Après un tel aveu, je ne vous dirai pas Que votre passion est pour moi sans appas, Et que d’aucun plaisir je ne me sens touchée, Lorsqu’à tant de respect je la vois attachée. […] Le sens de Psyché serait celui-ci : Psyché ne s’est pas contentée de l’amour, tel qu’elle l’avait ; Psyché a voulu savoir le fond des choses de l’amour, elle a voulu savoir le fond des choses du sentiment, c’est-à-dire qu’elle a analysé ses sentiments. […] Voilà les différentes façons dont on peut traiter Psyché, et j’entends par là que ce vieux mythe populaire de Psyché contient tout cela, comme les mythes populaires contiennent des sens très grands et très profonds, en quelque sorte d’une façon inconsciente. C’est aller trouver, comme dans le premier, et surtout dans le second Faust, c’est aller trouver le sens profond des inventions populaires, des pensées que le peuple a déposées dans ses récits, qui est le propre des hommes de génie. […] Or, ceux qu’il a choisis ont le caractère que je viens de vous dire et, donc, on peut dire qu’il a dirigé le travail de ses contes dans le sens que je viens de vous indiquer.
Je suis fier d’être soldat, d’être jeune, de me sentir brave et plein d’entrain ; je suis fier de rendre service à mon pays, à la France… La fidélité au drapeau, l’amour de la patrie, le respect de la parole donnée, le sentiment de l’honneur ne sont pas pour moi des mots creux et vides de sens ; ils résonnent comme un appel de clairon dans mon cœur de dix-huit ans, et c’est pour eux, s’il le devient nécessaire, que je saurai aller jusqu’au bout du sacrifice… (Lettres communiquées Des milliers de voix, toutes pareilles, s’élèvent des classes 14, 15, 16, 17 à mesure que la patrie les appelle. […] Et, dans le même temps, cet autre texte sibyllin : Je me sens déjà changé. […] Au milieu du péril, ces jeunes êtres font leur déclaration d’amour à la lumière, à l’espace, au mouvement, à l’espérance ; mais ils préfèrent la France, et Jean Rival écrit à une jeune parente une lettre où le chant du départ, l’éternel chant de la vingtième année, se mêle et se subordonne au cantique de l’acceptation : Je sens en moi une telle intensité de vie, un tel besoin d’aimer et d’être aimé, de me répandre, d’admirer, de respirer en plein air, que je ne peux croire que la mort puisse me toucher. […] Le commandant observa que ce n’était pas le moment et qu’il ferait mieux de prendre ses dispositions. « Mon commandant, répondît l’autre, cela ne m’empêche pas de prendre mes dispositions et de me battre, et je me sens plus fort. » Alors, j’ai dit : « Mon capitaine, je fais comme vous, et moi aussi je m’en trouve bien. » (Lettres d’André Cornet-Auquier, distribuées à ses amis.) […] Sans rien écarter de ce qui faisait notre trésor (car ils montrent au moins autant que nous les aptitudes positives et le sens des réalités de surface), ils ne laissent rien de morne dans les parties mystérieuses de leur être et ils ont retrouvé les puissances des siècles de l’enthousiasme, Par là ils sont des natures plus complètes que n’étaient leurs aînés et s’approchent davantage du type de l’homme intégral.
ces mots-là n’ont plus de sens. […] Encore une fois, le profond mythe génésiaque n’a pas d’autre sens. […] Alors vient la fille du Régent, qui dit : Puisque l’égoïsme est le mobile de tout, et que pourtant je me sens faite pour aimer, je veux du plaisir ou le néant. […] Déclaré libre dans le sens de la liberté naturelle, il ne rencontre, dans ce sens même, que des obstacles. […] Croyez-vous que la longue série de nos malheurs n’ait d’autre but que de fournir des récits à l’histoire, et n’ait pas un sens providentiel pour nos âmes ?
