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1480. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Et, pareillement, si la philosophie positiviste place sur terre le paradis (paradis douteux jusqu’à présent) et semble, par la négation métaphysique, laisser-libre cours à tous les instincts, l’observation lui fait bientôt reconnaître que le bonheur de tous ne peut être procuré que par un peu du sacrifice volontaire de chacun.

1481. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre X. Zola embêté par les jeunes » pp. 136-144

De La Conquête de Plassans à La Page d’Amour, à La Faute de l’abbé Mouret, à L’Assommoir, à Germinal, à L’Œuvre, à La Terre, à L’Argent, M. 

1482. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Quelle rage de songer qu’avec les sommes que la sotte opulence prodigue selon son caprice on pourrait remuer le ciel et la terre !

1483. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Ce sont les oiseaux des îles Shetland, qui viennent déposer leurs œufs en cette terre attiédie par le gulf-stream ; là ils éclosent ; puis les oisillons, tout d’une volée, regagnent leurs rochers des mers du Nord.

1484. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Ils se dissiperont, comme ces vapeurs grossieres que l’astre du jour met en fuite & fait retomber sur les terres fangeuses, d’où elles s’exhaloient en vain pour l’obscurcir.

1485. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Depuis les temps de l’enfance du monde, Même parmi les êtres végétans, Observe-t-on sur la terre, sous l’onde, Ou dans les airs, de nouveaux habitans Nés du concours des atomes flottans ?

1486. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Son œuvre, prise dans sa synthèse, ressemblerait à la terre ; des productions de toute sorte, une seule idée première pour toutes les conceptions, des fleurs de toute espèce, une même sève pour toutes les racines.

1487. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

Et pourtant il faut qu’il dispose De s’en aller en aultre terre ; Car la court, ainsi que suppose, Entreprent de lui mener guerre.

1488. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Une terre, une maison, un testament, une injure personnelle, & semblables causes particulières auxquelles nos avocats sont bornés, peuvent-elles agiter les puissances de l’ame, frapper l’imagination aussi fortement que l’ambition de Philippe, la trahison de Catilina & les fureurs d’Antoine, que le salut d’Athènes & de Rome ?

1489. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Une des choses les plus fortes que Rousseau ait hasardées en politique, se lit dans le Discours sur l’inégalité des conditions : « Le premier, dit-il, qui, ayant clos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, fut le vrai fondateur de la société civile. » Or, c’est presque mot pour mot l’effrayante idée que le solitaire de Port-Royal exprime avec une tout autre énergie : « Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants ; c’est ma place au soleil : voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre. » Et voilà une de ces pensées qui font trembler pour Pascal.

1490. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »

Il donne la main à ses pères et à ses enfants ; il est planté dans le sol natal, comme le chêne qui voit au-dessous de lui ses vieilles racines s’enfoncer dans la terre, et à son sommet des boutons naissants qui aspirent vers le ciel.

1491. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Si les hommes avaient sous la tombe quelque notion de ce qui se passe sur la terre, de quels sentiments de reconnaissance pour vous, pour M. le baron d’Holbach, pour vos dignes collègues MM. 

1492. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Sur le devant, à terre, dans l’espace vide que laissent les figures, proche des pieds de la mère, une poule qui conduit ses poussins auxquels la petite fille jette du pain ; une terrine pleine d’eau, et sur le bord de la terrine, un poussin, le bec en l’air, pour laisser descendre dans son jabot l’eau qu’il a bue.

1493. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 3, que l’impulsion du génie détermine à être peintre ou poëte, ceux qui l’ont apporté en naissant » pp. 25-34

Il traçoit sur la terre des figures avec sa houlette, quand il se rencontra une personne qui fit attention sur les amusemens de cet enfant, et qui se chargea de lui procurer une éducation plus convenable à ses talens que celle qu’il recevoit du païsan qui le nourrissoit.

1494. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre IV. Personnages des fables. »

Bien peu manqueraient à l’appel de ceux qui foisonnent sur la terre d’Afrique.

1495. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

Il vaut bien, s’il ne vaut mieux, et quoiqu’il ait le bonheur d’être moins célèbre qu’eux tous, les Saisset, les Caro, les Jules Simon de la terre.

1496. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

Malgré tout, en effet, malgré la contagion de la libre pensée, ce terrible choléra moderne de la libre pensée qui les ronge et qui les diminue chaque jour, les chrétiens sont encore assez nombreux pour faire de la gloire comme le monde la conçoit et la veut, — et, de cela seul que l’Église mettait en question la sainteté de Christophe Colomb, il avait sa gloire, même aux yeux des ennemis de l’Église, qui, au fond, savent très bien, dans ce qui peut leur rester d’âme, qu’il n’y a pas sur la terre de gloire comparable à celle-là !

