Il était allé à Versailles, il avait été présenté au roi ; il avait assisté au grand couvert ; Louis XV lui avait adressé la parole : C’est assez en parler comme cela, ajoute-t-il en plaisantant et au moment de s’étendre davantage ; car je ne voudrais pas que vous pussiez croire que je me suis assez plu avec ce roi et cette reine pour rien diminuer de la considération que j’ai pour les nôtres. Aucun Français ne saurait me surpasser dans cette idée, que mon roi et ma reine sont les meilleurs qui soient au monde et les plus aimables […] Durand, le ministre plénipotentiaire français, lui témoignait de l’estime et cherchait à tirer de lui des renseignements sur les affaires d’Amérique, il se tenait sur la réserve : « Je m’imagine, disait-il (août 1767), que cette intrigante nation ne serait pas fâchée de s’immiscer dans nos affaires, et de souffler le feu entre la Grande-Bretagne et ses colonies ; mais j’espère que nous ne lui en fournirons point l’occasion. » L’occasion était toute produite et tout ouverte dix ans après, et c’était Franklin qui venait lui-même solliciter la nation et le roi d’y prendre part et d’en profiter. […] Adams), qu’on ne saurait exprimer ni professer trop haut ces sentiments de gratitude pour la France, pour son jeune et vertueux roi.
Lorsque Molière disait, dans l’Impromptu de Versailles : « Il faut un roi qui soit gros et gras comme quatre ; un roi, morbleu ! […] Exceptons aussi les ouvrages qui sortaient des presses de l’imprimerie du roi. […] C’est que ni la radiation de Tercier, ni la révocation du privilège par arrêt du conseil du roi n’empêchèrent la procédure de se poursuivre. […] Vous parlez des impressions fâcheuses que l’on a données au roi sur vous à l’occasion de cette édition. […] « Je dois, dire à Votre Excellence que, le jour où je reçus la lettre du roi, je ne pus ni dîner ni souper.
Le caractère belliqueux de ses habitants et l’unité du pouvoir héréditaire concentré dans la main d’un roi guerrier la rendait tantôt secourable, tantôt redoutable à la Grèce républicaine. […] » Par ces discours et autres semblables, ce philosophe allégea véritablement l’affliction du roi, mais il le rendit plus orgueilleux et plus injuste. […] Il assure même que ce philosophe était innocent de l’attentat contre la personne du roi. […] Plusieurs familles s’associent, c’est le village ; ils ont sucé le même lait, ce sont les enfants et les enfants des enfants ; le plus âgé est le roi. […] Solon en faisait partie, ainsi que ses vers l’attestent ; Lycurgue appartenait à cette classe, car il n’était pas roi ; Charondas et tant d’autres y étaient également nés.
La noblesse française, toute portée qu’elle est à prendre aveuglément ses rois pour modèles, ne montra pas pour les lettres le même goût que François Ier. […] c’est un homme que le malheur des rois et des peuples a placé entre les rois et la vérité pour la cacher à leurs yeux. Le tyran imbécile écoute et aime ces hommes vils et funestes, le tyran habile s’en sert et les méprise ; le roi qui sait l’être, les chasse et les punit, et la vérité se montre alors. On a dit que pour le bonheur des États les rois devraient être philosophes ; il suffirait qu’ils fussent environnés de sages ; mais la philosophie fuit la cour ; elle y serait ou misanthrope ou mal à son aise, et par conséquent déplacée. […] Son goût pour les sciences et pour les beaux-arts, est d’autant plus éclairé, d’autant plus vrai, et d’autant plus louable, qu’il ne prend rien sur des soins plus importants, et qu’il sait être roi avant toute autre chose.
Les hérauts d’armes, qui marchaient jadis devant les Rois, étaient presque toujours des jeunes gens. […] Au contraire, la pieuse fille épousée par l’amour désintéressé et sincère, et les serviteurs, qui sont de la famille encore et en ferment le cercle sacré, fidèles au père et au Roi, autre père ! […] Dans le Père Goriot, pas de Pauvre Tom, pas de Fou du roi, pas de Cordélie ! […] Il cite Monstrelet et Chastellain, et oppose énergiquement au Roi anglais « flegmatique, — dit-il, — rigide, altier et antipathique », cette ravissante fantaisie de Shakespeare, qui tire, comme on tire un instrument merveilleux d’un étui tombé dans la fange, une perfection de roi du fond du plus mauvais sujet d’Angleterre. […] Falstaff, c’est à présent Fluellen, le comique pédant militaire, l’impayable capitaine gallois, et le chercheur d’aventures, c’est ce bon gaillard de Roi qui, pour rire, échange son gant de défi avec celui du soldat Williams.
