Pour ce qui est de ces romans dont le rapprochement matériel a produit La Comédie humaine, « ils manquent de variété. […] Il ne devint pas fou, mais il mourut à la recherche de son roman philosophal dans une grandeur immense, et nécessairement incomplète, car pour cadre à l’œuvre qu’il avait rêvée, il lui eût fallu l’infini ! […] Cette Revue qui fait dire à ses écrivains que M. de Balzac est de la plus profonde immoralité, ce qui est faux — (il a répondu lui-même à ce reproche dans sa magnifique préface de La Comédie humaine, qui restera sur sa mémoire comme un bouclier de diamants), la Revue des Deux-Mondes a publié les romans de Balzac, — et ceux-là que M.
Écrit sur le peuple et pour le peuple, ce roman ne saurait passer inaperçu aux yeux d’une Critique qui aime à trouver la moralité et le bonheur du peuple dans toutes les préoccupations du Pouvoir. […] Du reste, pouvait-on attendre mieux d’un roman de ce temps fait par deux jeunes gens, deux têtes trop vertes et dont le plus mauvais (nous avons le droit de dire cela à M. […] Tous deux, ils ont écrit des romans, des dissertations, des œuvres de théâtre, de la critique, du dogme et des prospectus pour des marchands de foin.
. — Ses romans. — Insuffisance de ses imitations historiques. — Excellence de ses peintures nationales. — Ses tableaux d’intérieur. — Sa moquerie aimable. — Ses intentions morales. — Sa place dans la civilisation moderne. — Développement du roman en Angleterre. — Réalisme et honnêteté. — En quoi ce genre est bourgeois et anglais. […] Autour de lui et après lui, le roman de mœurs, dégagé du roman historique, a fourni une littérature entière et gardé les caractères qu’il lui avait imprimés. […] Et les causes qui ont fait avorter chez lui et ailleurs le roman historique ont fait réussir chez lui et les autres le roman de mœurs. […] Voir The history of the caliph Vathek, roman fantastique et puissant, par W. […] Voir aussi les romans agressifs et socialistes de W.
Il trouva par hasard le roman grec des amours de Théagène et de Chariclée. […] C’est, en bien des endroits, un roman biographique. […] Les romans de Gomberville, de. […] Il était alors en train d’écrire son Dialogue sur les héros de romans. […] De la terrible histoire il fait une espèce de petit roman bourgeois.
Bédier, n’avaient institué, en France, une célèbre école de philologie romane. […] À partir de ce jour, l’existence paisible et régulière de Mariette devint un roman. […] Paul Bourget a publiés auparavant, un roman d’analyse. […] Et, pourtant, on ne cessera jamais de lire des romans historiques et d’y prendre plaisir. […] Le roman historique est éternel.
Le succès de ce livre, celui des autres romans est dû sans doute en partie à ce que leur auteur est plus communicatif, plus ému et plus sainement, dans ses livres, que la plupart des écrivains contemporains. […] Ces romans de Dickens sont devenus des livres de famille. […] C’est sans doute parce qu’ils satisfont de même cet instinct émotionnel que les romans même de Dostoïewski et de Tolstoï, ont reçu l’année passée un accueil favorable du public. […] Les romans de Tolstoï ont été accueillis de même pour la même raison. […] Ils ont été également accueillis avec faveur parmi les jeunes artistes de ce temps, comme ceux de Dostoïewski, et nul doute que dans quelques années, leur influence se manifestera, dans une mesure que l’on ne peut encore déterminer, dans les romans à venir.
romans ; oui, des romans ! […] et quels romans ! des romans d’économie politique ! […] Les romans de l’abbé Prévost, n’est-ce pas ? […] Caigniez, et les romans de M.
Son enfance précoce annonça ce qu’il serait : il s’est décrit lui-même dans des pièces de vers selon le goût du temps, imitées, dans la forme, du Roman de la Rose, allégoriques, et plus faciles et abondantes qu’originales. […] Froissart a de bonne heure son idéal : les grands romans de chevalerie, les grands exploits des siècles précédents, qui se renouvellent dans ce siècle, ont mis en circulation une certaine idée d’honneur et de courtoisie ; il en est épris ; elle a relui sur son berceau, et toute sa vie sera consacrée à en retracer et à en perpétuer par écrit l’image. […] Froissart aimait fort le printemps : son cœur volait partout où il y avait roses et violettes : mais l’hiver, il savait aussi s’accommoder de la saison, et, se tenant coi au logis, il lisait espécialement traités et romans d’amour. Le roman de Cléomadès, par le poète Adenet, un des célèbres trouvères du siècle précédent, fut un de ces livres favoris, et par lequel lui vint le mal qu’il désirait tant.
