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1919. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

» — C’est un beau mot de savant.

1920. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

À la suite de la mort de cet enfant, de ce tout jeune homme, deux proches parentes qui l’avaient élevé, amoureusement soigneuses de la mémoire du cher petit, voulant que la fortune qui devait un jour appartenir au jeune savant, appartînt tout entière à la science qu’il avait cultivée, par une donation anticipée, fondaient au Collège de France, une rente annuelle en faveur d’un étudiant pauvre, ayant déjà fait ses preuves dans les hautes études mathématiques.

1921. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Le savant dit : Comment ?

1922. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Cette définition se rapporte exactement au logos du Phèdre de Platon (p. 276 A), « le discours que la science écrit dans l’âme de celui qui étudie, discours qui peut se défendre, parler et se taire quand il le faut, discours vivant et animé (qui réside dans l’intelligence) du savant, et dont le discours écrit n’est que le simulacre. » Le logos esô d’Aristote est quelque chose de plus intime et de plus fondamental ; c’est la faculté des axiomes, la raison. — La distinction aristotélique du verbum oris et du verbum mentis est peut-être, comme l’ont pensé les éditeurs d’Hamilton, Mansel et Veitch (note de la 1ère leçon des Lectures on logic), la source première de l’opposition du […] (pensée ou raison) et du […] (parole), que l’on rencontre dans Philon (De vita Mosis, 3, 13), Plutarque (Philosophendum esse cum principibus, ch. 

1923. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Mais si l’ignorant est mauvais juge en matière d’œuvre classique, si le petit boutiquier ou la femme du monde qui lisent avec bonheur l’article quotidien du pamphlétaire du jour ne peuvent guère que trouver les Provinciales assommantes et ne sont pourtant pas plus reçus à formuler ce jugement qu’un adjudant n’est admis au Conseil supérieur de la Guerre, il arrive quelquefois que le savant n’est pas très bon juge en matière d’œuvres actuelles, et qu’il manque devant elles de spontanéité, de flair, de tout cet esprit de finesse qui ne s’apprend pas. […] Port-Royal demeure le type même de la construction critique, une construction qui est amorcée dans la réalité, mais qui n’y est pas donnée et que le génie à la fois artiste et savant du critique en fait sortir.

1924. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Vous ne seriez pas seul avec moi, puisque j’emmène mes trois enfants et leur savant instituteur130 ?

1925. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Après tout, qu’avaient besoin ces jeunes gens d’être riches et savants à notre manière ?

1926. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Rien n’était plus drolatique, ce soir, que sa figure de crucifiement se tournant vers notre conversation avec le grand et le séduisant savant, qui s’appelle Claude Bernard, pendant qu’elle était obligée de répondre à deux diseuses de rien.

1927. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Index général des noms cités dans les neuf volumes »

Regnault (Le savant), IV, 338.

1928. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Vous pouvez lire, si vous voulez, tout ce qu’on a écrit de Salons depuis que les siens inaugurèrent ce genre de critique, vous trouverez peut-être des descripteurs plus exacts, plus savants, plus forts en musées, ayant vu davantage et plus comparé ; vous trouverez des stylistes plus ou moins chauds, plus ou moins vivants ; mais lui, Diderot, c’est la vie !

1929. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Père de la savante escrime Qui préside au duel de la rime, Salut ! […] Certains événements historiques, aujourd’hui scientifiquement avérés et expliqués (ou tout comme), par exemple le Labarum de Constantin, les croix répercutées sur les nuages par des plaines de neige, les phénomènes de réfraction du mont Brocken et certains effets de mirage dans les contrées boréales, ayant singulièrement intrigué et, pour ainsi dire, piqué au jeu, un savant ingénieur méridional, M. 

1930. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Lentement, par des artifices savants et idiots, on nous entraîne à une solution du problème. […] Il lui arrive même de montrer quelque prétention et de caresser d’une périphrase les chats, gracieux « mammifères ronronnants. » Car Georges Maldague est une savante.

1931. (1903) Le problème de l’avenir latin

D’une part le petit peuple hellénique, riche de ses traditions, saturé d’art, de philosophie et de littérature, justement fier de son passé intellectuel, peuple d’élite en qui se concentraient des siècles d’affinement et de culture et où pullulaient les intellectuels, les artistes, les sophistes, les professeurs, les danseurs, les savants, les comédiens, les philosophes, mais vide de ses énergies, pauvre en hommes d’action, en caractères et en consciences, incapable de résistance, à bout de forces organiques, désormais impuissant. […] J’excepte, bien entendu, les professionnels de la culture, professeurs, savants, etc., qui sont aussi indispensables à l’existence d’une nation que le boulanger ou le tailleur.

