Reste, reste à mon côté, dans ma maison. […] Le reste était gothique. […] Il ne reste plus à M. […] Au reste, les rythmes de M. […] Il me reste des doutes.
Dans la science rentrera tout le reste, c’est-à-dire l’immensité pondérable et mesurable. […] Reste à savoir si un philosophe de cette sorte n’est pas plutôt un grand théologien. […] Et ce roman lui-même reste l’une des cinq ou six œuvres vivantes du romantisme. […] Au troisième la distinction se fait entre l’homme et le reste des choses. […] Il reste à M.
Que reste-t-il qu’un jeu d’abstractions ? […] Reste seulement à les évaluer. […] Edmond de Goncourt nous présente ce qui en reste. […] Il le sait d’ailleurs, et l’orgueil lui en reste, malgré tout. […] Oui, mais cela fut prononcé comme le reste.
Il faut que chaque objet à reproduire reste à sa place et dans sa proportion. […] Je ne fais que des vers fantaisistes et fantasques, ma comète le prouve de reste. […] Au reste la copie exacte de la nature satisfait en même temps les sens et l’intelligence ; tout est harmonie dans la nature. […] Barrière, enlevez les mots de vos pièces, enlevez la pointe de vos phrases-couplets, que reste-t-il ? […] Il revient au reste fort cher, tout le monde ne pourrait s’y livrer.
J’ay déja eu les injures, il ne reste plus qu’à me détromper. […] Ils ont l’avantage de commencer tous deux comme l’odissée, par le milieu de l’action, et de satisfaire la curiosité sur le reste, par des récits ingénieusement amenez. […] Je sentis en voulant continuer, l’impossibilité de réüssir par la même méthode, il me parut que des changemens legers ne suffiroient plus pour le reste. […] Joignez à la valeur une douceur modeste ; faites vôtre devoir ; les dieux feront le reste. […] Pour le reste, je n’y vois pas entre nous une grande occasion de dispute.
Il trouvait que l’amour, avec les songes charmants qu’il amène, la poésie, le plaisir et le reste, sont de belles choses, conformes aux instincts de l’homme, et partant aux desseins de Dieu. […] Il employait le reste de la journée, comme un méthodiste, à lire l’Écriture ou des sermons, à chanter des hymnes avec ses amis, et à s’entretenir de matières spirituelles. […] Telle est l’impression que laissent Lalla Rookh, Thalaba, Roderik, Kehama, et le reste de ces poëmes. […] Dans le reste, il était indolent, étudiait à bâtons rompus, apprenait mal les choses sèches et positives ; mais de ce côté le courant de son instinct était précoce, précipité et invincible. […] Les costumes, les paysages, les dehors sont seuls exacts ; actions, discours, sentiments, tout le reste est civilisé, embelli, arrangé à la moderne.
Mais ce qui est incontestablement au-dessus de tout le reste, c’est le noble et le touchant réunis ensemble. […] Il faut, de plus, que le parti qu’on prendra ait de l’influence sur tout le reste de la pièce. […] Enfin, il veut au moins que l’oracle lui demande ce sacrifice une seconde fois : c’est la seule ressource qui lui reste. […] Songe que je reste et que je peine. […] Une exclamation, une plainte, peut les réunir ; mais le reste de l’air doit être en dialogue.
Tout part de la sensation, mais rien d’accompli n’y reste. […] Par là elles sont plus proches des poètes que le reste des hommes. […] Il ne nous reste de cette miraculeuse pensée pure d’Hellasr que des lambeaux légers. […] Il me reste une œuvre importante : La Tour des Peuples. […] À partir de 1923 et surtout de 1925, la presse s’intéresse beaucoup plus à la littérature allemande, mais l’expressionnisme, alors sur le déclin, reste très mal connu.
