Alphonse Daudet est une de ses maîtresses productions et on y retrouvera toute la vaillance de l’écrivain de race. […] Huysmans n’en est pas moins, parmi les jeunes, un de ceux que nous sommes certains de retrouver quelque jour dans le beau chemin. […] Chaque fois qu’elle avait eu besoin d’interroger cette tombe, elle les y avait retrouvés comme une réponse à tout. […] Il avait levé les yeux, et à cette place même où il se souvenait de l’avoir vue, c’était elle qu’il avait retrouvée. […] Dans ces deux pièces, on retrouvera toutes les hautes pensées du grand poète, et dans la comédie une légèreté que beaucoup ne lui soupçonnaient pas.
Je retrouve ensuite Marie, installée dans le logement donnant du côté de l’impasse, sur le même palier que nous. […] Je ne peux retrouver en quel endroit était située cette cour, d’où partaient les Montrougiennes. […] Quand elle n’y parvenait pas, et qu’exilée dans la chambre aux légumes, j’étais privée de dessert, elle venait me retrouver, en m’apportant le sien. […] Je me retrouvai seule, dans la cour vide, le cœur gonflé de chagrin, la gorge serrée, tout près d’éclater en sanglots. […] Il me semble qu’elle est bien perdue pour moi, que je ne pourrai jamais la retrouver.
Au sortir de la boue et des marécages de la littérature décadente, nous retrouvons dans ce livre l’air salubre et vivifiant des purs sommets.
Il avait retrouvé une espèce de son de la gorge, un râlement qui sortait encore, perdu dans tous les grands bruits des choses. […] Le sentiment qui l’a dicté se retrouve sous toutes les formes à l’insu de l’écrivain. […] Mais le fiancé déplaît à Criquette, qui, après mille hésitations, s’évade et vient retrouver à Paris son camarade Pascal. […] Ils se retrouvent à l’armée de Chanzy en retraite sur le Mans. […] Il la retrouvait frissonnante comme la veille, mais abandonnée déjà et presque vaincue.
Je traduis aussi littéralement que possible sur la traduction américaine, sans me flatter de retrouver l’élégance vigoureuse du texte primitif. […] Lionel Landry se retrouve sur notre terrain, — le même terrain indéfini. […] -ce poème est à moi, dira la prose, l’analyse n’y retrouvera jamais que des éléments qui m’appartiennent, des idées, des images, des sentiments. […] c’est une loi des trois états qui se retrouverait dans l’évolution… des peuples et des individus, et aussi dans le processus de la formation de l’œuvre d’art du poème ? […] Cela suffit pour qu’on voie que nous nous retrouvons sur le même point au débouché de la forêt.
Un autre point qui ne mérite pas moins de l’être, c’est cette prédilection déclarée pour l’action, qui se retrouvera dans toutes les circonstances de la vie et dans toute l’habitude de la pensée chez M. […] Ce spectacle avait le prestige d’un songe ; mais, un instant après, cette pluie retomba, l’air se retrouva aussi pur, le brouillard aussi épais, mais moins élevé. […] Son ambition au début, son instinct naturel n’est pas de retrouver, de produire l’histoire épique ou pittoresque (comme on y a si heureusement réussi, mais un peu après coup), et il ne vise nullement à faire œuvre littéraire. […] Nous allions retrouver l’opulence avec le repos ; quant à la liberté et à la gloire, nous les avions ! […] Dans ce dernier art pris en grand, qui embrasse la sculpture et la peinture, il retrouve l’âme visible des peuples, toute leur histoire et leur civilisation résumée et figurée.
On n’a pas retrouvé au milieu de ce déluge de vers qui coulent de sa prison avec ses larmes et ses plaintes un seul qui ait été adressé à cette mémoire ou à ce tombeau. […] Naples, alors à demi espagnole, contrée de poésie, de chevalerie et d’amour, avait retrouvé tout son génie national dans son poète. […] et, rendu à nos bois, j’y retrouvai la paix et le bonheur. […] On ne sait par quel revirement de fortune ou d’humeur on le retrouve deux mois après, dans ses lettres, fatigué de Florence, et demandant à son ami Constantin un asile dans le palais de Santa Trinità à Rome, pour y finir ses jours. […] On y retrouve, hélas !