Mme Sand a remarqué cela d’un des personnages de ses romans, et j’en crois l’application juste par rapport à M. de Lassay. […] Les jeunes princes amoureux du métier des armes y étaient accourus de tous côtés et s’y étaient donné rendez-vous comme à une école : « Il y a une si grande quantité de princes dans notre armée que je ne crois pas qu’on en ait jamais vu tant ailleurs, hors dans les romans. » Le prince Eugène, à ses débuts, y était. […] Si cette lettre habilement flatteuse avait pu être montrée au roi, il avait de quoi espérer de reprendre pied en cour, et peut-être serait-il devenu un personnage employé et utile, au lieu qu’il tourna encore au roman. […] Puis, après ces devis d’embellissements et profitant du cadre trouvé, il en revenait au roman : « Vivre en paix dans un beau séjour avec une personne qui ne vit que pour vous, y avoir une compagnie de gens qui vous conviennent, est une vie qui n’est propre qu’à un fainéant comme moi. » Ce dernier mot était un trait indirect à l’adresse de M. de Torcy, en qui il entrevoyait pour le moment un rival, mais trop occupé, selon lui, et trop destiné à la politique pour être longtemps et parfaitement amoureux.
— Les jeunes chansons, c’est aussi la pièce du soir, c’est le roman du jour, c’est ce qui fait l’entretien de la jeunesse à l’instant où cela paraît. […] parmi tous ces personnages très réels et très vivants, il n’en est pas un seul qui puisse être supposé celui que l’auteur voudrait être ; aucun n’a été soigné par lui à d’autre fin que pour être décrit en toute précision et crudité, aucun n’a été ménagé comme on ménage un ami ; il s’est complètement abstenu, il n’y est que pour tout voir, tout montrer et tout dire ; mais dans aucun coin du roman on n’aperçoit même son profil. […] Les journées longues, mélancoliques, d’Emma solitaire, livrée à elle-même dans les premiers mois de son mariage, ses promenades jusqu’à la hêtrée de Banneville en compagnie de Djali, sa fidèle levrette, tandis qu’elle s’interroge à perte de vue sur la destinée et qu’elle se demande ce qui aurait pu être, tout cela est démêlé et déduit avec la même finesse d’analyse et la même délicatesse que dans le roman le plus intime d’autrefois et le plus destiné à nourrir les rêves. […] Jusque-là, le roman n’a fait que préluder : ce n’est que depuis l’installation à Yonville que la partie s’engage et que l’action, moyennant toujours application et accompagnement d’analyse, avance à pas moins lents.
. — Romans : le Capitaine Fracasse. […] Le roman de Fortunio, où la fantaisie de l’auteur s’est déployée en toute franchise et où il a glorifié tous ses goûts, se rapporte à ce temps de collaboration. Ce roman très-osé, et sur un ton qu’il ne renouvellera plus, parut d’abord dans le Figaro, chapitre par chapitre. […] La première édition du roman était composée de ces feuillets réunis ; l’édition régulière suivit aussitôt (1838).
Une fois il lui est arrivé (car le talent prend tous les tons) de tracer un portrait d’une délicatesse infinie, un portrait de femme, celui de Mme de La Fayette ou plutôt celui de la princesse de Clèves, l’héroïne du roman le plus poli du xviie siècle : il s’y est surpassé ; il a allégé sa méthode, tout en continuant de l’appliquer. Sa pensée générale, qui est fort juste, est qu’un tel roman ne pouvait éclore et fleurir qu’au xviie siècle, au sein de cette société choisie, la seule capable de goûter toutes les noblesses, les finesses et les pudeurs des sentiments et du style, et que rien de tel ne saurait plus se refaire désormais. […] Ainsi vous nommez, à propos de la Princesse de Clèves, un roman de Balzac, le Lys dans la vallée, et vous convenez qu’on le trouve « grossier et médical » auprès de l’autre. Mais laissez-moi vous dire que vous supposez trop aisément que ces romans tout modernes, ces passages de dialogue cités par vous, sont acceptés ou l’ont été à leur naissance comme des types de délicatesse actuelle.