Une femme très-spirituelle, très-Genevoise, dit à une autre : « On dit que c’est tant bête, mais cela m’amuse. » — Ce mot me plut extrêmement. » Au reste, la fâcherie des bourgeois susceptibles aida au succès que la simplicité touchante n’eût pas seule obtenu. […] Adieu. » Et Meyer est digne d’elle, même par l’esprit ; écrivant à son ami Godefroy, il n’est pas en reste, à son tour, pour ces finesses d’âme subitement révélées : « Tu trouves le style de mes lettres changé, mon cher Godefroy ! […] (j’ai oublié le reste de son nom) devint en deux ou trois jours une autre personne : une personne, je ne comprenais pas alors ce que cela voulait dire ; à présent je le comprends. […] Mon esprit, si ennemi de tous les galimatias, respectera toujours celui-ci ; j’aimerai toujours voir l’extrême délicatesse se soumettre à des règles qu’elle ne peut définir, et dont elle ne sait point d’où elles émanent. » Ce roman achevé, duquel je n’ai extrait que la pensée, en négligeant mainte délicatesse de détail, il reste de quoi réfléchir longtemps. […] En ces moments de dissolution de doctrines et de cohue universelle, à tout prix il importe d’avoir au dedans de soi, dans son caractère, dans sa conduite, des points invincibles et inexpugnables, fussent-ils isolés et sans rapport avec le reste de nous-même, — oui, des espèces de rochers de Malte ou de Gibraltar où l’on se rabatte en désespoir de cause et où l’on maintienne le drapeau.
De tous les contes dont ce grand philosophe a été le sujet, il reste démontré qu’il fut le premier à soupçonner que le monde était soumis à des lois immuables dont il appartenait aux géomètres de trouver la formule. […] « Nous vous félicitons, écrivent-ils à Salzbourg, pour votre commun jour de fête (la mère et la fille s’appelaient Nanerl), en vous souhaitant une bonne santé et avant tout la grâce de Dieu : c’est l’unique nécessaire, le reste vient par surcroît. […] Je reste en attendant son fidèle enfant… Il m’est impossible, ajoute-t-il, de mieux écrire ; la plume est faite pour les notes et non pour les lettres. […] La pauvre mère, cette fois, reste seule à Salzbourg par économie. […] Le même espoir de meilleure fortune les attire à Munich ; cette fois c’est la mère qui accompagne sa fille et son fils à la cour de Bavière : le pauvre père, fixé par ses appointements de second violon et de second maître de chapelle auprès du prince-évêque, avare et brutal protecteur, reste désolé et seul avec le canari et le chien de la maison.
Quelques fragments mutilés et les écrits d’Aristote, voilà ce qui nous reste de ce genre d’écrits. […] Il veut se passer du mot mystère, qui seul donne la clef des deux mondes, et il reste à la porte de l’un et de l’autre. […] L’âme recueillie en elle-même, au-dessus des troubles et des vertiges que le corps lui donne, quand elle reste unie à lui, se reconnaît alors pour un principe divin, immortel, intelligent, simple, indissoluble. […] Que le dialogue reste le monopole éternel de Platon, puisqu’il n’a été donné qu’à lui seul d’avoir un Socrate pour maître. […] Tout le reste n’est qu’un facile développement de ces féconds principes ; et l’homme intelligent et libre, s’il a tout à craindre encore des abus de sa liberté, peut se reposer avec une sécurité imperturbable sur la bonté, la justice et la puissance de Dieu.
Reste le désaccord incontestable des deux philosophes sur le rôle de l’Art. […] L’Art est mauvais s’il reste seulement un Art ; l’Art est sacré, s’il est un moyen à nous faire chercher notre bonheur. […] Alberich Troublé-je votre jeu, lors qu’ébahi ici je reste coi ? […] La mise en scène reste la même, passable. […] Wagner envisage alors un drame lyrique sur Bouddha dont il ne reste qu’une brève esquisse, Les Vainqueurs.
Peut-être est-ce le succès d’un livre dont il fut témoin à l’âge où le succès déprave ; peut-être encore quelque préjugé traditionnel comme il en reste parfois debout dans les esprits les plus puissants ? […] Ils prennent seulement les mots et les tordent comme du fer, et avec l’effort qu’on met à tordre du fer, mais leur fer reste creux. […] Malgré les défauts de ce nouveau roman d’aventures, on est tellement saisi par cette gaîté, comme on n’en voit plus dans les livres de cette heure du siècle, qu’elle fait disparaître tout le reste dans son enchantement ! […] Dans tous les cas, ce qui reste acquis au débat, c’est que cette conversion n’est pas inventée, et qu’on le sent à la manière émue et pénétrante dont elle est racontée. […] Ce courage a donné à son talent une immense palpitation et une force qu’on ne lui contestera pas, dût-on contester tout le reste.
