Notre logique y voit en quelque sorte un cercle vicieux ; le plus sûr est encore de ne pas sortir de ce cercle, d’y rester courageusement, en l’élargissant par un effort séculaire.
Il ne resta aux Grecs de cette conquête si brillante que le souvenir de l’avoir faite, & l’avantage de savoir écrire des Romans.
« Ils ont occupé les golfes de la mer, la terre demeurant muette et frappée de terreur ; et nos braves sont restés silencieux et indécis, jusqu’à ce que, le Seigneur opposant à la furie des Sarrasins un ennemi nouveau, devant eux se soit levé le noble jeune homme d’Autriche, avec l’illustre et vaillant Espagnol ; car Dieu ne souffre pas que dans Babylone vive toujours esclave sa cité chérie de Sion. » Le noble jeune homme d’Autriche, voilà, ce semble, un digne langage pour le modeste vainqueur de Lépante !
On sait que la Bruyere, ses caracteres du siecle à la main, courut toute la rue Saint-Jacques, sans pouvoir trouver un libraire qui osât se charger de son manuscrit, & qu’il seroit resté dans son porte-feuille, si un ami connoisseur ne lui en eût donné mille écus. […] Nous restâmes aux Tuileries, ce jardin toujours ancien & toujours nouveau, qui, n’en déplaise à ceux qui en ont l’inspection, ne devroit pas être déshonoré par un double treillis, qui, à l’extrêmité de la grande terrasse, dérobe absolument au public la vue des Champs-Elysées. […] On rapporte qu’un évêque étant à Paris, & disant son bréviaire dans un jardin, une de ces lettres de cachet qui lui servoit de marque, se trouva transportée par le vent chez un voisin, que la femme qui n’aimoit point son mari s’en saisit, la fit remplir du nom de son époux, & que ce pauvre malheureux, par le moyen d’un exempt de police, se vit arrêté, & qu’il resta en prison jusqu’à ce que l’iniquité fut enfin reconnue… Eh bien ! […] & de bien connoître la maladie ; mais comment veut-on qu’un médecin qui arrive à la hâte chez un malade qu’il n’a jamais vu, & chez lequel il ne peut rester qu’un instant, soit en état de prononcer sur l’état du malade ? […] Pleut-il aujourd’hui, disoit une comtesse à sa femme-de-chambre, cela me décidera pour savoir si je serai malade, ou si je me porterai bien, si je me leverai, ou si je resterai couchée.
Chateaubriand avait écrit : « Le Tasse supplia Cintio de brûler la Jérusalem ; ensuite il demanda à rester seul avec son crucifix. » Et voici comment il corrige : « Le Tasse supplia, etc… ensuite il désira rester seul avec son crucifix. » Aimez-vous ce désira ? […] Sans me fâcher, je préfère : « Il demanda à rester seul avec son crucifix. » Va-t-on m’objecter la rencontre des deux a ? […] Laissez-vous enseigner par la destinée, et tachez de rester poète. […] Seul un grand orme restait toujours debout et continuait peut-être à donner sou ombrage à l’amour : un buvetier avait installé des tables autour de cet orme séculaire.
Nous ne pouvons guères juger de la Tragédie Latine, que sur les pièces qui nous restent sous le nom de Séneque, bien inférieures en tout aux Tragédies Grecques. […] Aussi les ouvrages les plus estimés qui nous soient restés de ces temps-là sont-ils écrits dans l’une de ces deux langues ; preuve évidente que les Ecrivains ne pouvoient s’exprimer dans la leur.
M. de Louvois en fut à son tour occupé, & le Pere Mabillon fut désigné pour ce travail, qui pourtant resta sans effet jusqu’à la régence. […] Une nomenclature aussi nécessaire pour toutes les parties de notre histoire, ne devoit pas rester imparfaite.
. — La pièce de la Jeune Captive avait été déjà publiée dans la Décade le 20 nivôse an III, moins de six mois après la mort du poëte ; mais elle y était restée comme enfouie.
— Influence et droits qui leur restent. — Ils ne s’en servent que pour eux-mêmes.
III Vous souvient-il de ces délicieuses pages de Boccace, un des esprits les plus optimistes, les plus souriants, les plus causeurs, de toutes les littératures, pages dans lesquelles il raconte comment d’un désastre universel naquit le Décaméron, qui amusera le monde tant qu’il restera un sourire sur les lèvres de l’humanité ?