Une fois entré dans l’érudition, il a dû redoubler ce soin rigoureux ; célèbre dans le roman et dans le conte, il fallait avant tout, qu’on ne pût jamais l’accuser de confondre les genres. […] Quand on lui en sert au théâtre ou en roman d’un air d’ogre, il hausse les épaules et tourne la tête de dégoût. […] L’action du roman, l’honneur d’Orso, et l’agrément du lecteur qui pense en ceci comme miss Nevil, sont parfaitement conciliés. […] Le dernier chapitre, dans lequel Colomba rencontre à Pise le vieux Barricini mourant, et lui verse à l’oreille un dernier mot de vengeance, a paru à quelques-uns exagéré et tomber clans le roman.
Poètes et romanciers ont alors rivalisé d’ardeur pour le chanter, pour le décrire ; et les romans de Loti, par exemple, ont su nous faire voir les moussons de la mer des Indes aussi bien que les brumes mystérieuses dont l’Islande s’enveloppe au début de l’automne, comme un pays de féerie qui veut se dérober sous un voile aux regards indiscrets des hommes. […] Ce fut le roman de Candide, qui doit ainsi naissance à un cataclysme géologique. […] Impressions recueillies à vol d’oiseau, notes, études, enquêtes, réflexions philosophiques, poèmes descriptifs, récits d’ascensions, de chasse, d’excursions, romans de mœurs exotiques ou cosmopolites, fantaisies à la Jules Verne, itinéraires à la Chateaubriand, pérégrinations amoureuses à la Pierre Loti, — comptez, si vous pouvez, l’infinie variété d’œuvres qui démontrent cet élargissement du domaine littéraire, et vous comprendrez sans peine combien il importe de savoir en quels points précis chaque époque fixait les limites du monde connu. […] Combien de colonies sont nées d’un roman, d’un poème, d’un récit qui avait fait une profonde impression sur des âmes jeunes et naïves !
Un des poèmes les plus curieux du Moyen Âge, et qui constitue une véritable épopée satirique, est le Roman de Renart avec ses diverses branches ; les animaux divers y figurent comme des personnages distincts, ayant un caractère soutenu, et engageant entre eux une série d’aventures, de conflits et de revanches qui, jusqu’à un certain point, s’enchaînent. Quand on a lu le Roman de Renart et les fabliaux du Moyen Âge, on comprend que déjà La Fontaine est là tout entier, et en quel sens on peut dire qu’il est notre Homère. […] On a eu, du temps de d’Urfé, un essai de roman qui rappelle à quelques égards le genre métaphysique et analytique moderne. Cet essai a continué jusque dans les grands romans si chers à l’hôtel de Rambouillet.
C’est ce que l’on voit d’ailleurs encore plus clairement dans ces Amadis, qui succèdent aux Romans de la Table-Ronde, et qui ne sont déjà plus des Épopées, à vrai dire, mais ce que nous pouvons appeler des Romans d’aventures. […] Polexandre est un roman « maritime et géographique ». […] Qu’est-ce que cela, sinon le Roman de mœurs qui commence à poindre ? […] Si nous avons surpassé les Latins dans la tragédie ou dans le roman, nous pouvons également espérer de les surpasser dans l’ode ou dans la comédie. […] Vous intéressez vous aux tragédies de Thomas Corneille ou aux romans de Mme Cottin ?
Que dire de ces phrases, qu’on lit dans des romans contemporains ? […] Comme Ronsard disait que, pour lire sa Franciade, il fallait être Grec et Latin, de même, par l’abus des mots spéciaux, il faut être charpentier, mineur, ou maçon, pour entendre certains chapitres de romans contemporains.
Il est vrai que les jeunes gens qui s’adonnent à la lecture des romans, dont l’attrait consiste dans des imitations poëtiques, sont sujets à être tourmentez par des afflictions et par des desirs très-réels, mais ces maux ne sont pas les suites necessaires de l’émotion artificielle causée par le portrait de Cyrus et de Mandane. Cette émotion artificielle n’en est que l’occasion ; elle fomente dans le coeur d’une jeune personne qui lit les romans avec trop de goût, les principes des passions naturelles qui sont déja en elle, et la dispose ainsi à concevoir plus aisément des sentimens passionnez et serieux pour ceux qui sont à portée de lui en inspirer : ce n’est point Cyrus ou Mandane qui sont le sujet de ses agitations.