Vers le même temps, la lutte s’engagea sur un autre point : il s’agissait de savoir si l’inscription d’un arc de triomphe dirait la gloire du roi en latin ou en français. […] Le Maistre est plus magnifique que Demosthène ; Pascal est au-dessus de Platon ; Despréaux vaut Horace et Juvénal, et « il y a dix fois plus d’invention dans Cyrus que dans l’Iliade. » Il y a six causes qui font les modernes supérieurs aux anciens dans la littérature : le seul fait d’être venus les derniers, la plus grande exactitude de leur psychologie, leur méthode plus parfaite de raisonnement, l’imprimerie, le christianisme, et enfin la protection du roi. […] Charles, premier commis de la surintendance des bâtiments du roi, de l’Académie française depuis 1670, de l’Académie des belles-lettres depuis la fondation, eut une grande part dans les mesures de protection et d’encouragement que prit Colbert en faveur des sciences et des savants.
Content de ses douceurs, errant parmi les bois, Il regarde à ses pieds les favoris des Rois ; Il lit au front de ceux qu’un vain luxe environne, Que la Fortune vend ce qu’on croit qu’elle donne. […] Du titre de Clément rendez-le ambititieux ; (Louis XIV) C’est par-là que les Rois sont semblables aux Dieux Du magnanime Henri qu’il contemple la vie ; Dès qu’il put se venger il en perdit l’envie ; Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur. Comme les Dieux sont bons, ils veulent que les Rois Le soient aussi ; c’est l’indulgence Qui fait le plus beau de leurs droits, Non les douceurs de la vengeance, &c.
Ainsi en François Ciel, Roi, bon, sont des mots primitifs. […] Louis XV. est Roi, Roi qualifie Louis XV ; donc Roi est-là adjectif. Le Roi est à l’armée : le Roi désigne alors un individu : il est donc substantif. […] Mais les Anglois, qui ont comme nous des prépositions & des articles, ne font pas ces contractions ; ainsi ils disent of the, de le, où nous disons du ; the king, le roi ; of the king, de le roi, & en François du roi ; of the queen, de la reine ; to the king, à le roi, au roi ; to the queen, à la reine. […] Il re, c’est-à-dire le roi ; 2.
Les deux premiers vers expriment le mépris des rois (Roi ! […] c’est-à-dire : « Un roi ? […] Et puis, comme dit le roi lombard dans la Chanson de geste : « Que de fer ! […] Ce ne sont donc pas nos pauvres « splendeurs » qui peuvent étonner le roi des rois. […] Plaignons les rois, ma cousine.
Nicoméde roi. […] Ton roi, jeune Biron, etc. […] Etes-vous roi ? […] » alors prince, roi, avocat, sont adjectifs. […] Quand je dis le roi aime le peuple ; la reine a de la piété : roi, reine, sont des substantifs qui marquent un tel roi et une telle reine en particulier ; ou, come parlent les philosophes, ces mots marquent alors un individu qui est roi : mais quand je dis que Louis Quinze est roi, roi est pris alors adjectivement ; je dis de Louis qu’il est revêtu de la puissance royale.
Le roi a cinquante ans. […] dit le roi. […] Le roi rit. « Pourvu, seulement, qu’ils ne nous brûlent pas ! » Le roi n’est plus le même. […] Voilà prince royal et roi en réalité (il ne fut roi en titre qu’en 1818) le fils de l’avocat de Pau.