Son père nous l’avait amené un jour à Paris : bien que nous fussions resté plusieurs années sans le revoir, sa figure nous était demeurée gravée dans la mémoire de l’œil, comme un de ces songes qui passent devant notre esprit dans la nuit, et qu’on ne peut chasser de ses yeux après de longs jours écoulés.
La porte, il m’en souvient, est ferrée, épaisse et forte comme la porte d’une citadelle : nous la refermerons sur moi, et le peuple, resté dehors, respectera la maison du grand poète. » XIV La manœuvre que j’avais indiquée à Cellarius réussit, et nous nous trouvâmes un moment isolés dans la petite rue de secours conduisant à la place Royale ; mais bientôt les fenêtres et les portes s’ouvrirent au bruit du tumulte qui s’élevait à mon nom devant et derrière moi, et la foule, quoique rétrécie par l’obstacle, déboucha avec nous sur la place, aux mêmes cris d’amour et de délire répétés de proche en proche par ceux qui avaient débouché des petites rues latérales.
Chaumié n’en veut rien croire, il me restera toujours la ressource d’annexer au Midi Clément Marot, de Cahors, dont le père était normand… Michel Puy La remarque de M.
Il n’est donc plus resté de volontaire chez l’individu que le premier branle de l’appétit : tout le reste se déroule machinalement, en vertu des associations acquises et enregistrées dans les organes.
Mais ils prirent la philosophie du point où, de la nature, elle passe à l’Homme pour mesure du Tout : et ainsi resteront-ils des poètes égotistes.
Il nous annonce que le ministère a positivement donné sa démission, mais que trois ministres restent.
Purge est d’ailleurs resté, comme terme de droit et nage vit dans une locution.
Il semble donc qu’en lui, à une seule impulsion de l’âme, à une conception, à une émotion, à une vision intérieures, correspondent une multitude d’expressions, qui se présentent tumultueusement, s’ordonnent, se rangent et sont issues de suite, tandis que les facultés intellectuelles restent inactives, attendant que ce flux ait passé, pour reprendre leurs fonctions intermittentes.
En fait, quand l’évolution naturelle du positivisme ne l’aurait pas acheminé nécessairement vers la métaphysique, il resterait qu’un Auguste Comte à un Herbert Spencer y ont également abouti.
Mon pauvre ami est resté six mois sur ce ponton, au milieu des exhalaisons des vases de la rade de Brest.
Nous sommes en Grèce, dans la Grèce européenne, et le culte de ce dieu, bizarre encore, et qui le sera toujours du reste, le culte de ce dieu oriental qui s’appelle Dionysos, qui s’appelle Bacchus aussi, le culte de ce dieu vient d’être introduit dans la Grèce, et les filles de Minée, qui sont pour la vieille religion ancestrale, se refusent au culte de ce dieu étrange ; elles restent chez elles pendant les fêtes consacrées à Bacchus, pendant les premières dionysiaques et pour user le temps, tout en filant ou dévidant, elles proposent de se conter des histoires, et, comme ce sont des jeunes filles, elles se content des histoires d’amour.
Nous sommes restés quelque temps sans le comprendre, car elle l’employait depuis longtemps et l’emploie encore aussi dans le sens de chien.
Que restera-t-il de son œuvre ? […] Parmi les romans idéalistes, ceux de Feuillet sont et resteront au premier rang, moins éloquents peut-être, mais combien moins déclamatoires que ceux de George Sand ; plus nombreux — ce qui est toujours quelque chose, — et surtout mieux écrits que ceux de madame de Staël ; moins longs que ceux de Rousseau et de Richardson. […] — il ne restera pas moins qu’étant une forme du respect de ceux qui ne sont plus, un perpétuel témoignage de la continuité de la patrie, et une manière de placer l’objet de la vie en dehors et au-dessus d’elle-même, l’usage d’élever des statues fera toujours une partie de l’éducation publique. […] Si, par exemple, de tout ce que le christianisme a suscité dans notre littérature d’apologies ou d’expositions de lui-même, il ne nous restait que l’Institution chrétienne de Calvin, les Pensées de Pascal, et le Génie du christianisme, est-il quelqu’un qui doute que l’on reconnût aisément dans ces trois ouvrages, non seulement des génies différents, mais aussi et d’abord des états différents de la conscience chrétienne ? […] Cependant — et quoiqu’il soit d’un petit esprit, je le sais, de vouloir attacher aux mots des sens précis et déterminés — ce qu’il peut bien rester de la notion de religion quand on en a successivement éliminé, comme M.