Rappelons-nous le goût de la société polie pour les Maximes, d’où était sorti le livre de La Rochefoucauld : et rappelons le goût de la même société pour les portraits, d’où était sorti le Recueil de Mademoiselle en 1659, et qui, dans les romans ou comédies, et jusque dans les sermons du siècle, mit tant de descriptions de caractères individuels. […] Sans cesse le portrait tourne chez lui en tableau, en chapitre de roman ou en scène de comédie. Le développement manque ; l’encadrement d’une action fictive est absent : ce sont des fragments, des motifs de roman vrai, où le document humain, comme on dit aujourd’hui, serait seul donné dans sa plus simple formule et sans « extension » poétique. […] Il y a même un caractère qui est devenu une nouvelle en forme et développée : c’est l’histoire d’Émire, petit roman psychologique où La Bruyère étudie un jeu complexe de sentiments, qui évoluent et se transforment ; on y voit la vie mobile d’une âme, et non plus l’état fixe d’une âme. […] C’est un roman pédagogique que Fénelon a composé pour donner au duc de Bourgogne un enseignement moral approprié à ses besoins, tout en lui faisant repasser la mythologie et l’histoire poétique de l’antiquité grecque.
Hugo, à découper tout simplement les romans de W. […] On sait quel intarissable conteur fut Alexandre Dumas799 : quelle prodigieuse et un peu puérile invention s’est développée dans les 257 volumes de ses romans, mémoires, voyages, etc. […] Il a préludé à ces fameux romans historiques qui devaient surtout rendre son nom populaire, par des drames historiques. […] Les bizarres romans qu’il imagine pour corser son intrigue, les fantastiques passions dont il enfle ses caractères, sont presque toujours en complet désaccord avec les mœurs des temps où il localise son drame. […] Romans : Comte de Monte Cristo, 1841-1845, 12 vol. ; les Trois Mousquetaires, 1841, 8 vol. ; la Reine Margot, 1845, 6 vol. — Édition : Calmann Lévy, in-12.
Joukovski a traduit le roman d’Ondine en hexamètres antiques ; d’autres ont employé le vers iambique ou notre alexandrin ; mais le vers qui paraît le plus naturel au génie slave est l’iambique de huit syllabes. […] Il a versé son immense savoir dans son roman de Vathek ; mais, au lieu de donner à son œuvre la forme grande et sérieuse dont elle était digne, il conte dans un style badin, pastiche très habile de Hamilton, les plus sombres et les plus terribles légendes qu’ait inventées l’imagination orientale. […] Malheureusement ses personnages parlent et agissent trop comme des héros de roman. […] Tout cela est parfaitement d’accord avec l’histoire, mais voici le roman qui commence. […] Il est vrai que ces études nous ont valu la Fille du Capitaine, petit roman où Pougatchev joue un rôle, et se fait mieux connaître que dans l’histoire officielle.
Lorsque l’on compare les héros grecs du siège de Troie avec les chevaliers de nos anciens romans, ce sont les Grecs qui sont les barbares ; la politesse est du côté des Germains et des Goths. […] Les anciens romans sont aujourd’hui ridicules et méprisés dans toute l’Europe, et la satire de ces vaines fictions fait encore la gloire de l’Espagne : pourquoi ? […] Voilà ce qu’ont dit les Subligni, dans un siècle encore infecté du goût des romans : mais la passion et la nature disent à un amant qu’il doit mettre tout en œuvre pour s’assurer la possession de ce qu’il aime. […] L’Andromaque d’Euripide est la véritable Andromaque ; celle de Racine est une princesse de roman. […] Rien de si commun dans les romans que de voir un seul chevalier mettre en fuite une armée entière.
On entend tous les jours, à propos de productions littéraires, parler de la dignité de tel genre, des convenances de tel autre, des limites de celui-ci, des latitudes de celui-là ; la tragédie interdit ce que le roman permet ; la chanson tolère ce que l’ode défend, etc. L’auteur de ce livre a le malheur de ne rien comprendre à tout cela ; il y cherche des choses et n’y voit que des mots ; il lui semble que ce qui est réellement beau et vrai est beau et vrai partout ; que ce qui est dramatique dans un roman sera dramatique sur la scène ; que ce qui est lyrique dans un couplet sera lyrique dans une strophe ; qu’enfin et toujours la seule distinction véritable dans les œuvres de l’esprit est celle du bon et du mauvais.