Par l’ordre de sa date, par le rang éminent où il s’est placé d’abord, par la vive influence qu’il a longuement exercée, par le progrès et l’accroissement où il n’a pas cessé de se tenir, en même temps qu’il reste pour nous du très-petit nombre des maîtres illustres, il est de ceux dont l’autorité continue de vivre, et qu’on est certain, en avançant, de toujours et de plus en plus retrouver. […] L’habitude des discours académiques, qui consiste à revêtir, selon le précepte de Buffon, les choses particulières de termes généraux, se retrouve, à l’absence de certains détails, jusque dans le grand morceau sur Pascal des premiers Mélanges. […] Combien de fois, au temps même de ces Cours nourrissants où nous nous rafraîchissions avec toute la jeunesse, vers 1829, encore émus de sa parole que nous venions de quitter si éloquente, ne l’avons-nous pas retrouvé, esprit tout divers et inépuisable de grâce dans des causeries nouvelles ? […] On les retrouvera dans l’un des volumes suivants de ce recueil de Portraits contemporains.
Voici la traduction : « Les odes de l’harmonieuse Sapho s’étaient perdues par la violence du temps qui dévore tout ; les ayant retrouvées et nourries dans son sein tout plein du miel de Vénus et des Amours, Louise maintenant nous les a rendues. […] En le voyant ainsi, de mes rêves passés Je croyais ressaisir la fugitive image, Et retrouver un être aimé depuis longtemps ; Mon écharpe effleura le mobile feuillage, Et l’inconnu put voir le trouble de mes sens7 ! […] Bayle et Du Verdier, qui n’entendaient pas finesse au sentimental, ont pu prendre ces élans pour des marques d’un désordre sans frein et continuel : libertinage et passion, c’est tout un pour eux ; et Bayle, sans plus de délicatesse, se retrouve ici d’accord avec Calvin. […] » Il poursuit de ce ton sans trop de difficulté, et de manière à frayer le chemin à Montaigne ; mais c’est quand il en vient aux charmantes analogies de Folie et d’Amour, que Mercure (et Louise Labé avec lui) retrouve son entière originalité.
Chaque matin, l’un allait à ses croquis, l’autre à ses rêves, et ils se retrouvaient le soir. […] Nous le retrouvons à Paris en avril 1829. […] La misère domestique vient gémir dans ses vers à côté des élans d’une noble âme et causer ce contraste pénible qu’on retrouve dans certaines scènes de Shakspeare (Lear, etc), qui excite notre pitié, mais non pas une émotion plus sublime. […] On est coupable en France, quelque intérêt qu’on allègue, si l’on manque, faute d’élan, certains moments de grandeur et de gloire qui ne se retrouvent plus.
Il aurait été éloquent, il était sage de caractère, il serait mort en souriant pour son idéal, sûr de le retrouver réalisé au-delà de l’échafaud de madame Roland, de Vergniaud, d’André Chénier. […] Nous les avons lues une fois nous-même, d’emprunt, sans pouvoir jamais, depuis, retrouver cette délicieuse cassette, pour en extraire un des bijoux ciselés patiemment sur les hauts lieux du Jura natal, et pour les faire admirer à ceux qui goûtent encore les beaux vers, ces médailles d’une monnaie d’or qui n’a plus cours dans le monde actuel, mais qui a toujours son prix dans le monde du beau. Ce volume perdu ou égaré se retrouvera un jour, je n’en doute pas ; il se retrouvera grossi de poésies plus mûres et plus humaines ; il dira combien le donjon sans fumée de Saint-Lupicin et combien son toit blanchi de neiges ont caché de flammes et d’ardeurs sous la cendre de cette jeunesse évaporée en mélodieux soupirs qui ne montaient qu’au ciel, où montent tous les rêves et tous les encens.
II Quand son premier amour de famille ici-bas, son frère Maurice, fut mort entre ses bras au Cayla, et qu’elle-même fut morte après son père, on retrouva dans ses papiers ces dernières notes de son journal adressées à ce cher mort Maurice, et on les recueillit pour notre édification intellectuelle comme des reliques que la flamme aurait profanées. […] Toutes les fois que je me retrouve en face de ce tableau, je pense à Mlle de Guérin qui a transfiguré aussi la parole intime, le Verbe intérieur de l’homme, et je me dis : — Oh ! […] Ces cinq ans d’absence vont se retrouver dans nos entretiens, nos causeries, nos dires de tout instant. » XII De sombres pressentiments l’obsèdent ; elle ne les confie qu’au papier. […] Qui sait les printemps que je retrouve ainsi dans des livres, sur une feuille de rose où je date le jour et l’an ?
Car, dit-elle, en m’empruntant ces deux vers : … Où l’éternité réside On retrouve jusqu’au passé ! […] Consolons-nous dans cette espérance, et qu’en Dieu on retrouve tout ce qu’on a perdu. […] Pour le retrouver, cet être aimé et tant uni au cœur, il faut plonger dans la tombe et dans l’éternité. […] XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment.
