Renan n’a pas su aborder par les côtés grands et féconds une question où tout se réduit à savoir si la pensée, l’acte pensant, l’intellectus agens, a sa mappemonde encyclopédique et son piédestal d’équilibre eu dehors de la parole qui la corporise ; absolument la même question que celle de l’âme, obligée au corps et à la terre dans la conquête successive de sa propre possession.
(Et il la décrit :) Région des aigles, habitacle de la foudre, inaccessibles sommets, gorges béantes et noires, crevasses titanesques descendant jusqu’aux assises de la terre, blocs erratiques, fleuves tombant des cimes inexplorées, végétations énormes, arbres prodigieux baignés par le déluge, et puis, contraste délicieux !
Faut-il répondre par une démonstration en règle à une espèce de question préalable que voudraient sans doute malicieusement soulever certains professeurs jurés de sérieux, charlatans de la gravité, cadavres pédantesques sortis des froids hypogées de l’Institut, et revenus sur la terre des vivants, comme certains fantômes avares, pour arracher quelques sous à de complaisants ministères ?
Allons plus loin, homme pour homme, les plus illustres de l’antiquité païenne, ces politiques subtils et raffinés de la Grèce classique, ou ces durs héros de l’insensibilité romaine, sont petits quand on les compare à ces rois, à ces chevaliers, à ces moines du moyen âge que soulève au-dessus de terre la folie de la Croix. […] C’est à l’endroit de ce fragment célèbre : « Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants, c’est là ma place au soleil. — Voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre. » M. […] Aux grands de la terre il est incapable de garder rancune. […] Je suis tenté d’aller mourir dans une terre où les hommes soient moins injustes. […] On dirait que le sculpteur l’a surpris dans son attitude familière, au moment où « le bon Suisse » va lancer contre un adversaire qu’on devine quelqu’une de ces plaisanteries mortelles qui clouent à terre un ennemi.
La Philosophie est semblable à un astre qui roule au-dessus de la terre ; il doit éclairer successivement tous les points du Globe ; tantôt ses rayons sont obliques, tantôt perpendiculaires ; mais ils doivent tôt ou tard entrer dans les yeux des Nations qui semblent les plus éloignées de recevoir leurs salutaires influences. […] Le matin il fait enlever dans les marchés ce qu’il y a de plus beau & de meilleur pour sa table, & il laisse le fretin aux fortunes médiocres ; passe encore s’il ne gaspille point les dons nourriciers de la terre. […] Une révolution subite, un peuple qui s’émeut en un clin-d’œil, une armée qui sort de dessous terre, sont les seuls poids qui fassent vaciller la balance des évènemens : elle flotte incertaine jusqu’au cinquième Acte, qui avertit que le dénouement approche. […] La Loi Romaine, qui défendoit qu’aucun Romain pût posséder au-delà de cinq-cents arpens de terre, étoit une loi très-sage.
» On aperçoit une grande étendue de terrain sauvage et désolé, sur lequel quelques plants de pommes de terre essaient de percer la terre qui forme la base du terrain. […] Ponsard, le bon sens avait été découvert ; — et du jour où il y eut trois hommes sur la terre l’école se trouva fondée. […] Ils s’expriment en général avec beaucoup de tact et de mesure ; mais à force de puérilité et, grâce à l’importance risible qu’ils s’attribuent, ils finissent par devenir vulgaires. — Car l’auteur possède le merveilleux secret d’être banal avec distinction et terre à terre avec élégance.
Ce fut là que naquit son amitié pour les fleurs et qu’elle se familiarisa avec les beautés de la terre, des eaux et du ciel, que grandit en elle cet ardent et mélancolique amour de la vie qui la rendit à jamais sensible à tout ce qui est vivant, à tout ce qui en nous souffre, désire, espère, regrette. […] Un immense amour et une immense pitié pour l’humanité s’en dégagent, de même que s’en exhale une profonde et mâle tendresse pour sa terre natale. […] Il aimait d’ailleurs le pays basque et la terre de Béarn ou le ramenait le souvenir d’années de jeunesse passées à Pau.
Consultez ces héros que le droit de la guerre Mena victorieux jusqu’au bout de la terre : Libres dans leur victoire, et maîtres de leur foi, L’intérêt de l’état fut leur unique loi ; Et d’un trône si saint la moitié n’est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée. […] Mais si de votre cœur j’étais victorieux, Je serais plus content d’adorer vos beaux yeux, Au milieu des enfers, dans une paix profonde, Que Jupiter, le plus heureux des dieux, N’est content d’être roi de la terre et des cieux. […] Un héros, dans une tragédie, dit qu’il a essuyé une tempête, qu’il a vu périr son ami dans cet orage ; il touche, il intéresse, s’il parle avec douleur de sa perte, s’il est plus occupé de son ami que de tout le reste ; il ne touche point, il devient froid, s’il fait une description de la tempête, s’il parle de source de feux bouillonnants sur les eaux, et de la foudre qui gronde et qui frappe à sillons redoublés la terre et l’onde.
