L’humanité, la pitié, la religion, la grâce poétique suprême, toutes ces puissances invincibles et immortelles se sentent intéressées dans sa personne, et crient pour elle à travers les âges. « Porte ces nouvelles, disait-elle au vieux Melvil au moment de mourir, que je meurs ferme en ma religion, vraie catholique, vraie Écossaise, vraie Française.
C’est ainsi encore que, dans la religion et dans le culte d’adoration publique que rendent les peuples à la Divinité, il y a, si j’ose dire, le royaume de la Prière et des Hymnes. […] Cela veut dire que Franklin avait une religion politique qu’il servait ardemment.
La religion, la philosophie, la poésie, contribuèrent à perfectionner les mœurs et les lois, mais toujours d’une manière spontanée, sans que l’on s’aperçût encore que l’homme peut par la science se rendre maître de la nature et de la société elle-même, et donner à ses progrès une direction choisie et voulue. […] Or, ce qui caractérise la science, c’est la méthode : c’est par la précision et la rigueur des méthodes que la science se distingue de la poésie, de la littérature, de la religion, de l’inspiration enfin et du sentiment ; c’est par la diversité des méthodes autant que des objets que les sciences se distinguent les unes des autres.
Il offre ses notes, extraits et copies, à « l’ami de la religion et des lettres » qui rassemblera le cartulaire du couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques. […] le scepticisme en toutes choses : l’amour du plaisir dans la vie ; en politique, des goûts démocratiques et des mœurs serviles ; dans l’art, la prédominance de la grâce ; dans la religion, l’anthropomorphisme ; dans la philosophie, qui est l’expression la plus générale de l’esprit d’un peuple, un empirisme plus ou moins ingénieux, une curiosité assez hardie, mais toujours dans le cercle et sous la direction de la sensibilité.
Dans les temps agités qui suivirent le règne glorieux d’Élisabeth, dans ces jours de sombre enthousiasme et d’énergie guerrière, entre le fanatisme de la religion et celui de l’honneur, l’imagination savante n’avait, en étudiant Pindare, réussi qu’à le parodier gravement et à gâter son audace par de froides affectations. […] De retour dans sa patrie, dans la philosophique et opulente Angleterre, à l’époque même où les lettres accréditées y conduisaient au pouvoir, où les hommes d’État étaient de grands orateurs, William Pitt, Fox, Burke, où les lettrés se mêlaient partout aux affaires, Gibbon, Shéridan, Glover, Macpherson, il vécut loin du parlement, loin du monde, dans la modeste chambre d’un collège, où il semblait perpétuer la vie laborieuse d’étudiant, et d’où il s’échappait quelques mois, chaque année, pour voyager dans son pays, en étudier les beautés naturelles, les vieux monuments, et renouveler en soi la religion de la patrie comme celle de la science.
Âmes, devant Dieu, toutes nues, Voyants des choses inconnues, Vous savez la religion !
De l’autre, la religion était désormais en principe séparée de l’État.
A vrai dire, l’historien d’une langue et d’une littérature devrait être universel au profit de l’histoire spéciale qu’il construit ; il devrait connaître les relations sans nombre que l’une et, l’autre soutiennent, les actions et réactions sans nombre que l’une et l’autre exercent et subissent dans leur contact perpétuel avec la science, l’art, la religion, en un mot avec toutes les manifestations diverses de la vie nationale.
Au reste, il est essentiel d'avertir que les Philosophes se sont empressés assez légérement de réclamer Saint-Evremont comme un Membre de leur Secte, & qu'ils se sont servis de son nom pour publier, soixante ans après sa mort, un Libelle infame contre le Christianisme, intitulé Analyse de la Religion ; Libelle aussi atroce, que peu conforme à sa maniere d'écrire.
Ni l’exaltation à propos de questions métaphysiques, ni le respect de la force ou du droit, n’ont dominé en France au point de garantir la religion, les rois et les juges.
Sagon & la Huéterie avoient été les plus zélés partisans de Marot, dans le temps de sa gloire, lorsqu’il étoit en faveur à la cour de François premier, qu’il la divertissoit par l’enjouement & les saillies d’un esprit original : mais, du moment qu’ils virent ce poëte sorti de France pour des affaires de religion, ils le décrièrent.
. — Que pensait-il en religion ?
Puis il a vu sa race dispersée, la religion nouvelle s’emparer du monde, l’empire crouler. […] La religion des Grecs leur paraît la plus belle ; leur vie, la plus naturelle et la plus noble ; leur art, le plus parfait. […] J’ai vu l’amour se dépouiller, s’épurer, devenir religion, culte et prière. […] Le patriotisme de la Crétoise Ida et de Pascal Mamert a les ardeurs, la jalousie et l’intolérance d’une religion. […] Ce sont eux qui ont corrompu la pureté de la religion hellénique !
Racan dit qu’une des raisons de cet éloignement fut que son père s’était fait de la religion réformée ; mais ce changement de religion n’est nullement avéré, et l’on a pensé qu’il y avait en ceci quelque méprise. […] Sa religion elle-même était subordonnée à sa politique. Bon catholique, mais en vertu surtout du même principe et de la même disposition de respect, soumis aux pratiques extérieures de la communion où il vécut et mourut, il lui échappait néanmoins de dire « que la religion des honnêtes gens était celle de leur prince ». […] La religion de Malherbe était courte ; il n’en était pas dénué pourtant dans les parties respectueuses, élevées, de sa verve et de sa pensée.