Le paysage s’attaque à cette sensation de lumière générale dominant les détails, sensation confuse, mais maîtresse des sens chez tout le monde. […] Le sens critique n’existe que chez les gens de bonne foi qui cherchent le vrai et n’ont pas honte de s’avouer leurs fautes et de les corriger. […] Pour un métier pareil, le sens critique ne sert de rien ; il faut payer d’aplomb, et la seule qualité nécessaire est alors l’esprit de critique. […] Donc toute chose qui s’adresse aux sens s’adresse à l’imagination. […] Au reste la copie exacte de la nature satisfait en même temps les sens et l’intelligence ; tout est harmonie dans la nature.
Il y a en premier lieu, dans toute passion, des mouvements qui expriment l’effet intellectuel produit sur les organes des sens et sur les centres cérébraux de perception ou de représentation. […] Souvent cet effort est spasmodique, il s’exerce irrégulièrement dans tous les sens, il est une prodigalité de la force, qui ne peut manquer d’amener bientôt la prostration. […] Les sens supérieurs sont trop raffinés pour laisser apercevoir, sous leurs arabesques infinies, la simplicité du dessin primitif, mais les sensations inférieures ne sont autre chose que plaisir ou peine, vie facile ou vie difficile, mouvement aisé ou effort, volonté libre ou volonté contrainte. […] A l’association des sensations ou des sentiments analogues se rattache, selon nous, la troisième des lois d’expression que Darwin a étudiées sans en montrer le vrai sens psychologique. […] Nous connaissons tous l’histoire de ce mari qui tua sa femme en la liant étroitement et en lui chatouillant la plante des pieds. » En ce sens, toute expression de sentiments est protectrice et défensive, parce qu’elle est un moyen de diversion et de révulsion au dehors que la nature emploie pour diminuer la perturbation centrale.
Vos sens s’émoussent un à un comme de mauvais outils incapables de creuser même vos propres pensées. […] L’âme de l’homme, selon moi, est incontestablement un principe immatériel ; je ne saurais pas le prouver, mais je le sens et je le crois ; c’est la meilleure des preuves. […] L’âme n’est pas indépendante de ses sens. […] Moi-même, de mon âme y déposant la rouille, Je sens que j’y grandis de ce que j’y dépouille, Et que mon esprit, libre et clair comme les cieux, Y prend la solitude et la grandeur des lieux ! […] « Et par quel sens veux-tu que j’apparaisse à l’homme ?
Si ce texte peut être considéré comme une satire, c’est avant tout au sens étymologique de « mélange ». […] Les cordes du clavecin, ce sont les sens de l’homme, seulement, d’après Diderot, ce n’est pas l’âme qui vient jouer sur ce clavier. Il affirme au contraire que « nos sens sont autant de touches qui sont pincées par la nature qui les environne et se pincent souvent elles-mêmes ». […] Bien au contraire, ni salut, ni damnation (au sens individualiste, religieux de ces mots, s’entend), ne sont nulle part. […] Le miroir déformant de l’égoïsme a fait croire à une convergence que l’orgueil interprétera dans un sens final.
On lui a appliqué en un sens sérieux ce mot du Tartufe : Un homme… un homme enfin ! […] Molière au reste est tellement homme dans le libre sens, qu’il obtint plus tard les anathèmes de la philosophie altière et prétendue réformatrice, autant qu’il avait mérité ceux de l’épiscopat dominateur. […] L’année du Misanthrope est en ce sens la plus mémorable et la plus significative dans la vie de Molière. […] Il a bien accordé à Molière d’avoir le génie du burlesque, mais en un sens prosaïque, comme il eût fait à Scarron, et en préférant de beaucoup le génie fantastique et poétique du comédien Le Grand. […] Cependant je sens bien que je finis. — La Molière et Baron furent vivement touchés du discours de M. de Molière, auquel ils ne s’attendoient pas, quelque incommodé qu’il fût.
