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2610. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

… » C’est à elle de parler, de raconter tout ce voyage avec les impressions qu’elle y mêle et avec cette vivacité, ce mouvement de jeune fille qui était alors une des grâces et l’un des enchantements de sa personne : « Les grandes scènes ont commencé au Rhin ; on m’a conduite dans une île où j’aurais été bien heureuse d’être un peu seule comme Robinson pour me recueillir, mais on ne m’en a pas laissé la liberté ; on m’a comme emportée dans une maisonnette dont un côté était censé l’Allemagne, l’autre la France ; à peine m’a-t-on laissé le temps de faire une prière et de penser à notre bonne chère maman et à vous tous, mes bien-aimés du petit cabinet ; les femmes se sont emparées de moi, — m’ont changée des pieds à la tête. — Après cela, sans me laisser respirer, on a passé dans une grande salle, on a ouvert le côté de France, et l’on a lu des papiers : c’était le moment où mes pauvres dames devaient se retirer ; elles m’ont baisé les mains et ont disparu en pleurant.

2611. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

« A vingt ans, des peines profondes m’obligèrent de renoncer au chant, parce que ma voix me faisait pleurer ; mais la musique roulait dans ma tête malade, et une mesure toujours égale arrangeait mes idées, à l’insu de ma réflexion.

2612. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

elles me font sortir les yeux de la tête.

2613. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Tandis que la portion positive du siècle suivait résolûment, tête baissée, sa marche dans l’industrie et le progrès matériel, la partie dite spirituelle se dissipait en frivolités et ne savait faire à l’autre ni contre-poids ni accompagnement.

2614. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Et, pour prouver que je n’ai aucun parti pris après non plus qu’avant, je veux citer de lui une lettre encore, mais toute différente de celles qu’on connaît, une lettre fort simple en apparence, et qui a cela de remarquable à mon sens, qu’entre toutes les autres que j’ai vues, elle est la seule où il témoigne avoir un peu de calme et de contentement dans la tête et dans le cœur.

2615. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Les amants que chaque femme prend et laisse à la file ; les fureurs au théâtre pour ou contre la Lemaure et la Pelissier ; le duc d’Épernon, qui, par manie de chirurgie, va trépanant à droite et à gauche, et tue les gens pour passer son caprice d’opérateur ; la mode soudaine des découpures, comme plus tard celle du parfilage, mais poussée au point de découper des estampes qui coûtent jusqu’à 100 livres la pièce : « Si cela continue, ils découperont des Raphaël ; » la manière dont on accueille les bruits de guerre : « On parle de guerre ; nos cavaliers la souhaitent beaucoup, et nos dames s’en affligent médiocrement ; il y a longtemps qu’elles n’ont goûté l’assaisonnement des craintes et des plaisirs des campagnes : elles désirent de voir comme elles seront affligées de l’absence de leurs amants ; » on entend tous ces récits fidèles, on assiste à cette décomposition du grand règne, à ce gaspillage des sentiments, de l’honneur et de la fortune publique ; on s’écrie avec la généreuse Mlle Aïssé : « A propos, il y a une vilaine affaire qui fait dresser les cheveux à la tête ; elle est trop infâme pour l’écrire ; mais tout ce qui arrive dans cette monarchie annonce bien sa destruction.

2616. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

Une bonne tante de mon père, qui vivait à la maison, et dont les cachots de la Terreur avaient blanchi la tête avant l’âge, surveillait nos jeux en travaillant de l’aiguille à côté de nous dans le jardin.

2617. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Il suppose une race un peu affaiblie, une diminution de la force musculaire et un raffinement du système nerveux, la persistance de l’esprit d’analyse au fort même des sensations les plus propres à vous faire perdre la tête, par suite une certaine incapacité de jouir pleinement et tranquillement de son corps, le sentiment de cette impuissance, un retour paradoxal, en pleine débauche, au mépris de la chair, et, dans la souillure même, une aspiration à la pureté, moitié feinte et moitié sincère, qui ravive la saveur du péché et le transforme en péché intellectuel, en péché de malice… De M. 

2618. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Prêcher la philosophie à certains savants, c’est se faire regarder comme un esprit léger et une pauvre tête.

2619. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Elle a, dans les jugements qu’elle rend, des motifs de derrière la tête, des considérants qu’elle ne dit pas et souvent qu’elle ne sait pas.

2620. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Il n’avait pas été long à sentir ce qui manquait à cet enfant qu’il voulait former, et dont il avait fait l’occupation et le but de sa vie : En scrutant à fond votre personne, lui disait-il, je n’ai, Dieu merci, découvert jusqu’ici aucun vice du cœur ni aucune faiblesse de la tête ; mais j’ai découvert de la paresse, de l’inattention et de l’indifférence, défauts qui ne sont pardonnables que dans les personnes âgées, qui, sur le déclin de leur vie, quand la santé et la vivacité tombent, ont une espèce de droit à cette sorte de tranquillité.