Ils font des philosophies, des religions nouvelles, des systèmes sociaux en vers ; ils appellent cela faire de la musique intellectuelle, musique de chapeau chinois, soit ! […] Il ne faut pas trop les blâmer de leur religion des vieilleries, c’est une superstition d’enfance. […] Il est un parti littéraire qui prône la religion de l’antique, parti très intolérant, qui foudroie avec une gravité comique tout ce qui n’est pas de son opinion : c’est la littérature atrophiante. […] Il est compétent en littérature ; il l’est bien en politique et en religion ! […] C’est le cant mondain, et j’appelle sans hésiter M. de Pontmartin un écrivain hypocrite parce que je crois à l’hypocrisie flagrante des gens du monde venant parler d’une façon extatique : délicatesse, religion, chasteté et respect du mariage.
Herriot a écrit à ce moment ce mot émouvant et instructif, que le sentiment de la patrie était tout ce qui lui restait, à lui, de religion. […] Tandis que le radicalisme cherche à éliminer plus ou moins pacifiquement la religion, le socialisme aspire à la remplacer, et, si on ne détruit que ce qu’on remplace, il est le radicalisme intégral. C’est comme succédané de la religion que le socialisme devient le lieu d’un idéal politique. […] Je sais, au temps de Combes, des radicaux clairvoyants qui discernaient un néo-cléricalisme dans le socialisme, comme, dans la religion de Jean-Jacques, Voltaire retrouvait le principal de ce qu’il combattait. […] Surtout, en un pays comme la France, il fait corps avec les valeurs qui donnent leur prix à la vie, avec la religion, le monde, la littérature.
Jeté par sa position militaire dans le midi de la France, pendant les premières années de nos troubles, transporté tour à tour d’Uzès à Avignon et de Carpentras à Jalès, il aurait pu sans doute nous exposer avec clarté et franchise les déplorables agitations de ces provinces tant de fois ensanglantées ; nous dire comment la patrie des plus ardents fauteurs de l’ordre nouveau se trouva si proche du camp où le régime ancien se retrancha ; comment ces Cévennes, encore retentissantes de la voix des pasteurs proscrits, prêtèrent leurs asiles à la monarchie et à la religion déchues de Louis XIV ; comment, en un mot, les partis se caractérisèrent dans ces vives contrées, s’y constituèrent en présence l’un de l’autre, d’autant plus terribles et inexorables qu’ils s’alimentaient de rivalités plus immédiates et pour ainsi dire plus domestiques, que de vieilles haines inextinguibles se rallumaient aux haines récentes, et que les séductions étrangères les plus habilement ménagées s’y combinaient avec ce qu’ont de plus irrésistible et de plus spontané les mouvements populaires.
Est-il question de religion ?
Ceux qui ont gouverné les peuples dans tous les tems, ont toujours fait usage des peintures et des statuës pour leur mieux inspirer les sentimens qu’ils vouloient leur donner soit en religion, soit en politique.
Il n’y avait, en effet, que le catholicisme, cette religion de Palestrina, de Raphaël et du Tasse, qui pût étancher la soif d’adoration extérieure et de beauté plastique dont est naturellement dévoré ce poète méridional, à moitié italien et à moitié grec, ce Virgilien, cet Homéride, imagination profondément religieuse comme toutes les grandes imaginations !
Beaucoup vont, de leur solitude, rejoindre un cortège et, n’eussent-ils pas de religion dogmatique, ils cherchent des coreligionnaires.
En politique, en pensées sociales, comme il dit, en religion, en poésie même à proprement parler, il a vu évidemment avec ardeur son horizon s’agrandir, et son œil a joué plus à l’aise, tout cadre factice étant tombé. […] Ce poëme doux et élevé ne conviendrait-il pas exactement à cette situation mixte où se trouve la famille par rapport à la religion et à la morale ? […] Ces antiques et éternelles géorgiques (ascræum carmen), reprises par une voix chrétienne, ont une douceur nouvelle et plus pénétrante ; la sainte sueur humaine, mêlée à la sueur fumante de la terre, est bénie ; le respect, la religion du travail vous gagne, et, à l’heure de midi, quand la famille épuisée s’arrête et va boire un moment à la source, on s’écrie humainement avec le poëte : Oh !
Introduction Un missionnaire du siècle dernier, montant en chaire pour la première fois devant l’élite de la société parisienne, s’exprimait ainsi : « À la vue d’un auditoire si nouveau pour moi, il semble que je ne devrais ouvrir la bouche que pour vous demander grâce en faveur d’un pauvre missionnaire dépourvu de tous les talents que vous exigez, quand on vient vous parler de votre salut. » Ne devrais-je pas, à l’exemple du père Bridaine, vous demander grâce en faveur d’un obscur missionnaire de la religion des lettres qui vient vous entretenir des objets sacrés de son culte ? […] La religion, la morale, la vertu, ne sont plus les sources où le poète va puiser ses inspirations ; il s’abreuve trop souvent aux eaux corrompues du vice et de l’impiété, où le goût se perd, où la raison périt. […] Sur quelles bases établir les règles du goût, lorsque depuis les temps anciens jusqu’à nos jours les hommes de génie ont écrit sous des inspirations si diverses et pour des nations si différentes de mœurs et de religion ?