Cette identité de la pensée humaine, reconnue dans les actions et dans le langage, résout le grand problème de la sociabilité de l’homme, qui a tant embarrassé les philosophes ; et si l’on ne trouvait point le nœud délié, nous pourrions le trancher d’un mot : Nulle chose ne reste longtemps hors de son état naturel ; l’homme est sociable, puisqu’il reste en société. […] Il nous reste heureusement sur l’enfance de l’espèce et sur ses premiers développements le plus certain, le plus naïf de tous les témoignages : c’est l’enfance de l’individu. […] Mais dans le reste de l’Europe le grand ouvrage de Vico ne produisit aucune sensation. […] Les restes de Vico demeurèrent négligés et ignorés jusqu’en 1789. […] Il ne nous reste qu’à donner la liste des principaux auteurs français, anglais et allemands qui ont écrit sur la philosophie de l’histoire.
Reste une dernière couleur, le noir, qui n’est pas une sensation, mais le manque ou le minimum de toute sensation de lumière en un point donné et à un moment donné quand on compare ce point et ce moment à d’autres où la sensation de lumière est présente. […] Comme toutes les autres, elles ont pour stimulant direct une action du nerf transmise aux centres nerveux ; or, conformément à tous les faits connus, on admet que deux sensations différentes indiquent deux états différents des centres nerveux, et, si le nerf est le même, deux actions différentes du nerf. — Il reste donc à savoir de quelle façon agit le nerf olfactif ou gustatif, et, pour y parvenir, il faut déterminer l’événement extérieur à la suite immédiate duquel il entre en action. […] — Donc, d’après la correspondance connue entre la sensation et l’action nerveuse, les sensations diverses en quantité sont les mêmes en qualité ; nous arrivons par la déduction au but que nous indiquait l’analogie. — Au fond de tous les événements corporels, on découvre un événement infinitésimal, imperceptible aux sens, le mouvement, dont les degrés et les complications constituent le reste, phénomènes physiques, chimiques et physiologiques. Au fond de tous les événements moraux, on devine un événement infinitésimal, imperceptible à la conscience, dont les degrés et les complications constituent le reste, sensations, images et idées. […] « La chimie n’a encore été faite qu’au point de vue des masses ; il reste à la faire au point de vue des vitesses. » (Saigey, De l’unité des forces physiques, p. 184.)
Jusqu’ici, nous n’avons considéré que les choses particulières et la connaissance que nous en prenons ; il nous reste à considérer les choses générales et les idées que nous en avons. […] Mais, en revanche, ils sont eux-mêmes beaucoup moins nombreux, puisque forcément tous les traits qui distinguaient chaque individu des autres ont été laissés de côté et puisque le type général obtenu par ce retranchement n’est qu’un reste. — Même observation si, de la race ou variété, c’est-à-dire du nègre ou de l’Indo-Européen, on passe à l’espèce, c’est-à-dire à l’homme. — Continuez et suivez les classifications de l’histoire naturelle de l’espèce au genre, puis à la famille, puis à l’ordre, jusqu’à l’embranchement et au règne. […] Cette nuance retranchée, il reste un faisceau de caractères communs à toute une série de faits et dont la persistance fait l’individu. […] De nos expériences nombreuses, il nous reste le lendemain quatre ou cinq souvenirs plus ou moins distincts, qui, oblitérés eux-mêmes, ne laissent en nous à demeure qu’une représentation unique, décolorée et vague, dans laquelle entrent comme composants diverses sensations ressuscitantes, toutes affaiblies, inachevées et avortées. — Mais cette représentation n’est pas l’idée générale et abstraite. […] Cette reconnaissance toute spontanée lui appartient tout entière ; un perroquet n’applique pas le nom qu’on lui a appris ; dans sa cervelle d’oiseau, il reste isolé ; dans un cerveau d’enfant, il s’associe à la présence d’un caractère général, qui désormais n’a qu’à reparaître pour l’évoquer.