2621. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

La vérité, s’écrie-t-il, il l’a eue en vue jusqu’à lui sacrifier toutes choses : « C’est même cet amour de la vérité qui a le plus nui à ma fortune ; je l’ai senti souvent, mais j’ai préféré la vérité à tout, et je n’ai pu me ployer à aucun déguisement ; je puis dire encore que je l’ai chérie jusque contre moi-même. » Pourtant, s’il redresse si haut la tête sur ce chapitre de la vérité, il convient que l’impartialité n’a pas été son fait ; il sent trop vivement pour cela : On est charmé, dit-il, des gens droits et vrais ; on est irrité contre les fripons dont les cours fourmillent ; on l’est encore plus contre ceux dont on a reçu du mal.

2622. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Dans un portrait idéal qu’il a tracé de La Femme qui ne se trouve point et qui ne se trouvera jamais, et où il s’est plu à réunir sur la tête d’une Émilie de son invention toutes les qualités les plus difficiles à associer et tous les contraires : Voilà le portrait, dit-il en finissant, de la femme qui ne se trouve point, si on peut faire le portrait d’une chose qui n’est pas.

2623. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Il faut donc frotter nos cailloux pour en faire jaillir une lumière utile ; mais gardons-nous bien de nous les jeter à la tête.

2624. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Déjà compromis à l’époque du 10 août par sa collaboration dans des feuilles royalistes, il eut à se dérober aux dangers qui le menaçaient, et, dans les années qui suivirent, il plia la tête sous la nécessité.

2625. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Prenant les discours généraux que Buffon a mis en tête de quelques volumes de son Histoire naturelle, il les apprécie littérairement comme ferait un homme né sous l’étoile française de Malherbe, de Pascal et de Despréaux : « On est justement étonné, dit-il, de lire des discours de cent pages, écrits, depuis la première jusqu’à la dernière, toujours avec la même noblesse, avec le même feu, ornés du coloris le plus brillant et le plus vrai. » Ce n’était certes plus un étranger celui qui appréciait à ce point la convenance et la beauté continue du style.

2626. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

J’ai déjà parlé ailleurs55 des Œuvres historiques de Frédéric qui sont justement classées à la tête des meilleures histoires modernes.

2627. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Ce désenchanté de la vie a la plus vive horreur de la mort et de la vieillesse : « … Puis tout à coup, comme de la neige qui nous tombe sur la tête, voir arriver la vieillesse et avec elle sa compagne, la crainte de la mort, cette crainte qui nous mine et nous ronge sans cesse, puis enfin le plongeon dans l’abîme.

2628. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

L’inter-nationalisme Dans le langage de la tribune, du journal et du barreau, dans le langage quotidien, le mot que j’inscris en tête de cet article, est presque toujours employé comme synonyme de crime et de trahison, pour le moins, dans un sens de mépris.

2629. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Je suis ce sous-lieutenant, et toujours je me féliciterai de la chance inattendue qui m’aura mis, non pas pour quelques heures mais pour quelques mois, à la tête d’un régiment de braves.

2630. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Mais, par là même, sous cette voûte resplendissante que le poëte élève au-dessus de vos têtes, vous entendrez mieux la voix de l’admiration et de la foule monter en majestueux accents jusqu’à Dieu.

2631. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

« La scène est à Trézène, ville du Péloponèse. » Telle est la seule indication portée par Racine en tête de Phèdre. […] Au premier acte, un simple voile de gaze est fixé sur sa tête. […] Sa tête ne ploie plus sous les tresses savantes d’une chevelure que serre une bandelette d’or. […] Les trois convives s’arrêtent, lèvent la tête et prêtent l’oreille à la voix vibrante des instruments à cordes. […] Je ne me souviens pas bien au juste de la fable dramatique ; en tous cas, à l’arrivée du train, en tête duquel s’avançait la locomotive, armée de ses feux rouges comme de deux yeux sinistres, la déception du spectateur était complète, et ce chemin de fer de carton frisait le ridicule.

2632. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

À quoi bon ce traité en tête de Geneviève ? […] L’amour d’Adrienne pour Albert, si habile que se montre le poète, ne signifie pas grand-chose, au milieu d’une guerre qui moissonne quelques milliers de têtes. […] Il a mis en tête des Méditations une lettre à M. Dargaud, en tête des Harmonies une lettre à M. d’Esgrigny : eh bien ! […] La lettre à M. d’Esgrigny, placée en tête des Harmonies, est plus puérile, plus déplorable encore que la lettre à M. 

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