Et finalement l’état liquide, tel que nos sens le constatent, est une propriété de l’équilibre ainsi atteint. […] Or cette direction constante nous montre en quel sens il faut appliquer notre effort, et par quel travail ultérieur doit se continuer l’édifice. […] Un corps vivant, plante ou animal, est une société d’organes ; or, chacun de ces organes est assez gros pour être saisi par nos sens, mesuré par nos instruments, détaillé par nos descriptions, figuré par nos dessins. […] C’est pourquoi, lorsque, dans cette décomposition progressive, nous arrivons à des composés dont notre conscience, nos sens et nos instruments ne peuvent démêler les éléments plus simples, l’explication s’arrête et se réduit à des conjectures. […] Toutes les sciences expérimentales ont ainsi leur chapitre historique, plus ou moins conjectural, selon que des indices plus ou moins précis, des analogies plus ou moins justes, des documents plus ou moins complets, permettent à la reconstruction mentale de remplacer plus ou moins exactement le témoignage absent de notre conscience ou de nos sens.
En se rattachant à des principes, il n’en sépara jamais le sens pratique et l’appréciation des faits. […] Je ne parle qu’au nom du bon goût, tel que je le sens, et en vue de la parfaite bienséance.
Au xvie siècle, affranchi par l’antiquité retrouvée sinon matériellement dans ses œuvres, du moins dans son véritable esprit, éveillé au sens de l’art par la vision radieuse que lui offre l’Italie, le génie français crée ou emprunte les formes littéraires capables de satisfaire ses besoins nouveaux de science et de beauté. […] Enfin au xixe siècle, après la reprise du sentiment religieux et du sens artistique qui produit l’explosion romantique, voici que jusqu’à une date très rapprochée de nous, l’esprit critique et expérimental devient le principal ressort de l’âme française, et se traduit littérairement par l’abondante floraison du roman et du théâtre réalistes, par l’étonnant développement de l’histoire et de la critique, par un effort enfin universel et sensible pour soumettre l’inspiration de l’écrivain aux lois de la méthode scientifique.
Quand mon esprit aspire à la pleine lumière, Je sens tout un passé qui le tient enchaîné ; Je sens rouler en moi l’obscurité première : La terre était si sombre, aux temps où je suis né !
Et comme j’en suis un, moi aussi, je me sens, par là, très agréablement relié à vous. […] de première classe), vous aurez maintes occasions d’être secourables aux pauvres gens, de faire payer pour eux les riches, de réparer ainsi, dans une petite mesure, l’inégalité des conditions et d’appliquer pour votre compte l’impôt progressif sur le revenu Notaires (car il y en a ici qui seront notaires), vous pourrez être, un peu, les directeurs de conscience de vos clients et insinuer quelque souci du juste dans les contrats dont vous aurez le dépôt Avocats ou avoués, vous pourrez souvent par des interprétations d’une généreuse habileté, substituer les commandements de l’équité naturelle, ou même de la pitié, aux prescriptions littérales de la loi, qui est impersonnelle, et qui ne prévoit pas les exceptions Professeurs, vous formerez les cœurs autant que les esprits ; vous… enfin vous ferez comme vous avez vu faire dans cette maison Artistes ou écrivains, vous vous rappellerez le mot de La Bruyère, que « l’homme de lettres est trivial (vous savez dans quel sens il l’entend) comme la borne au coin des places » ; vous ne fermerez pas sur vous la porte de votre « tour d’ivoire », et vous songerez aussi que tout ce que vous exprimez, soit par des moyens plastiques, soit par le discours, a son retentissement, bon ou mauvais, chez d’autres hommes et que vous en êtes responsables Hommes de négoce ou de finance, vous serez exactement probes ; vous ne penserez pas qu’il y ait deux morales, ni qu’il vous soit permis de subordonner votre probité à des hasards, de jouer avec ce que vous n’avez pas, d’être honnête à pile ou face Industriels, vous pardonnerez beaucoup à l’aveuglement, aux illusions brutales des souffrants ; vous ne fuirez pas leur contact, vous les contraindrez de croire à votre bonne volonté, tant vos actes la feront éclater à leurs yeux ; vous vous résignerez à mettre trente ou quarante ans à faire fortune et à ne pas la faire si grosse : car c’est là qu’il en faudra venir Hommes politiques, j’allais dire que vous ferez à peu près le contraire de presque tous vos prédécesseurs, mais ce serait une épigramme trop aisée.
