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471. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

On y retrouve pour ainsi dire l’homme aux goûts simples qui, dans sa jeunesse, étudiait et écrivait au milieu des forêts et des prairies, qu’on ne voyait jamais dans les rues de Bayreuth sans une fleur sur sa poitrine, et que ses biographes nous peignent travaillant et méditant dans un coin de la même chambre où sa mère, sa pauvre et humble mère, se livrait activement aux travaux du ménage, soignant le feu de son poêle et faisant sa cuisine, sans que le bruit des occupations domestiques parût troubler son fils, pas plus que le roucoulement des pigeons qui voltigeaient dans cette chambre. […] Après cela, mille causes accessoires y ont concouru : on a pris goût au style poétique de la Bible, qui était pour Voltaire un sujet d’ineffables risées ; on a pris goût aux littératures étrangères ; on a étudié l’Orient ; on a eu besoin d’émotions nouvelles ; le sentiment de la liberté et de l’individualisme s’est montré partout, s’est appliqué à tout ; enfin on retrouve ici, comme dans mille autres questions, l’influence de tout ce qui compose ce qu’on appelle l’esprit du siècle. […] On retrouve sans cesse ce procédé non seulement dans ses vers, mais dans sa prose.

472. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Sous la conduite de Menahem, fils du fondateur, et d’un certain Éléazar, son parent, on la retrouve fort active dans les dernières luttes des Juifs contre les Romains 185. […] Il retournait alors dans sa chère Galilée, et retrouvait son Père céleste, au milieu des vertes collines et des claires fontaines, parmi les troupes d’enfants et de femmes qui, l’âme joyeuse et le cantique des anges dans le cœur, attendaient le salut d’Israël. […] La trace de la vieille agriculture palestinienne, avec ses ustensiles taillés dans le roc (aires, pressoirs, silos, auges, meules, etc.), se retrouve du reste à chaque pas.

473. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

Elle se sauve effrayée, emmenant le petit Pierre, et retrouve à temps Germain pour la protéger et la venger. […] Hors de là, qu’il aille à son gré, qu’il se développe, qu’il s’égare parfois ; il est sûr de se retrouver, car il vient de source. […] Un talent fier comme celui-là a été mis au monde pour oser, tenter, se tromper souvent, pour se perdre comme le Rhône, et pour se retrouver aussi.

474. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

L’essentiel pour la critique, pour celle dont nous parlons, tout active et pratique, est bien moins encore d’avoir une science profonde des choses que d’en ressentir vivement, d’en inspirer le goût, et de le retrouver autour de soi. […] Quand il ne se laisse point détourner par la passion ni déranger par certains calculs, il dit des choses qui se retrouvent vraies en définitive ; il a raison d’une manière peu gracieuse, mais il a raison. […] En 1801, jeune encore et déjà mûr, il se retrouva tout prêt pour les lettres et la société renaissante.

475. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Le soleil se levait plus beau ; il remettait la fleur à sa boutonnière, sortait par la porte de derrière de son enclos, et retrouvait joie, liberté, insouciance, coquetterie, désir de conquête, certitude de vaincre, de une heure jusqu’à six heures du soir. […] J’ai fini de tout et avec tout : mes Mémoires sont achevés ; vous m’y retrouverez quand je ne serai plus. […] » Il retrouve la grâce, l’imagination, presque de la tendresse.

476. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Enfin, ce sentiment de la réalité se retrouve chez lui jusque dans ce soin avec lequel, au milieu de toutes ses circonstances et ses aventures heureuses ou malheureuses, et même les plus romanesques, il n’oublie jamais la mention du repas et les détails d’une chère saine, frugale, et faite pour donner de la joie au cœur comme à l’esprit. […] Ce moment des Charmettes, où il fut donné à ce cœur neuf encore de s’épanouir pour la première fois, est le plus divin des Confessions, et il ne se retrouvera plus, même quand Rousseau sera retiré à l’Ermitage. […] Il aura sans doute de délicieux moments alors et depuis jusqu’à la fin ; il retrouvera dans l’île de Saint-Pierre, au milieu du lac de Bienne, un intervalle de calme et d’oubli qui lui inspirera quelques-unes de ses plus belles pages, cette cinquième promenade des Rêveries, qui, avec la troisième lettre à M. de Malesherbes, ne saurait se séparer des plus divins passages des Confessions.

477. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

On ne retrouve rien dans ses écrits de cette vivacité de ton qui lui faisait dire, au sujet de la place de gentilhomme qu’on sollicitait pour lui : « Il y a trop longtemps que je suis, laquais (c’est-à-dire page) pour vouloir devenir valet de chambre. » Car le doux Florian s’exprimait ainsi en causant ; on ne s’en douterait point à le lire. […] La fable est un genre naturel, une forme d’invention inhérente à l’esprit de l’homme, et elle se retrouve en tous lieux et en tous pays. […] Pas un moment n’était laissé aux souvenirs ; on ne se quittait point, de peur de se retrouver avec un nuage au front.

478. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Cette timidité et cette vacillation en politique n’est point rare chez de grands magistrats, qui ne retrouvent toute leur force et leur autorité que sur leur siège et sous les garanties extérieures qui laissent à leur jugement toute sa balance Mais les faiblesses mêmes d’un d’Aguesseau observent des principes et ont leurs limites ; elles naissent d’un fonds de scrupules, et elles méritent encore les respects. […] Il examine tout, il ne laisse rien passer : « Vous reconnaissez à ces doutes, dit-il quelque part en se confessant lui-même, le caractère d’un esprit difficultueux qui, pour vouloir saisir son objet avec trop d’évidence, va souvent au-delà du but. » Nous retrouvons là, et sur son propre aveu, celui qui coupe un cheveu en quatre, et que Saint-Simon appelle le père des difficultés. […] Ce goût cicéronien du magistrat à demi Romain, ce faible du chancelier de France qui se croyait à Tusculum dans ses exils de Fresnes et qui voyait partout des reflets consulaires, se retrouve, avec une naïveté revêtue d’élégance et animée d’onction, dans la belle et touchante Vie que d’Aguesseau a donnée de son père.

479. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Le point d’honneur que nous retrouverons si souvent, et quelquefois si fatalement, dans sa vie, passa donc ici avant cette grande loi, la plus sûre de toutes, qui prescrit de ne point porter les armes contre son pays, dût-on faire le sacrifice de quelques-unes de ses idées. […] Ici, on le retrouve ce qu’il sera toute sa vie, combattant pied à pied, un peu formaliste, tenant à n’avoir pas eu un tort, retranché dans la question de droit, disputant le terrain comme il aurait pu le faire avec Mina dans les plis et replis des montagnesa, tendant la situation au risque de la briser, jouant sa tête en toute témérité et bonne grâce plutôt que de se laisser entamer de l’épaisseur d’un cheveu ; en un mot, si j’ose le dire, à la fois chevaleresque et raisonneur comme le sont certains héros de son compatriote Corneille. […] Cette phrase, qui mettait la pensée trop à découvert, et qui indiquait trop nettement pour la France la solution d’Orléans comme le dénouement naturel de la lutte engagée, était d’abord dans l’introduction de l’ouvrage ; elle fut supprimée, et on fit un carton dans lequel elle ne se retrouve pas.

480. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Après avoir hésité entre Suétone et Salluste, et avoir quelque temps songé à les mener de front l’un et l’autre, il se fixa au dernier, non pas seulement pour une édition et une traduction, mais pour une restitution complète des parties détruites et manquantes ; il eut même l’idée d’abord de les rédiger en latin, et, dans tous les cas, comme si c’était Salluste qui se retrouvât tout d’un coup et qui se mît à parler en son nom. […] Quand de Brosses visita le Vatican, il y trouva les élèves de notre Académie de peinture occupés à copier les tableaux de Raphaël, et il n’en fut point satisfait du tout : leur dessin lui parut correct, le contour exact : « Mais on n’y retrouve plus, disait-il, ce feu ni ce trait hardi des originaux. […] Qui a su mieux peindre les situations, enchaîner les événements, perdre et retrouver d’une façon plus naturelle un si grand nombre de personnages, et, par une transition de deux vers, remettre son lecteur au fait de la suite d’une longue histoire racontée dans les chants précédents ?

481. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Dimanche 16 mars Alphonse Daudet, qu’on m’avait montré applaudissant Henriette Maréchal, je le retrouve chez Flaubert. […] Mardi 19 août Le docteur Robin nous racontait, ce soir, que le hasard l’ayant mis à même de rendre service à des Japonais, rencontrés en Italie, il les retrouva à Vienne. […] Comme on parle de l’action révolutionnaire, exercée dans les élections en province, Calemard de Lafayette dit : « L’agent révolutionnaire le plus redoutable, et qu’on retrouve presque dans tous les cantons, — j’ai pu en faire l’observation moi-même — c’est un huissier véreux, devenu banquier. » Mercredi 17 décembre La toquade de Flaubert d’avoir toujours fait et enduré des choses plus énormes que les autres, a pris, ce soir, les proportions de la dernière bouffonnerie.

482. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Il semblait que la société parisienne, légèrement hébétée depuis nos malheurs et désaccoutumée des gens d’esprit, tout à coup en retrouvait un qui lui redonnait la sensation que donne l’esprit, cette faculté ineffablement charmante, qui n’est pas le talent et que le plus grand talent, et même le génie, n’ont pas toujours ! […] on ne retrouve, à l’état de revenant sorti de la tombe, que ce grand maigre, planté assez sinistrement sur ses échalas, que nous avons connu vivant, dans sa sécheresse de parchemin et de papyrus et sa face pâle de cheval de l’Apocalypse (qui était une rosse), et auquel il s’est lui-même comparé. […] Zola, avait écrit en toutes lettres les mots que le bégueulisme de nos pères indiquait autrefois par des points… Écrivain plus nerveux que coloré, et qui, maigre, maigrit et se dessécha de plus en plus, il ne retrouva jamais le peu de vermillon qu’il avait mis sur les pommettes brunes du masque de Clara Gazul.

483. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Ce qui me frappe, c’est que le mâle génie du Pape et des Soirées de Saint-Pétersbourg, plus ferme encore que Bossuet sur sa base, à quelque époque qu’on s’avance ou qu’on recule dans sa vie, n’ait jamais eu qu’une pensée que, sous sa plume unitaire, on retrouve toujours. […] Tel vous le voyez dans son livre du Pape, aux chapitres fameux de l’Infaillibilité et de la Souveraineté, — tout son système né dans la conception de l’unité, — tel vous le retrouvez, en remontant, dans cette dissertation sur la Souveraineté, qui n’était peut-être qu’une pierre d’attente pour ses travaux futurs, et que je regarde comme le morceau capital du livre posthume qu’on a édité. […] C’est cet homme que nous retrouvons, en ces Quatre chapitres inédits sur la Russie, dans toute la pureté, la beauté et la douceur de son esprit ; car il faut en finir avec les vieilles vulgarités qui traînent : — puisque l’on ne conteste plus que Joseph de Maistre soit un grand esprit chrétien, il doit avoir la douceur, la douceur de la force chrétienne dans la pensée, et l’on dit une sottise quand on en fait un penseur dur et inflexible.

484. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Un groupe de soldats vient s’agenouiller au bord du talus ; le prêtre les communie. « Ceux qui sont agenouillés ici, qu’ils succombent à leur devoir, ils se retrouveront au ciel… » Ainsi parle l’Église, et qui pourrait demeurer insensible à ces grandes promesses qu’ont accueillies nos parents, et qui nous relient à leurs tombes ?‌ […] Ils retrouveront leurs familles, dans leurs villages, après la paix, ou, s’ils tombent, dans le ciel. […] Ma grande peine est de vous quitter, mais je sais vous retrouver bientôt.

485. (1900) La culture des idées

Et l’impression sera pareille si, après avoir écouté avec complaisance les paradoxes lyriques de Michelet, on les retrouve dans les discours bas de quelque sénateur, dans les tristes commentaires de la presse dévouée. […] Rochefort, en qui les Parisiens ont longtemps retrouvé leur vieil idéal : un tranche-montagne spirituel et verbeux. […] Malheureusement, après cet effort vers l’idée pure, les vieilles habitudes mentales retrouvèrent leur empire. […] Mais on retrouve enfouis par la piété sacerdotale des trésors sacrés. […] La civilisation avait donc reculé vers le sud, Rome était redevenue la vraie capitale du monde, et la Méditerranée avait retrouvé sa primitive splendeur.

486. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Quand chacun de nous se reconnaît et se retrouve dans l’œuvre d’art, c’est que celle-ci est vraie, et dès lors, elle créera l’émotion esthétique. […] Son art prend la place de la nature ; il est la nature retrouvée. […] Il n’y a retrouvé ni la santé, ni la raison. […] Revenant à ce qu’on appelle la « musique absolue », il n’a pas su se retrouver, ni retrouver en elle l’expression de ses théories. […] Et qui, d’autre part, nous dit qu’un Terpandre, un Aristoxène n’eussent pas été éblouis de l’art de Beethoven, que Palestrina ne se retrouverait pas dans Wagner ?

487. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 11, que les beautez de l’execution ne rendent pas seules un poëme un bon ouvrage, comme elles rendent un tableau un ouvrage precieux » pp. 71-72

Nous y retrouvons la chair des hommes, et nous reconnoissons dans ses païsages les differens effets de la lumiere et la couleur naturelle de tous les objets.

488. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

» On ne peut ouvrir une Revue ou un journal sans y retrouver les titres de l’auteur de Vautrin et des Parents pauvres à la vénération et à la reconnaissance publiques. […] Cette liqueur poétique, distillée et renfermée dans ce beau vase, avait commencé par être du nectar ; on la retrouve au bout de vingt ans : elle est du poison. […] Là nous le retrouvons avec une partie de son ancienne puissance : c’est encore la même vigueur de tons, la même richesse d’images, la même fécondité de métaphores et d’analogies. […] N’est-ce pas lui encore qu’il retrouve et qu’il aime à retrouver dans ces tableaux qu’il nous montre comme cicerone et où il figure comme personnage ? […] Comment, dès cette époque primitive, peut-on retrouver là les deux principaux dangers qui, depuis lors, ont tant de fois menacé l’Église, et qu’elle a toujours conjurés ?

489. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

De telle sorte qu’à vrai dire, si l’on retrouve dans le Cid quelque trace de cette action du dehors qui était avant lui comme la loi de la tragi-comédie, ce n’est que dans le dénouement, et la manière encore un peu artificielle dont il est procuré. […] Molière aura d’autres qualités, plus tard ; il ne retrouvera plus cette allégresse qui suffirait toute seule à dater son premier chef-d’œuvre. […] Car pourquoi refuser aux belles dames de son temps le plaisir délicat de se retrouver, de se reconnaître, et comme de se mirer, dans son Andromaque, dans son Atalide, ou dans son Aricie ? […] Vous connaissez cette « cause célèbre » et si par hasard vous l’aviez oubliée, vous en retrouveriez au besoin l’émotion toute palpitante encore, dans les Lettres de Mme de Sévigné. […] Vous le savez, Messieurs, Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand, cinquante ou soixante ans plus tard, retrouveront seuls de pareils accents.

490. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Alors on se retrouve avec joie, et l’on s’embrasse, et l’on se dit, en fin de compte, que l’on a encore de longs jours à vivre pour s’aimer… Telle est, ou peu s’en faut, l’émotion de l’écrivain qui retrouve, après tant d’années, les premiers chapitres lombes de sa plume novice ; il hésite, il s’inquiète, il se demande si véritablement il est fâché ou s’il est joyeux de sa découverte ? […] Esprit, j’ai retrouvé ton aiguillon ! […] À l’acte suivant, vous retrouvez l’Alceste des premières scènes, mais déjà plus brusque et plus malheureux ; ses amours vont si mal, et même en fermant les yeux, il va découvrir, l’infortuné ! […] Nous l’aimons aussi, parce que ces beaux rôles de l’ancienne comédie ont été ressuscités par mademoiselle Mars, et parce que, même absente, on la retrouve en ces mièvreries. […] Un peu plus loin, à deux chapitres d’ici, vous retrouverez Marivaux ; il a été pour le feuilleton un texte inépuisable et le sujet d’une profonde étude.

491. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

C’est en France qu’on retrouve la liberté d’allure, l’aisance des mouvements, en Allemagne la raideur et la discipline exagérée. […] Nous les retrouverons mêlés à la lutte qui eut lieu sous la Restauration entre les premiers romantiques et les défenseurs de la littérature classique. […] La paysannerie n’entre pas absolument et nécessairement dans ce nouveau système, analogue à la photographie, et au moyen duquel on cherche à retrouver l’inspiration directe de la nature. […] Mais on y retrouvait encore la raideur de l’alexandrin classique, les inversions consacrées par l’usage, et ces termes banals de la vieille tragédie, dont la nouvelle avait tant de peine à se dépouiller. […] Les mêmes contrastes qu’il poursuivait avec tant de ténacité dans le domaine de l’histoire et de la psychologie, se (retrouvaient dans son talent.

492. (1927) Approximations. Deuxième série

Puisque Remy un n’est pas Remy deux, je me sentirais déloyale envers le premier si je m’acharnais à le retrouver dans le second. […] À l’origine de cet art, on retrouve toujours la même qualité : la vigueur. […] Dans le style de Strachey il y a comme une rareté, — mais c’est celle d’une familiarité qui a retrouvé son éclat. […] De retour en France, c’est Shakespeare encore que je retrouve avec Le Songe d’une Nuit d’été et Mesure pour mesure. […] Nous sommes ici-bas comme des gens qui tâchent de retrouver un nom très ancien et perdu.

493. (1920) Action, n° 2, mars 1920

D’ailleurs, on se retrouve au plus pur et plus beau de soi à force de tout donner. […] Tout ce que nous avions connu de l’impulsion créatrice en tous sens de Max Jacob, se retrouve ici, multiplié, exaspéré, condensé, sous pression. […] Les Humbles nous ont épargné le calice de ces braillements Déroulédiformes, Ce sont ici des poètes familiers, où l’on croit retrouver l’inspiration de Whitman, de Keats et de Hugo. […] Dans les temples érigés par elle comme une prière faite d’espérance, elle venait, retrouver une richesse commune qui, en propre, n’appartenait à personne. […] Il retrouve la nécessité de voir en tout homme un pauvre être digne de pitié.

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