Dans un chef-d’œuvre plus récent, on retrouvait des qualités que, depuis Marivaux, les romanciers semblaient avoir délaissées. […] Mais nous retrouverons ailleurs Mérimée. […] Une fois faites toutes les réserves qu’il faut faire, on reste saisi de cette puissance créatrice : tous ces romans qui se tiennent et se relient, ces individus qu’on retrouve d’une œuvre à l’autre à toutes les époques de leur carrière, ces familles qui se ramifient, et dont on suit l’élévation ou la décadence, tout cela forme un monde qui donne la sensation de la vie. […] L’analyse psychologique y est d’une finesse, d’une pénétration étonnantes : nous y retrouvons le Sainte-Beuve que nous connaissons, expert à démêler toutes les traces d’influences physiques et sociales dans la composition d’un caractère, curieux surtout des formes d’âmes imprécises et complexes, des états mêlés, morbides, anormaux, extrêmes, sentant avec une sûreté singulière le travail invisible des consciences, les effondrements, les crises, les agonies internes, sous les apparences unies et paisibles de la santé morale.
Il se détachait de lui-même et de son temps, s’éprenait tout naïvement des grâces de la vie primitive chez une belle race, se faisait une âme grecque ou plutôt, mystérieux atavisme, retrouvait cette âme en lui. […] Les forces inéluctables qu’il avait reconnues, subies et parfois aimées dans la nature aveugle et magnifique, il les retrouvait dans la société des hommes, mais franchement haïssables cette fois, visiblement hostiles et méchantes. […] X Le même pessimisme et, comme conséquence, le même parti pris de ne peindre que l’extérieur se retrouvent dans les paysages. […] C’est qu’on subit l’impression du livre entier et qu’on est ainsi tenté de retrouver sa philosophie même dans les tableaux d’où elle est peut-être absente.
Chacun s’évertuait, soit à retrouver les principes de la société humaine, soit à imaginer des ressorts nouveaux, comme si tous les anciens eussent été brisés, ou que les principaux ne se fussent pas redressés d’eux-mêmes dans la société conservée par la même providence qui conserve la vie humaine. […] Ce qu’il a gagné à cette sévérité envers lui-même, ce ne sont pas seulement quelques vers redressés par l’enclume, c’est l’inspiration vraie retrouvée sous ce qui n’en était que l’apparence ; c’est, en plus d’une pièce, au lieu des « trompeuses amorces » de la poésie, la poésie elle-même se révélant tout entière, sur le tard, à un cœur où s’est conservée la sensibilité première, à un esprit mûr qui a gardé la jeunesse. […] En lisant les Causeries de Sainte-Beuve on pense à Plutarque et à Bayle, et on les retrouve, avec le trait poétique qui leur manque. […] Des aventures touchantes, les mœurs de la vie des champs, des paysages frais dans quelque coin de notre belle France, des villageois auxquels l’écrivain prête sa langue élégante, non comme Fontenelle a prêté la sienne à ses bergers, pour leur faire parler le beau langage de la ville, mais pour les aider à mieux rendre leurs sentiments ; le style des Confessions, avec plus d’aisance et de grâce ; le pinceau de Bernardin de Saint-Pierre retrouvé, ont rendu certaines pastorales aussi populaires que Paul et Virginie ; et de même que Paul et Virginie a plus fait pour la gloire de Bernardin de Saint-Pierre que ses Études et ses Harmonies, ainsi ces pastorales seront plus comptées à leur illustre auteur que les plus ingénieuses de ses utopies sociales.
Oui, l’œuvre entier de Wagner, compris comme un grand drame, démontre ce fait miraculeux : que le cœur de l’homme retrouve en lui-même le Dieu, le conçoit, croit en lui, et par l’amour est introduit à la vie d’une humanité idéale. […] Avec l’harmonie de l’art Wagnérien résonné l’harmonie de l’humanité idéale ; c’est la race Aryenne qui se retrouve, non plus comme la race barbare de la nature héroïque, mais comme la race chrétienne de la culture idéale. […] Seidl se retrouvera, cet été, aux fêtes de Bayreuth. […] On y retrouve l’idée du sang pur (celui du Christ), du sang régénéré (par la puissance du Graal), celle de l’homme qui devient dieu (c’est l’histoire de Parsifal).