La littérature se pacifie, s’assagit ; elle achève de se soumettre au moment où Louis XIV prend en main les rênes du gouvernement ; elle a suivi la même marche que le reste de la société dont elle fait partie. […] Tallemant des Réaux, qui reste dans la mémoire comme un conteur rabelaisien d’anecdotes crues et drolatiques, a porté dans les ruelles le nom d’Astibel, un héros de roman galant, et il a fourni sa fleur à la guirlande de Julie. […] Le drame n’ose pas s’abaisser à la vie et au langage de tous les jours ; il reste historique et empanaché ; il parle en vers ; ses héros sont des grands de la terre ou des hommes à passions et à destinées extraordinaires, toujours des êtres d’exception ; la basse condition d’un Ruy Blas ou d’un Didier est voilée d’un manteau tissé d’images éclatantes. […] Paris, que Henri III appelait déjà « tête trop grosse pour le corps », a pris une telle prépondérance qu’il a imposé sa langue, son goût, ses modes au reste du pays. […] Je laisse au lecteur le soin de compléter cette étude, et je pousse plus avant sur la route encore longue qu’il me reste à parcourir.
Si la jeunesse reste éternellement grâce, elle ne sera jamais force ; si elle reste éternellement espérance, elle ne sera jamais réalité ; si elle reste éternellement promesse, elle ne sera jamais fructification. […] Quelques vers tristes, et pour ainsi dire rétrospectifs, d’Alfred de Musset, écrits sur le tombeau de cette incarnation de la mélodie quinze jours après sa mort, semblent révéler dans le poète un regret qui recèle presque un amour. « Que reste-t-il de toi aujourd’hui, dit le poète, de toi morte hier, de toi, pauvre Marie ! Au fond d’une chapelle il nous reste une croix ! […] Il n’y avait en lui de solide que ce qu’on entend par l’honnête homme : tout le reste était d’un enfant ; ses fautes même dont on a trop parlé n’étaient que des enfantillages.
Il n’en reste pas moins vrai qu’à se tenir dans les limites de l’art grec et de cette incomparable poésie proclamée si unanimement un modèle de grandeur et de grâce, on peut aller très-loin, beaucoup plus loin qu’on ne le suppose d’ordinaire ; des traductions senties, fidèles, fidèles à l’esprit non moins qu’à la lettre des textes, et légèrement combinées avec les nécessités comme aussi avec les ressources de notre propre langue, feraient faire à celle-ci des pas très-hardis, très-heureux et, ce me semble, très-légitimement autorisés. […] » Qu’on énumère maintenant ce qui nous reste de ces neuf maîtres, sans parler de tant d’autres qui les suivaient de près, et qu’on calcule, si l’on ose, la part du naufrage. […] Dans sa flamme amoureuse croissante, il s’écrie : « Ni la boucle de cheveux de Timo, ni la sandale d’Héliodora, ni le vestibule de la petite Démo, toujours arrosé de parfums, ni le tendre sourire d’Anticlée aux grands yeux, ni les couronnes fraîchement écloses de Dorothée, non, non, ton carquois, Amour, ne cache plus rien de ce qui te servait hier encore de flèches ailées ; car en moi sont tous les traits127. » Il diversifie cette pensée, et, y entremêlant d’autres noms, il se plaît à la redire, non point en pure fantaisie, mais d’un accent pénétré : « J’en jure par la frisure de Timo aux belles boucles amoureuses, par le corps odorant de Démo, dont le parfum enchante les songes, j’en jure encore par les jeux aimables d’Ilias, j’en jure par cette lampe vigilante qui s’enivre, chaque nuit, de mes chansons, je n’ai plus sur les lèvres qu’un tout petit souffle que tu m’as laissé, Amour ; mais si tu le veux, dis, et ce reste encore, je l’exhalerai. » C’est là sa plainte constante, c’est son vœu, même lorsqu’il a l’air de crier merci : « Le son de l’amour plonge sans cesse en mes oreilles, mon œil offre en silence sa douce larme aux désirs ; ni la nuit ni le jour n’ont endormi le mal, mais l’empreinte des filtres est déjà reconnaissable à plus d’un endroit dans mon cœur. […] Que si tu m’amènes la belle enfant, je te coifferai d’une peau de lion, ô moucheron sans pareil, et je te donnerai à porter dans ta main la massue d’Hercule129. » Nous avons épuisé le chapelet de femmes que Méléagre nous avait composé tout d’abord, et il ne nous reste plus qu’Héliodora : c’est celle aussi, le dirai-je ? […] Quand on voit chez les Grecs, à partir des Alexandrins, de telles subtilités ingénieuses pénétrer et corrompre la poésie, même celle qui reste à tant d’égards charmante encore, on est tenté de se demander si cette veine sophistique, transmise par les Latins, et qu’en retrouve tout à l’extrémité de leur littérature dans Ausone, n’aurait point pu s’infiltrer d’une manière ou d’une autre jusqu’à ceux des beaux-esprits provençaux ou italiens du moyen âge, qui ont recommencé comme les autres ont fini.
