À Pindare seul devait appartenir de faire de son dialecte thébain la langue de la poésie lyrique, comme le théâtre et la tribune d’Athènes feraient de leur dialecte la langue du drame et de l’éloquence.

536. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — set » pp. 178-179

Signe particulier : Fait courir le bruit qu’il a « des intérêts dans le théâtre ».

537. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brun, Antoine »

Rodolphe Salis, Henri Rivière et Chassaigne, qui l’entendirent sans qu’il les vit, n’eurent garde de le laisser partir sans l’avoir au préalable invité à se faire entendre un soir au théâtre.

538. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Il y fallait un poète et tout l’art du théâtre transporté dans le récit de faits historiques. […] Supérieur à la fois dans le roman et au théâtre, il a inventé des caractères et créé des personnages presque plus populaires que leur père. […] Il y avait dans ce succès de quoi rengager Lesage à toujours dans le théâtre, où ses débuts avaient eu des fortunes très diverses. […] C’est encore le théâtre, mais le théâtre moins les comédiens, et sans qu’il en coûte à la vérité pour accommoder les pièces au goût de ceux qui les jouent. […] Lesage savait d’instinct, et par l’expérience du théâtre, que nous ne sommes guère touchés que de celles-là.

539. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

La foule prend de temps en temps une part active à la représentation, en entonnant un cantique avec les acteurs ; et dans les profondeurs de l’église, à laquelle est souvent adossé le théâtre, l’orgue mêle au chœur sa clameur puissante qui tour à tour gronde ou s’apaise au gré du Créateur. […] Plus près de nous, l’alliance reparaît au théâtre, depuis le grand opéra et la comédie-ballet jusqu’au vaudeville, à l’opéra-comique, au mélodrame, à l’opérette ! […] Casimir Delavigne eut l’idée de mettre au théâtre l’histoire de Marino Faliero en voyant à Venise, dans la salle où sont tous les portraits des doges, un cadre voilé d’un crêpe noir et portant cette inscription : Hic est locus Marini Faletro decapitati pro criminibus. […] Et (voyez toujours la coïncidence) modes et pièces de théâtre, romans et livres de philosophie légère, maîtres à danser et perruquiers sont en ce temps-là pour la France de grands articles d’exportation. […] Dans les temps modernes, les parades de la foire et celles de Tabarin sur le Pont-Neuf, les Guignols et autres théâtres de marionnettes, les cortèges de carnaval et les ballets de cour n’ont pas été inutiles au développement de la comédie.

540. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Mettez quelques centaines d’hommes qui ont de l’éducation, du bon sens et du bon goût, mais qui n’ont jamais entendu parler de Wagner dans un théâtre, et jouez-leur la Valkyrie de M.  […] Il a démontré que les artistes français pouvaient donner de l’opéra Lohengrin une exécution supérieure sous plusieurs rapports à celles des premiers théâtres de l’Allemagne. […] Les répétitions de Siegfried ne commenceront que lorsque la direction du théâtre de la Monnaie sera en mesure de confier le râle principal à un ténor capable. […] On se reportera à la traduction de Tristan par André Miquel (Paris, Gallimard, «  Folio Théâtre  », 1996) et, particulièrement, à la préface dans laquelle le traducteur analyse le style particulier de l’écriture du livret de Tristan. […] Entre 1868 et 1870, il est chef d’orchestre au Théâtre Lyrique.

541. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Au fond du jardin, et à toutes les fenêtres de tous les étages, sur le fond éclairé des cabinets, ainsi que dans les loges d’un théâtre, des têtes de femmes saluant de gauche et de droite, quelques-unes de leurs anciennes nuits ou peut-être quelques-uns de leurs louis d’hier. […] Puis elle dit en éclatant de rire : — Tiens, c’est comme à Milan, au théâtre de la Scala, un particulier qui me faisait des saluts, des saluts… Je disais : « Je connais cette bouche-là », mais je ne reconnaissais que la bouche, absolument que la bouche… — Te rappelles-tu, reprend tout à coup la Deslions, quand par ce sale temps nous avons été voir où s’était pendu Gérard de Nerval… Oui, je crois même que c’est toi qui as payé la voiture… J’ai touché le barreau. […] — C’est, me répond mon cousin, un portrait que ton oncle n’a jamais voulu qu’on ôtât de là… un homme qui a eu un théâtre à Paris, où il avait fait inscrire dessus : Sicut infantes audi nos . — Il s’appelait, il s’appelait… — Parbleu ! […] Le théâtre étant encombré de pièces dans le moment, Les Hommes de lettres ne sont pas reçus… Dans la journée, nous songeons à livrer encore une bataille sur le terrain choisi par nous, à faire tout le contraire de ce qui se fait ordinairement, — à tirer un roman de notre pièce. […] Nous étions Saint-Victor, le marquis de Belloy, un gros gaillard sanguin, à la tournure d’un gentilhomme de cheval et de chasse ; Paul d’Yvoy, un Belge, chargé de raconter tous les jours Paris à Paris, les cheveux blancs, la figure aimable, l’air d’un hussard de cinquante ans ; Augier, un académicien qui fume la pipe, gras et nourri comme la prose de Rabelais, et bon vivant et beau rieur, et portant tout autour de son crâne, un peu dénudé, une couronne de petites mèches frisées, autour desquelles se sont enroulées nombre d’amours de femmes de théâtre, et Murger en habit noir.

542. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Etienne a l’idée de le faire entrer au Journal des débats pour les feuilletons de théâtre, à la place de Duviquet, successeur de Geoffroy. […] Ne regardant point le théâtre comme étranger à la politique, pensant même qu’une route immense serait ouverte à l’auteur qui oserait tenter de donner, par le spectacle, une direction à l’esprit public, il me serait impossible d’accorder mon utopie théâtrale avec les maximes précédemment débitées dans la chaire où l’on me ferait monter. […] Il donne encore d’autres raisons plus justes de son refus, son peu d’habitude du théâtre, son peu de fonds en connaissances classiques : « Enfin, j’ai bien fouillé dans tous les plis de mon cerveau, et il ne me semble point y trouver cette forme légère, ces tournures piquantes, cette facilité de style qui rendent un article agréable aux lecteurs, et permettent à celui qui les possède de parler cent fois de la même chose en paraissanttoujours nouveau.

543. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Il ne fut appliqué qu’un peu plus tard à la critique du théâtre. On avait essayé de diverses plumes : Gautier eut son tour avec Gérard ; ils faisaient les feuilletons du théâtre à deux et signaient G. […] Il a dans la pensée un type de théâtre à lui, une scène idéale de magnificence et d’éclat, de poésie en vers, de style orné et rehaussé d’images, de passion et de fantaisie luxuriante, d’enchantement perpétuel et de féerie ; il y admet la convention, le masque, le chant, la cadence et la déclamation quand ce sont des vers, la décoration fréquente et renouvelée, un mélange brillant, grandiose, capricieux et animé, qui est le contraire de la réalité et de la prose : et le voilà obligé de juger des tragédies modernes qui ne ressemblent plus au Cid et qui se ressemblent toutes, des comédies applaudies du public, et qui ne lui semblent, à lui, que « des opéras-comiques en cinq actes, sans couplets et sans airs » ; ou bien de vrais opéras-comiques en vogue, « d’une musique agréable et légère, mais qui lui semble tourner trop au quadrille. » Il n’est pas de l’avis du public, et il est obligé dans ses jugements de compter avec le public.

544. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

C’est Rousseau qui est le consolateur de toutes les âmes fières du Tiers État que l’inégalité a froissées : d’un Barnave, qui se souvient d’un affront fait à sa mère au théâtre par un gentilhomme, du temps qu’il était tout enfant, d’un Marat qui réfute Helvétius et Condillac, et qui commente le Contrat social dans les promenades publiques devant des auditeurs enthousiastes. […] « Le roi ne veut pas qu’on la joue, disait-il, donc on la jouera. » On va la jouer sur le théâtre des Menus, quand un ordre du roi l’interdit. […] Cette première représentation fut un délire général ; on s’écrasait aux portes du théâtre : trois personnes y furent étouffées.

545. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

En 1670, il avait mis au théâtre Britannicus, ouvrage sévère, où l’on voit le peu de distance qui sépare un roi voluptueux d’un tyran. […] En 1677, il mit Phèdre au théâtre. […] Lorsque les deux pièces occupaient les amateurs du théâtre, madame Deshoulières, alors âgée de trente-neuf ans, voulant faire la cour au duc de Nevers et à ses sœurs, composa contre la Phèdre de Racine le fameux sonnet : Dans un fauteuil doré, Phèdre tremblante et blême, etc.

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