1932. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Il a fait de ce personnage un type étrange où s’allient l’épicuréisme le plus savant et la plus haute vertu, la bonté la plus noble et la recherche la plus raffinée des jouissances sensuelles ; c’est Mlle de Cardoville. […] Ici, c’est la pureté de la vierge entachée dans sa fleur par une précoce corruption, et formant ce composé monstrueux que le romancier appelle une virginité savante 141. […] Regardez en bas : ce ne sont qu’âmes d’élite, intelligences sublimes, capacités merveilleuses et non soupçonnées, hommes d’État, savants, poètes, inventeurs, tous génies souffrants et méconnus, que l’insouciance de la société laisse languir dans la misère et l’abandon.

1933. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Les vigoureuses périodes, les antithèses réfléchies oppriment ici ces aimables fantômes ; les phrases classiques les accablent dans leurs plis trop serrés : on ne les voit plus ; pour les retrouver, on se retourne vers leur premier père ; on quitte la lumière trop crue d’un âge savant et viril ; on ne les suit bien que dans leur premier style, dans l’aurore de la pensée crédule, sous la vapeur qui joue autour de leurs formes vagues, avec toutes les rougeurs et tous les sourires du matin.

1934. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Marpha Timoféevna était établie dans sa chambre, entourée de son état-major, qui se composait de cinq êtres presque tous également chers à son cœur : un rouge-gorge savant, affligé d’un goître, qu’elle avait pris en affection depuis qu’il ne pouvait plus ni siffler, ni tirer son seau d’eau ; Roska, un petit chien craintif et doux ; Matros, un chat de la plus méchante espèce ; puis une petite fille brune et très remuante, d’environ neuf ans, aux grands yeux et au nez pointu, qu’on appelait la petite Schourotschka ; et enfin Nastasia Karpovna Ogarkoff, personne âgée d’environ cinquante-cinq ans, affublée d’un bonnet blanc et d’une petite katzaveïka brune sur une robe de couleur sombre.

1935. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Il avait trop vécu avec le xvie  siècle et s’il entrait dans les somptueux et augustes palais élevés par les mains savantes d’Athènes ou de Rome, c’était par une petite porte dérobée que selon toute vraisemblance, il avait découverte en furetant dans les œuvres d’André Chénier.

1936. (1911) Nos directions

Enfin, tu comprendras tout à fait le choix que j’ai fait de ce mot, te souvenant que le savant Huet le faisait venir du latin musa qui, comme on le sait, signifie : la Muse. » Pour moi je vois là plus qu’un badinage ; la révélation d’un tour d’esprit particulier. […] Tristan Klingsor85, dont il est amusant de comparer la verve à celle plus drue et plus spontanée de Paul Fort, dans les laisses savantes et ingénues de M. 

1937. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Eh bien, ce don Quichotte, cet écervelé, ce gentilhomme emporté et batailleur, était le correspondant du savant Grotius et du théologien Tieleners, l’ami de Ben Jonson, et pouvait soutenir une conversation avec Isaac Casaubon. […] Il n’a pas davantage la force de frapper de grands coups : il se contente de vous pincer finement comme pourrait le faire une main d’enfant ; mais, chose curieuse, la douleur de cette meurtrissure persiste avec une obstination singulière qui rappelle ces blessures imperceptibles et tenaces que font, au dire des savants en démonologie, les fées et les lutins à ceux dont ils veulent tirer vengeance.

1938. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

C’est alors que Karamsin écrit, d’une main encore novice, l’histoire nationale de la Russie ; que Pouschkine ou Lamanof chantent leurs poèmes, auxquels il ne manque que l’originalité ; c’est alors, enfin, que des écrivains à formes moins prétentieuses, comme Ivan Tourgueneff, dont nous nous occupons en ce moment, écrivent avec une originalité à la fois savante et naïve ces romans ou ces nouvelles, poèmes épiques des salons, où les mœurs de leur nation sont représentées avec l’étrangeté de leur origine, la poésie des steppes et la grâce de la jeunesse des peuples.

1939. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Plusieurs savants sont célèbres par leurs « distractions », et il y en a des exemples si connus de tout le monde qu’il est inutile de les rapporter.

1940. (1923) Paul Valéry

Les images se fondent, s’évanouissent. » Tantôt un monde de rapports mathématiques, de symétries, de modules, d’échelles (et de leurs ruptures savantes) réalise dans l’espace un or pur, désintéressé, dont les autres techniques figurent le billon et l’usage commercial.

1941. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

J’aime infiniment ses livres de pure beauté ; mais j’ai un faible pour le Pays du muffle, ce redoutable recueil de violences, d’ironies où la férocité du fond se double, en quelque manière, de celle de la forme, cette forme savante et amusante d’un archaïsme furieux, mais clair.

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