Sa figure régulière s’animait surtout par l’expression de très-beaux yeux noirs ; le reste, sans frapper d’abord, gagnait plutôt à être remarqué, et toute la personne paraissait mieux à mesure qu’on la regardait davantage. […] Mme Bonaparte, après le radieux éclat de la première campagne d’Italie, se trouvait déjà un peu veuve, un peu répudiée, ce semble, et en proie à mille gênes comme à mille soucis, au sein des restes somptueux d’une première et passagère grandeur. […] Une particularité essentielle et, pour ainsi dire, historique, reste à noter : Mme de Rémusat fut une des personnes qui, pendant ces premières années, causèrent le plus avec le Consul. […] On se rappelle, dans les Mémoires de Silvio Pellico, le touchant roman ébauché avec cette Madeleine repentie, dont il n’entend que la voix et les cantiques à travers le mur ; mais le roman reste, pour ainsi dire, dans l’air, à l’état de fil de la Vierge, et flotte en pur rêve. […] Ce premier ministre, dans tout le roman, reste aussi honnête homme qu’il sied, en se montrant aussi contraire au sentiment et au romanesque qu’il est nécessaire.
On s’ennuie quelquefois à Rome le second mois de séjour, mais jamais le sixième ; et, si on y reste le douzième, on est saisi de l’idée de s’y fixer. […] Vous pâlissez de la seule pensée ; cependant la volonté triomphe de la terreur, il vous reste à gravir encore 75 pieds en dehors des murailles pour ramper autour du dernier petit globe, bouton de la grande coupole, et pour embrasser les bras de la croix de fer de 25 pieds qui couronne le tout. […] « Introduisez votre doctrine dans la loi, interdisez aux juges la recherche du principe des actes, et à l’instant même où l’intention s’évanouit, où il ne reste plus que l’organisme du fait, toute moralité s’évanouit avec elle, et l’homicide par imprudence devient l’égal du meurtre avec préméditation. Introduisez dans les mœurs votre abstention de la recherche des causes, et bientôt, des deux éléments prédestinés de tout acte humain, l’intention morale et l’action, le droit et le fait, il ne reste plus que le fait. […] Pour tout le reste il a dit comme nous : Mystère !
Que reste-t-il donc à Froissart ? Il lui reste d’être le plus merveilleux des chroniqueurs. […] Même au xiv° siècle, quand les discordes civiles, les assemblées des États généraux, les soulèvements et les prétentions de la bourgeoisie parisienne et de l’Université font apparaître une ébauche d’éloquence politique, quand vers le même temps l’ordre de la procédure et des débats devant les tribunaux de légistes suscite le développement d’une éloquence judiciaire et la constitution d’un corps d’avocats, le sermon reste encore la forme type du discours oratoire. […] Au reste l’actualité ne l’emporte pas, et dans ses propositions comme dans ses sermons, si passionné qu’il soit, si exact et si abondant sur les faits et circonstances, il reste toujours le chrétien qui enseigne la parole de Dieu : grave, austère, il en revient toujours à prêcher la pénitence, seul remède aux maux de la chrétienté.
Mais, socialement avili, il reste candide. […] … Elle dit, la voix reconnue, Que la bonté, c’est notre vie Que de la haine et de l’envie Rien ne reste, la mort venue… Accueillez la voix qui persiste Dans son naïf épithalame. […] Allons, tu vois, je reste, Et je dorloterai les rêves de ta sieste, Et tu chantonneras comme un enfant bercé. […] » Ici le poète ouvre et ferme, d’un air de malaise, sa bouche pâteuse « Allons, bois un bon verre d’eau fraîche, et dors », Le reste va de soi. […] Mais un d’eux est triste ; il propose aux autres de supprimer l’enfer, de se sacrifier à l’amour universel, et alors les démons mettent le feu à la ville, et il n’en reste rien ; mais On n’avait pas | agréé le Sacritice.