Œdipe roi est un mélodrame écrit par un grand poète. […] Ce règne interrompu de deux rois différents En lui donnant deux rois lui donne deux tyrans. […] J’étais père et sujet ; je suis amant et roi. […] Il est roi tout comme avant. […] Rien ne passe en douceur l’ivresse d’être roi !
que le fils d’un roi. […] Le roi de Kaouçambi (ce sont toujours des rois ; le drame sanscrit n’est autre chose qu’un divertissement de cour), le roi aime une captive qui a été prise au sac de la forteresse d’un roi voisin. […] se dit le roi. […] quatre-vingts fils de roi ! […] Athalie est perdue, le roi légitime est là.
Nous connoissons encore de Vulson un autre Ouvrage à peu près dans le même genre, intitulé, de l'Office des Rois d'Armes, des Hérauts & des Poursuivans, de leurs antiquités & priviléges, des cérémonies où ils sont employés par les Princes, &c. […] Le même Auteur avoit commencé une Géographie Histori-Politique de l'Allemagne, dont il parle dans son livre de l'Office des Rois d'Armes ; & l'on doit peu regretter qu'il ne l'ait point achevée, depuis que M. l'Abbé Courtalon, Précepteur des Pages de Madame, a publié un Atlas élémentaire de cet Empire, où l'on voit sur des Cartes & des Tableaux sa description géographique, & l'état actuel de sa constitution politique.
Or, dans l’état où est l’agriculture, le décimateur et le roi prennent la moitié de ce produit net si la terre est grande, et ils le prennent tout entier si la terre est petite657. Telle grosse ferme de Picardie, qui vaut 3 600 livres au propriétaire, paye 1 800 livres au roi et 1 311 livres au décimateur ; telle autre, dans le Soissonnais, louée 4 500 livres, paye 2 200 livres d’impôt et plus de 1 000 écus de dîme. […] Vers la fin du règne de Louis XV, en Limousin, dit Turgot, le roi, à lui seul, tire « à peu près autant de la terre que le propriétaire658 ». […] Opprimées par le fisc, elles oppriment le peuple, et rejettent sur lui la charge que leur impose le roi. […] Nous croyions qu’ils vous trompaient, et nous nous disions dans notre chagrin : Si notre bon roi le savait !
La guerre continuant appela son mari à la suite du roi au siége d’Orléans. […] Il ne faut pas oublier en lisant que ce jeune époux, ou plutôt ce jeune amant, était alors au Puy en Velais, guerroyant, où il devait périr à la suite de son roi. […] … Non, non ; ne peult durer tant coulpable vertige : Ô peuple Franc, reviendraz à ton roy ! […] repos que tant d’alarmes, Et roy si preulx que cent lasches tyrans ? […] En 1495, près de sa mort, elle ravive sa verve héroïque et elle adresse au Rhône ces strophes où revivent sa fidélité et son adoration pour Charles VIII, son roi et son héros.
M. le roi Louis II de Bavière Roi, le seul vrai roi de ce siècle, salut, Sire, Qui voulûtes mourir vengeant votre raison Des choses de la politique, et du délire De cette science intruse dans la maison, De cette science assassin de l’Oraison Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre, Et simplement et plein d’orgueil en floraison Tuâtes en mourant, salut, Roi, bravo, Sire ! Vous fûtes un poète, un soldat, le seul Roi De ce siècle où les rois se font si peu de chose Et le martyr de la Raison selon la Foi. […] non, la lente mélopée du roi ne saurait se brusquer d’aucune sorte. […] Vienne le roi Marke lui-même, éclairci par Brangœne du secret de l’invincible-passion : son pardon ne descendra que sur un cadavre !