À un autre endroit, se montrant, non pas avare mais homme d’ordre et d’économie, qui aime mieux améliorer ses terres que de les étendre, et conserver son bien que de convoiter celui d’autrui, il ajoute sans qu’on soit tenté de le contredire : « Je me crois le contraire de Catilina, dont Salluste dit, etc. » Quand il se considère ainsi en face et qu’il s’applique à se définir lui-même, d’Argenson se peint à nous, mais moins bien que lorsqu’il se compare et s’oppose à son frère, plus homme de Cour et futur ministre également.
La Révolution naissante l’a surpris dans cette disposition morale, et l’y a bientôt confirmé : Pénétré de ces idées, dit-il, je déplorai les fatales lumières du xviiie siècle ; et, prévoyant les malheurs qui devaient résulter de la fermentation de la lie de la nation, je me retirai dans ma terre.
la terre a déjà pourri son cadavre.
Ainsi de l’architecture romane et gothique : il y eut un jour où elle naquit, où elle sortit de terre de toutes parts, et couvrit le sol comme une végétation nouvelle.
Dans un charmant portrait, terre cuite, du sculpteur Le Moine, appartenant à notre excellent peintre Jadin, il m’est permis de voir, d’examiner en tous sens cet agréable et piquant visage : tout est riant, animé ; l’éclat du teint devait achever la grâce ; mais il y a ce nez dont il a déjà été plus d’une fois question, et qui inquiète ; on se demande comment il était : c’est un nez assez prononcé et qui, selon la remarque d’un fin physionomiste, promet déjà celui de Louis XVI.
Nous errions depuis longtemps au milieu des bois et des bruyères, et nous nous disposions à mettre pied à terre pour bivouaquer, lorsque les aboiements d’un chien se firent entendre ; nous nous en rapprochâmes aussitôt, et je fus surpris de trouver, sur un plateau élevé, au lieu d’un troupeau et d’une cabane, seule rencontre qui me parût possible dans un pays aussi sauvage, une maison attenante à une grande bergerie.
En mettant le pied sur la terre d’exil, Malouet ne sait pas se défendre des premières illusions du proscrit et de l’émigré : il croit que c’est pour peu de temps, et que l’excès du mal en amènera le remède.
Je crois que nous aurons plus à faire qu’avec les Autrichiens : nous aurons de la terre à remuer.
Aussi, Du Bellay, de même que tes ancêtres se sont entendus appeler patriotes pour avoir défendu la terre de la patrie, de même, toi qui plaides pour la langue paternelle, tu auras à jamais un renom aussi comme bon patriote. » Le mot de patrie revient souvent.
Vous devez vous attendre aussi à vous voir banni de notre terre d’anarchie et d’ignorance : et il manquera à votre exil le triomphe que Platon accordait du moins aux poëtes, les palmes, les fanfares et la couronne de fleurs. » Victor Hugo ne connut Lamartine qu’un ou deux ans plus tard, en 1821, par l’intermédiaire de l’abbé de Rohan ; il voyait déjà M. de Bonald, surtout M. de La Mennais.
Ayant passé depuis lors de longues années à Naples, sur cette terre de soleil et d’oubli, il ne s’était pas douté qu’il devenait, durant ce temps-là, ici, un de nos auteurs les plus connus et les mieux aimés.
L’idée de royauté est originaire de l’Asie ; elle y a son berceau et ses racines avec le genre humain ; elle y a crû, dès l’orgine, comme en pleine terre, et n’a cessé, aux diverses époques, de s’y reproduire dans son luxe de végétation et de puissance.
La terre et le ciel sont changés.
… Colletet crotté jusqu’à l’échine S’en va chercher son pain de cuisine en cuisine… Cotin à ses sermons traînant toute la terre, Fend les flots d’auditeurs pour aller à sa chaire… Et tous les mauvais ouvrages qui sont livrés à notre dérision ne paraissent jamais dans l’idée abstraite de leur titre : ce n’est pas la médiocrité de la poésie que l’on conçoit, on voit le livre de rebut, sa reliure, ses feuillets ; c’est le triste bouquin que nous avons tant de fois rencontré sur le quai, « demi-rongé », ou « commençant à moisir par le bord », ou tout poudreux et recroquevillé.
Principaux romans : Cruelle Énigme (1885): Crime d’amour (1886) ; André Cornélis (1887) ; Mensonges (1887) ; le Disciple (1889) ; Un Cœur de femme (1890) ; la Terre promise (1892) ; Cosmopolis (1893).