Sachant qu’un excès ne se corrige que par un autre, la nature humaine ayant besoin d’être forcée en sens contraire pour revenir au juste milieu, nous souhaitions des vers sans rimes, reconnaissables seulement à la sonorité et à l’éclat, obéissant aux seules lois de la fantaisie, scandés d’un frémissement intérieur, distincts de la prose, par leur intensité musicale. […] C’est, je crois, Racine qui a commencé à rimer faiblement, en ce sens qu’il se sert souvent d’adjectifs au bout de deux vers, redoutables et épouvantables, qu’il y emploie des mots presque congénères : père, mère, chose que Malherbe eût évitée, qu’il n’a presque jamais la consonne d’appui.
Pomponius dans son histoire abrégée du droit romain caractérise cette loi par un mot plein de sens, rebus ipsis dictantibus regna condita . — Voici la formule éternelle dans laquelle l’a conçue la nature : lorsque les citoyens des démocraties ne considèrent plus que leurs intérêts particuliers, et que, pour atteindre ce but, ils tournent les forces nationales à la ruine de leur patrie, alors il s’élève un seul homme, comme Auguste chez les Romains, qui se rendant maître par la force des armes, prend pour lui tous les soins publics, et ne laisse aux sujets que le soin de leurs affaires particulières. […] C’est dans ce sens que l’on peut dire, comme lui, que les républiques se sont formées d’hommes libres et d’un caractère sévère.
Enfin l’art est toujours chez lui, en un sens, philosophique. […] Le sens propre de la forme se substitue dans la poésie homérique au sentiment vague de l’infini. […] Elle empêche les sens de voir, la raison de juger. […] Nous ne savons donc pas si ce que nous disons des substances et des causes a un sens en dehors de nous. […] Tous ces mots sacrés n’ont de sens que pour l’homme ; la conscience est l’unique autel de la justice.
L’architecture garde ses formes, mais elle en perd le sens. […] La séduction de l’âme y commence et s’y assure par celle des sens. […] Brauwer s’estime content quand il a poussé à bout l’histoire des cinq sens. […] Quelle réjouissance pour les sens ! […] Ce sont trop souvent des « agités », qui donnent de la tête dans tous les sens M.
En vieille terre de France nous n’avons pas le sens du diminutif. […] Mon cœur, je le sens, c’est le même chaos qui s’agite en toi et soulève ses ilots jusqu’au ciel. […] Et pourtant il a corrigé encore, et l’on voit très bien dans quel sens. […] Tolstoï et contient exactement la même erreur en sens inverse. […] Elle est telle qu’il se trouve des gens qui ont un sens moral très vif et qui sont méchants.
C’est à mon sens, le luxe des honnêtes gens. […] C’est l’expérience humaine, c’est la science de la vie ; c’est, en un mot, la morale, dans son sens courant le plus étendu. […] Deux choses que souvent l’on confond, le théâtral et le dramatique : le théâtral frappe les yeux, les sens ; le dramatique saisit l’âme et le cœur. […] Que je sens de rudes combats ! […] Il agit par le choc violent dont il frappe les sens.
A mon sens, il y aurait pourtant à gagner beaucoup, même pour des points actuels et toujours pendants d’art et de langage poétique, à cette appréciation exacte, à cette divulgation fidèle de la poésie ancienne originale, et il n’y a que la poésie grecque qui ait en elle cette première originalité. […] Fénelon eût osé davantage, au moins dans les portions de naïveté et de grâce simple : La Fontaine cheminait, mais d’instinct seulement, dans le même sens. […] Il y a eu, en ce sens-là, bien du Scaliger jusque dans la postérité de Rollin. […] Pourtant, lorsque je lis ces noms nouveaux de Rufinus, de Paul le Silentiaire, du consul Macédonius et de bien d’autres, je me sens toujours en garde ; malgré le dédain persistant et la prévention bien établie du goût grec contre l’influence romaine, je ne puis m’empêcher de soupçonner le mélange. […] On dirait que le goût des anthologies animait, poursuivait Méléagre en toutes choses ; il combinait et tressait ses propres passions comme les muses de ses poëtes : il faut le voir, dans cette Tyr dissolue, le long de ces îles d’Éolie qu’il parcourt, composer et assortir en tous sens les bouquets, les grappes d’Amours comme des grappes d’abeilles, retourner et diversifier à plaisir ses groupes de Ganimèdes et de Cupidons : cela rappelle cette nichée d’Amours, grands et petits, qu’Anacréon portait toujours dans le cœur.