1497. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

Taine, à l’âge de quatorze ans, quitta définitivement Vouziers, il emportait de sa terre et de ses morts cette façon de sentir.

1498. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

Ainsi la découverte du feu, l’application de cet élément aux usages de la vie, l’art de forger les métaux, l’idée de fertiliser la terre en la remuant, la première et la grossière ébauche d’une charrue, voilà sans doute quels furent les premiers titres pour les éloges des nations : tout ce qui est vil aujourd’hui commença par être grand.

1499. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

On se rappelle le mot d’un officier français qui, à la tête d’une compagnie de gardes, venait d’assister à la dédicace d’une des statues de Louis XIV ; en revenant, il passa avec sa troupe devant la statue de Henri IV : « Mes amis, dit-il, saluons celui-ci, il en vaut bien un autre, et en même temps il fit baisser les drapeaux jusqu’à terre.

1500. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Ses fils, ces brillants et dissolus Conti, qui devaient répondre si étrangement à son vœu et aux espérances de leur éducation première, lui firent élever un monument dans l’église Saint-André-des-Arcs avec cette épitaphe où il n’y avait que la vérité : À la gloire de Dieu, et à l’éternelle mémoire d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti, qui, détrompée du monde dès l’âge de dix-neuf ans, vendit toutes ses pierreries pour nourrir, durant la famine de 1662, les pauvres de Berri, de Champagne et de Picardie ; pratiqua toutes les austérités que sa santé put souffrir ; demeura veuve à l’âge de vingt-neuf ans, consacra le reste de sa vie à élever en princes chrétiens les princes ses enfants, et à maintenir les lois temporelles et ecclésiastiques dans ses terres ; se réduisit à une dépense très modeste, restitua tous les biens dont l’acquisition lui était suspecte jusqu’à la somme de huit cent mille livres ; distribua toute son épargne aux pauvres dans ses terres et dans toutes les parties du monde, et passa soudainement à l’éternité, après seize ans de persévérance, le 4 février 1672, âgée de trente-cinq ans. […] Je suis bien malheureux qu’il ne soit pas né à Berlin, je vous assure bien que je ne l’enverrais à aucune ambassade, et qu’il ne sortirait de chez moi. » — Dans une lettre du 20 mars : « Ne me parlez plus du duc de Nivernais, je dirai de lui ce qu’on disait à Rome à la mort de Marcellus : Les dieux n’ont fait que le montrer à la terre, Ce n’était pas la peine de faire sa connaissance pour le perdre pour toujours. » — Et le 8 avril : « Le duc de Nivernais est parti d’ici, comme vous le saurez.

1501. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

On le tint quelque temps caché à Méru, dans la terre de la princesse. […] Effrayée, elle s’arrête, elle ne peut que s’écrier à Dieu, face contre terre, à travers de longs silences : Sana me et sanabor. […] Elle aimoit beaucoup l’Église et les pauvres, qui sont les deux objets de notre charité sur la terre, et je me souviens d’avoir vu quantité de ses lettres dans les commencements de sa conversion, qui étoient remplies de sentiments fort pénitents et fort humbles.

1502. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Il y a trois siècles environ (c’est un fait), l’esprit humain, dans notre Occident, la pensée humaine, en se dégageant des débris et de la décadence du moyen âge finissant, en brisant les liens de la scolastique et d’une autorité pédantesque à bout de voie, s’est enhardie, et en même temps que d’un côté on affirmait la figure véritable de la terre et qu’on découvrait un nouveau monde, en même temps que de l’autre on perçait les sphères étoilées et qu’on affirmait le véritable système planétaire, en même temps on regardait, on lisait d’un bout à l’autre les livres dits sacrés, on traduisait les textes, on les discutait, on les jugeait, on commençait à les critiquer ; on choisissait ce qui semblait le plus conforme à la religion qu’on n’avait point perdue, et à la raison qui s’émancipait déjà. […] Saint Louis était un saint et bon roi : or on sait par Joinville l’histoire du savant juif, du rabbin, auquel eut affaire un vieux et féal chevalier dans un colloque qui allait se tenir entre clercs et juifs au monastère de Cluny ; aux premières questions du chevalier qui demanda dès le début à intervenir et qui, entrant en lice, le somma d’emblée de dire s’il croyait en la Vierge mère du Sauveur, le juif ayant répondu non, le chevalier s’emporta, le frappa à la tempe de sa canne ou de sa béquille, et le renversa roide étendu par terre, ce qui mit fin naturellement à la conférence. […] Ayons pied sur terre.

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