Par-dessus l’homme naturel, il a créé un homme artificiel, ecclésiastique ou laïque, noble ou roturier, roi ou sujet, propriétaire ou prolétaire, ignorant ou lettré, paysan ou citadin, esclave ou maître, toutes qualités factices dont il ne faut point tenir compte, puisque leur origine est entachée de violence et de dol. […] On priera les paysans de ne plus brûler les châteaux, parce que cela fait de la peine à leur bon roi. […] Vous n’avez ni Parlement, ni États, ni gouverneurs ; ce sont trente maîtres des requêtes, commis aux provinces, de qui dépendent le bonheur ou le malheur de ces provinces, leur abondance ou leur stérilité. » En fait, le roi, souverain, père et tuteur universel, conduit par ses délégués les affaires locales, et intervient par ses lettres de cachet ou par ses grâces jusque dans les affaires privées. […] À la souveraineté du roi, le Contrat social substitue la souveraineté du peuple. […] L’ouvrage fut publié d’abord en 1770. « La Révolution, dit un des personnages, s’est opérée sans effort, par l’héroïsme d’un grand homme, d’un roi philosophe digne du pouvoir, parce qu’il le dédaignait, etc. » (
Le père est à la fois roi, prêtre, général et patron. […] On y voit les justiciables invoquer alternativement le régime des lois dites personnelles et le régime des lois dites territoriales173 ; lorsqu’ils sont dans la main du seigneur, ils en appellent au roi ; dans la main du roi, au seigneur. […] Il ne voit que les âmes, et l’âme d’un pâtre pieux lui est mille fois plus chère que l’âme d’un roi corrompu. […] Les salons du xviiie siècle ne préparent pas seulement l’égalité des hommes parce qu’ils réunissent et confondent seigneurs et hommes de lettres, mais parce que, prisant l’esprit par-dessus tout, ils fournissent aux roturiers l’occasion de racheter par la supériorité du talent l’infériorité de la naissance : dans le royaume de l’esprit un enfant trouvé peut être roi. […] C’est pourquoi l’imagination populaire se plaît parfois à attribuer aux grands la plus basse origine ; plus d’un roi, à en croire les légendes, aurait été berger, et aurait conservé, dans quelque cachette de son palais splendide, la houlette et le sayon d’autrefois.
J’appuie ma gauche au mont Jura, ma droite aux Alpes, et j’ai le lac de Genève au-devant de mon camp, un beau château sur les limites de la France, l’ermitage des Délices au territoire de Genève, une bonne maison à Lausanne ; rampant ainsi d’une tanière dans l’autre, je me sauve des rois et des armées, soit combinées, soit non combinées… Dans une lettre à Tronchin de Lyon, du 13 décembre 1758, il explique encore plus à nu toute sa stratégie, et comment il cherche son assiette la plus sûre en se mettant à cheval sur trois pays (Genève, Berne, dont Lausanne était la sujette alors, et la France). […] Ce que Voltaire aimait mieux que d’être ministre, c’était d’être bien avec les rois, de se voir compté et caressé par eux, de les flatter à son tour et de les égratigner doucement : Vous serez peut-être surpris, écrivait-il à d’Argental (janvier 1765), que Luc (Frédéric) m’écrive toujours. J’ai trois ou quatre rois que je mitonne. […] Ce ne sont à Ferney que requêtes sur requêtes, de toute forme et de toute espèce : tantôt Lally-Tollendal plaidant pour réhabiliter la mémoire de son père, tantôt une directrice de théâtre à Lyon à laquelle on retire son privilège ; aujourd’hui d’Étallonde songeant à faire reviser son procès, demain les main-mortables de Saint-Claude à affranchir de la glèbe monacale et à rendre sujets du roi. […] Ce que je dois à ma religion, à ma patrie, à l’Académie française, à l’honneur que j’ai d’être un ancien officier de la Maison du roi, et surtout à la vérité, me force de vous écrire ainsi… Voltaire, absent de Paris depuis des années, et qui depuis sa première jeunesse n’y avait jamais, à l’en croire, demeuré deux ans de suite, avait contre ce monde parisien dont il était l’idole une prévention invétérée : « L’Europe me suffit, disait-il un peu impertinemment ; je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun. » Il croyait sincèrement à la décadence des lettres, et il le dit en vingt endroits avec une amère énergie : « La littérature n’est à présent (mars 1760) qu’une espèce de brigandage.
