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393. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Nous répéterons donc la même pensée sous toutes sortes de formes ; nous la reprendrons après l’avoir quittée ; nous la reproduirons encore une fois hors de sa place naturelle ; nous la répandrons partout, faute de savoir la concentrer. […] Il sera lui-même ému ou amusé par son récit, et sa parole reprendra un accent.

394. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

La puce de Tartuffe lui rappelait celle de saint Macaire : « Si comme Machaire eut tué une puce qui le poignait, il en issit moult de sang ; il se reprit qu’il avait vengé sa propre injure, et demeura six mois tout nud au désert, et en issit tout dérompu des mouches et d’autres bêtes. » Traduction du frère Jehan de Vignay, 1496.) […] « C’est trop, me disait-il, c’est trop de la moitié ; Je ne mérite pas de vous faire pitié » ; Et quand je refusais de le vouloir reprendre, Aux pauvres, à mes yeux, il allait le répandre… Mélange de fierté décente et d’humilité chrétienne, Tartuffe a donc pu apparaître à Orgon bien moins comme un mendiant que comme une façon de bon Monsieur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (excusez cet anachronisme), intermédiaire de bonne volonté entre les personnes pieuses et les pauvres.

395. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Certes les poètes romans avaient repris de leurs ancêtres de la Pléiade la cordiale coutume de se saluer en vers, mais ils s’en abstinrent ce soir-là. […] Les courtoisies de bienvenue échangées, la conversation reprit.

396. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Champfleury, — ont crié à tous les échos des brasseries, voilà que vous, l’ennemi « des grands hommes d’estaminet », vous le reprenez, et sur une note encore plus haute. […] et vous n’avez pas de bon sens. » Après une pause, Sarcey reprit sur une note lugubre.

397. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

À qui n’avons-nous pas entendu dire, non pas une fois, mais dix-fois : « Ce livre est mal fait, il a trop de descriptions. » À qui n’est-il pas arrivé de tourner négligemment trois ou quatre pages descriptives, et de reprendre plus loin, en corrigeant l’auteur, la narration interrompue ? […] On a reproché à Flaubert de s’être repris à dix fois, — le chiffre est mathématiquement exact, — pour peindre la visière de la casquette de M. 

398. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

reprit le pompier en baissant la voix, — oh ! […] — Eh bien, monsieur, reprit gravement Saint-Alme en se découvrant, — voyez les cheveux blancs d’un homme qui n’est pas né d’hier, — ils rougissent, eux ! […] Le marquis reprit : — Ce que j’ai fait depuis un an, je vous le donne à deviner. […] reprenait le petit avec une voix d’enfant de chœur à matines. […] reprit madame D… À compter de quand ?

399. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

La lutte qu’on croyait éteinte reprend vie, et se replie obstinément sur les brisées du dernier siècle.

400. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Il n’en croit pas ses yeux et reprend toutes les feuilles l’une après l’autre.

401. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Bossuet a repris la parole et a parlé avec tant de force, a fait venir si à propos la gloire et la religion que le roi, à qui il ne faut que dire la vérité, s’est levé fort ému et serrant la main au duc, lui a dit : Je vous promets de ne plus la revoir.

402. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 40-47

Il est vrai que dans plusieurs de ses Pieces les brouillards reprennent le dessus.

403. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Gabriel Ferry »

Dupe, ou, pour dire un mot moins dur, victime du génie de Cooper, Ferry a cru qu’on pouvait reprendre la création achevée d’un immense artiste, et il ne s’est pas aperçu que dans Fenimore Cooper le véritable personnage, le vrai héros des poèmes que nous avons sous les yeux, c’est l’Amérique elle-même, la mer, la plaine, le ciel, la terre, la poussière enfin de ce pays qui n’a pas fait son peuple et qui est émietté par lui… Il n’a pas vu qu’en ôtant Bas-de-Cuir lui-même des romans de Fenimore, — cette figure que Balzac, qui avait le sens de la critique autant que le sens de l’invention, a trop grandie en la comparant à la figure épique de Gurth dans Ivanhoe et qui n’est guères que le reflet du colossal Robinson de Daniel de Foe, — il n’a pas vu qu’il n’y avait plus dans les récits du grand américain qu’une magnifique interprétation de la nature, que l’individualisation, audacieuse et réussie, de tout un hémisphère, mais que là justement étaient le mérite, la profondeur, l’incomparable originalité d’une œuvre qui n’a d’analogue dans aucune littérature.

404. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

A une époque où les renommées littéraires se font et s’entretiennent par d’habiles réclames, où nous voyons avec tristesse des hommes que leur talent seul suffirait à rendre glorieux, pris de la rage de s’exhiber en public, eux, leur famille et leurs animaux domestiques, — c’était un spectacle salutaire que celui de ce philosophe sans cesse occupé à dérober aux regards des marchands de publicité sa vie de labeur et d’étude. »‌ Voilà qui est parfaitement dit ; je me hâte d’y souscrire, pour reprendre bien vite le droit de présenter quelques objections.‌

405. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

— Soit, reprit-il ; mais soyez-en juge ! […] reprit l’ardente fille avec ironie. […] reprit Julie avec dédain. […] — Voyons, continuez, reprit Julie. […] Il prend, quitte et reprend chaque sujet et chaque rôle.

406. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Le combat reprend au sixième chant avec une abondance de détails et une continuité de meurtres qui fatigue déjà le lecteur. […] Mais retourne dans ta maison et reprends-y tes travaux de femme, la trame et le fuseau ! […] ” « En achevant ces paroles, Hector reprend son casque ombragé d’une crinière épaisse. Sa chère épouse reprend le chemin de sa maison, mais en retournant souvent la tête et en versant d’abondantes larmes. […] …………………………………………………… …………………………………………………… Nous allons reprendre ce commentaire de l’Iliade.

407. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

… » Alors, celui avec lequel il s’entretenait reprit en ces mots : « Ô Crésus, si c’est avec raison qu’une juste espérance du succès vous fait désirer vivement que les habitants des îles viennent réellement attaquer le continent avec de la cavalerie, que pensez-vous que ces mêmes insulaires doivent de leur côté souhaiter plus ardemment, lorsqu’ils ont appris que vous étiez occupé à faire construire des vaisseaux, que de rencontrer vos Lydiens en mer, et de vous voir ainsi leur offrir vous-même l’occasion de venger les malheurs des Grecs du continent, que vous venez de réduire en servitude ?  […] J’ai tué involontairement mon frère : après ce meurtre, mon père m’a chassé ; et je suis aujourd’hui sans asile. — Ceux à qui vous devez le jour, reprit Crésus, sont nos amis, et c’est parmi des amis que vous vous trouvez ici. […] « — Tu l’emportes, mon fils, reprit Crésus ; cette explication que tu donnes à mon rêve me persuade, et je cède à tes raisons ; je reviens donc sur ma résolution, et consens que tu prennes part à cette chasse. » « En achevant ces mots, Crésus fit appeler le Phrygien Adraste et lui parla ainsi : « Adraste, lorsque, chargé du poids importun d’un malheur que je suis loin de vous reprocher, vous êtes venu me trouver, je vous ai purifié. […] Les gardes la suivirent, et, lorsqu’elle fut arrivée près du fleuve, ils virent qu’elle commença par faire boire son cheval, qu’après l’avoir abreuvé, elle remplit d’eau sa cruche, et qu’elle reprit le même chemin, portant l’eau sur sa tête, tirant après elle le cheval, dont elle repassa la bride dans son bras, et tournant son fuseau. […] Lorsqu’elle y fut conduite, ses frères, qui avaient tout observé de loin, parurent avec elle, et Darius ayant demandé de quel pays elle était, les jeunes gens, prenant la parole, répondirent qu’ils étaient Péoniens, et qu’elle était leur sœur. « Et qui sont, reprit le roi, les Péoniens ?

408. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

— Et moi, reprit le gros homme, j’y étais aussi… J’ai eu sa dernière signature. […] Tous les deux ou trois ans, il reprend Le Pied de Mouton. […] Elle travaille, toutes les nuits, d’une heure à quatre heures du matin, puis retravaille encore dans la journée, pendant deux heures — et, ajoute Manceau, qui l’explique un peu comme un montreur de phénomènes : « C’est égal qu’on la dérange… Supposez que vous ayez un robinet ouvert chez vous, on entre, vous le fermez… C’est comme cela chez Mme Sand. — Oui, reprend Mme Sand, ça m’est égal d’être dérangée par des personnes sympathiques, par des paysans qui viennent me parler… » Ici une petite note humanitaire. […] Puis, causant de sa vente et du peu de chic de son cabinet de toilette, après qu’elle m’a dit qu’il lui faudrait un hôtel, un hôtel dans lequel elle ferait faire une piscine en marbre où elle recevrait… elle s’interrompt, songeuse, et reprend, joliment souriante, qu’elle est arrivée à la réalisation de son rêve : une mansarde, — et elle va avoir cela à Neuilly, et elle passera tout son temps à faire de la tapisserie sous les saules. […] » — Ici je le sens blessé à fond, de l’attaque d’un journal de ce matin, qui, en annonçant son invitation pour une fournée de Compiègne, l’accusait d’avoir fait renvoyer son ami Barbey d’Aurevilly du Pays : — « Si j’avais dix mille livres de rentes, reprend-il, je sais bien ce que je ferais, ou plutôt ce que je ne ferais pas. » Et il nous confie qu’il n’ira pas à Compiègne, où les journaux le font aller, que sa santé ne le lui permet pas, ses infirmités, sa vessie… Il ne pourrait rester là toute la soirée.

409. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Puis, soudainement, au milieu de ces grandes affaires, il est repris du désir de revivre de la vie de sa secte, et il part, emmenant sa mère : lui pour scier du bois, elle pour faire des blanchissages. […] Et Raoul Duval s’écrie : « Croyez-vous, que si j’avais été Joinville, je me serais laissé ainsi empoigner et reconduire par Ranc. » Raoul Duval reprend la parole, parle de l’alliance des Orléanistes avec Gambetta, et comme il témoignait son étonnement au tribun, et lui disait qu’il avait bien certainement en poche quelque coup de Jarnac, pour les anéantir, Gambetta lui fit un signe affirmatif, et d’un bout de son doigt, se touchant le creux de l’estomac, imita, en polichinellant, le couic tragique des acteurs en bois. […] reprend le voleur désarçonné, eh bien, je vais te faire un billet. » Et le volé a dû se contenter de ce billet, et ne se serait jamais plaint, si le voleur n’avait pas été compromis dans une affaire d’assassinat. […] — Oui, vous êtes un joueur, reprenait Thiers, un beau joueur, vous avez raison, pendant que vous êtes en passe, il faut faire suer aux cartes leur argent. » Devant ces bribes et ces déboutonnements de conversations, le vieil homme politique n’apparaît-il pas, comme un prudhomme méphistophélique ? […] “Tacite, mais ce n’est pas du latin, reprend Cousin, c’est du latin bon pour le romantisme, n’est-ce pas Patin, vous qui savez le latin ?

410. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Mais Le Gant reprend avec une intransigeance farouche et naïve une thèse chère à M.  […] On bouscule un peu les gendarmes et l’on reprend la chanson en chœur. […] Il éloigne les curieux et reprend : « Pourquoi me trahis-tu ?  […] Reprenons l’histoire de la « Tomate ». […] Qu’y pourrais-je donc bien reprendre ?

411. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

C’est celui qui marque la limite du champ qui est le voleur, et Dieu permet qu’on lui reprenne ce qu’il a volé. […]reprit Zakhare d’un air offensé… mais je m’échine, je m’échine sans ménager ma vie ! […] L’homme à la liste, ayant poussé son rire énorme, Reprit : Reprit :« Vous avez donc tous deux le même nom ? […] — Tu as comblé la mesure d’iniquité, reprit Iérémeï, prie Dieu de te recevoir, l’heure de ta mort est venue. […] — Jeanne, c’est moi, reprit-il.

412. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

« Et puisque les destins terribles La forceront, avec le temps, D’aimer quelques morts insensibles, Qu’elle aime quelque bon vivant. » Après ces mots, cette pauvre ombre Se tut, rêvant à son destin, Et retombant dans son chagrin Reprit son humeur triste et sombre.

413. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Partout, autour d’eux, retentissaient des craintes confuses, a Ce royaume est « bien mal », disait un jour Mirabeau père, chez Quesnay, médecin du roi et de la favorite ; « il n’y a ni sentiments généreux ni argent. » —  « Il ne peut être régénéré, reprit La Rivière, que par une conquête comme  à la Chine, ou par un grand bouleversement intérieur ; mais malheur à ceux qui s’y trouveront, le peuple français n’y va pas de main morte ! 

414. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

Le goût, sans doute, peut y reprendre un peu de déraison amoureuse, et quelque intervention, pour nous indiscrète, de mythologie.

415. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Vos qualités sont de celles qui reprendront de la valeur.

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