Il sembla que toutes les œuvres qui ont précédé Tristan l’annonçaient et le faisaient pressentir ; et je crois que, pour qui connaît bien l’œuvre du maître, il n’y a pas de plus vif bonheur que de retrouver à chaque page ces drames musicaux qui suivirent, et jusque dans Parsifal, le souvenir presque obsédant des harmonies de Tristan. […] Je les retrouve telles en les Jeux séduisants du Bossu d’Arras ; Robin Et Marion, la Feuillée, où s’allient par un naïf déchant, tes vives chansons populaires et les musiques religieuses. […] Il ne cherche pas à retrouver la puissance wagnérienne dans ses textes mais plutôt une musicalité dont il fixe lui-même les formes dans L’art poétique en 1874. […] Ces deux figures marquent tous les wagnériens ; on les retrouve chez Suarès, Romain Rolland et bien d’autres.
de notre moderne Savoir qui ne m’a paru que retrouver le sens sacré, par quoi, sous les signes monstrueux, les Initiés portaient occultement le poids du peuple, — des temps étaient maintenant révolus, remueurs des diaprures aux strophes, et du double mouvement de la poitrine animale scandés ! […] Or, l’entière suggestion dont nous parlons, et qui pour les persuasions ou les saillies en vertige de l’Idée, tient au sens idéographique des mots mais en même temps à leur phonétisme, ne peut naître que si la langue est traitée en son origine phonétique retrouvée et arrivant à une Musique des mots : matière, d’identique qualité, de la pensée qui agit et possède. […] Or, les mêmes qualités de Bruits, de murmures et rumeurs, singularisant, étroitement unies aux qualités de sons, tel ou tel de leurs timbres, nous les retrouvons aux instruments de musique. […] Œuvre une et complexe, en laquelle nous les retrouverons, en rappels nets ou insidieux, multipliés, entrenués et évolués, se mêlant et se perdant, et à nouveau qui passent, dominent et s’évadent, orientés et gouvernés par l’Idée en progression.
Mais, comme cette duperie dure depuis environ quinze siècles, nous y sommes si bien asservis que si, par hasard, on retrouvait en quelque Pompéi un authentique manuscrit de Cicéron, les épigraphistes seuls en voudraient tenir compte : la majorité des humanistes continuerait à cataloguer les nuances qui donnent une suprématie incontestable de langue à des œuvres entièrement remises à neuf, vers un moment où il est convenu que la décadence de la langue latine est déjà très avancée. […] Déjà, aux temps mérovingiens, on écrivait ecclisia, mercidem, possedire, permanire ; au passage du latin en français, ce fait se retrouve constamment : cire (cera), fleurir (florere), raisin (racemus). […] Elle nous choque, quoiqu’elle soit identique à allumer le gaz, puisque allumer, c’est adluminare, donner de la lumière à…, comme éclairer, c’est donner de la clarté à… Il est curieux de retrouver, à tant de siècles de distance, la même méthode linguistique aboutissant au même résultat. […] La forme populaire se retrouve dans médaille, venu de l’italien ; de metallia le vieux français avait tiré maille (monnaie).
Né à Versailles, il s’était choisi, retrouvé une petite patrie et avait donné son cœur à la Vendée d’où venaient ses grands-parents. […] Le même souci d’agir avec persévérance dans un cadre limité, et de s’enraciner pour être un créateur de force et de beauté, de santé, de vertu, se retrouve chez Joseph Hudault avec une note moins féodale. […] Mais pourquoi pleurer, nous nous retrouverons un jour tous ensemble, un peu plus tôt, un peu plus tard. […] Ils ont retrouvé leurs particularités de terroir ; ils veulent s’en faire honneur, les ennoblir encore, porter la fourragère et mettre la Croix de guerre sur leur drapeau.
Les poètes de cette école ont chacun leur conception particulière du Symbolisme et il y a, chez eux, cette diversité que l’on retrouve chez les poètes de toutes les écoles.
Guizot déclare en être demeuré à apprécier, dans ce vaste et habile ouvrage, « l’immensité des recherches, la variété des connaissances, l’étendue des lumières, et surtout cette justesse vraiment philosophique d’un esprit qui juge le passé comme il jugerait le présent », et qui, à travers la forme extraordinaire et imprévue des mœurs, des coutumes et des événements, a l’art de retrouver dans tous les temps les mêmes hommes. […] Au retour d’un voyage qu’il fit en Angleterre dans l’année 1788, pour la publication de ses derniers volumes, il retrouva son ami Deyverdun malade, sujet à des attaques d’apoplexie qui bientôt l’enlevèrent, et il fut longtemps à se réconcilier avec l’habitation charmante, veuve désormais de son ami. […] Mais Mme Necker, à qui il ne craignait pas de s’ouvrir de ses tristesses, et en laquelle, vers la fin, il retrouvait une dernière amie comme elle avait été la première, lui disait : Gardez-vous, monsieur, de former un de ces liens tardifs : le mariage qui rend heureux dans l’âge mûr, c’est celui qui fut contracté dans la jeunesse.