Il s’en trouva une qui se chargea, à l’aide de ce que Bossuet appelle des moyens agréables, c’est-à-dire par son charme et ses artifices, « d’attaquer auprès de Louis XVIII les influences dangereuses, compromettantes pour le salut du trône, pour sa personne et pour le pays ; de détruire ces influences, et en même temps de les remplacer ; de faire accepter au roi les hommes qui auraient gagné la confiance de Monsieur ; enfin, de réconcilier les deux frères. » La personne choisie pour l’exécution de ce pieux dessein, et qui s’y prêta de toute son âme, y employait de longues séances chaque mercredi. La veille de ce jour-là, le roi, en congédiant son Conseil encore composé de MM. de Richelieu, Pasquier, etc., disait d’un air fin : « Demain, Messieurs, je m’amuse. » Cela voulait dire : « Demain il n’y a pas Conseil. » Le roi donc s’amusait ce mercredi en chambre close, et la politique n’en faisait pas moins son chemin, grâce à l’Esther et à la Maintenon du parti dévots On ne se figure pas, dit le biographe naïf du bon M. Liautard qui était jusqu’au cou dans toute cette manigance, ou plutôt on se figure sans peine « combien il fallut de soins et de minutieuses attentions pour dépouiller le roi de ses propres idées, pour refaire en quelque sorte son cerveau, sa mémoire, son cœur, toutes ses facultés, toutes ses affections. » Ce qu’il y a de plus certain, c’est que Louis XVIII, ainsi travaillé, faiblit à vue d’œil et baissa. […] Un médecin célèbre et bienveillant donnait en ce temps-là des déjeuners du dimanche : il était médecin du roi et, au sortir de ces déjeuners, il allait, tout plein d’anecdotes et muni des propos du jour, les raconter à son royal malade que cela amusait d’autant plus que les propos étaient plus gais et plus salés.
On se lasse et on s’ennuie de tout ; on se lasse d’entendre louer M. de Turenne, d’entendre appeler Aristide le juste, d’entendre dire que le grand siècle est le grand siècle, Louis XIV un grand roi, que Bossuet est l’éloquence en personne, Boileau le bon sens, Mme de Sévigné la grâce, Mme de Maintenon la raison ; on se dégoûte de Racine plus aisément encore que du café. […] Jean Poquelin, son père, n’était pas encore tapissier du roi ; il n’eut cette charge qu’en avril 1631, en vertu d’un acte de résignation d’un sien frère cadet, Nicolas Poquelin. […] En 1637, Molière n’ayant que quinze ans fut pourvu de la charge de tapissier et valet de chambre du roi en survivance de son père qui, par la résignation de son frère cadet, jouissait de la charge depuis déjà six ans, mais avec quelques restrictions. […] » Le doyen de ces maîtres confrères, en 1639, était un Pierre Dubout, tapissier ordinaire du roi et collègue de Jean Poquelin. […] Un honnête homme, dont le nom s’est conservé, Léonard Aubry, paveur des bâtiments du roi, se porta caution en sa faveur pour la somme de trois cent vingt livres et hâta l’heure de la délivrance.
Dans mes États et dans l’Empire vous ne sauriez vous refuser à accepter des placets, mais vous les donnerez tous à Starhemberg… Depuis Strasbourg vous n’accepterez plus rien, sans en demander l’avis de M. ou de Mme de Noailles, et vous renverrez à eux tous ceux qui vous parleront de vos affaires, on leur disant honnêtement qu’étant vous-même étrangère, vous ne sauriez vous charger de recommander quelqu’un au roi. […] Si j’avais besoin d’apologie, je me confierais bien à vous ; de bonne foi j’en avouerai plus que vous n’en dites ; par exemple, mes goûts ne sont pas les mêmes que ceux du roi, qui n’a que ceux de la chasse et des ouvrages mécaniques. […] Après deux années de ce rôle assez ingrat et infructueux, il écrivait (mai 1772) : « Le mauvais ton des alentours, l’habitude de ne recevoir ni correction ni même avis du roi et de M. le Dauphin, les seules autorités légales et convenables pour Mme la dauphine, enfin l’éloignement de 300 lieues, voilà à mon avis les causes du peu d’effet des lettres de réprimande. […] Son maintien avec le roi est souvent un peu trop aisé et négligé et paraît annoncer qu’elle ne le regarde que comme un bonhomme (expression qui doit lui être échappée quelquefois), avec lequel elle croit pouvoir se dispenser de faire beaucoup de façons et d’user de ménagements particuliers. […] Il est à désirer seulement que cela se soutienne ainsi et que quelque esprit remuant ne réussisse pas à amener peu à peu le roi au point de secouer le joug et de surmonter la crainte qu’il a de son auguste épouse.