On est allé, pour la récolte et la vendange, chercher les plus entendus et les mieux préparés sur chaque production du pays, sur chaque cru ; on a demandé à chacun ce qu’on savait à l’avance de son goût, ce qu’il préférait, au risque de le voir un peu se délecter et abonder dans son propre sens. […] Chaque esprit a, pour ainsi dire, son climat natal ; le mien était plutôt celui des époques civilisées, cultivées, dans le sens classique et de la Renaissance. […] Quand Bernier voit la chose si empirer, Tel deuil en a qu’il pense perdre le sens : Là on l’eût vu saisir son écu ; L’épée nue, (il) est venu au moutier ; À travers l’huis vit la flamme rayonner. […] Et, même sans sortir de chez nous, du moyen âge à ce temps-ci, de Rutebeuf à Béranger, par Villon, Rabelais, Marguerite de Navarre, Bonaventure Des Périers, etc., la veine est visible et continue ; la race gauloise est demeurée en ce sens fidèle à elle-même, — plus fidèle dans ces choses de la malice et du rire que dans la poésie élevée et généreuse. […] Villon, Marot, Ronsard, Malherbe, ont tous eu une grande action personnelle, et dans le sens de leur poésie ; Rousseau n’en a eu aucune, et, sans son exil, il l’aurait eue plutôt en sens inverse.
Il adopta alors les théories neptuniennes des naturalistes allemands, et écrivit des opuscules dans ce sens. […] Il n’avait qu’un vrai mérite, il étudiait consciencieusement ce que les autres avaient découvert ; il savait, dans le sens borné du mot science, et il préparait dans l’ombre le procès-verbal à peu près complet de tout ce que le monde savait ou croyait savoir de son temps pour écrire un jour son Cosmos. […] Elle reprit ses sens et put assister à tout ce qui se passait autour d’elle. […] Il restera quelques jours ici, et je sens déjà que ce sera pour moi comme si j’avais vécu plusieurs années avec lui. » Son caractère politique paraissait aussi éminemment propre à la diplomatie qu’à la science. […] En 1848, j’envoyai M. le comte de Circourt à Berlin, pour expliquer, dans un sens inoffensif et favorable, la révolution inopinée qui renversait la famille d’Orléans de son trône mal assis et mal défendu, pour lui substituer une république conservatrice de la paix de l’Europe.
Il avait l’esprit abstrait et raisonneur du xviiie siècle : il n’a été qu’un philosophe ennemi des philosophes, dénué, comme ils le furent en général, de sens artistique, et réduisant, comme ils faisaient, le réel aux formes de ses idées a priori. […] Tandis qu’à la Chambre on discute sur les lois, au village on s’échauffe sur l’application des lois ; et voilà la matière des pamphlets de Courier, aussi mesquins en leur sens que les tracasseries mêmes auxquelles ils doivent leur naissance. […] On le lira, comme on lit l’Heptaméron ou les Joyeux devis, sans y chercher un sens plus grave, et cela suffira pour le faire lire. […] Sans cesse, il fallait recourir aux principes de l’ancien droit, ou du droit nouveau, les expliquer, les fonder, les dissoudre, rechercher le sens des grands événements d’où le présent était sorti, et dresser comme des inventaires de leurs résultats moraux ou sociaux. […] Il n’eut jamais le sens du style : toutes les qualités de propriété, de sobriété, de finesse, de couleur, de proportion dans le maniement des mots, lui sont étrangères.